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Expérience Tèbè  au lancement de la campagne à Tchetti : « MPL rêve d’une expression forte de la démocratie»

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(Forte adhésion des leaders d’opinion au parti)

Expérience Tèbè, Président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl)

De quoi s’agit-il : Le Président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl), Expérience Tèbè en compagnie des membres du directoire du parti, a procédé au lancement officiel de sa campagne électorale comptant pour les législatives de janvier 2023 au Bénin. A cette occasion, plusieurs milliers de militants ont rués le village de Tchétti dans la Commune de Savalou le samedi 24 décembre 2022 pour changer le cap.

Qu’est-ce qui s’est passé : Cette cérémonie solennelle a démarré par une caravane guidée sur des principales artères de la ville pour finir sur le terrain de sport de l’école primaire publique d’Attiba à Tchetti. Expérience Tèbè et ses lieutenants du parti Mouvement populaire de libération (Mpl) ont parcouru la ville pour afficher leur présence afin de capter l’attention des populations sur la priorité des balayeurs quant à leur participation aux législatives de janvier 2023. Après la prière des dignitaires du culte endogène, une série d’intervention a été faite avec pour objet commun, le renouvellement de la classe politique béninoise en marge des législatives prochaines. Il s’agit du mot de bienvenu du comité d’organisation, du représentant des jeunes ; de la représentante des femmes assurée par Sérifatou Garba, suppléante du premier titulaire et les impressions des nouveaux adhérents. A l’issue de ces différentes interventions, ancien maire de Glazoué, Laurent Gnacadja et tête de liste du MPL dans la 10ème Circonscription électorale, a pour sa part, appelé à un vote sanction afin que soit restaurée, l’incarnation démocratique qu’a perdu le Bénin, depuis 2016 à l’avènement du régime de “la rupture“. « Nous sommes la vraie opposition. Nous allons au parlement pour corriger les lois liberticides, pour permettre le retour des exilés politiques, pour libérer les détenus politiques et pour décrisper l’atmosphère sociopolitique béninoise. C’est dans la paix que nous y parviendrons », a laissé entendre l’ancien maire sous le régime de Yayi.

Le Directoire du parti Mpl autour du président Tèbè

Ce qu’en dit Expérience Tèbè : A l’entame de son allocution, le nouveau maître politique des lieux, Expérience Tèbè s’est d’abord réjoui de lancer cette campagne sur la terre de ses ancêtres et de voir un monde de militants autour de lui. A l’entendre, il est descendu sur la terre de Tchetti pour présenter les fruits de sa lutte et recevoir les bénédictions de ses ancêtres. Il a félicité et salué le sursaut patriotique des hommes et femmes qui ont travaillé d’arrache-pied pour amener le parti à obtenir son récépissé définitif malgré les exigences et les contraintes rencontrées sur le parcours. Pour lui, le combat qu’il mène avec sa formation politique est un combat pour la liberté, pour la justice, pour la restauration  de notre démocratie, et pour le mieux-être de tous. Expérience Tèbè a également invité tout le peuple béninois à barrer la voie à l’imposture et donc au parlement monocolore. « Nous devons éviter que notre démocratie ne soit plus jamais si rabaissée.  Le Mouvement Populaire de la Libération (MPL) rêve d’une expression forte de la démocratie où la divergence aura sa place. Car la diversité d’opinion est la meilleure des choses qui puisse exister en démocratie », a-t-il notifié. Le président du parti des balayeurs, Expérience Tèbè a fait savoir que sa formation politique est prête pour la transition générationnelle au parlement grâce à ses vaillants jeunes. Il a ensuite rappelé l’objectif visé par le parti en allant aux élections. « Nous sommes outillés et aguerris pour un parlement où toutes les voix dissonantes peuvent faire écho, où le contrôle de l’action du gouvernement doit se faire pour le bonheur du peuple béninois qui a adopté la démocratie comme mode de gouvernance, où le débat doit être aussi de retour au parlement », a-t-il souligné. C’est l’occasion pour le leader de renvoyer ses lieutenants « de quartiers en quartiers, de villages en villages, de hameaux en hameaux, de maisons en maisons pour passer le message afin qu’au soir du 8 janvier 2023, il ne nous reste qu’à nous mettre au travail pour changer de cap ». Il a pour finir exhorté les militants du parti à la grande vigilance afin que leurs voix ne soient volées. En conséquence, il a proposé la mise en place d’une brigade anti-fraude.

