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Le triomphe de la vérité

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Hector HOUEGBAN: Un produit du militantisme associatif


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Hector HOUEGBAnC’est à l’Ecole Catholique St Michel de Cotonou qu’Hector Houégban fait l’essentiel de ses études primaires. Très tôt, il découvre la passion de la vie associative avec l’instauration des coopératives scolaires par le régime révolutionnaire. Ouvert et surtout plein d’ambitions, il y avait développé l’esprit associatif et entrepreneurial qui sommeillait en lui. Ce passionnant passé, il s’en rappelle comme si c’était hier. « Les meilleurs souvenirs que je garde de cette époque sont les heures de jardinage et de coupure de branches de cocotiers dans la cocoteraie de l’ex Hall des Congrès », a-t-il confié. Car, pour lui, ses heures de jardinage et de tresse de palissades sont si formateurs qu’elles permettaient à ses camarades et lui de se faire de petits sous. « Avec les branches de cocotier, on tressait des palissades qu’on vendait dans les quartiers périphériques de Cotonou pour se faire de petits sous qu’on versait dans une caisse commune gérée par un comité, sous l’œil vigilant de feu Directeur Fanou Dominique», se souvient-il d’un air serein. Après son Certificat d’études primaires, il a intégré le Collège d’Enseignement Général d’Akpakpa-Centre qu’il a fréquenté jusqu’en classe de terminale. Le Bac ne lui ayant pas souri, il a été inscrit au collège Notre Dame de Cotonou. A la faveur des activités coopératives, Hector Houégban crée avec des amis du collège en 1984, un groupe de musique qui marque toute la génération scolaire et universitaire des années 80 (JHEKSFAV). Ce groupe dont la dénomination n’est que l’agencement des initiaux de prénom, (Jocelyn, Hector, Kisito, Stéphane, Frizt, Frédéric, Armand,Viadénou) reçoit très tôt l’onction du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, respectivement sous les Ministres Ousmane Batoko et Houdou Ali. En 1988, les copains devenus plus matures, changent de nom au groupe et le JHEKSFAV est devenu Club Artistique JHEKSFAV (CAJ). Il étend ainsi ses activités au théâtre, à l’art plastique et au football. Cette ouverture nécessitant l’expérience d’aînés, acteurs du monde théâtral et ayant déjà une notoriété à cette époque, Hector et ses amis firent appel à Didier Aplogan Djibodé alors membre de l’Ensemble Artistique et Culturel des Etudiants. Après lui, d’autres jeunes comme Marcel Orou Fico (Bio) vont intégrer le club qui s’est élargi définitivement. « En ce moment-là, raconte-t-il, le département Art Plastique était animé par Meshac Gaba, qui a continué dans l’art pour devenir aujourd’hui un artiste de renommée internationale. Nous avons sorti deux pièces théâtrales. Il s’agit de « Le Bac en question », une pièce qui exhorte les élèves à l’assiduité et de « Attention remaniement », une satire politique dont la présentation publique n’a jamais été autorisée, parce qu’elle dénonçait vertement les abus du pouvoir révolutionnaire de l’époque. La prise en charge de l’équipe de football ne pouvant pas être supportée par la caisse du club, l’équipe meurt après avoir livré quelques matches amicaux ».

