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Le triomphe de la vérité

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Profil d’un acteur culturel béninois: Oscar Kidjo, le prototype du promoteur culturel engagé


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Oscar Kidjo netDah”HounsinouKandjomantazogbinAkozé”. C’est le nom fort que l’oracle lui a donné pour régner désormais sur la collectivité Kidjo à Ouidah. Une autre mission endogène qui vient enrichir le palmarès d’Oscar Kidjo à l’état-civil, un homme  aujourd’hui reconnu  totalement acquis à la cause culturelle au Bénin.

Oscar Kidjo n’est pas du genre à s’afficher. Discrétion et action sont ses traits caractéristiques. Mais grand, il l’est. Pas de taille, mais d’esprit. Si le nom fort “Hounsinou Kandjomantazogbin Akozé” qu’il porte désormais ne rime pas forcément avec sa modeste corpulence, il paraît bien significatif à travers son palmarès. Un palmarès à forte dominance culturelle qui montre, à suffisance, son faible pour la chose culturelle. La preuve, sa maîtrise en anglais obtenue dans les années 1980 ne l’a pas empêché d’apprendre aux côtés de sa mère, Yvonne Kidjo, la première femme à diriger une troupe artistique au Bénin, les différents arts de scène. « Tantôt, ma maman me confie des rôles de comédien, de danseur et parfois de percussionniste », a-t-il témoigné. Une option  dans laquelle son père  Franck Kidjo, un grand chanteur de l’époque, l’a également soutenue. « Mon père était mon premier maître », a révélé Oscar Kidjo avant de raconter une anecdote qui illustre bien ses affirmations. « Mon père était un joueur de banjo (le nom donné à une guitare américaine). Je m’essayais souvent à cet instrument. Un jour, par imprudence, j’ai cassé une corde de cette guitare. Lisant en moi la passion de la guitare, il m’en a acheté une », a-t-il expliqué. Des talents qu’il développe aux côtés d’autres grands noms à l’instar de Gnonnas Pédro avant d’être remarqué sur le plan international à travers sa  participation à des grandes rencontres internationales comme le Festival des Arts Négro Africains  (FESTI) qui se tenait au Nigeria.

 

Puis, de  grandes portes s’ouvrent pour Oscar Kidjo !

Au regard des succès qu’accumule désormais Oscar Kidjo au plan national et international grâce à sa passion pour la musique, il finira par séduire les grandes institutions  de son pays. En effet, le 5 mai 1978, les portes de la Banque Commerciale du Bénin (BCB) se sont ouvertes pour lui. Il y est embauché pour présider l’orchestre de cette institution étatique béninoise. Il y passera 10 bonnes années. Des années au cours desquelles il va se perfectionner davantage. Il était autodidacte en matière d’arrangement des œuvres phonographiques. Il ouvre son propre studio qu’il baptise “Ziiny”. Les premiers artistes sortis de  ce nouveau laboratoire d’arrangement sont Kiry Kanta et sa sœur Angélique Kidjo dont quelques-unes des chansons y ont été arrangées. Ayant désormais une carapace culturellement bien épaisse, Oscar Kidjo tente une seconde aventure qui lui réussit. Candidat à la première mandature du Conseil Economique et Social (Une des grandes institutions étatiques du Bénin), Oscar Kidjo a été élu par ses pairs artistes au titre du représentant des artistes et opérateurs économiques. Après cinq années accomplies dans cette institution, il se relance dans la course à la perfection de sa profession artistique. On le retrouve ainsi de 2002 à 2005 comme membre du Comité d’organisation du grand festival international baptisé Gospel et Racines.  Après un séjour rempli de succès dans ce festival de grande notoriété, il sera nommé en 2007 Directeur de la Promotion artistique et culturelle (DPAC), un poste qu’il a occupé pendant trois ans. Mais avant, il fera quelques études  supérieures spécifiques à l’Université de Boston aux Etats-Unis, la même qu’avait fréquentée Martin Luther King, notamment en matière de musique et du management phonographique. Des études qui lui ont permis d’obtenir en 2012, son Master II en Direction des projets culturels à l’Institut d’Etude Politique de l’Université Pierre Mendès de Grenoble en France. Des expériences supplémentaires qui ont convaincu les organisateurs des Trophées de la musique africaine (AFRIMA 2014) de le recruter comme membre du jury qui va décider du sort des milliers de candidats qui se sont inscrits sur ce festival international. Couronné chef de la collectivité Kidjo depuis 2008 sous le nom fort de Dah Hounsinou Kandjomantazogbin Akozé, Oscar Kidjo a désormais une seule ambition : celle «  de faire du Bénin une plateforme culturelle où toutes les cultures sont valorisées ». Une ambition qu’il essaie de concrétiser aujourd’hui au secrétariat de l’Ong “Force de l’Art africain” avec, à la clé, son Centre international d’art et de musique de Ouidah (CIAMO) installé dans sa  ville natale.

Donatien GBAGUIDI

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