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Le triomphe de la vérité

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Dossier: Le Cajou: une Filière d’avenir


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Toutes les composantes de ces produits sont utiles

Dossier

L’anacarde du Bénin prend son envol

La noix de cajou est devenue un produit stratégique pour l’économie béninoise. Les vastes plantations initiées depuis 1958, ont depuis été transformées avant que le regain noté vers le milieu des années 90 ne fasse de notre pays un des pôles majeurs de production de cette spéculation à travers le monde. Ainsi, pour la campagne 2011/2012 par exemple, le Bénin a exporté 122 301 tonnes vers la seule Inde, principal pays importateur à travers le monde avec le Viêt-Nam.

 Ce sont environ 200 000 personnes qui vivent directement de ce produit cultivé dans huit départements sur les douze que compte le pays. Si seulement 10 000 ha servaient à la culture du cajou dans les années 90, aujourd’hui cette culture est pratiquée sur environ 200 000ha au Bénin. Le pays est le troisième plus grand pays exportateur de noix de cajou brute en Afrique avec plus de 100 000 MT exportées en 2011. En 2008, le cajou a détrôné le coton en se classant au rang de première culture d’exportation.

La filière a injecté environ 70 million de dollars dans l’économie béninoise, c’est-à-dire 8 % des recettes d’exportation et 25 % des recettes d’exportation agricole. Avec la présence de quatre usines modernes de transformation, près de 15 % de la production nationale peuvent désormais être traités au niveau local. En août, le marché international du cajou autrefois morose s’est quelque peu relevé avec des prix en légère hausse. Mais la consommation d’amande de noix de cajou se réduit sensiblement d’année en année dans le monde.

De plus en plus concurrencée par l’amande californienne (almond), qui séduit de plus en plus de consommateurs occidentaux et asiatiques, la noix de cajou conserve encore une bonne position sur le marché. Mais il faudra que les exportateurs et les propriétaires d’usines, de concert avec le gouvernement, envisagent la valorisation des pommes pour l’alimentation humaine et pour l’élevage ainsi que pour la production de biocarburant. Il s’agira d’en faire un véritable produit de consommation nationale et internationale échappant à l’exportation sauvage.

Olivier ALLOCHEME

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Interview avec le Président du Conseil national des exportateurs de cajou du Bénin (CoNEC-Bénin), Razack Ishola KINNINNON

« En filière, le cajou dépassera le coton en exportation »

Président Directeur général du Groupe Society West Coast Management (SWCM), entreprise à dimension internationale dont le siège est au Bénin et gérée par des Béninois, Razack Ishola KINNINNON, exportateur du cajou fait l’état des lieux de la filière au Bénin. Aujourd’hui, Président du Conseil national des exportateurs du cajou (CoNEC) et chef d’entreprise engagé dans l’exportation du cajou brut, il entend conduire la filière à l’interprofession. Et mieux, faire d’elle la première filière d’exportation du Bénin. Pour ce faire, l’investisseur béninois pense que l’unanimité devra se faire autour de la filière afin de bénéficier de l’appui des partenaires et du gouvernement. Désormais, le guide des exportateurs béninois, il réserve plusieurs défis à la filière durant son mandat de trois ans à la tête du CoNEC.

L’Evénement Précis : Comment se porte aujourd’hui la filière cajou au Bénin ?

Razack Ishola KINNINNON : Aujourd’hui, je dirai que les acteurs du cajou au Bénin se sont réveillés et ont compris les atouts de ce produit. Ils ont compris que c’est un secteur de valeur ajoutée et se sont mis dans la dynamique de faire gagner leurs entreprises, les promoteurs, les commerçants et le gouvernement qui joue le plus grand rôle dans la survie des exportateurs.

Car, sans les structures du gouvernement comme la Direction de la promotion du commerce intérieur (Dpci), véritable maillon du secteur que nous souhaitons voir gérer la certification même de la qualité du cajou au Bénin à part les structures indépendantes. Je crois qu’avec son soutien, les vrais rêves du gouvernement pour le secteur cajou seront une réalité. En réalité, je suis rentré au pays en 2000 et j’ai vu que lorsqu’on parle de l’agriculture au Bénin, ce n’est que du coton.

 Jusqu’à ce jour, c’est le coton qui préoccupe toujours et reste la seule filière soutenue du Bénin. Or, quand on parle de filière, on parle de quelque chose qui est déjà bien structurée. Je crois que le cajou aujourd’hui est le rêve des acteurs. C’est-à-dire, de faire en sorte à rentrer dans l’interprofession afin que le gouvernement béninois voit qu’il peut maintenant mettre ses atouts techniques pour le soutenir. On a vu d’autres pays qui n’ont pas des terres aussi fertiles que les nôtres. Je veux parler du Burkina-Faso, de la Côte-d’Ivoire, du Nigéria, qui ont plusieurs filières. Ils ne raisonnent plus en termes de secteurs mais plutôt de filières.

