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Le triomphe de la vérité

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Armand AFFOSSOGBE, membre du Bureau politique du BR, invité de l’émission Sous l’arbre à Palabre: « La proposition SEIBOU va nous éviter le blocage en 2026 » 


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  • La proposition de loi va conduire à écourter le mandat du président TALON
  • J’ai la certitude que le Chef de l’Etat va partir en 2026. Je vous le jure, il va partir
  • Je demande à la classe politique de trouver le consensus entre eux pour que nous anticipions sur ce qui peut arriver en 2026

Armand Affossogbé, leader du BR au siège de L’Evènement Précis

L’invité du nouveau  numéro de la rubrique «  Sous l’Arbre à Palabre » de l’Evènement Précis est un acteur politique bien connu. Armand AFFOSSOGBE est coordonnateur BR dans la 23ème circonscription électorale. Membre du Bureau politique du Bloc Républicain, il souligne que la proposition de loi faite par l’Honorable Assan SEIBOU, président du groupe parlementaire BR en vue de réviser la constitution,  constitue une avancée notable en vue d’une bonne organisation des élections de 2026. C’est pourquoi, face à la rédaction de L’Evénement Précis,  il a laissé entendre que la mouvance présidentielle est fortement mobilisée pour obtenir le consensus autour de cette proposition de loi qui évitera tout trouble lors des élections de 2026. Cette proposition priorise l’élection présidentielle en écourtant du coup le mandat du président Talon.

Est-ce que le Bloc Républicain soutient-il la proposition de loi sur la révision de la constitution ?

Je voudrais dire que celui qui a fait la proposition de la loi est un député du Bloc Républicain et président du groupe parlementaire Bloc Républicain. Cela voudra dire que le BR est en phase avec la proposition de loi et nous assumons. Il ne l’a pas fait sans le parti. Il ne l’a pas fait non plus sans ses collègues.

Ensuite, je voudrais souligner que l’initiative a été d’abord personnelle à lui. Vous savez très bien que l’une des prérogatives d’un député à l’Assemblée nationale est de faire des propositions des lois. Sûrement qu’il a constaté des couacs dans les textes de 2019 et qu’il a suggéré des corrections pour que nous évoluions dans le pays sans problème.

Mais il y a un militant BR, en l’occurrence Distel AMOUSSOU, qui rapporte que plusieurs responsables BR ne seraient pas en accord avec le député SEIBOU pour son initiative. Qu’en dites-vous ?

Vous savez, c’est une force pour une personne qui dit la vérité. Mais quand on prend des raccourcis comme une arme pour détruire sa propre maison, c’est très grave. A l’entame de mes propos, j’ai dit que l’une des prérogatives d’un député à l’Assemblée nationale, c’est de proposer des lois. C’est vrai que l’initiative comme je viens de le dire, a été personnelle. Mais, le président du groupe parlementaire Bloc Républicain, l’honorable Assan SEIBOU a soumis sa proposition primitive, c’est-à-dire le texte embryonnaire, aux présidents des groupes parlementaires à savoir les présidents des groupes parlementaires UP Le Renouveau et Les Démocrates. C’est ce que plusieurs personnes ne savent pas. Après leur avoir soumis cette proposition, il en a parlé à ses collègues du groupe parlementaire Bloc Républicain. C’est ce qui a fait que le chef de l’État a entamé des rencontres. Le Président de la République a reçu le groupe parlementaire Les Démocrates. Il a reçu le groupe parlementaire Union Progressiste le Renouveau. Après tout cela, il a reçu le groupe parlementaire Bloc Républicain. Juste après cela, le président du Bloc Républicain a convoqué les 28 députés du BR élargis au Vice Président et les élites du parti pour discuter avec eux. A cette rencontre, chaque député a pris l’engagement d’assumer le projet de l’honorable Assan SEIBOU. C’est cela la vérité, contrairement à ce que notre pseudo militant dit.

D’abord, qu’il me soit permis de faire une petite clarification. Un militant suivant l’article 30 de nos textes au BR, n’a pas le droit de prendre des positions publiques sur une initiative du parti ou sur une initiative d’un député du parti.

Aujourd’hui, Distel AMOUSSOU joue quel rôle au sein du parti ? Distel AMOUSSOU pour moi, n’est pas un militant réel du BR. Il est venu quand et occupe quel rôle au sein du parti ? Après notre dernier congrès, il n’est pas membre du bureau politique, il n’est pas membre du BEN, il n’est dans aucune coordination. Pour moi, c’est quelqu’un qui est en mission pour déstabiliser le BR.