Hector, du JHEKSFAV au Kasseurs de l’Unb
C’est au CEG Dantokpa qu’il a obtenu son Bac. Le premier diplôme universitaire (Bac) désormais en poche, Hector Houégban s’inscrit à l’université. Son désir de militer dans une association et les fibres musicales en lui l’ont poussé à intégrer le groupe musical de l’Ensemble Artistique et Culturel des Etudiants (EACE), « Les Kasseurs ». Rigoureux, assidu et rompu à la tâche, il a convaincu ses camarades qui l’ont porté à la tête du groupe avec Eric Tossou (Eric Tomson). Il devient ensuite membre du bureau de Coordination de l’EACE (organe de décision). Dans ce creuset, il affûte ses armes de gestion aux côtés des devanciers tels que Paul Ayémona, Lazard Sèhouéto, Didier Aplogan Djibodé, Koto Aboubakar Yérima, Orden Alladatin, Eric Houndété, feu Théodore Béhanzin pour ne citer que ceux-là. Mais, il ne s’est pas arrêté là, parce qu’il avait soif de découvertes. Aux premières heures de Radio Univers, la Radio Universitaire, Hector, toujours poussé par la fibre de la vie associative, s’y essaie avec l’émission « Tendance Positive » qu’il animait tous les jours de 16 heures à 17 heures avec Aimé Yabi. Alors que ses amis pensaient au regard de ses charges qui, de jour en jour croissaient, qu’il allait être submergé, le dynamique personnage a résisté et s’en est bien sorti. Puisqu’il a continué d’animer avec les autres membres du Caj le club en dehors de l’université. Ils réussissent donc à décrocher un partenariat avec le Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports (MCJS) pour l’organisation d’activités communes. Ainsi en 1989, le CAJ bénéficie de l’appui institutionnel du MCJS ainsi que de l’accompagnement de sponsors pour la première édition de l’opération « Plage Loisirs 1989 ». « L’opération Plage Loisirs consistait à organiser un grand concert sur la plage de l’Hôtel PLM Alédjo le 1er janvier de chaque année », rappelle-t-il en souriant. La très forte mobilisation des masses, l’intérêt marqué par les sponsors, surtout les sociétés de transports en commun qui se sont offertes presque gratuitement pour convoyer les Cotonois du centre et de toutes les zones périphériques à la plage, les dispositions sécuritaires, la qualité du spectacle, ont convaincu les cadres du MCJS de ce que l’expérience devrait se poursuivre. Elle s’est en effet poursuivie sur trois éditions. Hector Houégban, organisateur en chef de l’opération, en garde encore un très bon souvenir. « C’était comme si tout le Bénin se donnait rendez-vous à la plage Aléjo. La plage était noire de monde. Toutes les couches participaient à l’ambiance. Même les expatriés ne voulaient pas se laisser compter l’événement. Dans un article publié dans le journal Ehuzu, Romuald Binanzon a parlé de 100.000 participants. Voyez-vous-même. Pourtant on était que des jeunes. Oui, des jeunes qui ont eu des rêves qui, peut-être, étaient très grands parce que les gens n’arrivaient pas à s’imaginer comment on arrivait à organiser une telle activité malgré notre jeune âge. » …… ».Houegban

Hector, le syndicaliste ?
Son engagement accru dans le monde artistique, lui impose de se lancer dans la défense des droits de ses pairs. C’est alors qu’il s’allie avec Mohamed Dossou Sagittaire (paix à son âme) pour la création en 1991 à la Maison des Jeunes d’Abomey sise à Goho, et ceci dans des conditions douloureuses, du tout premier Syndicat des Artistes du Bénin, le Syndicat National des Artistes du Bénin (SNAB). Au sein de cette structure, Hector a occupé successivement les postes de Secrétaire Général puis celui de Coordonnateur du département de l’Atlantique. Ensemble avec d’autres jeunes activistes de l’époque, tels que Hermas Gbaguidi, Jean Hountin Kiki, Mohamed Dossou Sagittaire, il s’attaque aux « baobabs », Ministère de la Culture y compris, pour une amélioration des conditions de vie des jeunes artistes béninois. Mais, très vite, pour des questions d’incompréhensions, un groupe de dissidents quitte le SNAB pour créer l’Union Nationale des jeunes Artistes du Bénin (UNAJ). Hector Houégban est porté à la tête de l’Union. Autour de lui, on retrouve de jeunes artistes de l’époque tels que Meschac Gaba, Moudjibath Daouda, Sèdolo Alphonse Gbaguidi, Hermas Gbaguidi, Phestus Martin. En 1993, il devient membre du Conseil Central des Associations (CCA), organe de contrôle du Bureau Exécutif de l’Organe Consultatif de la Jeunesse (OCJ). Après la guerre des générations, les artistes ressentent le besoin de se mettre ensemble pour réussir leur combat. Ainsi, le Collectif des Associations d’Artistes du Bénin voit le jour en 1994. Hector Houégban en occupe le poste de Secrétaire Général. Toutes les revendications des artistes sont résumées en 27 doléances et transmises au gouvernement. Aujourd’hui, la jeune génération bénéficie des fruits arrachés de hautes luttes dans les années 1990 par le SNAB, l’UNAJ et l’ensemble du Collectif des Associations d’Artistes du Bénin. Le Milliard Culturel en est l’exemple le plus édifiant. En outre, ces organisations ont préparé le terrain pour l’éclosion de beaucoup d’autres initiatives.

