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Le triomphe de la vérité

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Edito: Le grand chamboulement


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Tout le monde est resté bouche bée face au spectacle affligeant que donne la mouvance actuellement. C’est la débandade généralisée. Plus tôt que prévu, les murs de la maison Cauris sont en train de tomber en déconfiture, avant même que la fin des élections ne sonne le départ de tous. Ce n’est plus que fuite. La mouvance n’est que chamboulement.
Les fins de règne nous offrent le vrai visage des régimes qui nous gouvernent. C’est le sort de tous ceux qui se sont agglutinés autour du miel du pouvoir pour en capter un peu à leur propre profit. C’est aussi le sort des groupements d’intérêts purement économiques et personnels qui se dressent en partis faussement politiques, suscitant des espoirs qui ne sont qu’illusions à la veille de chaque échéance électorale. Comment le dire ? Le changement fut un éblouissement massif, il s’est révélé un grand bluff. Non pas à cause de Boni Yayi. Non, pas du tout. Le chef de l’Etat n’aurait jamais eu le loisir de conduire ce pays comme il l’a fait si la majorité d’entre nous avait été d’hommes et de femmes aguerris aux vertus du patriotisme, fermes et intransigeants sur nos valeurs, du nord au sud, de l’est à l’ouest. Il a su plus que quiconque avant lui, montrer qu’un chef d’Etat en fonction a la capacité de faire tout ce qui lui passe par la tête, en s’appuyant sur quelques quarterons d’abrutis qu’il choisit pour être ses ministres, ses députés, ses hommes-liges. C’est eux qui, au centre de la bourrasque du pouvoir, se sont confondus en multiples marches et prières abrutissantes à l’excès, montrant à tous que le Béninois n’est qu’intérêt, qu’il n’est qu’argent, poste juteux, qu’il est un monument de calculs abjects.
Boni Yayi n’est donc pas en cause. C’est notre culture qui a enfanté ces dérives. Ce sont les failles de notre système éducatif et familial qui ont commencé à évacuer de la sphère publique toute notion de honte et de patriotisme. Nul, dans cette sphère, ne s’honore au Bénin d’une telle dignité qu’il peut dire non au chef de l’Etat, sans que dans sa commune, ou dans son village quelques hurluberlus payés à cet effet, ne soient prêts à venir le vilipender à la télé contre quelques sachets d’arachides. L’écroulement du sens politique  n’est que le signe des fragilités qui sont consubstantielles aux sociétés en transition.
Le sens politique s’est écroulé, parce que les nouvelles valeurs introduites en politique depuis 2006 privilégient et célèbrent la duplicité, le double langage, la tromperie et la trahison, non pas au nom de la patrie, mais pour le compte des intérêts des castes et clans qui sont au pouvoir. Lorsque la débandade a sonné au sein des FCBE, beaucoup ont cru qu’elle n’allait concerner que la mouvance. Le positionnement subreptice  d’un dinosaure de la politique nationale comme Ismaël  Tidjani-Serpos, parti dare-dare de son PRD presque natal, pour une RB pour laquelle il n’a jamais affiché une quelconque affiliation, montre à tout le moins que le mal a touché toutes les formations politiques. Affo-Djobo a sauté de son Alliance ABT pour rejoindre l’Alliance Caméléon presque pas encore née, et Christine Ouinsavi se plaint d’avoir été convaincue, malgré elle (suivez mon regard!) de quitter son parti pour rejoindre les FCBE, en quelques jours.
Il y a comme une descente du sens dans les enfers de la démission collective. La massive démission de la raison a ceci de singulier qu’elle ne donne même pas une seule chance au retour à la logique. Nous sommes au plus bas de la fosse, là où l’on rencontre tout le monde brouter l’herbe et s’en réjouir par surcroît.
Nous ne pouvons pas nous réjouir malgré tout. Car, s’il est une chose que le changement ait réellement réussi, c’est ce dévoiement de tout qui a fini par corroder les assises de la démocratie, elle-même, telle que nous l’avons copiée et imitée de l’Occident.  Tout ce chassé-croisé présent dans toutes les chapelles politiques est le signe de notre ébranlement collectif, le signe de notre compréhension lacunaire de la politique. Nous avons compris qu’elle n’est que l’art de se positionner au bon moment au bon endroit pour capter les intérêts qui sont en jeu. Cependant qu’elle est et sera toujours l’art de gérer la cité pour que celle-ci s’en porte mieux.
Le glissement actuel n’est que dérive. Il ira s’aggravant, et il faudra un sursaut presque révolutionnaire pour corriger l’immense détournement que nous voyons.

Par Olivier ALLOCHEME

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