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Le triomphe de la vérité

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Champion d’Afrique 2019 du coton: Jocelyn Nénéhidini dévoile les raisons de l’exploit inédit du Bénin


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Jocelyn Nénéhidini, Directeur des opérations Afrique de l’Ouest chez Suvet Commodities

« Le Bénin champion d’Afrique 2019 du coton : facteurs et leçons d’un succès agro-industriel », est le thème développé par le Directeur des opérations Afrique de l’Ouest chez Suvet Commodities, Jocelyn Nénéhidini face aux hommes des médias présents sur Café Médias Plus, ce vendredi 14 mai 2019. Dans son exposé, l’invité a livré les différents facteurs ayant milité en faveur du Bénin afin qu’il soit consacré champion d’Afrique 2019 du coton. Pour lui, le Bénin a supplanté les grands géants du continent avec une production nationale de 678 mille tonnes de coton qui est le chiffre officiel retenu par l’Association Interprofessionnelle de Coton (AIC). Cette quantité, ajoute-t-il, a été produite sur un espace de 656 mille hectares. Ce qui donne en termes de rendement, 1,33tonneà l’hectare qui se situe en dessous de ce qui a été fait les années antérieures. « L’année dernière, nous étions à 1,127 tonne, et en 2016-2017, nous avions fait 1,77 tonnes», a rappelé Jocelyn Nénéhidini afin qu’on puisse intégrer ces anciens scores aux résultats de la campagne cotonnière 2019. Ce score, il le place d’entrée, à l’actif des populations productrices du coton dont l’effectif a connu un boom cette année. « Il faut comprendre qu’il y a eu une augmentation des producteurs et un respect des itinéraires techniques cette année », a-t-il renchéri. Par ailleurs il souligne que ce coton a été produit dans le peloton de tête que sont, l’Alibori, le Borgou et l’Atacora qui à eux seuls fournissent « 84%de cette production, le peloton moyen constitué des départements des Collines, du Zou et de la Donga qui représentent 14% de cette production et la queue de peloton, le Couffo, le Plateau et le Mono qui ne représentent que 2% de la production nationale ». Toutefois, il indique que techniquement, l’AIC a cartographié le territoire pour tenir compte des besoins de performances. Ainsi, la première zone appelée la zone Alibori 2KP produit à elle seule 58,36%, la seconde zone qui englobe le Borgou, la Donga et l’Atacora ouest produit 27,81% et la troisième zone dénommée Centre-Sud représente 13,83%. Loin de comparer cette performance à un record, l’invité de Café Médias Plus estime qu’il s’agit d’un score inachevé. « Si on faisait bien comme les années passées, on serait à 723 mille tonnes au lieu de 678 mille tonnes », a-t-il regretté. Abordant le vif du sujet, il affirme que 678 mille tonnes, c’est une première pour le Bénin, mais au plan africain, ce score n’est pas inédit. Aussi précise-t-il que la campagne cotonnière de cette année a été faite par environ 214 mille producteurs dont 190 mille hommes et 23 mille femmes. Quant à la qualité du coton produit au Bénin, Jocelyn Nénéhidini a rassuré que l’accroissement du volume n’a pas impacté négativement la qualité du produit. « Au niveau du coton graine, il y a une séparation qui se fait en termes de choix. Le premier choix représente 89,79%, donc pratiquement la totalité de la production qui est achetée à 265 F aux producteurs, le deuxième choix représente 0,21% acheté à 215 F aux producteurs et ça ne fait que 1388 tonnes sur les 678 mille tonnes », a-t-il détaillé. Mieux, la fibre s’est améliorée en qualité et au niveau industriel, la tendance à l’amélioration de la qualité est maintenue. Ce qui témoigne d’un bon entretien des usines, selon Jocelyn Nénéhidini qui ajoute que cette année, l’on note un rendement industriel de 43% et une fibre finale de 290 mille tonnes et environs 380 mille tonnes pour la graine, soit 56%.

Les raisons de ce succès et les perspectives
Plusieurs facteurs ont permis au Bénin d’occuper cette place au plan continental. A en croire le Directeur des opérations Afrique de l’Ouest chez Suvet Commodities, Jocelyn Nénéhidini, ces facteurs sont multiples. En effet, selon ses explications, la première raison est liée aux problèmes d’ordre météorologique que le Mali et le Burkina Faso ont connus cette année avec l’arrêt brutal des pluies. A cela s’ajoutent le non-paiement de certains producteurs burkinabés qui ont dû boycotter la production, ainsi que les actes terroristes qui ont secoué le Burkina Faso et qui ont occasionné la fuite de certains producteurs. Du côté du Bénin, ce qui a marché est l’intensification des champs, lance-t-il. Pour illustrer ses propos, il déclare que traditionnellement, on faisait 3 sacs d’engrais à l’hectare. Ce qui a été intensifié compte tenu de la disponibilité du potentiel. Au Nord, on est passé à 6 sacs à l’hectare plus un sec d’urée. Au Sud, ça a été maintenu à 5 sacs à l’hectare plus 3 sacs d’urée pour mieux entretenir les champs. Plus important, le Bénin a expérimenté cette année, la spécialisation des variétés de semences contrairement aux temps anciens où la même semence est produite un peu partout. Il s’agit des semences adaptées à chaque bassin cotonnier, fait-il savoir. En outre, les facteurs naturels que sont la pluie et autres, ont également permis au Bénin de dépasser les autres pays producteurs, l’usage des intrants de très bonne qualité, en quantité suffisante, le respect des délais de mis en place et l’utilisation des engrais fabriqués exclusivement pour le coton. Sur le plan financier, l’organisation de la filière a permis le paiement à bonne date des paysans. En effet, cette mesure change considérablement le quotidien des producteurs. Ce qui suscite une concurrence entre eux. Secundo, l’AIC a mis un système en place qui donne la possibilité aux producteurs de coton de faire des avances avant le démarrage de la campagne. Pour Jocelyn Nénéhidini, aussi banal que cela puisse paraître, la « fête du coton » célébrée depuis quelques années et qui consiste à distinguer les meilleurs producteurs, s’est révélée comme un facteur très important qui motive les cotonculteurs, sans mettre de côté l’appui-conseil rapproché aux producteurs. Dans ce registre, l’invité de Café Médias Plus a indiqué qu’en 2019, les encadreurs conseillers agricoles sont 697 contre 497 en 2017. « Ces mesures ont permis aux producteurs de vivre de leur labeur. En termes de valeur, les 678 mille tonnes achetées aux paysans représentent globalement 179 milliards des franc CFA qui ont été distribués aux paysans», a-t-il renseigné avant de souligner que hormis les frais d’intrants, le net payé aux paysans fait 96 milliards en l’intervalle de 5 mois. Pour maintenir le cap, le Directeur des opérations Afrique de l’Ouest chez Suvet Commodities, Jocelyn Nénéhidini suggère à l’Etat de continuer à miser sur le secteur privé qui a pu réaliser cet exploit, de surveiller le comportement des autres pays pour faire mieux, et d’œuvrer davantage pour la stabilité du pays.

Laurent D. Kossouho

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