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Le triomphe de la vérité

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Edito: La morale politique, connais pas


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29 décembre 2014 : L’innommable est arrivé. Ce jour-là, DakpèSossou, maire de la commune de Lokossa est allé directement présenter ses excuses au président de l’Assemblée nationale pour avoir participé à la marche du 04 septembre 2014 ayant servi à le conspuer à Bopa. Ce qu’il a dit ce jour-là à la sortie de l’audience avec Mathurin Nago est un résumé de l’énorme crise morale qui sévit dans ce pays. Pour la première fois de ma pauvre vie, je vois un adulte jouissant de toutes ses facultés, un maire qui plus est, reconnaitre qu’il a pu dire des « âneries », lui et ses collègues ayant participé à la mise en scène grotesque. En confessant publiquement ses « âneries », le maire de Lokossa symbolise à lui seul toutes les déviances qui ont eu lieu en 2014 au plan politique. Au nom de l’argent roi, de respectables vieillards, des adultes jouissant de tous leurs sens et des jeunes parfaitement nourris, se jettent par milliers sur les routes de notre pays pour clamer leur « soutien » à un chef d’Etat en fonction.  La connerie a atteint de tels sommets, qu’il faut se demander si le peuple du Bénin n’est pas parvenu à oublier toute intelligence et toute probité pour se jeter dans les bras de l’indécence. Se demander si, à force de côtoyer au quotidien les « âneries » de la politique, nous n’avons pas fini par banaliser l’abjection. A vrai dire, l’immoralité est avec le régionalisme, le signe de la descente aux enfers de notre pays. Toutes les valeurs et tous les repères ayant été perdus, l’homme béninois, n’a d’autre refuge que la région, le clan, l’ethnie.  Ce repli identitaire se lit amplement dans les déclarations du maire de Lokossa qui est sincère dans son acte de contrition. Au long de 2014, les tendances régionalistes exacerbées ont été matérialisées bruyamment le 21 décembre lorsqu’a été créée l’alliance Soleil. Le député Issa Saley, membre de cette nouvelle alliance, n’a pas hésité à faire entendre publiquement   qu’elle sera le pendant de l’Union fait la Nation (UN) dans le Nord. Le Bénin politique n’aura pas régressé en 2014, il a été catapulté aux abysses.

L’économie en pleine nausée
30 décembre 2014 : Le Gouvernement signe un protocole d’accord avec le groupe CAJAF-COMON pour éponger les 32 milliards de FCFA de redressement et reconnaitre par la même occasion sa dette de 13 milliards de TVA à rembourser à la société.  Après deux années de tiraillements et voyant venir le couperet de la justice, le Gouvernement s’est empressé de faire profil bas. Entretemps, la société a fermé ses succursales, des centaines de pères et mères de familles ont été contraints au chômage et CAJAF-COMON s’est vu obligée de faire face à d’énormes risques  au plan de la trésorerie. Il a fallu un simple jeu de signatures pour que tout se remette en place, après tant de souffrances pour le plus gros contributeur du trésor national. Dans le même temps, le 1er novembre 2014, l’Etat accorde la location-gérance de six   usines de transformation de produits agricoles installées à Za-Kpota, Allada, Kpomassè, Natitingou, Parakou et  Bantè à la société algérienne  Nouvelles Conserveries Algériennes (NCA) ROUIBA,  sous l’inqualifiable prétexte qu’elle est « leader en matière de fabrication et de commercialisation de jus de fruits dans le Maghreb ».Le plus terrifiant, c’est qu’il ne s’est trouvé personne pour rappeler qu’aucune société béninoise, fût-elle la meilleure en Afrique,  n’aura jamais la chance de bénéficier de ces faveurs en Algérie même. Routes et ponts, ports et aéroports sont généreusement confiés à des sociétés étrangères pendant que l’Etat béninois crie sur tous les toits qu’il veut lutter contre le chômage…J’en ai la nausée.

La culture à la casse  
26 octobre 2014 : Le spectacle de la comédienne Bada Justine Antoinette fait un flop au Hall des Arts. Le public béninois, habitué aux œuvres piratées, délaisse les salles de spectacles et livre les artistes à la rue et à la mendicité politique. Le samedi 20 décembre 2014, c’est l’artiste congolais Fally Ipupa qui a goûté à ce même désamour du public de Cotonou.

Les petits pas du  football  
27 décembre 2014 : Le stade municipal de Parakou devient le troisième stade béninois à disposer d’un gazon synthétique. Le lendemain, on assiste à la reprise du championnat national de football, première division,  agonisant depuis la crise de 2010. Il faut souhaiter que ces bonnes nouvelles perdurent en 2015 pour que les Béninois cessent d’admirer Chelsea ou le PSG alors qu’ils ignorent tout des Dragons de l’Ouémé ou des Buffles du Borgou.

Par Olivier ALLOCHEME

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