Entre les lignes : Cette cérémonie officielle de lancement de campagne électorale a été marquée par des adhésions et ralliements au sein des balayeurs des leaders d’opinion et acteurs politiques des camps adverses.

Assise Agossa

Législatives 2023: L’opposition s’organise pour renverser la mouvance de l’Assemblée

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Le nouveau président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl), Expérience TEBE

Aucune victoire ne sera possible dans la division. Le président du Mouvement Populaire de Libération (MPL), Expérience Tébé en est si convaincu qu’il attire déjà l’attention de ses pairs de l’opposition là-dessus. Elle a été absente aux dernières législatives mais ne compte faire piètre figure au combat de 2023. L’opposition béninoise se prépare activement. Reste que pour affronter les forces politiques de la mouvance présidentielle et emporter des sièges considérables aux législatives de 2023, le jeune président de ce parti qui se réclame toujours de l’opposition appelle les siens à une bataille en rangs serrés. C’était à travers un message qu’il a délivré à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, édition 2022. Pour lui, tous les partis politiques de l’opposition doivent travailler en synergie d’action au cours des échéances électorales qui s’annoncent. « Ce n’est pas seulement le problème d’un parti politique ou d’un leader politique. Il est important que toute l’opposition prenne conscience de la situation et qu’elle joue de façon synchronisée, ne pas se mélanger les pédales » insiste Expérience Tébé. Il se dit prêt à poser des actes pour que l’opposition puisse parler de la même voix et viser le même objectif qui est la « récupération du parlement ». « Nous devons prendre les taureaux par les cornes pour rendre ce parlement à son peuple. Nous comptons tout mettre en œuvre pour que cette fois-ci, l’opposition soit dignement représentée à l’Assemblée », a dit Expérience Tébé A croire le successeur de Sabi Sira Korogoné à la tête du MPL, la méthode du gouvernement et de ses partisans est connue et n’aura normalement plus d’effet. Il rassure que son parti a l’expérience et sait désormais ce qu’il faut faire pour contrer la stratégie de l’adversaire. «Nous avons l’impérieux devoir de surmonter nos égos, nos logos et consorts, faire en sorte que nous puissions valablement répondre aux aspirations du peuple qui ploie sous le poids de la cherté de la vie » a insisté le président du MLP. « Nous comptons tout mettre en œuvre pour que cette fois-ci, l’opposition soit dignement représentée à l’Assemblée. Nous n’aurons pas de difficultés à y arriver cette fois-ci, parce que nous sommes prévenus des méthodes de ruse » a-t-il laissé entendre.

Christian Tchanou

Suite aux propos de Bio Tchané sur la pauvreté au Bénin: Le MPL dénonce des «incantations»

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Le nouveau président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl), Expérience TEBE

« Nous considérons qu’il s’agit d’une distraction ou des incantations prononcées pour s’offrir une autosatisfaction dans ce qu’ils sont en train de faire, qui n’apporte juste que là, aucune satisfaction pour la majeure partie de nos concitoyens ». Ainsi s’exprimait vendredi dernier, lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti à Cotonou, le président du Mouvement Populaire de Libération (MPL), Expérience Tèbè. Il réagissait contre les récents propos tenus par le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané, donnant des assurances de la régression de la pauvreté au Bénin. « C’est une déclaration qui vient une fois encore montrer que les autorités de notre pays ne sont pas en phase avec la réalité du pays qu’elles dirigent » s’est-il offusqué. Dans ses déclarations antérieures à la presse, Abdoulaye Bio Tchané a expliqué que beaucoup d’actions sont menées pour faire reculer la pauvreté, et que de plus en plus cette dernière régresse au Bénin. A contrario, Expérience Tèbè pense que la réalité est tout autre. Pour lui, « les gouvernants ne sont pas en phase avec la réalité du pays. « A la fin de l’année 2020, nous avions évalué les créations d’emplois dans notre pays depuis 2016 et nous avions constaté que plus de 800 000 de nos compatriotes ont pu trouver un emploi pendant cette période. Des gens qui travaillent, des gens qui sortent du chômage, c’est autant de revenus, c’est autant de gens qui sortent de la pauvreté », avait aussi laissé entendre Abdoulaye Bio Tchané.
Le MPL appelle plutôt à des enquêtes pour voir la souffrance des Béninois sur plusieurs plans. « Les Béninois ont du mal à s’offrir un repas par jour, à se soigner, la majorité des jeunes sont sans emploi aujourd’hui et la population est soumise à la cherté de la vie. » se préoccupe le président du MPL, invitant
le gouvernement à revoir sa stratégie de lutte contre la pauvreté au lieu de s’enliser dans des déclarations qui n’apportent rien à l’amélioration des conditions de vie des populations. « Nous voulons que le gouvernement avec son Chef puissent s’assoir et repenser la question de la lutte contre la pauvreté, la question de la misère du peuple, la question de la souffrance des jeunes sans emploi » plaide Expérience Tèbè.