De la musique à la plume
Après un C2 de Maitrise en Sociologie Anthropologie à l’Université Nationale du Bénin, Hector Houégban reçoit une formation en Marketing suivie d’un stage en 1996 à la Direction des Relations Publiques (DRP) de l’Office de Radiodiffusion et de Télévision du Bénin (ORTB), à la Radio et à la Télévision nationales. Après son stage à la DRP, il a travaillé comme agent occasionnel à la Sonapra de Bohicon, où il fait la dure expérience de tâcheron à l’atelier de bouclage (ndlr atelier de fabrication des boucles pour balles de coton). « A la fin de cette expérience aussi difficile qu’enrichissante », dit-il, il s’est engagé dans le journalisme plus précisément aux hebdomadaires « Le Messager » et « L’Avenir ». Grâce à sa plume, en 1997, Toto comme l’appellent ses proches devient le premier lauréat de la toute première édition du concours Bénin Golden Awards (BGA). Il remporte le prix du Meilleur Article de réflexion Culturelle après délibération d’un jury au sein duquel on retrouve des hommes comme Toussaint Chichi, Noel Alagbada, Christian de Souza. Ce prix lui ouvrait grandement les portes du journalisme. Mais, contre toute attente, en 1998, comme il le dit lui même, « Dieu m’a appelé à travailler directement dans son champ, pour un temps ». En effet en 1998, il est recruté par l’Alliance Biblique du Bénin (ABB) en qualité de Responsable Marketing et Média avant qu’il ne devienne Chef programme chargé de communication. Désormais, il a la responsabilité de mettre la Parole de Dieu sous toutes ses formes (imprimée, audiovisuelle, braille) à la disposition de toutes les églises du Bénin ainsi que des populations du Bénin profond. Il affirme « c’est au sein de cette structure que j’ai appris à me rapprocher véritablement de la Parole de Dieu », avant de commenter : « J’en ai découvert les trésors inépuisables. En vérité, Dieu est simple et ce qu’il nous demande est simple. C’est de reconnaitre qu’il est le créateur de toutes choses et d’aimer notre prochain. Mais, l’homme que nous sommes, complique l’équation volontairement pour se donner les moyens d’encombrer les cœurs de ses semblables de quincailleries inutiles aux fins de le tenir à sa merci et d’abuser de lui. Et tout ce qu’il invente dans ses déviances, il l’attribue à l’Esprit Saint et le défend de toutes ses forces avec l’ardeur de la passion ». La même année, il intègre la Jeune Chambre Internationale du Bénin, Locale Océan.