Selon plusieurs sources, il s’agit d’une initiative du Chef de l’État lui-même. Voilà que vous nous dites qu’elle est plutôt du  député Assan SEIBOU…

L’initiative ne vient pas du président de la République. Elle n’est pas portée par le président de la République. Elle a été prise personnellement par l’honorable président du groupe parlementaire Bloc Républicain qui a soulevé des points clés. Lesquels points clés ont convaincu le Chef de l’État quand il a fait les rencontres. C’est quand il a été convaincu qu’il a décidé de convoquer les groupes parlementaires pour que l’initiative soit consensuelle et qu’on ne dise pas qu’il y a quelque chose qui se cache derrière. Donc c’est ça la réalité. Mais avant que cette proposition de l’honorable Assan SEIBOU ne vienne, c’est la Cour constitutionnelle qui a demandé de revoir le système de parrainage. Cela va éviter des problèmes en 2026, où nous risquons d’avoir l’ancien maire et le nouveau maire d’une commune avec les mêmes prérogatives. C’est-à-dire que le maire sortant peut parrainer un duo candidat et ne pas être réélu. Or, son remplaçant qui aura les prérogatives de parrainer à son tour, voudra exercer cette prérogative. Ainsi, au lieu d’avoir un seul parrainage par commune, nous risquons d’avoir 2 parrainages par commune. Vous ne voyez pas que c’est un problème ? Nous devons anticiper sur ces choses. Et le Bloc Républicain aujourd’hui assume sa position d’être dans l’anticipation pour ces corrections. Donc ce n’est pas le Chef de l’État qui est caché derrière la proposition de l’honorable Assan SEIBOU.

D’ailleurs le Chef de l’État n’est pas député à l’Assemblée nationale. Il est président de la République. Il peut envoyer un texte de proposition de loi à l’Assemblée nationale pour analyse.

Mais il n’a pas fait un projet de loi. Parce que c’est la prérogative d’un député à l’Assemblée nationale. Donc ce n’est pas le président de la République qui a proposé le texte à l’honorable Assan SEIBOU ou est caché derrière cela comme les gens sont en train de le dire. C’est archi faux.

Alors dites-nous. Quelle est l’urgence qu’il y a à modifier la constitution aujourd’hui ?

D’abord nous sommes dans un régime présidentiel. Je ne vous apprends rien. Vous savez ce qui se passe aujourd’hui en Argentine. L’actuel président Argentin a gagné le pouvoir par rapport à ses promesses de réformer l’Argentine. Mais ils ont aligné les élections d’une manière telle que avant que lui ne soit président, il y avait une majorité à l’Assemblée. Une majorité qui ne lui est pas favorable. C’est ce qui s’était passé dans notre pays sous le Président KEREKOU où la majorité en ce moment l’avait bloqué. Le Président Mathieu KEREKOU a dû prendre des ordonnances. Or, il y a les partenaires au développement qui ont envoyé de l’argent et sans l’avis favorable de l’Assemblée, tout cela était bloqué. Et en bloquant, ils mettent à mal la force pour développer le pays. D’où il fallait avoir la majorité à l’Assemblée nationale. Et c’est ce qui se passe en Argentine.

Donc, nous sommes dans un régime présidentiel où le président est fort. Au Bénin, c’est le Président qui est fort. Donc, aligner les élections et organiser premièrement les élections législatives et communales, est dangereux. Nous risquons de finir ces deux élections et celui qui sera président, parce que la dernière élection sera celle présidentielle, n’aura pas la majorité. C’est clair qu’il va vivre le blocage. C’est pour éviter ça qu’il faut réajuster et organiser d’abord les élections présidentielles. Parce qu’au Bénin, c’est le Chef de l’État qui organise les élections législatives et les élections communales. Donc celui qui part ne peut pas organiser les élections législatives et communales. C’est celui qui prend le pouvoir qui les organise pour lutter pour avoir une majorité au parlement.  L’un des blocages que nous sommes en train d’éviter c’est qu’il faut réajuster, amener les élections présidentielles en première position. Après, le président qui sera élu, va organiser les élections législatives et communales.

Que contient la proposition de loi ?

