.
.

Le triomphe de la vérité

.

Election hier du Président Boni Yayi à la tête de l’Union Africaine:Le Bénin frappe un grand coup diplomatique mais conserve ses ambitions sur la Cedeao


Visits: 3

Boni Yayi a été élu hier dimanche 29 janvier 2012 président de l’Union africaine (UA). Dans les coulisses, les officiels béninois assurent que ce choix n’est pas le fruit d’une quelconque entente avec le Burkina Faso à propos de la CEDEAO.

Le Président de la République, Dr Boni Yayi

« Je félicite le nouveau président de l’Union africaine (…) Boni Yayi ». C’est en ces termes que le Président sortant de l’Union Africaine, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a accueilli le Chef de l’Etat fraîchement élu président de l’Union Africaine pour un mandat d’un an. « Je n’ai aucun doute sur le fait que grâce à votre grande autorité (…) vous saurez mettre en œuvre notre objectif de paix et de sécurité, » a laissé entendre le président sortant.

 L’élection du Chef de l’Eta à ce poste à rotation annuelle a eu lieu à l’occasion du 18ème sommet de l’UA à Addis Abeba. Aussitôt élu, le nouveau Président s’est exprimé devant ses pairs. « Je souhaite exprimer ma gratitude (…) aux chefs d’Etat présents pour la confiance qu’ils m’ont apportée», a-t-il déclaré. « Nous allons continuer à travailler ensemble étroitement pour faire en sorte de consolider tout ce que nous avons accompli jusqu’ici, » a-t-il poursuivi. Les premiers mots du nouveau président ont été pour les deux Soudan, dont les relations restent extrêmement tendues depuis l’accession à l’indépendance, en juillet, du Soudan du Sud.

Il a appelé Juba et Khartoum, en conflit ouvert sur le partage de ressources pétrolières et des questions frontalières, à avancer vers la «démocratie». Boni Yayi a également appelé au calme dans la région du Sahel et au Nigeria, assurant du « soutien du continent » pour « que la paix revienne ». « Le développement de notre continent est entre nos mains, mes chers présidents, c’est pourquoi je voudrais souligner que c’est dans l’unité et la cohésion que notre continent assurera son développement », a-t-il assuré.

Un deal pour la CEDEAO ?

Cette année, c’est l’Afrique de l’Ouest qui devrait prendre la présidence de l’institution panafricaine. Boni Yayi avait formellement écrit pour déposer sa candidature. Les noms de deux autres candidats avaient également circulé ces derniers jours : ceux des présidents gambien, Yahya Jammeh, et le Nigérian Goodluck Jonathan. Mais, les pays d’Afrique de l’Ouest ont décidé dès samedi soir de retenir la candidature béninoise. Grâce au soutien du Ghana et du Burkina Faso, Boni Yayi a pu obtenir le retrait de la candidature nigériane. C’est le Ghana qui a convaincu le Nigeria de se désister.

« Accra, poursuit un diplomate ouest-africain, a simplement été légaliste, en faisant valoir qu’Abuja ne s’était pas officiellement porté candidat. » Cela signifie-t-il que le Bénin renonce à prétendre au secrétariat exécutif de la CEDEAO, poste convoité à la fois par le Bénin et le Burkina Faso ? « Certainement pas, tranche un officiel béninois. Cela ne fait pas partie du deal et il est clair qu’aucune décision concernant la CEDEAO ne sera prise ici, à Addis.

 Nous nous retrouverons le 16 février à Abuja ; nous déciderons à ce moment-là. » Pour le Bénin, la CEDEAO n’est pas une institution de l’UA et ne saurait donc faire l’objet d’un quelconque marchandage. Mais le soutien affiché de Ouagadougou, principal challenger du Bénin pour le secrétariat exécutif de la CEDEAO, laisse planer des doutes sur les arguments officiels.

A l’occasion de ce 18ème sommet, les dirigeants africains doivent aussi élire le nouveau président de la Commission de l’UA, son organe exécutif, et choisir entre le sortant, le Gabonais Jean Ping, et la ministre sud-africaine de l’Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne ministre des Affaires étrangères et ex-épouse du président Jacob Zuma.

Olivier ALLOCHEME

                                                                                      Un grand coup diplomatique

Le Bénin a encore triomphé. Contre toute attente, la diplomatie béninoise dans ses actions offensives s’est arrachée la Présidence de l’Union Africaine. C’est une première dans l’histoire du Bénin qu’un Président béninois en exercice s’offre une si importante place dans les sphères décisionnelles au plan africain. Pendant un an donc, Boni Yayi conduira les destinées d’une Union qui compte aujourd’hui 54 pays. Sans nul doute, le leadership de la diplomatie béninoise s’impose de façon crescendo aux pays africains et sur le plan international à travers les assauts qu’elle ne cesse de déployer. Après ce grand coup, on attend de voir si le combat pour le contrôle de la Commission de la CEDEAO que le Bénin discute avec le Burkina-Faso sera également remporté.

                                                                                                                                                                                                                        Donatien GBAGUIDI

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page