.
.

Le triomphe de la vérité

.

Edito: Les dilemmes de Vodonou


Visits: 5

Désiré Vodonou ne fera donc pas son entrée dans les FCBE. Fortement courtisé par tous les camps, l’ancien député et égérie de Force Clé dans la 24ème circonscription électorale a refusé ce week-end de jouer le jeu de qui que ce soit. Il n’ira nulle part.
Les appels de RCD Finangnon d’Aké Natondé étaient pourtant pressants. Lors du meeting précédé de marche organisé une semaine plus tôt, le ministre, les maires de la localité ainsi que l’essentiel des bras politiques de la région Agonlin avaient appelé leur « frère » Vodonou » à les rejoindre. La réponse donnée ce week-end par l’ancien député a le mérite d’être d’une clarté aveuglante : « Je n’irai nulle part ».
Tout le monde a vu l’outrecuidance de cet appel des FCBE qui ne demandaient à Vodonou que de rejoindre celui qui l’a mis en prison. Et une fois son entrée aux FCBE consommée, on l’aurait soumis au rituel du novice : messes de remerciements, meetings, marches de soutien, toute la panoplie de l’encensement destinée à tresser mille bouquets de roses au chef de l’Etat. C’eût été un joli trophée pour Yayi.   Et l’on aurait ricané dans les états-majors politiques de cette période d’opposition farouche où Désiré Vodonou, même du fond de sa prison, pouvait écrire une lettre incendiaire au chef de l’Etat. Au grand désarroi de tous ceux qui ont cru en lui jusqu’ici,  il aurait fait un virage de 180° pour des causes inavouées. Mais l’innommable n’a pas eu lieu. Même alors, on peut se demander sur quelles bases floues, les mouvanciers du RDC Finangnon croyaient si fortement pouvoir convaincre Vodonou. Là est le mystère.
Le refus de l’ancien élu Force Clé relance en tout cas tout le débat du leadership, au sein de la 24ème circonscription électorale.  Tout porte à croire, en effet, que sa récente démission de Force Clé n’est pas une décision brutale. C’est le fruit d’une longue fermentation qui a eu le temps de miner les relations entre Vodonou et Sèhouéto. La prison et ses corollaires ont fini par dégrader davantage ce ressentiment. Croire dans ces conditions qu’il y aura réconciliation, même à brève échéance, relève d’une courte vue. D’autant que Vodonou tient à montrer sa force de frappe, en ayant sous sa coupe sinon les trois députés de la zone, du moins deux. C’est un énorme challenge qu’il a réussi par le passé, mais qui, aujourd’hui, avec la prison et les graves fractures au sein de Force-Clé, ne pourra plus être facile.
D’autant d’ailleurs que l’ascension de Vodonou met en péril Lazare Sèhouéto. Soyons clair : tout ce qui se passe l’étranglera. Très probablement, s’il ne met pas le paquet, son sort est scellé dès maintenant. Ce qui suppose qu’il lui faut les moyens, financiers notamment, pour relever le défi en consolidant son assise dans les villages de Zogbodomey où est basé son électorat.
Lazare Sèhouéto a favorablement bénéficié de la manne de Vodonou. Celui-ci avait été  placé en deuxième position sur la liste  en 2007 avant qu’en 2011 ses démêlées avec la justice, ne l’empêchent de se présenter. Nous sommes actuellement dans un cas de figure cauchemardesque pour lui, puisqu’il devra affronter son vrai mentor, dans une circonscription où Zéphyrin Kindjanhoundé et Aké Natondé se font une rude concurrence.
Que fera donc Vodonou ? Il y a des tractations très avancées qui lui permettent de se positionner dans une grande alliance avec le parti de Dah Houangni, le PEB-Tohinlo. Si nos sources sont bonnes, Dah Houangni Délidji serait, lui-même, en tractations très poussées avec l’Union fait la Nation tout en conservant de bonnes relations avec l’Alliance ABT. Le choix de l’UN étant presque impossible (présence de Sèhouéto oblige), Désiré Vodonon pourrait créer son propre parti dans les jours à venir. C’est la probabilité qui se dégage de sa tournée dans la région Agonlin ce week-end. On verra, tout de même, que sa marge de manœuvre reste étriquée, compte tenu du court délai dont il dispose encore pour conduire tout ceci, sans courir le risque d’un retard fatal dans le dépôt des dossiers à la CENA. La seule solution de sagesse serait dès lors qu’il se positionne à l’Alliance ABT (ce qui est fort probable) ou dans l’AND de Valentin Houdé.
Dans tous les cas, ce poids lourd de la politique nationale a décidé de ne pas se laisser abattre, malgré quarante mois de prison. Et sa montée en puissance ressemble au baroud d’honneur d’un lion à jeun.

Par Olivier ALLOCHEME

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page