En Côte d’Ivoire, quand on parle de filières, c’est le cacao. Et à côté, ils ont le café. Maintenant, ils sont en train de revenir prendre la place de la filière cajou. C’est donc le moment pour nous de nous réveiller même si on ne veut pas investir pour la recherche des ressources minières, il faut qu’on investisse pour les ressources agricoles.

Dites-nous, si les coûts sont satisfaisants à l’exportation ?

Parlant des prix à l’exportation, je dirai que c’est satisfaisant d’une part. Je me justifie. Il n’y a que trois pays qui ont pris ce produit comme activité. Le premier, c’est l’Inde qui était importateur des produits bruts qu’il transformait et réexportait. Mais aujourd’hui, il est devenu exportateur du même produit et le consomme en majorité localement. Comme nous préparons la sauce de sésame chez nous au Bénin, c’est comme cela que les Indiens préparent eux aussi la sauce avec le cajou.

En prenant la bouillie avec l’arachide au Bénin, les indiens prennent leur bouillie avec le cajou. La raison évoquée est que le cajou est cher. Je dirai que ce sont les premiers grades du cajou qui sont chers. Mais il y a ce qu’on appelle les grades locaux qu’on peut consommer chez nous ici au même tarif que l’arachide et autres. On peut utiliser les noix d’anacarde pour faire des galettes. Pour les expositions, les Sénégalais viennent souvent avec les produits finis d’amandes de cajou.

S’il faut parler du coût international, pour nous qui sommes exportateurs, c’est actuellement bon. Seulement le prix du cajou ne serait pas bon pour ceux qui ne maitrisent pas les paramètres de sa commercialisation. Cela varie, selon la demande de l’amande vers les Européens, les Américains. Il varie aussi, selon la qualité des amandes. C’est pourquoi moi, je vous confie que pour cette année, le prix de la noix de cajou sur le plan international est acceptable.

En réalité, on ne peut pas situer cela dans une fourchette. Mais seulement quand vous voyez que le prix à l’international est normal et celui sur l’approvisionnement est haut par rapport au prix d’export, c’est là où les acteurs crient. A cet effet, il faut que le gouvernement nous aide. En le faisant, il gagnerait beaucoup en termes de ressources financières. Il faut préciser que dans les pays où on exporte les noix brutes, la plupart des opérateurs économiques sont régularisés par la loi de finances de leurs pays. En parlant de l’Inde, un opérateur économique ou citoyen n’est pas autorisé à se déplacer avec plus de deux millions de Francs Cfa.

Donc cette réglementation fait qu’il y a assez d’argent noir dans le pays. Les opérateurs économiques cherchant à blanchir leur argent ne peuvent que venir dans les pays non encadrés par leur gouvernement. C’est là qu’ils viennent avec l’argent de toutes les couleurs pour acheter la noix qui est à 500 Fcfa le kilo. Cette noix sera achetée pour raison de blanchement d’argent chez les grossistes ou revendeurs, pas chez les producteurs, à 450 Fcfa sans transport, et ajouter les frais de manutentions, cela atteint 500 Fcfa.

Comment l’exportateur pourra réexporter le produit sur le plan international ? Je crois que s’il faut parler de la fluctuation, cela dépend de la qualité, du pays qui l’importe, du besoin, de l’usine qui veut l’utiliser. Donc ce sont, entre autres, les raisons qui font qu’on ne peut pas maitriser le coût du cajou.

Pourquoi avoir attendu maintenant pour mettre en place le conseil national des exportateurs?

(Sourire)….Votre question est la bienvenue. Je vais juste expliquer les intérêts qui sont en jeu. A chaque instant, nous attendons que le gouvernement nous vienne en aide pour nous accompagner avec ses propres fonds. Nous attendons qu’il fasse ce qui est de notre ressort en notre nom. Et je crois que depuis quelque temps qu’on a commencé par entendre parler de la crise économique, beaucoup ne croient pas encore. Moi, je vais leur expliquer cela afin qu’ils sachent comment cette crise a une force de déstabilisation de l’économie nationale.

C’est cette crise qui a d’ailleurs commencé au Bénin quand les acteurs du secteur cajou ont compris qu’ils doivent s’unir pour bénéficier de la valeur ajoutée du secteur. Il faut dire qu’il serait bon si on peut développer la plantation du cajou, sa transformation, sa commercialisation, son exportation, et même le produit fini. C’est une opportunité comme le cacao de la Côte-d’Ivoire. Quand tu plantes le cajou, dès la quatrième année, tu peux déjà le récolter deux fois ou une fois au minimum.

Ce n’est pas comme les autres filières où quand on récolte, on détruit tout l’arbre. Les différents ministères doivent s’injecter afin que cela devienne une filière plus porteuse après le coton. Je suis sûr que, du palmier à huile et du cajou, une des deux filières dépassera le coton. La plupart parmi nous ne maitrise pas les contours de l’exportation. Beaucoup n’ont pas la notion de management. Il nous manque la formation, de la documentation à l’exportation. Parmi les Indiens qui viennent, plus de 80% ne sont pas de vrais acheteurs mais plutôt des démarcheurs. Car, ils sont formalisés chez eux et leur gouvernement les reconnait comme les courtiers des usines de transformation.