Christian Tchanou

Après sa démission du parti FCBE: Rémi Agossou pose ses valises au MPL d’Expérience Tébé

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Rémi Agossou au milieu après sa déclaration

Ex coordonnateur de la 6ème circonscription électorale du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) Remi Agossou, est désormais membre du parti Mouvement populaire de libération (Mpl). Il a rejoint officiellement le parti que préside Expérience Tébé le jeudi 30 septembre 2021, à travers une déclaration d’adhésion qu’il a présenté à la presse au Codiam de Cotonou.

« … Le parti des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) est devenu un parti d’exclusion, un non-sens politique et un club électoral en divagation permanente ». C’est à travers ces mots que Remi Agossou, ex coordonnateur de la 6ème circonscription électorale des Fcbe a justifié sa démission. Pour lui, la démission du président d’honneur, l’ancien président Boni Yayi du parti Fcbe a été une tragédie mais « le sacerdoce que nous nous sommes imposé pour sauver l’héritage politique, idéologique et moral du parti… a malheureusement pris la forme d’un chemin de croix au cours duquel rien ne nous aura été épargnés », a-t-il déploré. Cependant, la situation sociopolitique que traverse le pays nécessite d’œuvrer au sein d’une famille politique qui inclut la jeunesse comme socle de toutes les politiques efficaces de développement et de progrès de la nation. Ainsi, après moult réflexions, « un seul parti m’a semblé disposer à faire face aux défis qui devant notre nation se dressent. Le Mpl (Mouvement populaire de libération), dirigé par Expérience Tebe est le plus à même d’offrir à notre jeunesse la garantie d’une ascension nécessaire au sein de la classe politique nationale », a confié Remi Agossou. Il a appelé toute la jeunesse béninoise et plus particulièrement sa base électorale à se rallier massivement au Mpl et à répondre sans tarder à la mobilisation populaire dont le Mpl prend le leadership et auquel il fait publiquement le serment de participer.
Rémi Agossou n’a pas occulté dans sa déclaration l’actualité liée à la rencontre Talon –Yayi. Pour lui, ce geste témoigne de l’importance d’un rééquilibre des forces politiques nationales. Il a par ailleurs invité toute l’opposition béninoise à faire bloc derrière le Mpl « afin que les échéances législatives à venir soient pour tous, l’occasion d’en finir avec la coalition politique monocolore qui à l’Assemblée nationale, prend en otage les intérêts de toute une nation ». Pour y arriver insiste Remi Agossou, il est important pour les acteurs politiques de l’opposition de « mettre un terme aux divergences et aux querelles afin que tous unis derrière le Mpl, la jeunesse puisse faire une marche vers une aube nouvelle ».
Représentant le président du Mpl à cette déclaration d’adhésion, Innocent Lokonon, a salué cette démarche de son désormais camarade, pour le choix porté sur le Mouvement populaire de libération (Mpl). Pour lui, c’est un honneur pour Mpl d’accueillir en son sein les leaders des Fcbe pour qu’ils puissent marcher ensemble. Avec l’accueil de ces nouveaux militants, Innocent Lokonon précise que le parti s’est agrandi et pourra poursuivre convenablement son combat pour la restauration de la démocratie béninoise.

