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Jeannot Francisco dirige l’Union Régionale des Association villageoises de gestion des réserves de faune (AVIGREF) du parc W-Bénin. Dans ce parc qui recouvre une bonne partie du département de l’Alibori, des actes terroristes ont été signalés. Mais aujourd’hui, soutient ce responsable des communautés riveraines du parc, cette réserve a été débarrassée des djihadistes.
L’Evénement Précis : Comment expliquez-vous les récentes attaques terroristes dans la région, surtout à Kourou-Koualo, Banikoara etc. ?
Jeannot Francisco : Ces actes d’abord sont à déplorer, parce qu’ils ont occasionné des pertes en vies humaines pour la plupart. Et cela affecte des familles. Je m’incline devant leurs mémoires. Si ces éléments ont pris de l’ampleur chez nous, c’est parce que la lutte a pris de l’ampleur dans la sous-région. Ils ont pensé qu’ils pouvaient déplacer la désolation sur nos terres. Mais nos forces de défense et de sécurité ne leur ont pas laissé la tâche facile. Elles ont repris le contrôle et les ont mis hors d’état de nuire. Cela a permis aux communautés de reprendre confiance et de savoir que l’Etat ne dort pas sur ces questions sécuritaires. Puisque la préoccupation de l’Etat à tout moment, c’est comment assurer la sécurité de l’Etat à tout moment. La réaction prompte des autorités nous a permis de surmonter la chose.
On dit que ce sont parfois certains membres des communautés qui reviennent attaquer les leurs. Est-ce que vous avez cette impression ?
Je n’ai pas exactement cette impression. Mais si un étranger arrive à frapper chez vous, c’est qu’il est en communication avec quelqu’un de chez vous. Il pourrait y avoir des gens qui leur servent de relais ou de guides dans cette sale besogne. Je pense que les services compétents ont fait leur travail et ont permis d’identifier ces personnes pour les mettre hors d’état de nuire. Je ne pense pas qu’il y ait d’autochtones ou de Béninois qui aient perpétré ces attaques. La communauté s’étant engagée aux côtés des forces de défense et de sécurité, ne tarde pas à dénoncer toute personne ayant des comportements suspects.
On disait, il y a quelque temps, que le parc W était un repère pour les terroristes. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?
Non, je ne le pense pas. Même au moment où on le disait, il n’est pas établi que les terroristes étaient établis dans tout le parc. Il y a eu des contacts mais à des endroits donnés. Pas dans tout le parc. Pour nous communautés, c’est vrai qu’à un moment donné, c’était un peu difficile de bouger et de faire des activités. Surtout quand les forces de défense se sont mises à la tâche. Très tôt, tout a été maitrisé. Aujourd’hui le calme est pratiquement revenu.
Est-ce que les AVIGREF ont joué un rôle décisif à cet égard ?
Les AVIGREF ont joué un rôle central. Même si elles ne se font pas voir en première ligne. D’ailleurs, ce n’est pas notre combat. Mais nous avons contribué à sensibiliser les communautés à dénoncer toute personne qui a des comportements qui ne les rassure pas. On a fait un travail de fond pour amener les communautés à savoir qu’elles n’ont pas intérêt à laisser quelqu’un d’autre occuper le parc pour venir nuire à leurs propres intérêts.
Selon vous, quand est-ce que le Parc W sera à nouveau ouvert au tourisme ?
Je pense que les autorités compétentes vont aviser en son temps. Et si les choses se passent comme nous le voyons, ça devrait être pour bientôt. Les amoureux de la nature, les amoureux de la vie sauvage vont pouvoir encore goûter à leurs délices les plus chers.
Propos recueillis par Olivier ALLOCHEME