Ils ont le mandat d’aller chercher sur le marché pour les transformateurs et les exportateurs de l’amande de cajou. Et quand ceux-là viennent, ils ne nous soumettent pas à un bon mode de payement. Ce qui fait que la plupart des producteurs ont reculé. Je crois maintenant avec cette famille, nous pourrons présenter nos doléances à nos gouvernants. Nous voulons que ce secteur cajou devienne une filière pour favoriser une valeur ajoutée au Partenariat public-privé (PPP).

Quelles sont les faiblesses de la filière cajou au Bénin ?

Ça va faire mal. Mais, nous le dirons. La vérité est amère. Mais il faut la dire. Les faiblesses viennent tant du côté des autorités que des acteurs eux-mêmes. Les autorités n’encouragent pas le développement du secteur agricole béninois. Aujourd’hui, on n’investit pas dans la production de la noix d’anacarde. En réalité, les exportateurs n’ont pas besoin de l’argent pour leur travail car étant déjà des capitalistes. Ils sont déjà en partenariat avec les banques et le problème de financement ne se pose pas.

Nous souhaitons que le gouvernement nous attribue les ressources techniques pour dégager des intérêts communs de ceux personnels. En Côte d’Ivoire, quand on parle d’agrément, ce n’est pas une affaire de monopolisation, c’est une affaire d’organisation pour donner une traçabilité afin d’aider le gouvernement à mieux maitriser les entrées et sorties des ressources du pays. Mieux, le nombre de partis politiques dans notre pays est une faiblesse. Tout le monde veut être leader même s’il n’a pas la capacité.

Et puis, nous ne savons pas comment tirer les opportunités. En réalité, l’association des exportateurs de cajou existait avant. Mais les raisons personnelles l’ont très tôt enterrée. A cela, s’ajoutent les raisons de non attribution de droit d’enregistrement à certains. En second point, je dirai que les exportateurs ne sont pas encore professionnels. C’est pourquoi nous ambitionnons aller à l’interprofession. Et là quand on parle de l’interprofession, il ne s’agit pas seulement de s’unir et d’élire un professionnel pour diriger.

Il faut qu’on demande à des partenaires leur appui technique et celui du gouvernement pour nous accompagner en formations, en sensibilisation, en médiation afin que chacun sache la signification du contrat commercial. Le troisième point faible est ce que dit l’institution de contrôle de qualité indépendante qui ne maitrise pas les paramètres d’inspection du produit final. Or, les acteurs eux-mêmes connaissent les notions de qualité qu’ils peuvent s’inculquer entre eux.

Egalement, les maisons de consignation nous font souvent de faux bons. Il arrive que les produits font un mois voire deux sous la pluie et le soleil. Après, on n’a plus le droit de rouvrir. Car, la douane a fini son contrôle si bien qu’on ne peut plus voir la qualité avant que ça ne soit convoyé. Une fois chez l’acheteur, on constate que la moisissure a gagné tout le produit mettant à mal les normes de la qualité.

Aujourd’hui président du CONEC, quelles sont vos premières actions en vue ?

Alors en ce qui concerne les actions à court terme, nous aurons à redynamiser le site du CONEC. Nous donnerons l’opportunité aux exportateurs de trouver des acheteurs en Inde, au Viêt-Nam, de même que la possibilité de trouver des vendeurs au Bénin. Nous produirons au CONEC un répertoire actualisé. Un répertoire qui parlera de l’exportation de chaque entreprise, de la capacité que chaque entreprise à exporter. On va doter le site des conférences et communications sur la culture, sur le monde du commerce agricole.

Je crois que lorsqu’on veut être exportateur de noix de cajou, il faut adhérer à l’association afin que cela soit une grande famille pouvant amener le gouvernement à y mettre les moyens. Nous doterons également le CONEC d’un siège national à travers le soutien des différents acteurs moraux comme physiques impliqués dans la dynamisation de la filière au Bénin. Nous ferons en sorte que les banques implantées au Bénin reviennent en confiance pour mieux financer les activités.

Comme les importateurs qui ont un produit des banques, le CONEC également devra avoir un produit des banques, export. L’exportateur devra désormais respecter le contrat entre l’acheteur et l’exportateur du cajou béninois. Le CONEC aura désormais un magasin de repère auquel chacun s’abonne pour savoir qu’il doit telle quantité du produit par an comme cela se passe en Tanzanie. La Tanzanie est allée en groupement avec la Mozambique, le Kenya pour faciliter la vente de sa production.

On fera le commerce, mais un commerce propre capable d’accompagner le développement économique de notre pays. En m’amenant à la tête du CONEC, les exportateurs n’ont pas fait un mauvais choix, mais un choix qui va impressionner les autres secteurs et libérer les opportunités. Les actions à long terme seront élaborées avec le bureau exécutif élu.

