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Le triomphe de la vérité

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Risque d’abrogation de la loi portant la Mirena et la Lepi: La mouvance sacrifie Epiphane Quenum pour apaiser l’opposition


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 La destitution du Superviseur Général de la Commission politique de supervision de la Lepi Epiphane Quenum, sans être officielle est néanmoins déjà administrativement enclenchée par les membres de cette commission. Selon des sources proches de la Cps-Lepi, les signatures obtenues pour un vote de défiance révèlent que la décision de destituer le Superviseur Général n’est pas une aspiration unique des acteurs de l’opposition. C’est plutôt un tir groupé tant de l’opposition que des acteurs de la mouvance présidentielle membres de la Cps/Lepi. Dès lors Epiphane Quenum, qui malgré ses origines politiques s’est retrouvé à dos avec sa famille politique de l’opposition, semble être rejeté par sa famille d’adoption politique que constitue la majorité présidentielle. Dans cette dynamique, la situation politique de Epiphane Quenum ainsi que la position de la majorité présidentielle semblent d’une part ambigüe et très inconfortable, d’autre part très délicate. Sacrifier un homme… ! En réalité la procédure de destitution du Superviseur Général de la Cps avec l’accord actif de la mouvance présidentielle intervient dans un contexte politique qui ne saurait être étranger à cette nouvelle donne. En effet, il est un secret de polichinelle depuis quelques temps, que l’opposition politique incarnée par l’Alliance Union fait la Nation, ne s’identifie plus au sein de la Cps à travers son représentant devenu Superviseur Général Epiphane Quenum. Il est aussi une vérité de la palisse que l’une des aspirations profondes de cette alliance mais non déclarée est le départ de la tête de la commission de celui-ci. C’est dans l’incapacité numérique d’assouvir cette vengeance politique à la Cps que l’opposition s’est rabattue sur la loi qui porte elle-même la réalisation de la Lepi au Bénin. Un boulevard que leur majorité parlementaire leur permet d’emprunter aisément. Ce qui justifie la session parlementaire extraordinaire en cours et portant sur une proposition de loi abrogatoire de la loi sur la Mirena et la Lepi au Bénin. C’est alors dans ce contexte politique où la loi sur la Lepi se retrouve dans les mains de l’Assemblée nationale dominée par l’opposition qu’intervient la nouvelle de destitution du Superviseur Général Epiphane Quenum, portée par une signature de défiance fortement cautionnée par la mouvance présidentielle. C’est donc pratiquement le jour même ou du moins la veille de l’ouverture de la session parlementaire devant statuer sur l’abrogation de la loi que cette nouvelle donne s’impose. L’hypothèse d’un concours fortuit de circonstances entre ces deux événements majeurs de l’actualité politique nationale, semble peu probable. Il serait plus circonspect d’analyser cette nouvelle de destitution du Superviseur Général Epiphane Quenum comme un acte volontaire provoqué dans un dessein politique précis étant entendu que ce dernier apparaît de plus en plus comme une pièce essentielle du régime au pouvoir et l’adversaire n°2 de l’UN (opposition) dans sa visée électorale de 2011 après le Chef de l’Etat. Dans cette logique, sa destitution sonne plus comme le sacrifice d’un allié pour apaiser des adversaires devenus par la force des choses, maîtres de la situation. …C’est un appât ! Sans doute, la destitution du Superviseur Général Epiphane Quenum enclenchée sous la bénédiction des acteurs de la mouvance représentée au sein de la Cps/Lepi peut ou pas contribuer à apaiser la tension dans le rang de l’opposition parlementaire résolue à abroger la loi sur la Mirena et la Lepi. Cela peut bien être une voie pour le Chef de l’Etat Boni Yayi pour renouer avec le consensus voulu et sollicité en vain par l’opposition. Le Superviseur Général Epiphane Quenum aura été alors dans ce processus, l’élément générateur de crise dont le sacrifice s’impose pour le retour à l’accalmie. Dans le même temps, cette destitution dans sa forme nébuleuse actuelle, sans acte réel et encore dans les dédales procédurières, peut constituer un appât à l’opposition dans son élan de faire ouvrir hier la session extraordinaire et de faire aboutir sa proposition de loi abrogatoire. Ainsi, ce brusque revirement de position de la mouvance présidentielle contre le Superviseur Général Epiphane Quenum peut juste être une opération de charme à l’endroit de l’opposition visant à désamorcer la bombe programmée par celle-ci à l’Assemblée nationale. Et d’ailleurs la confusion qui règne autour de cette destitution conforte bien cette thèse appelant l’intelligence de l’opposition à s’assurer de l’effectivité de cette destitution avant un éventuel retrait de leur proposition de loi. Par ailleurs, la destitution du Superviseur Général Epiphane Quenum ne devrait guère être une fin en soi pour l’opposition car aujourd’hui aucune garantie sur la nature et la qualité du successeur ne lui est donnée. L’opposition va-t-elle se contenter de la destitution de Epiphane Quenum pour renoncer du coup à l’initiative qui leur permet de tenir le Chef de l’Etat ? Le piège est aussi à ce niveau. Il est aussi à tout autre degré dans la réponse de l’opposition face à ce coup de charme. Si celle-ci, sans grande minutie, se résout à faire aboutir contre vents-et-marées leur loi abrogatoire de la Lepi sans prendre en compte la nouvelle donne de destitution du Superviseur de la Cps, elle peut bien paraître comme celle qui ne désire pas de la Lepi et qui résiste à la transparence des opérations électorales au Bénin. La situation est donc très complexe puisque couvant des faits et actes hautement politiques. La lepi est en tout cas un feuilleton et chaque jour nous dévoile un épisode. Dans celui-ci c’est Epiphane qui s’efface…

 Medard GANDONOU

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