Visits: 4
Ils refusent de rester impassibles face au danger qui plane sur leur avenir. Uniques et plus grandes victimes du bras de fer qui oppose les syndicats des trois ordres de l’enseignement au gouvernement, les élèves ont décidé de monter au créneau pour appeler les acteurs de la crise au dialogue afin que soit sauvée l’année scolaire en cours. Réunis au sein de la Fédération nationale des élèves du Bénin (Féneb), ils ont organisé une conférence de presse pour attirer l’attention sur leur détresse et appeler au dialogue pour une sortie de crise. C’était mercredi dernier, 29 mars 2012 au CEG Les Pylônes d’Agla à Cotonou.
« Nul n’a le droit de sacrifier un secteur aussi sensible que celui de l’éduction qui est l’interface entre l’individu et son développement ». Ainsi s’adressaient les élèves du Bénin au gouvernement et aux syndicats à l’origine de leur désarroi. Au cours de la conférence de presse qu’ils ont organisée pour alerter l’opinion sur le drame qui est le leur, les élèves n’y sont pas allés de main morte. Unique ordre de jour de la rencontre, les mouvements de débrayage qui affectent l’école béninoise depuis quelques semaines, livrant les élèves à eux-mêmes.
Refusant de laisser les parties impliquées dans la crise jouer à la roulette russe avec leur avenir et plonger leurs familles dans l’inquiétude, ils ont décidé de faire entendre le son de leur cloche. Conscients de l’éventualité d’une invalidation de l’année scolaire 2011-2012, les élèves se sont montrés inquiets : « …lorsqu’on voit les conséquences qu’une telle décision pourra avoir sur les jeunes que nous sommes aujourd’hui et qui constituons la relève de demain, l’on ne saurait croiser les bras et attendre la situation pourrir complètement avant de réagir » dira à cet effet Yessifou Igou, le président de la Féneb.
Refusant d’être « complice » du « complot » qui se fait contre l’éducation, le président de la Féneb a appelé tous les acteurs du système éducatif béninois à « une conscience citoyenne » pour sauver les meubles. Ne prenant partie pour aucun des camps impliqués dans la crise, les élèves béninois, par la voix de Yessifou Igou ont imploré l’amour de Boni Yayi et le « cœur de parent » des enseignants pour une sortie de crise rapide et heureuse.
Flore S. NOBIME
Déclaration de la Feneb aux acteurs du système éducatif béninois
L’éducation est l’une des clés de l’évolution de la société et de tous les aspects -ou presque- de la qualité de la vie. Elle consiste avant tout dans le développement de la curiosité et de la recherche intellectuelle. Elle améliore la qualité de la vie et permet aux individus de résoudre des problèmes sociaux et d’environnement de toute espèce ; elle diffuse les valeurs incluses dans les programmes d’enseignement public ou prive.
Si nous nous mettons d’accord sur ce rôle très important de l’éducation dans toutes les sociétés du monde nul n’a donc le droit de sacrifier un secteur aussi sensible que celui de l’éducation qui est l’interface entre l’individu et son développement.
II n’est peut-être pas superflu, de rappeler ici les difficultés d’un système éducatif béninois déjà sujet a la mise en œuvre d’un programme dit approche par compétence (APC) décrié de nombre d’acteurs et pas des moindres. Si a cela, on doit en ajouter d’autres, comme c’est le cas maintenant a travers les nouveaux mouvements de débrayage dans le secteur, on peut s’interroger a juste titre et se demander où veut-on conduire l’école béninoise ? A notre avis à la dérive. Et nous avons le sentiment que l’on n’est pas en train de percevoir le danger que représente cette menace sur le système éducatif de notre pays.
Si l’on s’accorde a reconnaitre que la jeunesse est la relève de demain, comment pourra t – elle assurer cette relève si elle ne bénéficie pas d’une formation adéquate? C’est justement parce que cette formation est aujourd’hui bâclée à cause des grèves répétées qu’observer un silence c’est être complice d’un complot contre le développement d’une nation.
Et c’ est pour cette raison que nous appelons de tous nos vœux a une conscience citoyenne de tous les acteurs du système éducatif de notre pays pour sauver ce qui peut encore l’être comme le recommandent les acquis de la conférence des forces vives de 1990. Ainsi nous en appelons plus particulièrement à l’amour du Président de la République, comme il en a toujours témoigné dans maints domaines et plus dans celui de l’éducation, surtout à travers la Valorisation de la fonction enseignante, pour qu’une porte de sortie soit trouvée.
Aux enseignants, nous pensons qu’en tant que parents d’élèves, et donc avec un cœur de parent, ils sauront témoigner de leur disponibilité pour un dialogue franc avec le gouvernement pour’ que l’Année Scolaire en cours soit sauvée de l’impasse dans laquelle elle se trouve actuellement. Enfin, nous estimons que La Fédération des Associations des parents d’élèves et étudiants du Benin trouvera les mots, les formules pour adoucir les cœurs échauffés par les derniers développements de la crise dans le monde scolaire de notre pays.
Au total, c’est avec un cœur meurtri et une conscience désemparée que nous : Fédération Nationale des Elèves du Benin (FeNEB) venons solliciter l’amour des uns et des autres afin que la crise qui secoue actuellement t notre système éducatif trouve dans les brefs délais une sortie honorable pour tous et en particulier les jeunes qui n’ont que trop souffert de conflits dont ils en sont de loin les acteurs.
Vive la Jeunesse Béninoise !
Vive l’Ecole Béninoise !
Vive le Benin !
Cotonou le 29- 02-12
Président de la FeNEB
IGOU Yessifou
Secrétaire General
GBAGUDI Francis
ok c’est intéressant. Il doit servir d’école comme certains aux affaires.
Merci à ce donateur pour la promotion du sport.