Propos recueillis par

Emmanuel GBETO

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Culture de l’Anacarde

La nouvelle filière qui renfloue les poches à Savalou

La commune de Savalou semble aujourd’hui donner plus de valeur à la culture du cajou qu’à l’igname. Paysans et hommes d’affaire en font désormais leur principale source de revenus.

Kpozé François est infirmier à la retraite. Il vit actuellement à Ouèssè, un arrondissement de la commune de Savalou dans le département des Collines situé à environs 227 kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Si sa principale activité rémunératrice reste aujourd’hui les travaux champêtres, ce qui lui sert de principale source de revenus est bien la culture du cajou.

Sur une vaste étendue de champ, il en avait planté plusieurs hectares et continue à ce jour de profiter de leurs retombées depuis environs cinq ans. La campagne dernière, il affirme avoir écoulé plusieurs tonnes de cajou. Ce qui lui a procuré, selon ses dires, un bénéfice TTC d’environ 400.000 FCFA. Il espère mieux que cela pour la campagne en cours. Comme lui, d’ailleurs, l’artiste de renommée internationale appelé ‘’roi Alokpon’’ se consacre davantage aujourd’hui plus aux activités champêtres qu’à la musique.

Lui aussi fait aujourd’hui de la filière cajou, sa principale source de revenus. Il s’en vante d’ailleurs. « Dans mon village ici, si on compte les plus grands cultivateurs du cajou, je pense que j’en ferai partie », a-t-il fait observer en rappelant que la plupart de ses réalisations sont redevables à cette filière. Selon ses témoignages, ses productions ont tutoyé la campagne dernière le million. Et c’est bien ce qui le galvanise à étendre davantage son vaste champ de cajou pour mieux se faire de l’argent.

Tout comme Alokpon, l’artiste Ezin Gangnon ne se démarque pas de cette nouvelle filière. « Ce qui nous donne actuellement de l’argent au village, c’est le cajou », a-t-il rappelé avant d’inviter les autorités en charge du commerce à mieux structurer le secteur afin qu’il soit plus profitable aux producteurs. Dominique Sounlin, promoteur de l’unique usine de transformation d’anacarde à Savalou partage l’avis de Ezin Gangnon.

En effet, en 2011, son unité de transformation qui absorbe aujourd’hui 300 salariés a pu exporter 1000 tonnes d’amandes de cajou par voie maritime. Selon ses explications, un conteneur des produits chargés revient à 45.000.000 FCFA. Et il en a affrété plusieurs. C’est pourquoi, a-t-il conclu, « la filière d’anacarde est bien rentable ». Pour la campagne 2012-2013, il compte d’ailleurs faire mieux. Car, son industrie a une capacité de transformation de 3500 tonnes, un record qu’il entend bien atteindre.

Un produit béninois, des consommateurs étrangers

Si la filière cajou doit prospérer aujourd’hui, ce n’est forcément pas du fait des consommateurs béninois. C’est, en tout cas ce que l’on peut retenir des explications de Dominique Sounlin. Selon ses dires, les consommateurs du cajou au Bénin représentent à peine 30%. Les 70% restant proviennent des pays occidentaux et d’Asie. « Nous avons de fortes demandes, que ce soit de l’Inde, des Etats-Unis, de Singapour, des Pays-Bas et même des pays du Maghreb », a-t-il fait observer.

Mais, il est rassuré d’une chose : « la filière cajou peut permettre au Bénin d’accroître sa croissance économique ». Et c’est fort de cela qu’il suggère qu’il faille que le gouvernement pense beaucoup plus sérieusement à la relance de cette filière, en organisant les acteurs de sorte à ce qu’ils protègent les industries locales naissantes pour que celles-ci puissent s’assurer en matière d’approvisionnement des matières premières.

Donatien GBAGUIDI

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Commercialisation des produits agricoles béninois

Le cajou se réclame, premier produit d’exportation

L’avancée que connait la filière d’anacarde au Bénin est de plus en plus imposante. Aujourd’hui, le cajou reste le deuxième produit agricole d’exportation après le coton et septième au plan mondial. Pour le Bénin, il constitue donc une grande opportunité de développement socioéconomique. En effet, cette filière connait un essor séduisant.

Une situation qui se justifie par l’évolution annuelle des exportations de 2000 à 2011. En terme de quantité, les exportations béninoises de noix d’anacarde sont passées de 34.826 tonnes en 2000 à 129.293 tonnes en 2009 et 139.000 tonnes en 2011. En dépit de la baisse observée en 2007 due surtout aux aléas climatiques ayant donné lieu à une faible production au cours de cette campagne, ce trafic est en forte progression et dépasse depuis 2008 celui du coton qui est en baisse ces deux (02) dernières années faisant des noix d’anacarde, le premier produit d’exportation du Bénin. L’anacarde représente donc pour le Bénin une alternative intéressante.

