Le président du FONAC, Dr Jean-Baptiste Elias au sujet de sa mission: « Je ne ferai pas la politique  après mon combat contre la corruption »

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Président du Front des Organisations Nationales contre la Corruption (FONAC), Dr Jean-Baptiste Elias était, le samedi 13 avril 2024, sur l’émission ‘’Sans tabous’’ de Radio Sèdohoun. Expert des Nations Unies pour la  lutte contre la corruption, il a dévoilé ce qui justifie son engagement dans ce combat et ce qui doit être la responsabilité de chaque citoyen. Dans cette lutte, le Bénin, à l’en croire, a « une progression en dents de scie ».

Jean-Baptiste Elias, président du FONAC

Ce que vous devriez savoir : « J’ai toujours été contre les injustices et c’est ce qui a été un élément capital de ma détermination à m’investir dans la lutte contre la corruption. Et quand on le fait, on a une satisfaction morale d’avoir permis de réduire un tant soit peu ce phénomène. Après le FONAC, je ne ferai pas la politique ». C’est en ces termes que Dr Jean-Baptiste Elias justifie sa combativité contre la corruption. Il dit s’être  réellement engagé dans cette lutte sous le 2è mandat de Kérékou en 1996. Le Général Mathieu Kérékou avait lancé la lutte en mettant en place une cellule de moralisation de la vie publique dont il n’a pas réellement constaté les impacts. Après une rencontre  a réuni tous les acteurs et une structure de la société civile a été pensée pour la mise en œuvre des résolutions retenues. Ainsi est né le FONAC en mai 1998 avec pour président désigné à l’unanimité, Dr Jean-Baptiste Elias. Au fil des années, l’expert a convaincu plus d’un et même au-delà des frontières. Président des institutions de lutte contre la corruption de la CEDEAO, il a fait savoir que la vision du départ n’a pas changé. « Nous avons le même comportement dans le cas de traitement des informations. Nous n’inventons jamais rien », a-t-il dit avant de poursuivre : « en s’engeant dans la lutte contre la corruption, il faut que l’éthique et la morale soient au rendez-vous de ceux qui sont chargés d’animer ces structures. Au FONAC, nous faisons en sorte que la plupart de nos membres soit en dehors des partis politiques, sinon quand nous parlons, on ne peut pas nous identifier de celui qui est dans un parti politique ».

Que retenir de cette lutte : Selon l’invité de la radio, la corruption n’est pas un effet quantifiable mais le résultat est qu’il y aura plus de montants qu’il y en avait dans la caisse de l’Etat. « La lutte contre la corruption permet à tous les Etats dans le monde entier de disposer des ressources pour faire la politique de développement et faire en sorte que le mieux-être de la population soit au rendez-vous », va-t-il expliquer. Au fil des années, souligne Dr Jean-Baptiste Elias, tout le monde s’est rendu compte de la réalité des faits. « En 2000, a été mis en place le protocole de la CEDEAO contre la corruption. En 2003, l’Union Africaine a signé la convention de lutte contre la corruption et en 2023, la convention des Nations-Unies de lutte contre la corruption. Il y a 196 pays qui ont ratifié ladite convention. Ça veut dire que tout le monde se rend compte de la réalité des faits »  a souligné Jean-Baptiste Elias.

Quid de la lutte au Bénin : De ses explications, tous les chefs d’Etat ont fait ce qu’ils peuvent faire pour que la lutte puisse être une réalité. S’appuyant sur le rapport de Transparency international sur l’indice de perception de la lutte contre la corruption, il fait comprendre que « sur les 10 dernières années, le Bénin a une progression en dent de scie. Le maximum de points du Bénin varie de 36 à 43. Autrement dit, le Bénin n’a jamais eu la moyenne. La moyenne, c’est 50 sur 100. Nous souhaitons qu’il y ait la corruption zéro, mais il n’y aura jamais la corruption zéro parce que l’homme étant ce qu’il est, il cherchera toujours à faire quelque chose », avoue Dr Jean-Baptiste Elias. En ce qui concerne cette lutte, il reste qu’il y a beaucoup à faire à l’Afrique. « Il y a à peu près 5 ou 6 pays africains qui arrivent à avoir la moyenne. Il faudrait que les cas de corruption décelé, soient sanctionnés et les sanctions diffusées », a-t-il dit.

A propos de la lutte annoncée par Diomaye Faye : Dr Jean-Baptiste Elias dit attendre les nouvelles autorités sénégalaises en action parce que le Chef de l’Etat élu, Diomaye Faye a promis, dans son programme, réformer la loi 2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, qui ne sera plus rattachée à la présidence de la République. « Si vraiment, il le fait, ce serait bien » affirme l’invité. Mais, il fait remarquer que déjà au moins, le gouvernement a été resserré au Sénégal depuis peu avec une réduction des ministères. De plus, se réjouit-il, les entreprises étrangères sont toutes obligées de commencer à payer leurs impôts au Sénégal.

Alban TCHALLA

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