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Le triomphe de la vérité

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Edito: UN NOUVEAU COMPLOT


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Deux messages contradictoires hier du parti Les Démocrates : pendant que la candidate Réckya Madougou affichait sur sa page Facebook « Libérez les parrainages ! », le président d’honneur du parti écrivait sur Facebook : « le mandat du Président Talon prend bel et bien fin le 05 Avril 2021 à 00 h 00 mn 00 s ». C’est-à-dire qu’au moment où l’une réclame de quoi être candidate pour l’élection du 11 avril 2021, le premier responsable de son parti fait campagne pour une élection imaginaire devant déboucher sur une alternance au pouvoir le 06 avril prochain. On parlera pour ainsi dire d’une lutte asymétrique à la tête de la même formation politique, à quelques semaines d’une échéance cruciale.
Je fais le choix délibéré de ne pas écouter les cris de Réckya Madougou. Son message n’a aucune chance d’être entendu depuis que le président de son parti a laissé entendre que même si les parrainages étaient donnés, le parti ne les prendrait pas. Et les têtes de proue du parti Les Démocrates ont tout fait pour ne pas participer aux élections qui donnent droit aux élus devant parrainer. Son attitude est logique. Ce qui l’est moins, c’est cette volonté de participer à des élections dont on choisit de ne pas respecter les règles. C’est un anachronisme criard qui cache le véritable dessein du président d’honneur du parti.
Car ce que la plupart des observateurs font semblant de ne pas voir, c’est l’agenda de Boni Yayi. L’ancien président de la République a un autre calendrier. Car, contrairement à ce que beaucoup pensent, il n’a jamais abandonné le rêve de revenir au pouvoir. Je l’ai dit et redit à plusieurs reprises ici même : Boni Yayi n’a jamais été opposé à l’idée d’une révision constitutionnelle. Ce qu’il voulait, c’est une révision faisant sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats, lui permettant d’être à nouveau Président. Et vous comprenez pourquoi depuis toujours il a savamment empêché tout autre leadership au Nord en dehors de sa personne. Depuis 2016, son leitmotiv a été de soutenir des personnalités qui ne lui feront aucun ombrage dans cette partie du pays, convaincu qu’il est de sa popularité. Ceux qui le savent le savent. Dans un Nord musulman, aucune femme n’a la moindre chance d’être élue Présidente, encore moins une femme sans foyer connu. En positionnant quand même Réckya Madougou, l’ancien Président donnera l’illusion d’accepter le jeu électoral alors que sa véritable intention est ailleurs. Il utilisera son sex-appeal comme égérie d’une cause personnelle.
Préparons-nous ! Il y a un plan de déstabilisation qui est en cours. L’élection ne préoccupe nullement Boni Yayi. Ce qui le préoccupe, c’est créer suffisamment de tensions dans le pays pour qu’on aboutisse à ce qu’il a appelé hier « un dialogue », c’est-à-dire une espèce de conférence nationale bis. Celle-ci instaurerait une nouvelle République lui donnant droit à postuler à nouveau pour une présidentielle.
Le jeu qui se joue au niveau de Yayi n’est donc nullement pour la présidentielle du 11 avril. Dans ce jeu, Réckya Madougou servirait de mascotte d’une ambition narcissique sans bornes, peut-être même à son insu. L’ancienne ministre sert simplement les besoins de la mise en scène. Par le biais d’un jusqu’auboutisme médiocre, ce que trame l’ancien chef d’Etat depuis 2019, c’est comment créer suffisamment de désordre et d’embrouille, de tensions et de révolte pour aboutir à une nouvelle République. D’où toutes les manœuvres pour ne jamais participer aux élections. Si l’on se rappelle bien, 2019 a marqué un tournant dans cette ambition. Au moment où les conclusions signées par les FCBE pour les élections législatives d’alors, le retournement de veste intervenu au dernier moment, a empêché ce parti de participer à ce scrutin. Après toutes les tentatives visant à créer la révolte populaire à Cotonou, Savè, Tchaourou et dans le reste du pays. En 2020, la même stratégie d’embrouille a été mise en œuvre, avec en prime un aveuglement spectaculaire sur l’élection présidentielle de 2021.
Nous sommes en plein dans la dernière manche de cette stratégie de la terre brûlée. Seulement que cette fois, Patrice Talon n’a plus la même impopularité qu’en 2019. Il a pour lui des réalisations tangibles mais surtout il a décidé de résoudre l’une des énigmes qui rendaient son pouvoir particulièrement vulnérable à ce genre de coup fourré : son mutisme obstiné. Le Talon de 2021 est différent de celui de 2019. Il est engagé sur le terrain électoral et sait plus que jamais qu’il ne saurait gagner en s’asseyant dans les lambris dorés de la Marina.

Par Olivier ALLOCHEME

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