Des constats issus des récentes études, il ressort que trois chaînes de valeur ajoutées sont valorisées (CVA) au Bénin. Il s’agit de la noix brute, les amandes blanches et les amandes torréfiées. Ces trois CVA sont pour la majorité des produits d’exportation et la troisième destinée essentiellement à la consommation sur les marchés locaux et régionaux et à l’exportation. Produit dans huit (08) des douze (12) départements du pays, le cajou emploie environ 200.000 personnes dont 180.000 planteurs et 20.000 acheteurs et exportateurs.

Selon les statistiques de la FAO en 2008, « les superficies exploitées sur cette culture sont estimées à 190.000 hectares de terre dans une combinaison agro forestière avec des spéculations comme l’igname, le manioc, le maïs, le sorgho, le soja etc…. Le cajou contribue pour 8 % au revenu d’exportation nationale et 24,87 % à celui de l’exportation agricole et représente 7% du PIB agricole. C’est, au vue de ces avancées que le Bénin a abrité du 17 au 20 septembre, la 7ème édition de la conférence annuelle de l’Alliance africaine du Cajou (ACA).

L’interprofession de la filière se précise

Pour bon nombre d’acteurs de cette filière, il est temps de penser à l’inter professionnalisation. A cet effet, plusieurs associations ont vu le jour. Au nombre de celles-ci, les associations des transformateurs et de producteurs. Récemment, la plate-forme en charge de l’exportation a été mise sur les fonts baptismaux.

Ainsi, la place qu’occupe désormais cette filière interpelle donc tous ses acteurs. C’est à ce sujet que le Président du Conseil national des exportateurs du cajou béninois (CoNEC-Bénin), Razack Ishola Kinninnon affirme que ‘’l’interprofession est le seul cadre où les acteurs concernés par un même produit peuvent se rencontrer, confronter des points de vue et définir une politique de développement commune qui peut ensuite être négociée avec d’autres partenaires dont le Gouvernement’’.

Sur la visibilité du produit, dira t-il, « l’interprofession doit prendre en compte de manière équilibrée les représentants de tous les maillons de la filière, autant dans la composition des instances dirigeantes que dans les orientations qui sont prises ».

La touche de l’Alliance Africaine de Cajou

Plusieurs raisons freinent la promotion de la filière et l’empêchent de jouer pleinement et efficacement son rôle de bouée de sauvetage après le déclin du coton. Entre autres contraintes, on peut citer l’inorganisation des acteurs, la non transparence du jeu commercial, la mauvaise régulation du marché très défavorable aux producteurs et transformateurs.

C’est ce qui explique le processus de réorganisation en cours au niveau des transformateurs, des producteurs et particulièrement des exportateurs, maillon fort de la chaine. Cette initiative gagnerait à être encouragée et soutenue par les pouvoirs publics et les partenaires au développement du Bénin, pour renforcer les efforts que font déjà dans ce sens, l’Alliance Africaine de Cajou (ACA), l’Initiative pour le Cajou Africain (iCA), Coopération Internationale Allemande (GIZ).

Pour aider les acteurs béninois à atteindre leurs objectifs, l’ACA dirigée par Mme Georgette Taraf s’est dotée d’une assistance technique délivrée aussi bien au niveau des agriculteurs et des transformateurs qu’au niveau du marketing, des politiques et des cadres incitant à l’investissement et à l’accès au financement.

A cet effet, l’ACA s’active à faire attirer les investissements des partenaires du secteur privé, dont les plus grosses sociétés commerciales de cajou, des multinationales de vente au détail et des entreprises d’étiquetage ou d’emballage des aliments. Désormais organisées, les différentes associations béninoises de cajou devront compter sur l’appui du gouvernement et des Partenaires techniques et financiers (PTF) pour accompagner la rentabilité de cette filière.

Emmanuel GBETO

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Interview au promoteur de la Société de transformation du cajou de Savalou, Dominique Sounlin

« Nous avons de fortes demandes pour l’exportation du cajou »

Dominique Sounlin est le deuxième adjoint au maire de la commune de Savalou. Mais au-delà cette fonction, il est également le promoteur de la Société de transformation du cajou à Savalou (Sitab). A ce titre, nous l’avons rencontré. Dans les lignes qui suivent, l’opérateur économique décrit le processus de transformation du cajou et parle de l’avenir de cette filière qui occupe actuellement la plupart des cultivateurs de Savalou.

L’Evénement Précis : Etre maire et opérateur économique, comment cela se gère-t-il ?

Dominique Sounlin : Ce n’est pas facile, seulement qu’il faut savoir jouer le jeu. Au niveau de la mairie, nous avons notre rôle à jouer et nous sommes appuyés par des techniciens. Il en est de même au niveau de nos activités commerciales. Nous avons aussi des collaborateurs qui nous aident à jouer notre rôle.

Depuis quand votre usine de transformation des noix de cajou a-t-elle été implantée à Savalou ?

Il faut dire que nous avons commencé par une petite unité de transformation depuis 2004. L’usine que nous voyons actuellement n’est qu’une extension de la petite unité de transformation. Et le projet a démarré depuis bientôt deux ans, mais c’est en Novembre 2011 que nous avons démarré les activités proprement dites au niveau de l’usine.

