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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Moïse Amoussou, président de l’Association des acquéreurs : « Nous demandons au Président Talon de se saisir du dossier de Kansoukpa Suite»


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Moïse Amoussou, président des acquéreurs de parcelles de Kansounkpa Suite

Les acquéreurs de parcelles affectées par le présumé projet de construction du marché de gros dans la commune d’Abomey-Calavi ne cessent de lever la voix pour dénoncer la prise en otage de leurs terres par le biais d’une procédure irrégulière. Dans cet entretien accordé à notre rédaction, le président de l’Association des acquéreurs de Kansounkpa Suite, Moïse Amoussou relève les irrégularités contenues dans la procédure devant aboutir à l’expropriation desdits domaines et invite le Président de la République à prendre ce dossier à bras le corps pour le bonheur des citoyens.

L’Evénement Précis : Quelle est la situation qui suscite vos sorties répétitives depuis quelques jours ?

Moïse Amoussou : Nous sommes dans un quartier qui, dit-on, serait réservé au marché de gros. C’est ce que nous entendons, mais officiellement, aucun document n’a encore parlé de ça. Depuis longtemps, on est en train de nous enquiquiner pour ça. Tous les efforts que nous avons faits pour rencontrer au moins un responsable pour nous dire le pourquoi, ont été vains. Aucun document n’a évoqué le nom de notre quartier, mais on nous a pris en otage.

Quelles sont les démarches que vous avez déjà entreprises ?

Le Préfet de l’Atlantique, le Ministre du cadre de vie et du développement durable, le Directeur de l’Agence du domaine et du foncier (Andf), et le Directeur de l’IGN évitent de nous recevoir personnellement et c’est seulement le Chef d’arrondissement central d’Abomey-Calavi qui nous a reçus. Mais après nous avoir traités de sinistrés, il nous a complètement barré la voie pour atteindre le Maire, puisque nous sommes dans une commune et par conséquent, toutes les actions doivent démarrer par l’autorité communale. Il est quasiment impossible de rencontrer le Maire.

Que reprochez-vous alors à la procédure d’expropriation des terres ?

Nous reprochons tout à ce qu’ils appellent procédure. Ce n’est qu’une invention de leur part. Et c’est les cadres de l’administration qui travaillent de la sorte. A l’heure actuelle, en dehors de moi, si on interroge un habitant de Kansounkpa Suite, il dira simplement qu’il en a marre, parce que nous sommes tous fatigués (étchikô). L’arrêté indexé parle bel et bien du quartier Zopah. Les gens de cette localité sont paisibles, mais ils viennent jeter tout leur dévolu sur nous ici à Kansounkpa suite. Et c’est ce que nous voulons comprendre en voulant rencontrer les responsables qui sont à la base de cette situation. Mais tout le monde nous évite. Ils ont mis toutes nos demandes d’audience de côté et ils foncent seulement. A propos de la procédure, c’était le 2 août 2019 qu’on est venu nous parler de marché ici. Nous avons vu le Préfet de l’Atlantique, les Directeurs techniques, les Directeurs de l’IGN et de l’ANDF, le Maire d’Abomey-Calavi et tous les autres cadres nécessaires pour la cause. Mais depuis ce jour, on ne les a plus revus jusqu’à aujourd’hui. Mais déjà le 5 août, ils ont déjà lancé l’enquête commodo et incommodo. Nous ne sommes pas contre l’Etat, ni le développement, mais que le développement se fasse dans la justice. Ils ne nous ont pas reçus et le mardi 19 mai dernier, le Préfet est venu annoncer les prix du mètre carré, or nous faisons partie de la commission qui doit proposer les prix et les envoyer en direction de l’Etat. Mais nous ne sommes aucunement au courant de quand est-ce que tout cela a été traité et fixé. Nous n’avions pas pris part à une telle séance. Et ce qui nous étonne dans tout ça, c’est que quand on prend le document, quand il s’agissait de Ouèdo, on a bien signifié Ouèdo, quand il s’agissait d’Ahossougbéta, on a bien mentionné Ahossougbéta, Allada, Natitingou etc, mais concernant le marché de gros, on n’a ni évoqué Akassato et autres. Les prix même à ce niveau sont dans une fourchette, alors que chez les autres, les prix sont fixés. Plus grave, nous étions là quand nous avons appris que les appels d’offre sont lancés. Ils ne discutent de rien avec nous les concernés, et ils font tout ça. Ce n’est pas une procédure. Nous savons ce que prévoit la loi. Mais à la date d’aujourd’hui, ce qu’on est en train de faire n’est pas ce que la loi dit. Un cadre commis à une fonction doit l’accomplir avec probité, loyauté et compétence.

Que voulez-vous concrètement de l’Etat à l’étape actuelle de la procédure ?

Nous n’avons pas le droit d’aller contre un projet de l’Etat. Mais nous avons simplement le droit de dire « non », et à l’Etat de nous écouter s’il le veut. Nous avons le droit de dire en tant que citoyens qu’un projet à tel endroit n’est pas une bonne chose, parce que nous faisons tous partie de l’Etat. Mais sincèrement, les cadres ont mal renseigné les gouvernants. Ils ont dit qu’il n’y a pas de bâtiments sur le périmètre, alors qu’il y a près de 700 bâtiments ici et près de 5000 habitants sur le périmètre indiqué. Comment on peut dire qu’il n’y a personne ici, que tout est désert ? Je pense qu’une simple visite du Chef de l’Etat Patrice Talon mettrait fin à tous ces balivernes.

Quel appel avez-vous à lancer ?

Nos cadres ne nous suivent plus. Si le Ministre du cadre de vie et du développement durable, le Préfet de l’Atlantique, le Maire d’Abomey-Calavi, malgré toutes les audiences en leur direction ne nous ont pas reçus, nous ne pouvons que nous confier au Président de la République, Son Excellence Patrice Talon. Nous lui demandons de se saisir de ce dossier. Qu’il s’y implique personnellement pour voir ce qui est possible. Il n’y a pas que Kansounkpa dans la commune d’Abomey-Calavi. Nous demandons donc au Chef de l’Etat de venir à Kansounkpa pour se rendre compte de ce que Kansounkpa est un quartier dortoir. Nous ne sommes pas contre le développement, mais nous voulons un développement dans la justice et l’équité.

Propos recueillis par Laurent D. KOSSOUHO

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