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L’heure est grave à l’aéroport Cardinal Bernardin Gantin de Cadjèhoun à Cotonou. Le transport aérien est en difficulté au Bénin et mérite une intervention d’urgence. Et pour cause, les travailleurs de la Délégation aux Activités Aéronautiques Nationales du Bénin, de la Représentation de l’Asecna au Bénin, de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile, de l’Agence Nationale de la Météorologie, montent le ton et passent à une vitesse supérieure dans ce qu’on peut désormais appeler, le bras de fer qui les oppose au gouvernement Talon et à leur ministre de tutelle en particulier. Réunis au sein du Syndicat national des travailleurs de la météorologie et de l’aviation civile (Synatramac) de Richard D’Almeida représenté par son adjoint, Pierre Gnangnon et du Syndicat uni des travailleurs de l’aviation civile et de la météorologie (Sutracim) de François Kpèdotossi, ils étaient en assemblée générale extraordinaire, ce jeudi 11 mai 2017 sous le hall de la Représentation de l’ASECNA au Bénin. Gongs, tambours et castagnettes en mains, avec des chants hostiles à la gestion faite de l’entreprise par le ministre des transports actuel, ils ont exprimé leur désarroi face à ce qu’ils appellent« le non-respect de la parole donnée par l’autorité dans le dossier de mise en concession de l’aéroport de Cotonou ». Après des minutes d’animation de la centaine d’agents réunis, c’est le secrétaire général du Sutracim, François Kpèdotossi qui a présenté l’état des lieux du dialogue entre le ministre et les partenaires sociaux qu’ils sont. Comme conclusion, il ressort que les multiples promesses du Ministre des Infrastructures et des Transports d’associer les travailleurs à toutes les phases du processus d’amélioration de la gestion de l’Aéroport International Cardinal Bernardin Gantin de Cadjèhoun ne sont pas respectées. A l’en croire, alors que le Comité ad’Hoc chargé des travaux préparatoires au changement du mode gestion des Activités aéronautiques nationales du Bénin, s’active à présenter son rapport, le gouvernement s’est déjà fait le devoir de sortir un Dossier d’appel d’offre aussitôt attribuéà un concessionnaire étranger. Une procédure qui va selon eux, contre l’exigence des syndicats de surseoir au processus enclenché de façon unilatérale et en catimini par le Ministre des Infrastructures et des Transports relative à la mise en concession des aérodromes du Bénin. Très remontés donc par cette démarche du gouvernement, qui vient comme une « trahison de la parole donnée », les travailleurs ont à l’unanimité décidé d’aller à la vitesse supérieure de défense d’intérêt national en décidant d’une grève d’avertissement de 48 heures reconductibles à compter du mercredi 17 mai 2017 à 12 heures locales.Pour le secrétaire général du Sutracim, François Kpèdotossi, il ne s’agit pas d’une lutte syndicale, mais plutôt d’une lutte patriotique. Car, explique-t-il, il est question ici du bradage de l’aéroport de Cotonou et de l’économie nationale, qui selon lui, en réalité, n’a aucune difficulté financière pour sa gestion. Il estime qu’au lieu de se braquer sur l’aéroport de Cadjèhoun, l’Etat ferait le devoir d’aller construire celui de Glo-Djigbé, si tant est qu’il ne veut pas « dévaliser l’aéroport de Cotonou ».
Emmanuel GBETO