Yannick SOMALON

Tractations pour la création d’un cadre de concertation de l’Opposition: Le parti Mpl accepte la main tendue du Chef de file de l’Opposition Paul Hounkpè

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Le parti Mouvement populaire de libération (Mpl) a marqué son accord de principe pour la mise en place du cadre de concertation de l’Opposition uniquement pour réclamer des élections législatives inclusives, le traitement des questions liées à l’apurement de la Liste électorale et discuter sur les questions de développement, du chômage et de l’emploi des jeunes. C’est la plus grande résolution issue de la rencontre tenue le jeudi 26 août dernier entre le Chef de file de l’Opposition Paul Hounkpè et une délégation du parti Mpl conduite par le président Expérience Tèbè. En effet, à cette rencontre, le premier responsable de l’Opposition béninoise a informé ses hôtes de la nécessité de créer un tel cadre avec les partis politiques qui se réclament de l’Opposition afin de définir les points communs de lutte, les stratégies pour l’atteinte des objectifs communs et l’élaboration d’un mémoire sur les exigences et recommandations de l’Opposition face au régime de la Rupture, fait savoir un communiqué publié par le parti Mpl. Dans sa prise de parole, le président Expérience Tèbè a souligné qu’au-delà des émotions et sensations sous forme de critiques, ou de querelles de personnes, cette initiative est louable. Il a souhaité au nom de sa formation politique, le Mouvement populaire de libération, que tout se fasse pour que les élections législatives de 2023 soient totalement inclusives et ouvertes à tous avant de marquer l’accord de principe du parti pour la mise en place du cadre de concertation ou plateforme de l’Opposition suite à la demande du Chef de file de l’Opposition Paul Hounkpè.

Lire l’intégralité du communiqué

Faisant suite favorable à l’invitation adressée par le Chef de file de l’opposition au parti MPL, le Président du Mouvement populaire de libération et une délégation ont répondu présents à la rencontre d’échanges ce jeudi 26 août 2021 à partir de 11heures. À l’entame de la séance, le chef de file de l’opposition Monsieur Paul HOUNKPE nous a tenu copie du décret portant sur sa nomination et a mis l’accent sur les difficultés liées au fonctionnement et à l’exercice de ses attributions de chef de file de l’opposition, avant de nous faire le point des actions menées depuis sa nomination, notamment la rencontre avec les institutions de l’Etat pour présenter et plaider pour un bon fonctionnement de l’institution qu’il incarne, enfin il a souhaité et sollicité l’adhésion du MPL à la création d’un cadre de concertaion de l’opposition avec les partis politiques qui se réclament de l’opposition afin de définir les points communs de lutte, les stratégies pour l’atteinte des objectifs communs et l’élaboration d’un mémoire sur les exigences et recommandations de l’opposition.
En prenant la parole, Expérience TEBE, Président du parti MPL a dit qu’il fait partie des premiers à fustiger les actions isolées du chef de file et donc l’initiative, au-delà des émotions et sensations sous forme de critiques de tel ou tel, ou de querelles de personnes, ne servant à rien, est louable. La seule chose que le MPL souhaite est que tout se fasse pour que les élections législatives de 2023 soient totalement inclusives et ouvertes à tous. Pour finir, le Président du MPL a marqué son accord de principe pour la mise en place du cadre de concertation ou plateforme de l’opposition uniquement pour réclamer: des élections législatives inclusives, le traitement des questions liées à l’apurement de la Liste électorale et discuter sur les questions de développement, du chômage et de l’emploi des jeunes.

Le Président,
Expérience TEBE

Laurent D. Kossouho

Expérience TEBE, nouveau président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl) ‘’Sous L’Arbre à Palabre’’: «Le MPL n’a encore rien vu de social sous Talon»

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Le nouveau président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl), Expérience TEBE

Le « hautement social », socle de la nouvelle mandature du Chef de l’Etat Patrice Talon, peine à prendre de l’envol. C’est du moins le constat fait par le Président du Mouvement Populaire de Libération (MPL), Expérience Tèbè, malgré les efforts consentis par le Gouvernement et son chef pour alléger la crise qui sévit au Bénin. « Nous aurions voulu voir notre gouvernement réagir plus promptement avec des mesures concrètes face à cette situation. Ce que nous tardons à voir alors que nous attendons du hautement social », déclare-t-il lors de son passage dans la rubrique phare de L’Evénement Précis, Sous L’Arbre à Palabre, le dimanche 11 juillet 2021. Au cours de ces échanges avec les journalistes, l’invité n’a pas manqué de donner des nouvelles sur la santé de son parti, les raisons de son absence à la dernière présidentielle, la désignation de Paul Hounkpè comme chef de file de l’Opposition et bien d’autres sujets qui défraient l’actualité.