Oui ça fait partie de ce que je suis en train d’expliquer. Il faut réajuster l’alignement des élections. Après cela, il faut gérer le système de parrainage. Dans la constitution actuelle, ce sont les maires et les députés qui parrainent. Et la constitution dit qu’on va organiser les élections législatives et communales avant les présidentielles. Donc, nous aurons certains députés qui vont venir prochainement, d’autres ne viendront plus. Nous aurons des maires qui vont venir et d’autres qui ne reviendront pas. Donc, il faut définir clairement qui parraine. Et il a fait une proposition de loi. Cette proposition dit que si on ramène les élections présidentielles en premier lieu c’est que ce sont les maires et les députés actuels qui parrainent et là c’est clair. Ceux qui vont venir après ne vont pas parrainer.

Mais cela aura une incidence sur le mandat du président TALON !

Exactement. Cela va conduire à le mandat du président TALON.Le chef de l’Etat a accepté. Voilà un monsieur qui aujourd’hui, au-delà de tout ce qu’on peut lui reprocher,  a à cœur la paix dans notre pays. Parce que je ne peux pas être président de la République et accepter qu’on écourte mon mandat. Le mandat du président de la République est constitutionnel, c’est clair. Mais on a écourté le mandat des députés de la 8ème  législature de trois mois, alors qu’ils ont aussi un mandat constitutionnel. Si le chef de l’Etat qui part dit « Je suis prêt qu’on écourte deux mois de mon mandat », cela ne pose aucun problème. Parce que ce n’est pas la première fois qu’on écourte le mandat des élus. Le ciel n’est pas tombé au Bénin. On peut écourter le mandat du président de la République de deux mois et cela ne causera aucun problème. Puisque celui dont le mandat va être écourté a accepté. Il dit que si c’est pour régler le problème, il est d’accord.

Cela suppose qu’on prolonge le mandat des députés

Je vais vous dire quelque chose. La constitution du Bénin n’est pas la bible. Si nous avons un réel problème par rapport à notre constitution, il faut réajuster pour qu’il n’y ait pas de problème. Nous voulons la paix dans le pays et pour l’avoir il faut faire les choses de façon d’abord consensuelle et régler les problèmes éventuels qui peuvent survenir demain.

Cette situation ne serait-elle pas l’une des conséquences de la révision de 2019 ?

Écoutez, moi je ne suis pas député, je suis un acteur politique. Je ne sais pas ceux qui ont réfléchis et qui ont fait la révision de 2019. Nous sommes des humains, on n’est pas Dieu. Donc on peut faire des erreurs. Quand vous lisez la proposition de l’Honorable Assan SEIBOU, il a même tenu compte de la saison pluvieuse. Au Bénin on n’a jamais organisé une élection dans une saison pluvieuse parce qu’il y a les intempéries et autres. Donc je crois que ceux qui ont pensé la chose en 2019 ont manqué peut-être des petites données.

Pensez vous que la révision de 2019 a été un échec?

Un échec, non ! Parce que la révision de 2019 a amené beaucoup d’autres choses qui ont quand même fait progresser notre pays. Je ne dirai pas que c’est un échec parce que je suis de la mouvance. Ce sont des hommes, ils ont écrit une constitution et puis chemin faisant, on a compris qu’il y a des problèmes. C’est de la même manière qu’après nous, dans cinq ans ou dix ans, d’autres peuvent voir que notre fonctionnement dans le pays nous bloque par rapport à des données de notre constitution et ils vont réviser.

Le développement a changé. Au Bénin par le passé, c’était difficile aux partenaires au développement de venir installer des usines ici. Prenons la zone industrielle de Glo-Djigbé. Est ce que notre constitution de 1990 donne des garanties à des partenaires de venir au Bénin installer des usines? Non. C’est la réalité. Le monde évolue et tout évolue. Et chaque fois que les choses évoluent il faut qu’il y ait des réajustements. C’est comme le téléphone. Parfois il faut faire la réinstallation de notre portable pour qu’il travaille mieux. Et c’est ça la constitution. Il n’y a rien qui soit caché derrière. La constitution actuelle, le chef de l’Eta peut l’attaquer et dire qu’il peut faire un troisième mandat parce que dans la constitution on dit: « En aucun cas, nul ne peut… » Cela fait deux négations. Donc on peut faire dix mandats. C’est aussi le piège. Le peuple béninois doit féliciter le Bloc républicain à travers ce député qui a même soulevé cette subtilité dans la constitution où on va enlever « en aucun cas » pour dire : « Nul ne peut faire plus de deux mandats dans sa vie ». Donc il n’y a rien de caché derrière. Donc ce sont les trois choses qu’il faut faire. L’alignement des élections, il faut que les présidentielles soient organisées d’abord avant les deux autres, il y a le système de parrainage, qui doit parrainer et qui ne doit pas le faire et puis une partie où il y a deux négations qui peuvent donner de positif où on peut faire plusieurs mandats.

