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Plus de la majorité des rapatriés de la Libye sont originaires de Djougou. Après un bref séjour au stade de l’Amitié où ils avaient été hébergés depuis leur arrivée le 10 septembre dernier, ils ont rempli les formalités administratives en vue de leur transfert dans leurs familles. Pris en charge par un comité interministériel composé du Ministère de l’Intérieur, de la Défense, de la Famille et celui des Affaires étrangères, les rapatriés ont été transférés dans leurs localités de provenance respective.
Il sonnait 21 heures tapantes quand le cortège transportant les rapatriés fit son entrée dans la cité des Kpétonis. Malgré cette heure tardive, la cour de la mairie de Djougou a refusé du monde. Parents et amis, autorités locales, curieux, tous étaient là pour accueillir leurs fils. Sous les youyous des femmes et des jeunes gens, la centaine des rapatriés a reçu un bain de foule qui a dû leur faire oublier les crépitements de balles auxquels ils avaient été soumis à Tripoli, depuis la reprise le 13 juillet 2014 des combats entre milices rivales de la capitale libyenne. Dans cette ambiance chaleureuse, la délégation des officiels et des rapatriés a été reçue dans la salle de conférence de la mairie de Djougou par le Maire Michaël BACHABI DJARRA et son Conseil communal. Après les civilités d’usage, le maire a jugé opportun de saisir cette occasion pour prodiguer des conseils à ses jeunes frères. « Il n’y a pas meilleur paradis que chez soi. Le Bénin a besoin de bras valides pour se construire. Tout en vous souhaitant la bienvenue chez vous et dans vos familles respectives, j’espère qu’avec les dures épreuves que vous avez subies vous prendrez de meilleures résolutions pour ne plus tenter une telle aventure périlleuse », a-t-il indiqué. Quant au chef de la délégation, il n’a pas manqué de rappeler le contexte de l’opération de rapatriement. « Nous sommes en mission de la part du Chef de l’Etat. Nous ramenons ici nos compatriotes qui sont partis en Libye en quête de travail. Puisque leur situation sécuritaire était alarmante, le Président Boni Yayi, en raison de l’estime qu’il porte à la jeunesse, a décidé d’affréter un avion en vue de leur rapatriement », a détaillé l’Ambassadeur Pierre MEDENOU. Et d’ajouter : « Notre mission en venant ici est de les remettre officiellement aux autorités locales afin qu’ils bénéficient d’un suivi et d’un encadrement en vue de leur réinsertion sociale. ». L’opération de rapatriement n’a pas été une sinécure pour le gouvernement. Il a fallu d’intenses négociations menées par le ministère des Affaires étrangères à travers son ambassadeur près la Libye, Aboubacar Ouédraogo sur les instructions du ministre Nassirou BAKO-ARIFARI. Les rapatriés eux-mêmes en mesurent l’importance. C’est pourquoi ils se confondent en remerciements par la voix de leur porte-parole. « Nous remercions le gouvernement et surtout le Chef de l’Etat pour les diligences faites à notre égard. (…)Vous nous avez sauvé la vie en nous faisant revenir au pays et nous tenons à remercier toutes les structures qui se sont impliquées pour rendre effectif ce rapatriement », mentionne Issa AYOUBA, porte-parole des rapatriés. Cependant, le plus dur pour ces jeunes gens dont la moyenne d’âge est de vingt ans est de se réinsérer dans la vie sociale. « Nous tenons à vous dire que nous sommes prêts à retourner en aventure si nos conditions ne sont pas stables et ne s’améliorent pas. Nous demandons donc votre soutien pour mettre fin à ce phénomène », alerte Issa AYOUBA.
Djibril BOUSSOU (Coll.)
