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Le triomphe de la vérité

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Concours de promotion de langue française PROLAF :Le SG/CNPF, Paulin AGBETOKPANHOUN donne des précisions


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Organisé chaque année par le ministère des affaires étrangères dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la francophonie, le concours de la Promotion de la langue française (PROLAF), édition 2023, a connu son épilogue, le samedi 1er avril 2023, à l’issue de la composition de la phase nationale dudit concours. Dans une interview, le Secrétaire général de la Commission nationale permanente de la Francophonie (CNPF), Paulin Dohon AGBETOKPANHOUN  a donné plus de détail sur ce concours. Par la genèse de cette initiative en passant par ces objectifs, le SG, Paulin Dohon AGBETOKPANHOUN, a expliqué comment se déroule le processus du concours de promotion de langue française PROLAF jusqu’aux résultats définitifs à la phase nationale. Lire l’intégralité de l’entretien.

L’Evènement Précis : Dites nous l’objectif et la genèse du Concours de promotion de langue française PROLAF.

SG/ CNPF: Le principal objectif du Prolaf est la promotion de l’excellence en langue française au Bénin.  Il s’agit de permettre aux élèves béninois de démontrer comment ils maîtrisent la langue française à travers  des épreuves écrites. L’objectif de ce jeu concours est de stimuler l’engouement de l’apprenant à la pratique et la connaissance approfondie de la langue française. C’est en 1999 au CEG1 Klouékanmè que Prolaf a vu le jour. Ceci fait suite au faible niveau des apprenants dans la langue de travail. Les objectifs: promouvoir l’excellence en milieu scolaire à travers la maîtrise de la langue de travail; c’est à dire la langue française à travers un exercice qui oblige l’élève à faire une démonstration de la maîtrise des notions de  grammaire, de conjugaison et d’orthographe ; créer l’émulation au sein du monde scolaire à travers les différentes récompenses octroyées aux lauréats à chaque édition. Favoriser la maîtrise des autres disciplines scolaires. Initié en 1999 par Monsieur Stanislas KOGNANOU, un enseignant du CEG de Klouékanmey, dans le Département du Couffo (Bénin), dans un contexte national caractérisé par une baisse de plus en plus criarde de la maîtrise du français chez les apprenants, du fait de l’élimination des programmes et examens officiels de l’épreuve de la dictée au primaire et au secondaire, le concours PROLAF est une compétition de langue et culture françaises à l’attention des élèves des Collèges et Lycées publics, organisé chaque année au Bénin, dans le cadre de la commémoration de la  Journée Internationale de la Francophonie(JIF) et comportant trois épreuves (orthographe à partir d’un texte erroné, jeu des lettres et culture générale), son but est d’aider les élèves à mieux maîtriser le français. D’abord local, parce que prenant en compte le collège de sa ville de création puis les collèges des villes environnantes et financé sur fonds propres par son promoteur, le concours s’est rapidement étendu sur tout le territoire béninois depuis sa prise en charge par la Commission Nationale Permanente de la Francophonie(CNPF) à partir de 2003. Grâce à une contribution significative du Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’Organisation internationale de la francophonie (BRAO-OIF), il a même pris une dimension internationale avec son ouverture aux collèges et lycées du Togo voisin, aux éditions de 2009 à 2012. Parce que contraignant désormais les élèves participants à beaucoup lire et à se cultiver en français, il a donné, sur les différents terrains d’exercice, des résultats de plus en plus satisfaisants et encourageants, d’une part, par la participation active et l’appropriation par les enseignants de français des établissements participants et, d’autre part, par le taux de réussite des lauréats du PROLAF aux différents examens de l’enseignement secondaire et à d’autres concours internationaux. Après plus de dix (10) ans d’existence et un passage remarqué au TOGO voisin en 2012, le concours (PROLAF) est entré en 2014 dans une phase marquée par de nouvelles approches et orientations. Tout en se proposant de prendre en compte plus d’établissements au plan national et de s’étendre à plus de pays au niveau régional, l’édition 2014 s’est voulue aussi une édition de grandes réformes où le niveau des épreuves écrites des différentes phases a été renforcé et où les épreuves de la phase internationale ont intégré une épreuve orale pour mesurer également la maîtrise du français parlé par les lauréats. L’originalité du concours PROLAF a toujours été liée au fait, d’une part, qu’il oblige les apprenants à désormais faire plus d’efforts de recherche et de lecture, d’autre part, qu’il met rigoureusement en compétition les meilleurs élèves des collèges et lycées, méticuleusement choisis par leurs propres enseignants, sur la base de critères bien définis tels que les résultats obtenus en classe, notamment dans les matières d’apprentissage et de maîtrise de la langue française.  Compte tenu de la situation sanitaire liée à la COVID 2019, l’édition 2020 et 2022 n’ont pu se tenir. Celle de 2021 a été organisée difficilement sur le plan national avec la participation effective des douze (12) départements du Bénin. L’édition 2023 du PROLAF est vivement souhaitée afin de permettre aux jeunes apprenants des collèges et lycées du Bénin et du Togo de renouer avec l’excellence en milieu scolaire et surtout d’améliorer leur niveau dans la langue de travail.

