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Le triomphe de la vérité

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Journée internationale de la liberté de presse à l’Uac: Jean-Euloge Gbaguidi décortique la notion de la ‘’liberté d’expression’’


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Le Professeur Jean-Euloge Gbaguidi a animé, le mercredi 3 mai 2023, dans l’Amphi Idriss Déby Itno sur le campus d’Abomey-Calavi, une communication publique sur la liberté d’expression. C’était à l’occasion de la commémoration de la journée internationale de la liberté de la presse à l’Ecole Nationale des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ENSTIC).

Professeur Jean-Euloge Gbaguidi

Ce que vous devriez savoir : « Sauver la liberté d’expression pour promouvoir les idées innovantes d’importances sociales ». C’est le thème de la communication du Professeur Jean-Euloge Gbaguidi à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse à l’Uac. La problématique de cette communication, est d’évoquer, selon lui, les enjeux présents et futurs de la communication humaine et surtout des métiers de l’information et de la communication. Dans son développement, le Professeur Jean-Euloge Gbaguidi a fait savoir que la liberté d’expression est un droit fondamental de l’homme qui comporte la liberté de pensée, d’opinion, de recevoir, de diffuser et en d’autres termes, la liberté de communiquer les informations et les idées sans ingérence d’autorité publique et sans considération des frontières. Pour lui, la liberté d’information est fondamentale pour la consistance des médias. Il en a profité pour faire l’historique des luttes ayant conduit à cette liberté d’expression.

Quel est donc l’historique de la liberté d’expression : Selon Jean-Euloge Gbaguidi, c’est en 1644, pour la première fois de l’histoire de la civilisation occidentale, qu’un homme a eu le courage de dire devant les députés que ‘’l’homme doit détenir cette capacité d’exprimer sa pensée sans contrainte’’. C’était, a dit Jean-Euloge Gbaguidi, le poète anglais John Milton. Il réclamait la liberté d’imprimer sans autorisation ni censure, puisque l’Angleterre en ce temps était une monarchie avec un puissant pouvoir religieux n’avait que pour référence la Bible. Mais malgré son retentissement, ce coup de force de John Milton n’a pas eu d’effet immédiat. Il a fallu attendre encore un siècle. En 1777 pour voir en Suède, qui déjà en 1766, a inscrit dans sa constitution la liberté de la presse et a précisé de manière explicite que la censure est interdite. Dans le même document, selon ses explications, il est mentionné que la protection des sources d’informations est garantie. Le principe de libre accès aux documents officiels a été proclamé ainsi que la loi sur la diffamation. Et 10 ans après la Suède, les Etats-Unis par l’Etat de Virginie, ont mis fin au monopole du principe sur la parole. Ce principe a été repris par la Constitution américaine en 1976 et dit le congrès ne fera aucune loi restreignant la liberté de la parole ou de la presse. Il y a quelques temps, c’était la grande révolution française en 1791 qui a réaffirmé la même chose. C’est à partir de la révolution française dans la déclaration des droits de l’homme et des citoyens que tous ces principes ont été écrits et proclamés que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions ». Et le texte dit : « la libre communication des pensées et de ses opinions est l’un des droits les plus précieux de l’homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté par dans les cadres déterminés par la loi ».

Comment s’est-elle installée : « Il y a une révolution en trois temps dans cette lutte. Le droit d’informer ou de parler, le droit du public à l’information et du droit du public à la communication », a rappelé le communicateur, pour qui, à un moment donné de l’évolution technologique, il a été envisagé de transformer la radio, qui était un outil de distribution en un outil de relation de communication. « En le disant, c’était une manière d’élargir le champ d’action des médias, qui jusque-là considéraient que leur travail était de faire de l’information. Cette dimension vient changer le contexte qui voulait au départ que cette liberté d’expression qui était réclamée, soit une revendication humaine. Tant que nous avons notre capacité de dire non, nous sommes un homme libre », a-t-il dit. Le Professeur a expliqué comment le journalisme a été le catalyseur des grands bouleversements en France et les relations entre le pouvoir et les hommes des médias. Il a déploré que la grande faiblesse des médias, c’est l’inculture. « On a banalisé ce métier qui était mal aimé. Et comme cela, on a permis à n’importe qui d’aller sur le marché du travail en tant que journaliste. Ce faisant les médias se sont complètement décrédibilisés, compromis et sont devenus des produits achetables », a-t-il déclaré.

Que faire pour que les médias émergent : Le communicateur s’est appuyé sur les réflexions de Abraham Born, pour dire que « les médias dans la société moderne sont les seuls moyens capables en présidant à la circulation des idées, participer au redressement et à la synthétisation de la culture ». Si la liberté d’expression est sauvée, soutient le Professeur, les idées qu’on peut appeler idées nocives seront combattues d’elles-mêmes, parce que c’est dans la concurrence de la pensée que la vérité jaillisse. « Si restreindre la liberté d’expression, c’était pour protéger ses intérêts, il n’est pas du tout dans l’intérêt des sociétés de se voir privées de l’information parce que c’est le seul canal par lequel, les idées nouvelles arrivent. C’est de là, que nous voyons le lien entre les médias et les intellectuels, les artistes. Lorsque l’écrivain a laissé sa pensée dans un livre, elle peut dormir dix ans dans la librairie, mais il suffit qu’il soit reçu une fois sur les médias pour que le lendemain les gens courent pour chercher à mieux comprendre », a-t-il développé. Il a prodigué des conseils aux professionnels des médias et souligne que les médias doivent tout faire pour préserver leur liberté. Il est à noter que le Professeur Jean-Euloge Gbaguidi, est un ancien journaliste et Professeur titulaire des universités du CAMES en information et communication.

Alban TCHALLA

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