Le chef de l’Etat a dit : « Moi je veux passer la main et pour ça je suis même prêt s’il faut écourter deux mois de mon mandat pour changer ces choses là. »

Me Robert DOSSOU a affirmé que si cette proposition est adoptée on tomberait dans un régime présidentialiste.

Non . L’actuel président n’a pas un super pouvoir sur l’Assemblée nationale. Vous savez que le président Talon peut dissoudre le parlement, il peut dissoudre le gouvernement. Quel autre pouvoir dans un régime au Bénin, le président n’a pas. Les juristes ou bien les constitutionalistes sont des prêtres de Fa. Le Fa qui dit que c’est mauvais, il peut te dire aussi que si tu fais telle chose ça sera positif. Par moment, il faut accepter le débat. Nous, à la mouvance présidentielle, nous acceptons le débat. Lui Robert DOSSOU, quand il était président de la Cour constitutionnelle, il a dit qu’on ne peut jamais écourter le mandat des députés si c’est lui qui était là. Mais est-ce que c’est anti constitutionnel? Il n’a pas dit ça. Il n’a jamais dit qu’en écourtant le mandat que cela soit du président ou bien des députés de la huitième législature, qu’on a violé la constitution.

Les électeurs en votant en 2021 donnaient le pouvoir à Patrice TALON pour 5 ans. La proposition de révision raccourcit son mandat comme celle de 2019 le rallongeait. Est-ce qu’on n’est pas en train de se moquer du vote des Béninois?

Actuellement, nous voulons qu’on ne touche pas aux fondamentaux de notre constitution. Quand tu as 70ans, tu ne peux plus être candidat au Bénin. Deuxième chose, quand tu fais deux mandats tu ne reviens plus, tu passes la main. Est-ce qu’on a touché ces choses? Le reste, on va gérer parce que comme je l’ai dit qu’est-ce qui est fait par le passé qui porte atteinte à notre constitution ? Qu’est-ce qui est encore fait dans la proposition actuelle qui porte atteinte à notre constitution ?

J’ai participé à une réunion il y a de cela trois jours avec un comité du groupe parlementaire du Bloc Républicain. J’ai dû participer à cette réunion parce que je suis à la communication du parti. Je tais le nom du leader constitutionnaliste qui m’a fait parvenir en inbox l’idée que si jamais on écourte le mandat d’un président, c’est un coup d’Etat. J’ai dit « Mon cher aîné, est-ce que dans notre constitution, pour régler un problème précis qui peut engendrer des troubles au sein des Béninois, on peut écourter le mandat d’un député ou d’un président ? » Il a dit oui. J’ai dit alors : « Mais pourquoi vous parlez alors ? » Il n’a plus parlé. Si c’est une erreur, nous sommes des humains. Tout n’est pas parfait, mais tout n’est pas négatif non plus. La révision de 2019, nous a fait progresser dans beaucoup de domaines. Mais, il est arrivé qu’il y a des choses qui n’ont pas été prises en compte ou bien qui ont été mal calculées. Dans cette révision, nulle part, vous n’allez voir de date précise. On dit « deuxième dimanche du mois de janvier », « deuxième dimanche du mois de février ». Mais quelle est la date précise ? Est-ce le 20, le 14 ou le 15 ? On veut trouver le juste milieu parce qu’au Bénin, on n’a jamais eu d’année électorale. Et pourquoi le président a pensé comme ça ? Vous savez combien une élection coûte à notre pays. Si par exemple, pour organiser ces élections, il faut 14 milliards par élection, et qu’en regroupant, il faut seulement 20 milliards, est-ce qu’on n’économiserait pas pour le pays ? C’est tout. Les députés sont allés même loin en préconisant qu’on prenne une année et le Chef de l’Etat a dit non. On ne peut pas prendre tout une année pour faire des élections. Les gens ne vont pas travailler parce que quand il y a élection, l’administration est bloquée. Chaque cadre doit aller chez lui faire campagne pour son bord. Il a dit non. « Ce n’est pas possible. Arrangez-vous. » Et c’est là où, en s’arrangeant, on est tombé dans une situation où il faut écourter son mandat de 2 mois.

Vous êtes sûr que le président TALON veut partir ?

J’en suis plus que sûr. Vous savez, il y a de cela six mois si on m’avait posé cette question, j’aurais dit autre chose. Je suis de la mouvance présidentielle et je suis du Bloc Républicain, donc je suis dans le cercle. Depuis bientôt 3 mois, j’ai la certitude que le Chef de l’Etat va partir en 2026. Je vous le jure, il va partir.