D’où est venue cette idée d’implanter une unité de transformation de noix d’anacarde à Savalou ?

En fait, nous étions dans les activités de collecte et de commercialisation de noix de cajou depuis 1993. Donc nous achetions les noix auprès des producteurs et nous les revendions aux exportateurs asiatiques. Avec le temps, nous avons eu des occasions de voyage, sur le Brésil, sur l’Inde et c’est dans ces pays que nous avons constaté que nos produits locaux que nous leur cédons, sont transformés dans des usines chez eux.

Et là, nous avons remarqué que dans ces pays, les gens ajoutent de la valeur à ces produits et ils créent beaucoup d’emplois. Nous nous sommes rendus compte que vendre ces noix en l’état constitue une perte pour le pays en matière de devises et de création d’emplois. C’est cela qui nous a poussé à avoir l’idée de créer une usine sur place, histoire de transformer nos produits en leur ajoutant de la valeur et en créant l’emploi localement. Donc voila pourquoi nous avons créé l’usine de transformation.

Si créer de l’emploi constitue une des fondamentales motivations dans la création de votre usine comme vous le dites, combien en avez-vous créé aujourd’hui ?

Par rapport à cette usine, comme vous le constatez sur place, nous sommes à environ trois cent (300) employés. C’est-à-dire les ouvriers et le personnel d’encadrement, sans compter les emplois indirects au niveau de la collecte de la noix brute. On utilise aussi des antennes intermédiaires qui nous aident à collecter les noix, les bonnes dames qui viennent vendre à manger aux ouvriers, et aussi sur le terrain nous avons des impacts économiques compte tenu des étrangers et des clients qui viennent rester avec nous et utilisent la place. Voila donc ce que je puis dire par rapport à votre préoccupation.

De la collecte des noix en passant par leur transformation et leur commercialisation, quelle est la politique que vous avez mise en place ?

A ce niveau, je dois signaler que nous les promoteurs d’usines, il faut l’avouer, nous ne sommes pas les seuls. Nous avons des collègues à Tchetti, dans la commune de Savalou. Et au niveau de Banikparou plus précisément dans la commune de Tchaourou, nous avons une troisième usine et il y a aussi une usine non loin de Tchaourou-centre, puis une autre à Parakou.

Donc nous nous sommes mis ensemble. Avec les partenaires techniques et financiers, nous avons élaboré un projet dénommé ICA (Initiative pour le Cajou Africain). Et pour ce projet, nous avons comme je viens de le dire, des partenaires techniques tels que la GUDS et l’ACA (Alliance pour le Cajou Africain). ACA est l’un des partenaires techniques. Donc au niveau de l’ICA, voila les partenaires techniques que nous avons et chaque partenaire technique joue un rôle.

Il y a la GUDS qui travaille pour la sécurité des producteurs, pour la rentabilité de la production et la qualité du produit. Il y a Some Musch Suppot qui s’occupe de mettre en relation les usines et les producteurs et qui s’occupe également de la sensibilisation des producteurs à travailler avec les usines. Il y a un autre dont j’ai oublié le nom qui fait partie des plus importants d’ailleurs, qui s’occupe de la formation des promoteurs que nous sommes en matière de transformation, de la technologie que nous devons utiliser, des normes à respecter en matière d’hygiène, des normes à respecter en matière de construction des bâtiments qui doivent abriter les usines.

Donc voila tout un ensemble de politique que nous avons mise en place pour que les producteurs puissent produire avec un bon rendement, avec une bonne qualité. Qu’ils puissent rester en relation avec les usines pour s’assurer de la vente de leurs produits locaux. Au niveau des usines, ce que nous pouvons faire pour avoir des produits finis de qualité. Et avec, ACA, il s’agit de la commercialisation des produits finis et des noix brutes à l’étranger.

Est-ce que pour l’usine que vous constituez, vous avez une politique de culture de cajou propre à vous ?

Oui, nous avons commencé timidement avec la production de noix de cajou. Mais pour le moment, du moment où nous avons l’assurance que la production nationale, à la date d’aujourd’hui, même si nous avons 40 usines, elle ne pourra pas tout transformer, nous ne nous acharnons pas encore sur la culture propre à nous.

 Ce qui est important aujourd’hui, c’est de maitriser la situation, c’est de pouvoir respecter les normes internationales et être rassuré que sur le marché international, nous pourrons écouler nos produits. Ce qui se fait déjà. Puisque nous ne nous arrêtons pas. Le Bénin ne consomme pas pratiquement notre production, la plus grande partie j’allais dire.

Décrivez-nous le processus de transformation du cajou une fois dans votre usine.

Lorsque les noix brutes viennent à l’usine, la première précaution à prendre, c’est de les sécher davantage pour qu’elles soient bien sèches avant de les emmagasiner. Et au magasin, il faut à ces noix, ce que nous appelons l’aération. Il faut que ces noix soient bien disposées pour qu’on sache que tel stock provient de telle localité afin que la traçabilité soit une réalité.