Et si on en parlait

Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a eu une vague d’arrestations il y a quelques jours à l’ANaTT. Est-ce que c’est la preuve de la lutte du gouvernement pour la bonne gouvernance selon vous ?
C’est avec un cœur serré que j’aborde en ce moment cette question qui anime l’actualité nationale, où un jeune cadre se voit plongé au milieu d’un scandale qui pousse tout le monde à l’étonnement. Mais de là à demander si c’est une preuve de la lutte pour la bonne gouvernance, je dis que cela ne suffit pas. Parce que sous le régime précédent, on a vu même des ministres, des DG, aller en prison pour des questions de détournement dans le cadre de cette lutte-là. Mais cela n’a pas suffi pour qu’on dise que ce régime a eu la palme d’or de la lutte pour la bonne gouvernance. Je ne vais pas dire que c’est un épiphénomène. Seulement, la situation précise, puisque c’est de l’ANaTT que vous parlez, me dérange un peu parce qu’il s’agit d’un jeune. Vous savez, j’interviens ici en qualité de responsable d’une formation politique qui se réclame de la jeunesse. Et de notre côté, le changement que nous souhaitons au niveau de la gouvernance dans le pays, nous voulons que les jeunes soient plus associés à la gestion de l’Etat. Nous voulons qu’aux postes de responsabilité que ce ne soit plus les mêmes personnes. Mais si l’occasion est donnée à certains jeunes qui, au lieu de montrer le bon exemple, vont s’empêtrer dans des scandales du genre, vous comprenez ma difficulté à parler de cela. Et moi je profite pour inviter tous les jeunes qui ont eu la chance d’être nommés à des postes de responsabilité qu’ils ont l’impérieux devoir de bien se comporter. Qu’ils fassent de sorte à être les meilleurs afin de permettre à d’autres jeunes d’avoir également la possibilité. C’est important pour nous et surtout pour moi personnellement. Parce que jeune, j’avais occupé des postes de responsabilité dans l’administration publique. Si aujourd’hui, je me plais dans ma peau d’opposant au régime, c’est parce que je n’ai pas de casserole. Parce que, ces questions-là, lorsqu’on est jeune, il faut être très prudent quand on vous confie la gestion. Ce qui me dérange dans cette affaire aussi, est que la structure concernée a un conseil d’administration et un ministre de tutelle. Je ne comprends pas comment on a pu laisser faire pour que la situation ait pu durer autant et soit aussi profonde. De toutes les façons, ils sont au niveau de la justice et les responsabilités seront situées. Mais pour ma petite expérience, je pense que si les structures de contrôle faisaient leur travail en amont, il n’y aurait pas autant de gap. Par exemple, ce qui choque les populations, c’est la question des 34millions de boissons. C’est certainement inscrit dans leur budget. Et ils font ça chaque année. Et le conseil d’administration n’a pas vu cette irrégularité, encore moins le ministre de tutelle et cela passait et a pu faire 5ans avant qu’on n’en parle maintenant. C’est cela qui est regrettable pour nous. Il faut qu’à tous les niveaux les structures de contrôle travaillent en temps réel pour que les situations du genre ne perdurent. Ce n’est qu’à ce prix qu’on pourra parler de bonne gouvernance.

Pourquoi le MPL a disparu juste avant les élections présidentielles ?
On n’a pas disparu. C’est que l’opinion était habituée à la fougue des jeunes du MPL, aux déclarations. Vous savez, dans la vie, il faut évaluer ce que vous faites et réajuster à temps. Sinon vous irez dans le décor. Tirant donc leçon des législatives de 2019, après les communales de 2020, pour aborder le virage de 2021, la direction du parti a défini un certain nombre de stratégies. Parce qu’on s’est retrouvé sans élu pour avoir de parrain. Donc pour pouvoir régler cette question, parmi les stratégies qui avaient été retenues, c’était d’éviter les déclarations à l’emporte-pièce et de travailler en sourdine pour aller toucher la situation de parrainage. Donc, la priorité était de travailler pour obtenir ces parrains-là. Alors, après les communales, nous avons saisi les deux partis qui détenaient les parrainages pour pouvoir entrer en discussion avec eux. Malheureusement, ils sont rentrés dans le dilatoire pour ne pas créer le cadre de discussion qu’il faut pour obtenir cela.