Macky SALL a reporté les élections au Sénégal et ça crée de l’impasse actuellement

Les problèmes que nous avons et que l’Honorable Assan SEIDOU a proposé, si les gens font de la comédie, ce qui se passe au Sénégal peut se passer au Bénin. Ça peut se passer au Bénin. Si on ne s’entend pas pour dire qui sont ceux qui vont parrainer le duo candidat en 2026. Si on ne se regarde pas pour dire « il faut faire les élections pour mieux continuer le développement que notre pays a entrepris ». Il faut installer le président en 2026 avant d’organiser les élections législatives et communales. Et l’histoire va retenir que le Bloc Républicain a anticipé sur les faits. C’est pourquoi aujourd’hui, on est fier. Le peuple actuellement n’a pas confiance aux politiciens. Moi, je suis un politicien, mais pas dans le trempe de ceux en qui on n’a pas confiance.  

L’opposition est déjà contre cette proposition de loi. De quelle garantie dispose le Bloc Républicain puisque Les Démocrates au parlement constituent une minorité de blocage ?

Non, écoutez, nous savons dans ce pays qu’on peut dire « oui » le matin et dire « non » le soir. L’opposition est dans son rôle de dire non. Si nous convainquons l’opposition pour dire qu’il n’y a rien de caché derrière ce texte, si on parvient à expliquer ce que je suis en train de vous expliquer parce qu’ils n’ont pas encore fait le débat et que le texte est encore à l’étape embryonnaire au parlement, nous aurons gain de cause. Nous avons anticipé en expliquant à tous les Béninois d’abord via les chaînes de radio, télévision, presse écrite etc. que voilà la proposition actuelle, c’est pour anticiper sur ces pièges. Si les Démocrates trouvent que c’est convainquant, ils vont rejoindre la barque parce qu’ils ont eu le texte. Ils ont eu le texte au début. Et parmi eux, certains ont fait de confidence que ce n’est pas mal. C’est bon. Le débat va continuer parce que l’opposition a de la méfiance contre la mouvance. C’est normal. C’est une évidence. On ne peut pas dire que c’est parce qu’ils ont dit non qu’on va les laisser. Nous allons continuer le débat. Comme cette révision, il n’y a rien de caché derrière, nous allons chercher le consensus.

Que fera la mouvance face à la notion de consensus que réclame la Cour constitutionnelle ?

Nous allons chercher le consensus. Tout ce que je sais, c’est que les débats continuent entre l’opposition et la mouvance. Les trois groupes parlementaires se sont réunis plusieurs fois. Le texte n’a même pas encore commencé par être étudié. On peut soupçonner que c’est l’opposition qui a ventilé le texte dans la presse parce qu’ils l’ont reçu. Et, c’est dans cette quête de consensus que nous sommes et on a dit « prenez le texte, on va en débattre entre nous avant de l’affecter à la commission des lois. » Il y aura un consensus parce qu’il n’y a rien qui soit caché. Tous les débats seront faits et il y aura des amendements. Si l’opposition trouve qu’il y a des choses à ajouter, la mouvance aussi doit s’ouvrir. Ce n’est pas un texte qui est soumis à l’opposition. Non. C’est pour cela que le Chef de l’Etat aussi a commencé aussi par faire la démarche de consensus en invitant le groupe parlementaire Les Démocrates. Donc, le consensus, il y a en aura. Je demanderais au peuple béninois d’avoir confiance aux députés du Bloc Républicain et au parti Bloc Républicain, qui est un parti proche du peuple, de parler à l’opposition pour qu’il y ait  d’éventuels amendements. Il y a une femme députée LD qui dit que le texte n’est pas mal. Qu’elles (l’Association des femmes parlementaires qu’on appelle CAUCUS) vont faire un amendement. J’ai demandé : « Quel amendement vous voulez faire ? » Elle dit : « Dans l’actuelle constitution, on a dit que sur les listes des élections législatives, il faut trouver une place aux femmes. Elles veulent que dans cette nouvelle constitution, on amène ça pour les élections communales ». Nous allons trouver de consensus.

Que fera le Bloc Républicain si la proposition ne passe pas ?

Nous allons en prendre acte. Il n’y a pas de souci par rapport à ça. On n’a jamais dit que notre proposition va passer d’office et que si ça ne passe pas, c’est déjà la fin du monde. C’est une proposition. Ça peut passer, ça peut ne pas passer. On prendra acte. Et au moment où, on sera face à des blocages, nous allons dire «  il y a de cela telle année, nous avons anticipé sur telle chose. »

Est-ce que ce n’est pas un piège pour le Bloc Républicain  de soutenir une proposition qui va certainement faire objet de blocage ? Ce n’est pas un piège ça ?