Une fois ces précautions prises, nous procédons à la fragilisation en les mettant dans un système de chaudière. Et lorsqu’elles seront fragilisées, nous les amenons à la session que nous appelons la session de décorticage. A ce niveau nous utilisons des appareils semi-mécaniques, c’est-à-dire qu’elles utilisent les hommes, mais aussi des matériels mécaniques.

Dès que l’étape de décorticage est terminée, les amandes qui continuent d’être enveloppées par les pellicules sont envoyées vers le fond pour que ces pellicules soient fragilisées. Une fois ces pellicules fragilisées, ces amandes sont envoyées vers la session de dé-pelliculage et le dé-pelliculage devient facile.

Ça veut dire quoi le dé-pelliculage ?

C’est-à-dire qu’on met à nu l’amande en la débarrassant de la pellicule qui l’enveloppe. Donc à ce niveau, nous utilisons la main des ouvriers et aussi un appareil que nous appelons la machine dé-pelliculeuse. Quand l’étape de dé-pelliculage est franchie, nous envoyons ces amandes désormais nues vers une salle beaucoup plus spécialisée parce que, du moment où les amandes sont déjà nues, il faut qu’elle soit entourée de beaucoup de précaution d’hygiène.

Puisque c’est un produit alimentaire. Et c’est à ce niveau là que le tri se fait. On catégorise les noix en tenant compte de leur taille, de leur forme et de leur couleur. Et quand on finit, avec cette étape de calibrage ou de tri, ces amandes vont dans la salle de positionnement. Et on les conditionne en respectant les différents grades.

Il y a des amandes blanches, des amandes oranges, il y a des amandes en pierre, il y a des amandes cassées, il y a des amandes ordures si bien que par grade on les conditionne pour respecter les normes du marché international. Donc dès que le conditionnement est fini, elles sont rangées dans leur magasin et attendent d’être exportées.

Alors, si je comprends bien, c’est seulement l’amande qui sort de l’usine.

C’est seulement l’amande qui sort de l’usine. Et en dehors de l’amande, il y a bien évidemment les coques. Il y a les pellicules, il y a les amandes qui sont rejetées. Donc l’élément principal, ce sont les amandes catégorisées en grade qui sont le vrai produit fini de l’usine.

Il n’y a pas de transformation en matière d’huile par exemple ?

Non, il n’y a pas de transformation en matière d’huile parce que, c’est quand nous finissons de trier les amandes que nous recherchons, s’il est possible de dégager la farine d’amandes de cajou. Et si on veut on peut la transformer en huile, laquelle est comparable à l’huile d’arachide.

Présentement vous ne le faites pas encore

Nous le faisons. Mais, ce n’est pas un produit fini aussi considéré ou si vous voulez, aussi recherché. Puisque, c’est le rôle que l’huile d’arachide peut jouer, qu’elle peut aussi jouer. Alors que les noix de cajou coûtent excessivement chères, si bien qu’on ne peut pas comparer son huile à l’huile d’arachide en matière de commercialisation.

Alors puisque vous parlez d’exportation, est-ce que ça veut dire que le marché béninois n’en consomme pas ?

En matière de commercialisation des amandes sur le plan local, la proportion est très infime. A peine trente pour cent (30%) de la production est consommée sur place et surtout dans les supermarchés de Cotonou, de Porto-Novo, de Natitingou et à Savalou aussi. La plus grande partie est exportée vers l’Europe, l’Amérique et l’Asie.

La demande est-elle forte ou ne comble-t-elle pas encore vos attentes ?

Nous avons de fortes demandes, que ce soit de l’inde, des Etats-Unis, de Singapour, des Pays-Bas, même des pays du Maghreb.

Par quel moyen parvenez-vous alors à organiser l’exportation?

Nous le faisons par les bateaux.

Après toutes les opérations, ce qui vous revient est-il concluant ?

Comme je vous l’ai dit, on a commencé le 11 Novembre 2011. Et il faut que nous finissions nos premiers exercices pour pouvoir conclure. Mais déjà, on peut dire que c’est une activité rentable. C’est vrai qu’au début de nos activités, nous avons commencé à un moment où, la campagne a coïncidé avec la crise politique qu’il y a eu en Côte d’Ivoire. Et de ce fait, tous les acteurs du monde se sont rabattus sur le Bénin, créant ainsi de la surenchère au niveau de la matière première. Et dès qu’en 2012, la paix est retrouvée en Côte d’ Ivoire, les prix ont chuté au moment où les noix ont coûté très cher. En dehors de cela, c’est une filière porteuse et on peut beaucoup espérer en tirer beaucoup.

L’impact direct de ce caractère porteur de cette filière, c’est qu’on note sur le terrain que les cultivateurs abandonnent l’igname pour s’adonner au cajou. Ne voyez-vous pas qu’à cette allure, Savalou risque de perdre son identité de capitale de l’igname ?

