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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Appolinaire Dassi, Président d’Elites pour le Sport:« Nous sommes là pour faire la veille permanente»


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L’Evenement Précis:Bonjour monsieur Appolinairre Dassi, présentez-vous aux lecteurs et dites-nous ce que vous êtes venus faire dans le sport?

Appolinairre Dassi: Je m’appelle Appolinaire Dassi, magistrat de formation, et actuel procureur de la République, près le tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi. Je suis dans le sport parce que je suis sportif. C’est vrai qu’à notre jeune âge déjà, nous avions une passion pour le sport, notamment le football. Néanmoins, les parents ne nous laissaient pas nous y consacrer. Cependant, nous avons gardé contact avec le sport. Nous ne sommes plus en mesure de le pratiquer, mais de notre position aujourd’hui, nous avons également choisi de contribuer à son développement.

En quoi faisant concrètement?

Après une profonde observation de la vie sportive au Bénin, un constat a été fait et nous pensons désormais qu’il est important qu’une société civile sportive prenne corps. Une société civile qui doit être courageuse, forte et devant garantir la bonne gouvernance dans les institutions sportives. Elle doit être à notre sens, active et dynamique, porteuse pour une proposition et de solutions aux maux qui minent notre sport national.

C’est vrai que quand on parle de sport, le regard est porté tout de suite sur le football, mais il y a plusieurs autres disciplines qui devraient constituer une vitrine pour notre pays. Malheureusement, les choses ne vont pas comme telles qu’elles devraient fonctionner. Nous sommes là pour faire la veille permanente à travers des critiques constructives, des réflexions, des échanges d’idées autour de grandes questions.

Avant de revenir en détail sur les autres disciplines?

Pour le moment, nous autres, nous avons pris notre part de responsabilité. La société civile dont nous parlons va naître forcement. Nous sommes en train de jeter les bases, nous engageant, nous, amoureux du sport. Nous sommes un certain nombre de cadres pour la plupart, des hommes et des femmes, répondant à des critères précis. Donc, nous avons décidé de relever un défi: celui de voir gérer désormais le sport béninois autrement.

C’est pourquoi nous nous sommes constitués en association, à la base de la loi 1901. Une association autonome et apolitique. Nous nous octroyons le droit de contribuer au développement du sport au Bénin. Donc, ce groupe d’hommes et de femmes a choisi la dénomination ‘’Elites Pour le Sport’’. Autrement dit, les ‘’Elites béninoises pour le développement du sport. Nous sommes nés puisque toutes les formalités légales ont été déjà remplies et nous existons juridiquement déjà depuis mars 2011. Nous posons les pas prudemment, mais sûrement.

Quelles sont les conditions à remplir pour adhérer à ‘’Elites Pour le Sport’’?

Pour adhérer à l’Association ‘’Elites Pour le Sport’’, il faut être de nationalité béninoise et avoir l’amour pour le sport, toute discipline confondue. Ce n’est pas forcément celui qui a pratiqué le sport de haut niveau, mais qui a la passion du sport et qui a les mêmes objectifs que nous, qui pense que le sport est une ambassade, une vitrine pour faire connaître le Bénin…Tous ceux qui pensent ainsi sont les bienvenus, seulement que nous avons d’autres critères très sélectifs.

Lesquels ?

Pour le moment, nous vivons sur la base des cotisations des membres de l’Association et le premier critère est de pouvoir cotiser. Donc, celui qui n’a pas cette culture associative ne peut pas adhérer à notre association.

Est-ce à dire donc que votre association n’est pas bridée par une tierce personne ?

Non, non. Nous sommes des gens responsables. Dans notre Association, vous avez des magistrats, des avocats, des comptables, des hommes d’affaires, des journalistes…, donc on ne peut pas dire que tous ceux-là sont ensemble pour plaisanter.

Mais il s‘est fait que votre date de naissance coïncide malheureusement ou heureusement avec la crise de football et d’aucuns ont pensé que votre Association est née pour soutenir une position ?

C’était une courte vue que ceux qui pensaient ainsi avaient eue en son temps. ‘’Lorsque vous ne vous rapprochez pas du coq, vous ne pouvez pas savoir qu’il a des oreilles’’. De toute façon, nos activités sur le plan de l’exécution de notre programme d’action permettraient de démentir cette assertion-là.

En douze mois, qu’est-ce que vous avez pu faire concrètement ?

Au départ, nous avons voulu attendre que notre existence sur le plan juridique soit consacrée. Hormis cela, nous nous réunissons de façon ordinaire comme le prévoient nos statuts. Nous avons mis en chantier un bulletin dans lequel nous parlons rien que sport et dont le tout premier numéro a été distribué gratuitement lors du match Bénin Rwanda, dernière journée des éliminatoires de la Can 2012) à Porto-Novo, avons élaboré un programme qui a constitué d’abord à faire l’état des lieux du sport béninois.

C’est dans cette optique que nous avons décidé de rencontrer d’abord le ministre des sports et pour ce faire, nous avons introduit une demande d’audience depuis septembre ou octobre 2011 et depuis lors, nous attendons toujours d’être reçus. Par contre, nous avions été reçus par le président du comité national olympique et sportif béninois, Marius Fransisco. Depuis quelques semaines, nous avons entrepris de faire le tour des fédérations, toutes disciplines confondues pour nous enquérir de leur difficulté de fonctionnement au triple plan structurel, organisationnel et financier.

 Et déjà, nous avons rencontré les fédérations de boxe, de tir à l’arc, de Wushu, de basket-ball, d’handisport, d’athlétisme, l’Association Automobile Club du Bénin et d’autres vont leur emboîter les pas sous peu. Ce fut l’occasion pour nous de nous rendre compte que des fédérations rencontrées ont d’énormes difficultés. Non seulement le budget alloué à elle, est insignifiant, mieux, il vient en retard….

Le Bénin n’a rien à envier au Togo, mais cependant, chaque année au Togo, 1,3 milliards sont alloués à 23 Fédérations. Le but visé pour ces différentes rencontres est d’élaborer un document de base qui servira de plaidoyer en direction des autorités, de tout le monde sportif, pour que l’on comprenne que le sport est un vecteur de développement.

Un dernier message à la famille sportive après le tour d’horizon

Il faut une révolution des mentalités vis-à-vis du sport. Quand on parle du sport, on ne doit plus être braqué sur le football. C’est le sport-roi que nous aimons tous certes, mais nous devons faire en sorte que les mentalités évoluent pour éviter la jalousie que les autres pratiquants des autres disciplines nourrissent vis-à-vis de ce sport –roi qu’ils considèrent comme ‘’l’enfant choyé’’ de l’arène sportif.

Nous allons continuer pour qu’à terme, nous ayons au Bénin, un cadre juridique pour l’éclosion du sport à travers la mise en place d’une élite sportive dans toutes les disciplines. Notre association n’est née pour ou contre personne. Nous sommes Béninois et nous avons aussi voix au chapitre et nous pensons que c’est notre manière de contribuer au développement du sport au Bénin. C’est pour cela que nous avons choisi le cadre associatif pour le faire.

Nous pensons aussi que les médias vont nous accompagner tout comme les bonnes volontés qui voient nos actions sur le terrain. Ceux qui pensent et épousent les mêmes idéaux que nous peuvent se joindre à nous pour que vive le sport béninois.

Interview réalisée par

José Mathias COMBOU

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