Expliquez-nous le processus du concours de promotion de langue de langue PROLAF jusqu’aux résultats définitifs à la phase nationale.

SG/CNPF: Sont éligibles au concours PROLAF tous les élèves (des collèges et lycées) ayant obtenu 14 de moyenne en français. Le jeu est ouvert pour tous les établissements sur toute l’étendue du territoire national. Mais compte tenu de l’enveloppe, un nombre limité de centres sont ouverts pour accueillir les candidats. Pour cela, au début du concours, la CNPF informe officiellement le Ministère de l’Enseignement secondaire ainsi que tous les Directeurs départementaux de l’enseignement secondaire qui répercutent l’information au niveau des établissements de leur juridiction respectivement. Ces correspondances tiennent lieu d’avis de lancement de candidature. En réponse à ces lettres,  des candidatures sont recueillies. Une équipe d’organisation se met en place avec un réseau d’enseignants à l’intérieur du pays pour la mise en œuvre des opérations et diligences.  La première phase des compositions dites départementales se passe dans les centres retenus précédemment. Il arrive que le nombre de centres augmentent ou diminuent selon l’engouement constaté au niveau des réponses des établissements. À la suite de cette première phase de composition, 3 candidats (meilleure note et moins de 5 fautes) par promotion sont retenus par centre. Il est à noter que le critère de fautes est fatal,  (éliminatoire) pour le candidat quoi qu’en soit sa note. Ce qui fait qu’il peut arriver que dans un centre on peut ne pas avoir les trois finalistes. La phase finale ou phase nationale regroupe les meilleurs de la phase départementale. C’est au terme de cette phase que sont dégagés les lauréats à raison de trois (au plus) par promotion. Comme indiqué plus haut il peut arriver qu’on n’ait pas les trois ou même pas un lauréat pour une promotion, à cause du critère de nombre de fautes. Prolaf se déroule en deux phases. Une phase départementale pour laquelle les établissements scolaires du secondaire sont autorisés à inscrire leurs élèves ayant au moins 14 de moyenne en français. A l’issue de la phase départementale,  21 candidats au plus à  raison de 3 par promotion sont retenus dans chaque département pour participer à la phase nationale. Les années antérieures tous les candidats retenus pour la phase nationale ont composé dans un seul centre, notamment à Dassa Zounme. Cette année,  l’organisation à opté pour une décentralisation du concours. Les candidats ont donc composé dans leur département respectif. Les copies ont été acheminées le même jour au CEG 1 Abomey, seul centre de correction. En définitive, le concours PROLAF est lancé chaque année à travers une correspondance adressée au Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle ainsi qu’aux Directions Techniques Centraux (DDESTFP). Ces structures saisissent les établissements secondaires publics et privés pour appel à candidature. Les établissements à leur tour instruisent les Animateurs d’établissement (AE) de français pour la présélection des candidats qui répondent aux critères de sélections (avoir 14 / 20) après les résultats issus du premier semestre de l’année scolaire en cours. Les AE, après cette sélection présentent leur liste aux Chefs d’établissement pour une candidature au PROLAF. Un délai de deux semaines est donné aux établissements pour manifester leur candidature. La phase départementale de ce concours se déroule une semaine après la clôture des candidatures. Cette phase se déroule dans les chefs-lieux des  12 départements du Bénin ainsi que dans certaines villes stratégiques du pays. Un peu moins d’une vingtaine de centres de composition sont prévus pour cette première phase où les trois meilleurs de la 6eme en terminale sont retenus (s’ils obtiennent moins de cinq fautes dans le texte erroné qui leur est présenté). Jusqu’à en 2016 où le Budget de la CNPF le permettait, tous les candidats retenus pour la phase nationale se réunissaient dans un seul centre pour composer. Depuis ce temps, les candidats à la phase nationale composent dans les chefs-lieux des départements et dans certaines villes. A la fin de la composition, les copies sont acheminées dans le  centre de correction retenu où après les travaux de correction, la délibération a eu lieu. C’est peut-être la phase la plus difficile, la phase nationale. Là encore le règlement du concours est respecté. Seuls les candidats ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10/20 sont retenus.