En fait, je ne pense pas que la production de la noix de cajou dans la localité puisse impacter négativement les cultures vivrières tel que l’igname. Parce que c’est quand même une plantation, la production du cajou constitue une plantation. Et lorsque vous faites les plantations des cajous, trois (03) ans après, il commence par pousser, et vous n’aurez qu’à entretenir ces plantations-là. Ça ne devrait pas vous empêcher d’aller cultiver des produits comme le maïs, l’igname, le Sorgo et autres.

Donc, c’est seulement sur le coton que cela a laissé des impacts. Mais, j’ai remarqué que depuis l’année passée, les producteurs ont repris avec la production du coton. Et du coup, on peut noter que cela n’a plus d’impact sur la production du coton. Mais, c’est peut être parce que les jeunes ne s’intéressent plus trop à la terre. La plupart de nos jeunes qui étaient cultivateurs s’intéressent maintenant au Zém. Et puis avec l’implantation de la noix de cajou, ils arrivent aussi à tirer du profit et ça peut influencer la production de l’igname.

Par quelle unité de valeur vous achetez les produits bruts chez les cultivateurs ?

On achète souvent au Kilo. Et chaque année, le gouvernement, en collaboration avec les acteurs de la filière, veille pour fixer un prix plancher, le prix qui pourra protéger les producteurs, en dessous duquel l’opérateur économique ne peut aller.

Depuis que vous avez commencé à vous approvisionnez chez les producteurs, combien achetez-vous le Kilo de cajou ?

En fait, ce n’est pas textuellement comme le coton parce qu’au niveau du coton, le gouvernement fixe un prix. Et ce prix là ne bouge pas pendant la campagne. Ça ne baisse pas et ça n’augmente pas non plus. Par contre, au niveau du cajou, les acteurs, en collaboration avec le gouvernement, fixent plutôt un prix plancher. Un prix minimum en dessous duquel un opérateur économique ne peut plus acheter les noix de cajou.

Mais la concurrence est dans ce que le producteur peut se retrouver à deux (02) voire trois (03) fois le prix plancher dont je viens de parler. Et ce prix plancher l’année écoulée était de deux cent (200) francs Cfa le Kilo. Et comme je vous l’ai dit, on est allé à quatre cent (400) francs CFA sur le terrain par le biais de la concurrence au niveau des acheteurs.

Quelle quantité en avez-vous acheté la campagne dernière pour alimenter votre usine ?

Notre industrie a pu récupérer environ mille (1000) tonnes pour cette campagne. Mais, il faut dire que la capacité de l’usine est de trois mille cinq cent (3500) Tonnes. En matière d’installation actuelle, nous sommes à mille cinq cent (1500) tonnes. Mais, pour cette année, nous avons pu préserver mille (1000) tonnes pour les exportations.

Et l’exportation, comment ça se fait ?

L’exportation se fait en termes de conteneur, c’est-à-dire que lorsque nous sommes prêts à exporter pour un client, nous nous entendons avec lui sur le prix à une unité que vous ne pouvez pas maitriser mais qu’on peut traduire en Kilo aussi, et nous mettons un certain nombre de cartons dans le conteneur et ils sont embarqués.

A combien revient le carton à vos partenaires qui vont les distribuer dans leurs pays respectifs ?

Un conteneur contient environ cent vingt (120) cartons et le conteneur revient à environ quarante cinq million (45.000.000) de franc Cfa.

Un mot pour conclure cet entretien.

Je voudrais tout simplement vous remercier pour la démarche, parce ce sont les médias qui aident les initiatives du genre à prospérer. Je voudrais aussi lancer un appel au gouvernement. Il faut qu’on pense beaucoup plus sérieusement à la relance de cette filière, en organisant les acteurs, en protégeant les industries locales naissantes, pour que ces usines puissent s’assurer en matière d’approvisionnement des matières premières.

Et que les producteurs se mettent davantage en relation avec les différentes usines, pour que le label béninois en matière de cajou soit une réalité pour aider au développement économique, social de notre pays. Je vais aussi ajouter qu’au niveau des usines que vous venez de découvrir à travers notre entretien, il y a trois (03) qui se sont mises ensemble. Il s’agit des usines de Tchaourou, celle qui est à Tchetti et bien évidemment la mienne pour créer un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) que nous voulons appeler « Benin Gold Cajou Fondation » qui sera le label béninois qui va donner de la visibilité au Bénin en matière de cajou.

Et ce GIE fera en sorte que beaucoup d’usines de transformation de cajou naîtront au Bénin afin que nous puissions fédérer nos efforts pour le développement de la filière cajou et un décollage qui puisse permettre au Bénin d’être véritablement leader tout au moins dans la sous-région.

Entretien réalisé par

Donatien GBAGUIDI

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1 thoughts on “Dossier: Le Cajou: une Filière d’avenir

  1. Toufik Khiati

    j’invite toutes les personnes actives de la filière noix de cajoux, à m’écrire je serais heureux d’introduire la noix de cajou en Algérie.

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