On ne perçoit pas que c’est un piège. Chez nous au BR, il y a des problèmes dans l’actuelle constitution qu’il faut anticiper. Puisqu’il reste encore deux ans, il vaut mieux anticiper et commencer par faire le débat dès maintenant et avoir le consensus pour corriger ce qui peut poser problème en 2026. Ce n’est pas un piège pour nous. Le BR assume cette proposition.

Au sein de la mouvance, on apprend qu’il y a beaucoup de divergences entre Patrice TALON et Olivier BOKO. Est-ce que vous n’avez pas peur que ces divergences n’amènent certains députés même de la mouvance à dire non ?

Je pense que vous êtes un journaliste d’investigation. En tant que politique, je n’ai pas encore les preuves qu’il y a des problèmes entre le président Patrice Talon et son ami Olivier BOKO. Mais, si votre question est déguisée par rapport à la candidature de l’ami du Chef de l’Etat, Olivier BOKO, je peux faire ce débat. Je n’ai pas peur et je vais l’assumer. En l’assumant, je vais commencer par les propos du Chef de l’Etat : « 2026, c’est trop tôt ». Au Bloc Républicain, depuis que nous avons fait notre premier congrès pour remanier le parti, nulle part, nous n’avons fait de débat sur les élections présidentielles. Etre président de la République aujourd’hui par rapport à la réforme du système partisan, c’est les partis politiques. Au BR, nous n’avons pas encore commencé ce débat et je ne suis pas sûr que les autres aient commencé ce débat non plus. En tant que membre du Bloc Républicain, je ne peux pas susciter de candidature. Je vais attendre d’abord le patron de la mouvance présidentielle. C’est ce qu’on appelle la discipline du groupe. Le patron de la mouvance présidentielle, c’est le président Patrice Talon.  

Le BR va le soutenir jusqu’à la fin de son mandat ?

Ça, il n’y a pas de doute là-dessus. Nous le soutenons avec force et fermeté dans la loyauté et dans la sincérité. Nous allons finir le mandat avec lui.

Malgré les erreurs ?

Qui ne fait pas d’erreur ? S’il n’y a pas erreur, les textes que Les Démocrates ont combattus en ratant les élections législatives de la 8ème  législature, c’est les mêmes textes qui sont là et ils sont venus avec 28 députés. C’est eux qui devraient faire cette proposition. Ce qu’ils ont combattu, pourquoi depuis qu’ils sont là, ils n’ont pas fait de propositions ?

Qu’est-ce que TALON a fait ?

Même les aveugles sont en train de voir.

Ils ont vu quoi ?

Il y a eu le Programme d’action du gouvernement 1. Il y a maintenant le Programme d’action du gouvernement 2. En venant ici, j’ai vu le marché de Mènontin entièrement reconstruit. Ce n’était pas comme ça.  Yayi Boni n’avait pas dirigé ce pays ? Le marché n’a pas connu une telle image que tout le monde admire aujourd’hui, jusqu’à son départ.  Mais ce  ne sont que des marchés. Sur le plan économique, le Bénin est en train d’évoluer. Le Nigéria  a fermé les frontières du Bénin, croyant qu’on allait mourir de faim. Mais  le Bénin a résisté. Donc, nous avons un système économique qui fait que nous sommes aujourd’hui fiers de notre leader, le président  Patrice Talon.

 Le panier de la ménagère, vous y pensez ?

Quel président va  venir au  Bénin, et  les  Béninois vont dire qu’ils n’ont plus faim ? Au temps de Yayi, on disait aussi qu’on avait faim,  on ne vend plus. Tokpa ne vend pas. Ça, c’est le Béninois, ne revenons plus sur ça. On parle du panier de la ménagère, mais les samedis, passez dans les bars et allez aux  enterrements. Vous constaterez tout le contraire. Mes chers  journalistes, le président Patrice Talon,  je suis d’accord   c’est clair, il est le président le plus impopulaire du Bénin, parce que c’est un président réformateur. Il a dit : « Moi je ne viens pas pour être populaire. Vous pouvez me jeter de pierre, mais, je dois développer ce pays. » Et il a fait de son mieux. Il va passer la main en 2026. Et le BR croit qu’il passera la main en 2026. Maintenant, nous attendons les consignes du parti Bloc Républicain, parce qu’un parti politique doit présenter un candidat. Nous au BR, nous voulons exercer le pouvoir en 2026. Cela veut dire que le BR aura son candidat. C’est vrai que le débat n’est pas encore d’actualité, parce que nous avons assez de temps. Nous sommes en pleine réorganisation, on vient de finir un congrès extraordinaire.