Seulement 4840 candidatures ont été notés pour le compte de cette édition alors qu’il y a des millions d’élèves sur toute l’étendue du territoire béninois. Qu’est-ce qui explique ?

SG/CNPF: Les candidats sont ceux des collèges intéressés. Bien que le jeu soit ouvert à tous les établissements, beaucoup de collèges ne s’y intéressent pas pour raison de manque d’information ou défaut de candidat. Donc, c’est une restriction très organisée. Le nombre de candidats au concours Prolaf ne cesse de progresser. Le chiffre de cette année constitue une évolution par rapport à celui de l’année  dernière.  Cependant le nombre de candidats reste limité comme vous l’avez constaté. La condition de participation, c’est à dire 14 de moyenne en français, limite les candidatures.  Mais au-delà, des efforts doivent être faits par les organisateurs pour faire connaître davantage le concours PROLAF. La diminution du nombre de candidatures est liée d’abord aux critères de sélection d’une part et à la suppression de la phase communale due à la baisse drastique du budget alloué au PROLAF par la CNPF (plus de 18 millions en 2014, 2015 et en 2019) contre (5 millions en 2022 et 2023). Ceci a eu un impact négatif sur l’implication des DDESTFP et la mobilisation des professeurs de français à la base, acteurs du PROLAF sur le terrain.    

Qu’est ce qui justifie l’implantation de la Commission nationale Permanente de la Francophonie (CNPF) dans l’organisation chaque année de ce concours de langue française ?

SG/CNPF:- S’agissant de l’implication de la CNPF, elle part du principe de base selon lequel il s’agit de la promotion de la langue française et au Bénin et c’est la CNPF, la structure principale de gestion, de suivi et de coordination en la matière. L’OIF étant l’un des soutiens principaux du Concours, il est évident que la CNPF qui est aussi l’œil de la Francophonie au Bénin, ait un regard sur le processus du Concours pour l’efficacité du suivi. L’implication de la CNPF est justifiée par le fait qu’elle sert d’interface entre le Bénin et l’Organisation internationale de la Francophonie. A ce titre l’une de ses missions est la promotion de la langue française. Le PROLAF a été conçu et mis en exécution par son Promoteur.

De 1999 à 2002, c’est le Promoteur qui a financé l’organisation, y compris les prix ainsi que la cérémonie de récompenses aux lauréats. Et c’est épuisé qu’il a sollicité l’aide de la CNPF en 2003 (les preuves de toute nature de cette aventure existent à la CNPF). C’est au vu de cette réalité que la CNPF a pris l’engagement d’accompagner le projet. Ainsi de 2009 à 2012, le Bénin et le Togo ont partagé l’expérience du Prolaf. En 2014 le Brao vu, la détermination des deux pays a décidé d’élargir le projet vers les pays francophones limitrophes (Niger, Burkina-Faso). Le Mali et la Côte d’ivoire feront leur adhésion au Prolaf à partir de 2016.

Les résultats de cette année sont connus depuis le samedi 1er avril 2023.

Quelle est la suite du processus ?

SG/CNPF : La suite du processus c’est la remise de prix aux lauréats et la préparation de la phase internationale avec les organisateurs. La phase internationale est prévue à Lomé. Les lauréats nationaux seront comme par le passé récompensés. La CNPF va organiser une mission de compte rendu et d’échange avec la CNF- Togo et la Représentation de l’Organisation Internationale de la Francophonie au Togo pour définir avec ces différents partenaires les conditions d’organisation de la phase internationale. Seuls, les premiers de chaque promotion sont concernés par cette dernière étape. Soit 14 candidats au total pour les deux pays.

Qui est Paulin Dohon AGBETOKPANHOUN: Diplomate, Ministre Plénipotentiaire des affaires étrangères en service au Ministère des affaires étrangères et de la Coopération, Paulin Dohon AGBETOKPANHOUN est ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), Expert électoral. Titulaire d’un Master en Management des Élections à la Chaire UNESCO des Droits de l’homme et de la personne humaine de l’université d’Abomey Calavi. En tête de la commission nationale permanente de la francophonie en qualité de secrétaire général depuis le 13 février 2023. Chevalier de l’ordre national du Bénin.

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