Hector et la politique
Après son départ de l’ABB en 2004, il devient Chargé de Programme au Centre Béninois du Film pour l’Enfance et la Jeunesse (CBEFEJ) puis, Secrétaire Général du Conseil Universel de la Diaspora Historique Africaine. Membre fondateur du mouvement Action Citoyenne pour Yayi Boni (AC Yayi Boni), mouvement crée en 2004 pour travailler à l’avènement de Boni Yayi au pouvoir et dirigé par feu Sévérin Akando, Hector Houégban y occupe le poste de Responsable à la Jeunesse. En 2006, il devient Responsable à l’Information et à la Communication de l’Union des Coordinations FCBE du Littoral (UCL). En 2009, il est élu Secrétaire Exécutif et Porte-parole de la Coalition des Mouvements et Associations des Jeunes du Bénin (CMAJ). A cette position, il initie le programme « Espace jeunesse » qui est exécuté tous les mercredis au Siège National de FCBE sis à Mènontin. « C’est le creuset d’information, de formation, de communication, d’échanges et d’écoute partagée de la jeunesse FCBE. (ndlr Espace jeunesse a reçu des personnalités telles que Eugène Azatassou, Coordonnateur National des FCBE, l’Honorable Chabi Sika et d’autres personnalités politiques des FCBE). En 2010, il est porté à la tête du Cercle de Réflexion des Jeunes pour la Continuité du Changement (CRJ). Après réflexions, il décide d’aller « labourer » le terrain chez lui à Covè. Il s’engage alors pour le rayonnement du parti CDS Finagnon d’Aké Natondé dans tout le Zou et bien au-delà.

Son dynamisme, sa conviction et sa fidélité n’ont pas été vains
Il sera rappelé quelques mois après à Cotonou, puisque dès sa nomination à la tête du Ministère de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MJSL) en mai 2010, le Ministre Modeste Kérékou fait de lui l’un de ses plus proches collaborateurs en le nommant au poste d’Attaché de Cabinet. Hector Houégban sert avec dévouement, honnêteté et valorise le poste au point où, en juin 2011, Didier Aplogan Djibodé, successeur de Modeste Kérékou à la tête du MJSL, n’a pas hésité à le maintenir au poste, contrairement à la pratique. Toujours muni d’un courage d’acier et d’une volonté de progresser, l’élégant, le souriant et le battant a, à l’étonnement de beaucoup, été promu Assistant du Ministre. Hector joue si bien sa partition que, bien souvent, en cas d’empêchement, c’est avec le cœur tranquille que le Ministre Aplogan le choisit pour le représenter lors des événements de haute portée. Ce dernier qu’il appelle affectueusement « Monsieur le Ministre » est remplacé lors du dernier remaniement ministériel. Mais il garde confiance. « Les voies du Seigneur sont insondables. Toute chose concoure au bien de ceux qui aiment Dieu », a-t-il conclu, sourire aux lèvres. Toujours ce même sourire…

Biographie

Date et lieu de naissance : 26 mai 1964 à Abomey
Situation matrimoniale : Marié et père de 3 enfants
Noms du père et de la mère : Feu Justin Houégban et feue Florentine Dagba
Position dans l’ordre de naissance des enfants : Deuxième dans une famille de 7 enfants (avec 3 frères et 3 sœurs)
Diplôme universitaire le plus élevé : Licence et C2 de maîtrise en sociologie-anthropologie
Métier de rêve : Pilote d’avion et/ou officier supérieur de l’armée
Maison de rêve : Villa tout en bois au milieu d’un vaste domaine avec gazon, fleurs, palmiers et arbres fruitiers
Voiture de rêve : Porsche
Les moments heureux de la vie : La naissance de son fils aîné (Jordan), les moments passés dans la coopérative scolaire, la vie estudiantine, les virées nocturnes, l’expérience du journalisme, l’expérience de diffusion de la Parole de Dieu.
Les faits négativement marquants : Trahison par des amis dans les années 1980 – 1990, victime d’une arnaque en se faisant livrer en 2003, une voiture qui n’a rien de commun avec sa préférence.
Chansons et artistes préférés: Jésus (Serges Guillou), C’est écrit (Francis Cabrel), Back to Good (Take That)
Chanson interprétée avec le plus de succès : Anouhoumè de Bally Spinto
Diminutif : Toto pour les intimes
Surnom: Jheksfav

Anselme HOUENOUKPO

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