Cela vous a empêché d’aller aux présidentielles….
C’est ce qui s’est malheureusement passé. C’est la seule chose qui nous a bloqués. Et nous avons évité d’étaler à la place publique tout ce que nous avons fait dans ce sens. Parce que nous avons eu à discuter avec les élus individuellement. Nous avons entendu des choses.

Et qu’est-ce que ces élus-là ont dit ?
Nous avons eu des promesses de certains élus qui à la dernière minute ont tous désisté.

Par peur ?
Je ne sais pas. Vous leur poserez la question après.

Votre parti a suivi les secousses de la présidentielle du 11 avril 2021. Selon vous, y avait-il eu exclusion de certaines candidatures ?
Tout le peuple béninois dans son entièreté a vu qu’il y a eu exclusion programmée de certaines candidatures. Et ça, il faut avoir le courage et l’honnêteté de le dire. Nous avons perçu ça dès lors qu’au niveau de l’Assemblée nationale, l’opposition n’a pu participer aux élections législatives en 2019. En 2020, après cette situation de 2019, il y a eu un dialogue qui a accouché d’une révision du code électoral, de la constitution, instituant désormais le parrainage qui est une pièce maitresse pour aller à la présidentielle. C’est alors que pour anticiper sur cette situation que nous avons vécue, nous nous sommes battus des pieds et des mains pour pouvoir participer aux communales. C’est justement à ce niveau que nous n’avons pas été compris par beaucoup. Notre position à l’époque était simple. Nous avons estimé qu’on nous a déjà imposé le code électoral. La constitution l’a déjà rendu obligatoire. On n’avait plus de marge de manœuvre. La seule marge de manœuvre qui nous restait, c’était de répondre présent aux communales, avoir des maires pour pouvoir participer en toute tranquillité aux présidentielles. C’était notre position. Parce que nous avons déjà vu le mal venir. Si nous-mêmes, on ne détient pas des maires, tout peut arriver. Finalement vous avez vu tout ce qui s’est passé.

Pendant que le MPL n’a pas déposé sa candidature sans le parrainage, d’autres l’ont fait et ont été recalés après. Vous auriez pu poser l’acte et on saura que vous êtes contre les dispositions du code électoral….
Qu’il vous souvienne qu’après le dépôt des candidatures, nous avions tenu une conférence de presse au Chant d’Oiseau pour fustiger les collègues de l’opposition qui sont allés déposer les dossiers. En ce moment encore, nous n’avons pas été compris. Nous savons les dispositions qui régissent les élections à la magistrature suprême dans notre pays. Ces dispositions du code électoral précisent qu’il faut avoir des parrains. Nous (l’opposition) n’avons pas pu avoir ces parrainages. Les autres candidats ont eu le même problème que nous. Ils ont eu des promesses fermes, mais à la dernière minute les gens se sont rétractés. Maintenant que vous n’avez pas eu le parrainage, vous allez déposer un dossier incomplet. Vous rendez la tâche facile à la CENA qui a rejeté le dossier comme étant incomplet. Conséquence, vous avez validé le processus auquel vous n’avez pas réellement pris part. C’est pour cela qu’au MPL, nous avons décidé de ne rien déposer. C’est vrai que les militants tout comme d’autres nous ont mis la pression en pensant qu’en allant déposer, il pourrait y avoir un miracle après ou qu’on s’assèye et dire qu’on va enlever ces dispositions. C’était leur point de vue. Mais c’est faux. Il ne faut pas être dupe. C’est pour ça que nous avions condamné ceux qui ont fait ainsi. Si vous déposez un dossier incomplet, vous avez validé le processus. Nous avions pensé qu’il aurait été plus opportun pour l’ensemble de l’opposition de ne pas mettre pied là-bas, de laisser simplement les candidats de la mouvance y aller et à nous de nous réunir une énième fois pour dénoncer le processus, pour dire : « Voilà, nous sommes exclus, on a institué une disposition de parrainage sachant bien que l’opposition n’a aucun parrain. On nous a dit que les élus de la mouvance peuvent nous parrainer. Ils ont tous refusé, et voilà. C’est ce qui s’est passé. » Nous, nous n’avions pas déposé et nous avons dénoncé ceux qui l’ont fait.