L’autre actualité au niveau du parti est que le BR a connu des mutations au point où vous avez atterri au niveau du Bureau politique. Comment cela s’est passé ?

A cette question, est-ce que je peux parler de moi. Il s’est fait que pour être membre du  Bureau politique aujourd’hui au niveau du BR, il y a un certain nombre de critères. Soit tu dois être coordonnateur d’une commune comme  je le suis. Tu dois être aussi une personnalité distinguée par le parti. C’est-à-dire, on sent en toi que tu mouilles le maillot pour le parti et qu’à travers toi, le parti donne une visibilité. Ce sont les critères. Ça a été clair. Moi je ne savais pas comment je  me suis retrouvé dans le bureau politique. C’est ce que je puis vous dire.

 Votre mot de la fin ?

 Mon mot de fin est d’abord une adresse à la classe politique. Surtout à la classe politique nationale, parce que pour moi, la classe politique nationale, ce n’est pas seulement les partis politiques existant au parlement. Nous avons des partis qui animent bien la vie politique au Bénin, mais qui n’ont pas de représentants au parlement. Mon adresse d’abord va à l’endroit de la classe politique nationale et aussi de la classe politique existant au parlement. C’est-à-dire l’Union Progressiste le Renouveau, Les Démocrates et le Bloc Républicain.  Je leur demande de faire tout le  possible, en tout cas de trouver le consensus entre eux pour que nous anticipions sur ce qui peut arriver en 2026. Il est encore temps qu’on se parle entre nous. Nous sommes des frères au Bénin, que ce soit dans l’opposition ou dans la mouvance. Une autre adresse que je veux lancer aux citoyens béninois, c’est de leur dire de ne pas écouter les politiciens en perte de vitesse. Et quand je dis en perte de vitesse, c’est parce que la compétition politique se mènera en 2026. C’est sur ce  terrain-là qu’on peut avoir un certain nombre de propos. Mais ce qui relève de l’intérêt national, il faut qu’on cesse de faire du dilatoire  et mentir sur un texte. Nous au Bloc Républicain, nous allons tout faire pour faire comprendre à tous les Béninois que le texte  que le président du Groupe parlementaire BR Assan SEIBOU a  proposé, n’a rien de caché. Et ce texte bien au contraire est appelé à recadrer un certain nombre de choses en 2026. Je demande à la population   béninoise d’avoir confiance au Chef de l’Etat qui dit et répète ces derniers temps, chaque fois qu’il a l’occasion de parler, qu’il doit passer la main en 2026. Le Bloc Républicain qui est un parti du peuple béninois a confiance au Chef de l’Etat et que le président Patrice Talon passera la main en 2026.  

