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Le triomphe de la vérité

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Interview de l’artiste béninois, Sagbohan Danialou: « Stan Tohon dit des conneries sur moi»


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Fureur. Colère. Indignation. Y a-t-il encore un autre mot pour décrire l’ambiance carnavalesque dans laquelle s’est déroulé l’entretien que vous allez lire ? Jugez-en vous-même. Tout avait pourtant bien démarré, en tout cas en apparence.  Sagbohan m’a reçu dans la paillotte de sa maison à Tokpota, Porto-novo. Il était déjà remonté contre mon retard, et j’ai dû lui expliquer avec peine mes problèmes de transport, l’embouteillage…mais il a compris et m’a promis de me consacrer 15 mn de son précieux temps. En débardeur blanc au-dessus d’un jean bleu, l’artiste n’a pas l’air d’un « vieux ». L’ambiance est tendue et les réponses fusent comme des projectiles. Il s’en prend vertement à son vieux compère Stan Tohon dès que j’évoque le nom de celui-ci. L’entretien que je voulais sympathique s’est achevé à queue de poisson…
L’Evénement Précis: Les Béninois savent déjà que vous êtes un baobab de la musique béninoise. Comment se porte aujourd’hui l’artiste ?

Sagbohan Danialou: Je me porte très bien. Je suis bien en forme comme vous le constatez. J’ai une parfaite santé. Rien ne m’occupe actuellement. Voilà ce que je peux vous dire.

Un artiste, c’est aussi des projets. Alors, quels sont vos projets pour l’année 2010 ?
Pour cette nouvelle année, j’ai d’importants projets. D’abord, je prépare un clip qui va bientôt sortir pour  être mis sur le marché. Après ceci, j’envisage de faire des tournées. Ce serait des tournées tant nationales  qu’internationales. Je travaille pour bien réussir ces projets-là qui sont prévus pour cette année 2010. Pour l’instant donc, c’est ce que je pourrai vous dire pour ce qui concerne mes projets. Des modifications peuvent survenir. Je précise que c’est après la tournée nationale que j’engage celle internationale.

Vous venez de dire que vous êtes en train de préparer un clip qui va sortir cette année. Dites-nous, s’agit-il  de nouvelles chansons ou d’anciennes chansons qui seront mise en image ?
Vous savez que je ne suis pas friand des caméras. C’est cela qui justifie que jusque-là je n’aie  pas fait  de clips avec mes chansons. Donc je prépare certes des clips, mais ce sont de vieilles chansons que je veux mettre en valeur sur ces clips-là, histoire de permettre au public d’être convenablement servi quant à ce que je fais. Les gens ont envie de voir en image ce que je chante. Il est donc temps que je m’investisse à les satisfaire.

Dans une interview qu’il nous a accordée, Stan Tohon disait qu’entre vous et lui, il n’y a même plus le bonjour et ceci à cause du ministre de la culture, Galiou Soglo. Qu’en dites-vous ?
(Il devient subitement furieux) : Ah ! Cela n’engage que lui hein ! Il dit qu’on ne se dit plus bonjour. Moi je n’ai  rien contre lui. Maintenant, je ne sais pas si lui, il s’est ligué contre moi. Je ne veux même pas me lancer dans ces conneries. Je vous avoue qu’entre lui et moi, il n’y a rien. Peut-être que personnellement, il a quelque chose contre moi qu’il ne veut pas dire. Je ne vois pas pourquoi il raconte qu’on ne se dit plus bonjour alors qu’on a toujours été ensemble. La preuve, le 29 décembre passé seulement, lui et moi, on était ensemble avec un ami personnel à nous. On a mangé et bu ensemble chez ce dernier. Le 10 janvier encore, on était ensemble à la fête du Vodoun. Alors, si on ne se dit plus bonjour, on pourrait manger et boire ensemble chez un ami personnel à nous deux ? Il raconte que lui et moi sommes divisés à cause du ministre Galiou. Sincèrement, moi je ne suis pas dans ces problèmes-là. Ce que je veux lui dire, s’il a un problème personnel avec  le ministre Galiou, je lui recommande d’aller le régler avec lui au lieu de me mélanger à tout ça.

Vous êtes donc sûr qu’il n’y a rien entre vous deux ? (Plus énervé que jamais, Sagbohan se lève) :

Je vous le répète, moi je ne sais  pas si lui personnellement, il a quelque chose contre moi et que je ne sais pas. Je viens de vous dire que le 29 décembre dernier, on était ensemble et que le 10 janvier, on était encore ensemble. Où est-ce qu’on s’est vu alors et on ne s’est pas dit bonjour ? Qu’il le dise. De toute façon, moi je ne suis pas dans vos histoires de Cotonou. Vous voyez bien que je suis jusqu’ à Porto-Novo. Qu’on ne me mêle donc pas à ces histoires-là. Depuis qu’il a tenu ses propos  dans la presse, les gens ne cessent de m’appeler pour demander les raisons pour lesquelles on ne s’entend pas. Je ne sais même pas quoi leur répondre étant donné que je ne sais pas de quoi ils parlent.

Il semble que tout est parti d’une tournée à laquelle vous avez participée avec un certain nombre d’artistes dont Stan Tohon lui-même.  Malheureusement, les ristournes ont été mal partagées et Tohon accuse le ministre Galiou Soglo de vous avoir monté les uns contre les autres. Qu’en savez-vous ?
Vous savez, je n’ai jamais fait une tournée depuis que Galiou est là. C’est Tohon seul qui peut savoir de quoi il parle là. Moi, je  ne suis au courant de rien et je ne veux même pas me mêler de ces histoires-là.

Bon, revenons maintenant à votre carrière artistique…. (Toujours debout et excité, il refuse de poursuivre l’entretien) :

Non, non, non…Je ne veux plus continuer. Vous êtes venu avec un problème qui m’a beaucoup énervé. Je n’ai plus l’esprit tranquille pour parler d’autres choses. Donc c’est dans votre journal qu’il a dit ça ? (Il fait semblant de rejoindre ses occupations dans sa  chambre, mais revient sur ses pas et poursuit) : Allez lui dire qu’il nous fournisse  plus d’éclairages sur ce qu’il pense qui nous aurait divisés. Vous savez, moi je ne suis pas politicien hein. Je ne fais pas la  politique et  je vous le dis. Ces conneries là, ne m’en mêlez plus. J’ai de grands enfants qui sont des responsables et des cadres. Je ne raconte pas de n’importe quoi. Je ne suis pas à Cotonou non plus pour qu’on me mêle à ces histoires-là….

Mais comprenez qu’on ne peut pas vous interviewer sans aborder ce problème dont les Béninois ont soif de savoir davantage…
(Il m’interrompt vivement, prend  d’abord un appel et raconte un peu à son interlocuteur ce dont nous parlons. Il  se montre compréhensif  un instant avant de se remettre dans ses états) : Je comprends bien votre intention, mais comprenez-moi aussi que c’est une question qui me met mal à l’aise. Vous-même vous avez constaté que je suis très énervé là. Je n’aime pas des problèmes comme ça. Pour moi, ce sont des conneries auxquelles je n’aime pas qu’on me mêle. Je veux bien parler de ma carrière avec vous mais vous m’avez énervé avec votre question.  Moi, je ne suis pas né à Cotonou pour qu’on me mêle à de petites histoires.  Avec cette question, je n’ai plus l’esprit tranquille. Les gens m’ont tellement gêné avec ces propos qu’il a tenus que maintenant, j’en ai  marre. S’il veut faire de la politique, qu’il la fasse. Qu’il ne prenne pas mon nom pour la faire.

Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI

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