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Le triomphe de la vérité

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Coup d’Etat au Niger: Un commando français était prêt à intervenir à Niamey


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Emmanuel Macron n’a pas totalement abandonné son désir de s’appuyer sur la CEDEAO pour intervenir au Niger. C’est ce que nous apprend l’hebdomadaire Jeune Afrique dans une enquête publiée ce jeudi 05 octobre 2023. En réalité, dès le coup d’Etat du 26 juillet dernier, un commando français avait été mobilisé rapidement par Paris depuis le Tchad pour libérer Mohamed Bazoum et le remettre au pouvoir. Les détails de cette opération connue des états-majors, ont été révélés par Jeune Afrique qui en donne le nom : « Il faut sauver le soldat Bazoum ». Selon le journal, c’est dès le 26 juillet que le président français alors en visite à Nouméa, avait donné son feu vert à une opération commando des forces spéciales basées au Niger, « ordre retransmis à la base 101 de Niamey par le général Bruno Baratz, commandant de l’opération Barkhane à N’Djamena. » Aussitôt dit aussitôt fait, le commando s’est prépositionné au niveau de l’hôtel Radisson de Niamey, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel où Bazoum et sa famille sont retenus par les putschistes. Dans le même temps, d’anciens djihadistes reconvertis dans la Garde nationale par le président déchu, avaient pris le contrôle de l’aéroport international Diori-Hamani de Niamey, rejoints par des éléments du même corps venus de Dosso. Tout ce monde attendait le signal pour fondre sur le palais présidentiel. Mais l’ordre d’intervenir n’arriva jamais. Selon Jeune Afrique, c’est l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou qui a désamorcé la bombe en appelant directement les numéros deux de la Garde nationale et de la gendarmerie pour les dissuader d’obéir aux ordres de leurs chefs. « Surtout, souligne Jeune Afrique, il appelle son successeur pour, aux dires de ce dernier, le supplier de s’opposer à toute intervention militaire au moment précis où il est en train de négocier la reddition des putschistes. » Il appelle alors le président français pour le dissuader de faire couler le sang d’un seul Nigérien. Son fils Abba est envoyé au siège de la Garde nationale proche de la présidence, « pour convaincre à genoux les officiers loyalistes de tout faire pour éviter le « massacre du président, de sa femme et de son fils ». Mahamadou Issoufou était convaincu qu’en cas d’intervention militaire, Bazoum et sa famille n’en sortiraient pas vivants. L’opération « Il faut sauver le soldat Bazoum » est abandonnée. Paris se consola d’attendre une opération ultérieure de la CEDEAO pour exécuter ses plans. Mais pour Bazoum, Issoufou n’a pas joué franc-jeu avec lui.

Le contrôle de la CEDEAO


Conformément à ce que l’on savait déjà, Jeune Afrique révèle dans son enquête de ce jeudi, que le président français avait réuni les chefs d’Etat de la CEDEAO pour les écouter par visioconférence, avant d’annoncer le 24 septembre le rapatriement de l’ambassadeur Sylvain Itté ainsi que le départ des troupes françaises de Niamey. Lorsqu’il demande aux chefs d’Etats s’ils sont toujours prêts à intervenir, chacun d’eux a dit oui, sauf que Bola Ahmed Tinubu a marqué des réserves, laissant entendre qu’il n’était pas encore prêt, vu que la hiérarchie militaire nigériane entendait mobiliser 20.000 hommes pour l’opération. Emmanuel Macron n’en était pas convaincu. Mais il continue d’espérer une intervention de l’organisation ouest-africaine à qui il a promis le soutien de l’armée française en logistique et en renseignement. Il avait fait mouiller dans les eaux de Dakar un navire transporteur de troupes de la marine française dans le but d’acheminer des contingents sénégalais et ivoirien vers Cotonou, via Abidjan. Les espoirs de Paris seront douchés par la détermination des putschistes de Niamey. Le Bénin, quant à lui, après avoir mobilisé un contingent à Bembèrèkè, a fini par se raviser. Ce jeudi 05 octobre 2023, l’armée française a entamé son retrait du Niger. « Nous allons lancer l’opération de désengagement dans la semaine, en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les Nigériens », a indiqué l’état-major français. Mais les autorités actuelles du Niger restent sceptiques. « Ces gens-là ne sont pas dans une logique de quitter le Niger », a affirmé le ministre de l’Intérieur et général de brigade Mohamed Toumba, lors d’une rencontre ce jeudi avec des organisations de la société civile, les syndicats, chefs religieux et traditionnels, une rencontre retransmise à la télévision nationale. Les Français quitteront le Niger « mais pas par le Bénin », a déclaré le général Toumba. « N’importe quelle direction, sauf le Bénin », a-t-il insisté. « Vos avions, on va les lâcher à la dernière minute », a-t-il ajouté, sans plus de précisions. Niamey redoute toujours que le Bénin serve de pont pour une intervention française.

Olivier ALOCHEME

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