CARTE D’IDENTITE

Une vie de courage

Armand Mahougnon AFFOSSOGBE est un jeune leader politique né le 23 décembre 1980 à   Abomey.  Caractéristique principale : il est handicapé. A l’époque, il avait neuf ans quand il tombe gravement malade. Prescription du médecin : il lui faut six doses de Quinimas mais réparties sur neuf jours, à raison de deux doses tous les trois jours.  Mais l’infirmière lui administre les six doses le même jour, entrainant son handicap définitif. Passé par toutes les étapes de traitement, il finit par garder les deux cannes qui le maintiennent debout aujourd’hui. Il n’en veut nullement à celle qui l’a rendu ainsi. « La dame vit toujours, précise-t-il. Elle doit avoir, quatre-vingts ans et plus. Quand elle me voit, elle pleure.  Et j’ai du plaisir quand je vais à Abomey, je pars toujours la voir pour lui donner de l’argent. Je dis : « Mais, écoutez, c’est l’œuvre de Dieu. » Et c’est tout. Derrière ce sens du pardon se cache aussi un courage énorme. Sur les fronts les plus chauds de la lutte politique, il prend part à tous les combats et ne se laisse pas faire. « Mon ascension aujourd’hui en politique, je ne la dois pas à quelqu’un, dit-il.  C’est mon courage qui a été repéré. Et c’est ce courage qui me caractérise toujours à tenir tête à des ministres dans le BR, à des députés dans le BR, à des gens qui sont riches. » Et effectivement, c’est son courage qui a été repéré en 2006 lors des élections présidentielles  par Candide Azannaï et son mouvement Restaurer L’Espoir devenu plus tard un parti politique. Celui-ci lui fait appel pour travailler à l’avènement de Boni Yayi, mais c’est vers Adrien Houngbédji qu’Armand Affossogbé se tourne. Avec son groupe, il fait allégeance au président élu sans obtenir le soutien escompté, la RB ayant réaffirmé sa suprématie sur Abomey et Bohicon. Les jeunes se retournent donc vers Abdoulaye Bio Tchané dont Armand Affossogbé sera l’une des mascottes lors de la campagne présidentielle de 2011. Il le suit d’ailleurs pour la présidentielle de 2016 où il est directeur de campagne ABT dans les neuf communes du Zou. Il milite à ses côtés depuis lors au sein du BR. Il lui rend hommage à chaque occasion. « Je suis reconnaissant pour tout ce qu’il a fait pour moi, depuis qu’il m’a repéré en étant président de la BOAD, rappelle-t-il. J’ai fait son école politique et j’en suis fier, cette école qui me permet aujourd’hui d’avoir le courage, la sincérité, la loyauté. C’est un homme de rigueur et d’excellence. » Le courage aussi, c’est la décision qu’il prend de quitter l’école alors qu’il passait en terminale. Divorcé de son père dès sa plus tendre enfance, sa mère l’avait en effet placé chez ses propres parents, les Ahouandogbo à Abomey. Ce qui fait d’ailleurs qu’il n’a connu son père que très tardivement. Mais payer les frais de scolarité était très compliqué. « En seconde et en première on me chassait des compositions parce que je ne payais pas la contribution », se souvient-il. Il finit par déserter l’école, alors qu’il passait en terminale, déterminé à prendre son destin en main. Il se lance dans le petit commerce entre Parakou et Cotonou, et devient exploitant forestier avec tous les agréments nécessaires. Armand Affossogbé est aussi un ancien musicien, rappeur sans complexe au nom d’artiste Fadjo. Cette passion date de Parakou où il fait ses classes grâce à une tante qui devient sa tutrice. C’est là qu’il devient une véritable vedette adulée pour ses talents musicaux. Aujourd’hui, ce qui préoccupe le plus le leader politique, c’est d’abord l’emploi des jeunes.  Lorsqu’il voit des jeunes sans emploi, son cœur se déchire devant leur misère.  Ce qu’il constate à Abomey, ce sont des gens plus âgés que lui qui l’appellent pourtant « grand frère », juste parce qu’ils croient devoir le flatter pour bénéficier de ses dons de 5000 F.  Quand on lui demande quels conseils il pourrait donner à la jeunesse, c’est naturellement une leçon de courage qu’il sort. « Même en tombant, il faut que la jeunesse ne se croit pas tomber. Même en tombant, il faut dire : « Mais vous croyez que je suis tombé ? Mais c’est faux, on se relève rapidement. Le courage trace la voix au bonheur. » Coordonnateur communal du Bloc Républicain à Abomey, le dynamisme de Armand Affossogbé dans la quête d’une plus grande visibilité de ce parti dans la région a forcé l’admiration de ses hauts responsables  qui l’ont  intégré depuis quelques mois dans le  Bureau Politique National.

INTIMITE

Passionné de foot

Avant d’être handicapé, Armand Affossogbé était un attaquant passionné.  Il n’a jamais raté un match du Réal Madrid et ne manque aucun rendez-vous des Guépards, anciennement Ecureuils, même s’il faut y perdre un marché.  Il avoue avoir déjà perdu un gros marché pour avoir tenu à suivre d’abord un match de l’équipe nationale. Marié et père de quatre enfants, le jeune leader rappelle qu’il s’est rallié pour la vie  à celle à qui il avait promis mariage alors qu’il n’avait que onze à douze ans. L’opposition des parents de la fille n’y fit rien. Il lui fait un enfant contre vents et marrées et l’épouse en bonne et due forme. Il ne faut jamais dire non à Armand. A table, il ne résiste pas devant un plat de Yantoto, légume que chérissait sa grand-mère maternelle et que lui a vivement conseillé un vieux mort à 131 ans. « Parfois, rien que pour le trouver et l’acheter, je vais jusqu’à Lokossa. On a tenté de m’empoisonner plusieurs  fois et de  me jeter de mauvais sorts sans jamais réussir.»  Autre chose : Armand est un gros consommateur de viande. « Si la viande tuait, je serais  mort depuis », avoue-t-il.    

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