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Comme chaque année, les étalages se sont parés de rouge pour annoncer la Saint Valentin, « la fête des amoureux » célébrée ce jour. Au marché Dantokpa, sur les grandes artères de la ville de Cotonou et même dans les rues communément appelées « Vons », le spectacle de l’amour, tout est mis en œuvre pour attirer la clientèle. Sur la plupart des étalages dressés à cette occasion, les cadeaux ne manquent pas. Fleurs, peluches, parfums, confiseries, lingerie…les propositions foisonnent, sans toutefois semer la bousculade chez les potentiels acheteurs. « Je ne vends même pas. Les jeunes viennent s’enquérir des prix et promettent repasser », soupire Madina ce jeudi, veille du grand jour. Pour cette vendeuse de produits cosmétiques qui a l’habitude de se faire quelques bénéfices en proposant chaque année, quelques babioles fabriquées dans un grand pays d’Asie, « on ressent qu’il n’ ya pas d’argent, les gens n’ont pas d’argent.».
A. Nazaire lui, ne « taille pas d’importance » à ce qui se passe autour de lui. Pour cet enseignant, l’effervescence autour du 14 février n’est pas compréhensible. « C’est comme si c’est ce jour-là seulement qu’il faut poser des actes d’amour». Le « spectacle » observé périodiquement à l’approche de cette fête l’indiffère et il se montre même agacé par tout le tapage auquel l’on assiste. « Tous les jours, vous êtes tenus, si les moyes le permettent de prouver à l’autre que vous l’aimez. », pense-t-il, en affirmant que c’est plutôt la femme qui doit jouer un rôle primordial pour le maintien d’un couple. « Je vous confie que ma femme représente un élément important au sein de mon foyer puisque elle m’offre autant de fois de cadeaux que je n’imagine. C’est comme cela que doivent vivre les partenaires pour un bon maintien d’une relation. Je crois qu’en ces temps de crise économique dans notre pays, compréhension- dialogue et communication doivent être de mise en vue de ne pas se séparer pour un bien matériel. » A t-il laissé entendre. Devant l’évidence de la crise économique qui refroidit les ardeurs amoureuses des uns et des autres habitués à célébrer, de fort belle manière, cette fête, certains optent pour la simplicité. « J’ai confectionné le plat préféré de mon mari pour le diner accompagné d’une bouteille de vin », informe Pélagie Agbossaga, informaticienne à Cotonou. Comme elle, Lucien Akogbéto, mécanicien de son état, n’a pas cherché à se compliquer la vie : « j’ai envoyé les enfants passé la nuit chez ma mère. Car, ce soir, je veux être seul avec ma femme », a-t-il expliqué.

Flore S. NOBIME