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Le triomphe de la vérité

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19ÈME CHRONIQUE « À L’ÉCOLE DE LA SEXUALITÉ »: Les préalables d’une bonne relation entre parents et adolescents


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Boris Sagbo poursuit son exploration du monde de l’adolescence. Dans la présente chronique, le psychothérapeute s’adresse aux parents et/ou futurs parents à qui il donne des conseils pour une relation harmonieuse avec leur progéniture. Expressément, Boris Sagbo appelle les mères et pères d’adolescents à éviter la violence, le vilipendement et l’humiliation.

Nous avons décrit dans l’article précédent le narcissisme pubertaire, premier phénomène vécu par le jeune enfant, qui traduit son entrée dans l’adolescence. Maintenant, il urge de montrer ou rappeler aux lecteurs parents ou futurs parents ce qu’ils doivent poser comme acte pour faciliter une meilleure croissance et éviter les déviances tant observées de nos jours.
La crise économique qui secoue notre société depuis des décennies, suivie du désir effréné de se réaliser, de posséder des biens qui habitent les cœurs et qui hantent l’esprit humain ont favorisé de grandes occupations de tant d’hommes et de femmes, tel qu’ils ne se préoccupent guère en détail de la vie de leurs enfants et adolescents. Ces derniers laissés à eux-mêmes, se donnent à des pratiques hostiles pour leur développement et avenir. Lorsqu’en début de cette année, nous avons reçu un parent en consultation et que nous avons à la fin de l’entretien diagnostiqué la source du problème posé, lequel concerne sa jeune adolescente, ce parent a regretté ses multiples absences auprès de sa fille. Il avait l’ignorance des réalités que vivait sa jeune fille et qui ont engendré le trouble dont elle souffrait. Nous avons aussi connu des parents présents presque à chaque heure et qui sont des étrangers pour leurs jeunes enfants.
Absents ou non, l’essentiel est de vivre ce que vit la, ou le jeune enfant que l’on a. Et cela ne peut être sans un préalable: la confiance, la capacité du jeune à se sentir en sécurité auprès de ses parents, quoiqu’il dise ou fasse. Cela suppose qu’il se sent compris, ni jugé et ni rejeté. Comprendre clairement en lui-même qu’il n’est plus traité comme un enfant mais comme ami (e), sœur ou frère ; qu’il possède simultanément une marge de liberté dans ses choix et un devoir de soumission ; qu’il est responsabilisé dans chacune de ses décisions ou choix ; qu’il n’est pas abandonné à lui-même. Bref que les parents soient pour l’adolescent ce que la mère est pour le nourrisson, est la première règle qu’il faut pour l’éducation à l’adolescence. Les parents qui ne sont pas confidents pour leurs enfants ont à 80% échoué dans leur mission. Or sans confiance pas de confidentialité.
Un premier totem de cette relation doit être signalé : la violence. C’est l’ennemi de la confiance ! « Comment peut-on faire confiance à quelqu’un de violent, soit dans ses actes comme dans ses paroles ? » se demande l’adolescent (e) quand il ou elle pense dire quelque chose à son père ou mère. Et il ou elle répond ainsi : « mon père ou ma mère peut mal prendre ce que je vais lui dire. Garder le silence serait mieux. Ou j’en parle à…» : ainsi s’éloigne-t-il ou elle à grands pas de ses parents. La violence érige une barrière entre le (s) parent (s) et le (s) jeune (s) enfant (s) bien qu’ils cohabitent.
Le second totem s’appelle le vilipendement qui consiste à déclarer vil (e) le (la) jeune adolescent (e) en considérant ce qu’il a confié. Les parents utilisent très souvent cette méthode vieille pour corriger et pour manifester leur indignation. Mais elle n’est plus efficace aujourd’hui ! Car de même qu’aux grands maux les grands remèdes, de même à chaque époque ses méthodes et ses réalités. Le vilipendement engendre la haine et le repli sur soi chez le (la) jeune adolescent (e) qui se voit trahi par le parent à qui, il ou elle s’est confié. Il ou elle se dit intérieurement : « je regrette. Pourquoi ai-je dit cela à maman ou papa ? Si je savais…». Et il ou elle se résout à ne plus jamais partager son secret.
Un troisième totem est l’humiliation. Elle se situe à la suite du vilipendement. Car le parent qui méprise son jeune adolescent est souvent tenté de raconter les secrets de ce dernier à une tierce personne, pensant ainsi lui faire mal et le récupérer. C’est vrai qu’il lui fait mal, mais est-ce vrai qu’il le récupère ? Ce n’est pas toujours vrai ! L’adolescent, lui, dans tous les cas le vit comme une humiliation et, parfois, a honte devant la tierce personne concernée, voire même la méprise. Si certains (es) adolescent (es) deviennent par conséquent hypocrites, d’autres répètent davantage l’acte refusé.
Avant de se confier tout adolescent évalue psychologiquement ses parents sur ces totems. Lorsque pour lui, ils ont échoué à cet examen, il ne s’aventure pas. Au contraire, met en exercice une autre face de sa personnalité.

Par Agossou Mèssè Boris Quentin SAGBO, Psychologue Clinicien et Psychothérapeute

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