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Longtemps mués dans un silence que d’aucuns ont commencé à dénoncer, les anciens hommes forts du régime défunt commencent enfin par s’exprimer. Coordonnateur national des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), Eugène Azatassou, appréciant les 100 premiers jours du régime Talon fustige, entre autres, la politique consistant à « faire économie sur tout». Une politique qu’il estime « dangereuse pour le pays ». A le croire, depuis, le 06 avril 2016 où le nouveau chef de l’Etat, Patrice Talon a pris les rennes du pouvoir, « on fait économie sur tout sans considération pour l’homme. Cette politique à mon avis n’est pas bonne pour le développement. Parce que c’est l’homme qui est l’alpha et l’oméga du développement. Aujourd’hui, tout est opaque, la presse est pratiquement sans information, comme muselée. C’est plutôt par les réseaux sociaux qu’on apprend des informations de l’Etat, mais qui sont hélas défaites dès le lendemain». Et de poursuivre sur le même ton: «lorsqu’on fait économie de façon outrancière jusqu’à oublier que la population a besoin d’informations et qu’il faut un minimum de structures, on est dans le décor.» Mais il pense que les choses peuvent s’améliorer dans le temps, estimant que le régime Talon ne vient que de totaliser 100 jours sur ses cinq années de pouvoir.
Quant à la commission technique des réformes politiques et institutionnelles dont il a été membre, en tant que représentant des FCBE, Eugène Azatassou a aussi fait des mises au point. « Nous avons posé des problèmes au départ, surtout en ce qui concerne la constitution de la commission en rapport avec l’étendue des réformes. Nous n’avons par exemple été d’accord dès le départ du fait que la commission soit préalablement dotée d’un bureau avant son installation, présidé par le garde des sceaux, ainsi que le fait que les avis de la commission soient consultatifs, c’est-à-dire que le chef de l’Etat peut prendre en compte ou non les recommandations que nous aurions faites » a-t-il souligné.
«Nous avons proposé et obtenu que nous ne soyons pas liés par les résultats de la commission. Ce n’était pas nécessaire en ce moment de faire la politique de la chaise vide. Pour nous, il ne fallait pas s’opposer pour nous opposer. Nous devons participer à la construction du pays » a également indiqué le coordonnateur national des FCBE.
Par ailleurs, à la question de savoir pourquoi, l’alliance FCBE, est restée trois mois sans réaction, il répond que c’est une stratégie interne et une formule pour mieux se réorganiser à la suite de leur échec à la présidentielle 2016. Eugène Azatassou reconnaît que « c’était un coup dur» mais que l’ensemble du groupe se prépare à remonter la pente. A ses dires, un congrès bilan se tiendra très bientôt pour la relance de l’alliance sur la scène politique nationale.
Christian TCHANOU