Entretien avec Firmin Daniel Akplogan, président d’Eternel Omnisport de Cotonou: « Nous devons aller à la réconciliation »

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Firmin AKPLOGANDupé, écarté et pénalisé, Firmin Daniel Akplogan, président du club Eternel Omnisports de Cotonou et l’un des artisans de la mise en place du bureau du comité exécutif que préside Augustin Ahouanvoébla ne veut plus se taire. Dans un entretien réalisé avec lui, il pense que la gestion du nouveau comité exécutif de la Fédération béninoise de football est chaotique et annonce, surtout, une nouvelle crise qui pourrait survenir dans la famille du football béninois si rien n’est fait.
L’Evénement Précis : Comment sont vos relations avec les membres de l’actuel bureau exécutif de la Fbf pour lequel vous vous êtes battu ?
De mal en pis.

Pourquoi ?
Tout simplement parce que les clauses de départ ne sont pas respectées. Moi, je fais partie de ceux qui ont lutté à visage découvert pour que l’ancien président parte. Dans cette lutte, j’ai beaucoup investi, tant matériellement que financièrement. Cela m’a valu beaucoup de problèmes. Mais, je me suis entêté et un nouveau bureau a été mis en place. Aujourd’hui, les gens veulent nous remercier en monnaie de singe. Et, moi, je dis, cela ne se passera pas comme ils pensent.

De quoi s’agit-il concrètement ?
Qu’il vous souvienne, le 20 février 2013, il y a eu une assemblée générale à Missérété. Au cours de cette Ag, le président d’Akanké, Robert Koutonin a eu à intervenir par rapport à la condition d’appartenir à un comité exécutif pour un mandat de 4 ans au moins avant d’être président et c’est comme ça que la lutte a commencé. C’est arrivé presqu’à la fin de la bataille que le président actuel s’est joint à nous. Comment nous a-t-il rejoints ? Un jour, il est allé au bureau du président Koutonin le manquer. Alors, il a glissé sa carte de visite par le bas de la porte. Alors, l’autre qui a vu la carte, l’a interpellé. C’est comme cela, il lui a dit qu’il voulait avoir un entretien avec lui. Le colonel lui a fixé un rendez-vous pour un diner d’échanges. Il y avait le colonel, Pedro Ayéma et lui.

Quelle était le sujet de la rencontre ?
Ahouanvoébla était allé solliciter l’appui du colonel. Mais, ce dernier lui a fait comprendre qu’il n’était pas seul et qu’il travaillait avec un groupe. Il lui a aussi précisé que c’est Firmin Akplogan, c’est-à-dire moi, qui suis la cheville ouvrière de cette organisation. Il lui a, alors, demandé d’aller me voir pour avoir plus d’informations sur ce que nous menions comme action. C’est comme cela qu’il s’est rapproché de moi et suivant les préalables, les deux groupes se sont joints puisqu’il était, lui aussi, à la tête d’un groupe. Mais, une fois devenu président, parce qu’il s’est autoproclamé président du groupe, il ne mène plus la politique que nous avions ensemble décidé de mettre en place. Il fait autre chose et c’est déplorable.

Avez-vous, aujourd’hui, l’impression d’être écarté ?
Ce n’est pas une impression, monsieur le journaliste. On nous a écartés, parce que, le 12 août, lors du dépôt des dossiers, nous avons fourni… j’ai fourni tous les documents pour constituer les dossiers de notre liste. Sur la liste que nous avions transmise à Ahouanvoébla, je suis 1er vice-président. Mais, après le dépôt, il s’est avéré qu’il a soustrait mon nom des candidats de notre liste. Or, j’avais tous mes papiers à jour. On a parlé de la lettre de parrainage qui ne figurait pas dans mon dossier. Je vous dis, aujourd’hui, que ce n’est pas vrai. En tant que troisième vice-président de la ligue, le président Valère Glèlè m’a signé cette lettre dont j’ai gardé copie et remis une dans mes dossiers. Pourquoi quand Ahouanvoébla s’est rendu compte que cette lettre ne figurait pas dans les papiers, il ne m’a rien dit et que c’est le lendemain, qu’il a appelé Glèlè pour l’informer? C’est tout simplement parce qu’il ne voulait pas que j’aille aux élections.

Comment avez-vous appris que vous n’étiez plus sur la liste ?
C’est Ahouanvoébla même qui est venu l’annoncer au groupe après son retour de Porto-Novo. Malgré cela, je n’ai pas réagi. Les élections se sont déroulées, une partie de mes objectifs ayant été atteinte. Anjorin est parti, remplacé par quelqu’un que je considérais comme un des miens. Mais, avec tout ce qui se passe eu égard à des décisions pas correctes, je me vois obligé de réagir, sinon les gens nous diront que nous sommes complices de ce désastre qui plane dangereusement sur notre football.

Vous avez été obligé de sortir de la salle lors de la rencontre qu’il y a eue entre le ministre et les présidents des clubs de 1ère et 2ème divisions. Dites-nous pourquoi vous vous êtes présenté à cette rencontre et en quelle qualité?
En qualité du président du club Eternel, club de 2ème division parce que j’ai acheté le cahier des charges pour le compte de la D2. Ce qui me donne le droit d’assister à cette rencontre. Mais, par la manigance d’Ahouanvoébla, par sa parole non tenue, j’ai été sorti de la salle parce que, selon les décisions fantaisistes du bureau de Anjorin, Eternel Fc et Tanéka ont été relégués en division inférieure. C’est autour de ce point que les délégués ont présenté, le 5 juin, le spectacle que nous avons tous déploré. Mais, il a été prévu qu’une résolution soit lue pour intégrer ces deux clubs. L’AG n’ayant pas abouti, elle a été reportée au 30 juillet avec comme activité principale, la lecture de cette résolution. Ahouanvoébla ne voulant pas qu’on nous intègre, il n’a pas voulu la tenue de l’Ag. Et c’est de là qu’il nous a promis, vu que nous sommes de la même équipe, que dès que nous allons prendre le pouvoir, il fera en sorte qu’on soit réintégré. Cela n’a pas été fait. Alors, nous sommes envoyés, nous autres, en régional pendant que Requins Fc qui n’a participé à rien se retrouve engagé en D2. J’aimerais savoir par quelle alchimie cela a été possible.

Quel regard portez-vous sur la gestion de ce bureau depuis son installation ?
C’est une gestion chaotique dans la mesure où nous savons que l’équipe d’Anjorin a laissé 63 millions F Cfa dans les caisses de la Fbf et que, sans aucune activité, nous ne savons pas où sont passés ces sous. Je crois que c’est ce que nous avons refusé en sortant Anjorin qui se reproduit. Mauvaise gestion des ressources humaines, mauvaise gestion des ressources financières. Cela n’augure pas une bonne suite à ce bureau. Il y a une crise qui ne dit pas son nom qui guette encore la fédération. Ceci est dû au fait que les membres actuels et le président n’ont pas joué leur rôle de réconciliation.

Que devraient-ils faire, selon vous ?
Au lendemain de leur élection, ils devaient, par un communiqué, convoquer une Ag extraordinaire qui va se tenir 45 jours après leur prise de fonction. Elle allait permettre de taire, définitivement ou un tant soit peu, les divergences. Mais, ils ont préféré créer de nouvelles tensions. Moi, je vous dis, qu’au lieu d’aller porter le bureau à la connaissance du chef de l’Etat béninois, après à la Caf, ils ont préféré aller à Abidjan, Accra, Paris et Zurich soit disant qu’ils sont partis faire de la prospection et rencontrer le président de la Fifa, pour prétendre à quoi ?

Vous parliez de crise en gestation. Dites-nous ce que vous préconisez ?
Nous avons entamé déjà certaines actions. Ce qui amènera tous les acteurs du football à parler le même langage. Et cela ne peut être possible que lorsqu’on aura organisé cette assemblée générale de réconciliation qui verra tous les problèmes se régler. C’est pourquoi j’ai initié une pétition demandant l’organisation de l’Ag.

Que diriez-vous en conclusion de cet entretien ?
Le championnat qui a été lancé est la charrue placée devant les bœufs. C’est de l’amateurisme. Nous devons suivre les conseils de la Caf et de la Fifa qui nous demandent de faire des assises extraordinaires où tous les acteurs interviendront pour apporter leur grain de sel. Bref, la réconciliation nationale autour du football.

Propos recueillis  par Anselme HOUENOUKPO

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