Mais les partis d’opposition tels que FCBE et la dynamique RLC ont eu le parrainage …
C’est des questions douloureuses pour nous. Tout ça relève d’un passé que nous essayons de conjuguer et de prendre toutes nos dispositions pour l’avenir, parce que ne nous voilons pas la face. Le peuple souffre, et je sais que vous le savez autant que nous, que la situation n’est pas du tout reluisante dans notre pays, et il faudrait que nous acteurs politiques qui nous réclamons de l’opposition, qu’on se prenne un peu plus au sérieux. Il est nécessaire qu’on se prenne plus au sérieux afin de corriger le tir.

Voulez-vous dire que les candidats de la FCBE et de RLC n’ont pas été sérieux ?
Non, ça c’est vous qui le dites. Ce que je dis plutôt, je parle de l’opposition en général, sans nommer, pour dire qu’il est important qu’on se prenne plus au sérieux. Il est important que nous puissions regarder de plus près la misère du peuple que nous défendons, que nous puissions nous départir de nos intérêts personnels, de nos égos pour répondre réellement au sacerdoce de défendre les plus démunis, défendre la misère que nous observons, que de faire des jeux de mots. C’est important pour nous au MPL. Et c’est pour ça que nous sommes mal compris de nos aînés et même d’une partie de la population, parce que pour nous ce qui importe, nous croyons en notre capacité à nous organiser et à changer le cours des choses. Pour nous, contrairement à ce qui est véhiculé, la peur, tout le monde est tétanisé, la peur a réussi à gagner tout le monde, et aujourd’hui, on pense qu’il s’agit d’un régime invincible. On ne peut rien faire, il vaut mieux croiser les bras, il faut regarder, non. Nous, nous pensons que si l’opposition se prend plus au sérieux et offre un spectacle plus digne des oppositions qu’on connait ailleurs, on arriverait à changer le cours des choses. Et c’est ce que nous nous préparons à faire les semaines, les mois à venir.

Est-ce que selon vous, c’est les exclusions qui sont à la base des violences électorales ?
Lorsqu’une bonne partie de la classe politique est exclue des compétitions électorales en 2019, en 2021 couronné par ce que l’on sait, comprenez que la somme des frustrations combinée aux émotions de certains peut facilement amener des situations de violences. C’est pour ça que même à la veille des présidentielles, nous avons appelé nos militants à beaucoup de circonspections, parce qu’il ne faut pas qu’on se laisse aller aux émotions. On savait que l’opposition avait perdu d’avance, et qu’en face de la machine qu’on nous imposait, les rapports de force n’étaient pas à notre faveur. Donc, il ne fallait pas aller l’affrontement inutile.

Qui a organisé les violences selon vous ?
Dans cette situation, il est difficile d’indexer X ou Y comme étant auteur de violences. Ce que je disais tantôt, ce sont les frustrations de ceux qui se voient faibles, ceux qui se voient opprimés combinées à une mauvaise lecture de la situation qui ont provoqué ça.

Quelle est votre appréciation par rapport à la tenue de ce scrutin, trois mois après ?
Ce qu’on peut dire, c’est que nous avons perdu une bataille, et pour nous au MPL, nous n’avons pas perdu la guerre. La guerre va continuer en peaufinant nos stratégies. L’Opposition a perdu une bataille. Nous l’avons souvent dit. Ça fait mal parfois, mais c’est la vérité. Nous étant jeunes, on n’est pas dérangé de dire ce que nous croyons être vrai. Si un certain Talon était de l’opposition, et qu’on imposait cette disposition qui exclut là, pensez-vous qu’il n’aurait pas pu obtenir ces parrainages-là ? Honnêtement, nous tous, nous connaissons la vérité. Alors, si nous opposants d’aujourd’hui, on n’a pas pu infiltrer ce dispositif, on n’a pas pu faire exploser ce dispositif comme nous l’avons promis, c’est parce que quelque part, nous n’avons pas été à la hauteur de la ruse qu’on nous a opposée. Pour nous, il faut être honnête et reconnaître ça. On nous a opposé une ruse et tout, on nous a brimés, mais nous n’avons pas été à la hauteur de l’affaire. Pour nous, c’est ça et il faut qu’on tire toutes les leçons et nous organiser pour que ça ne nous arrive plus.

Qu’est–ce que le MPL pense des arrestations de Madougou, Aïvo et autres qui sont des acteurs de l’opposition ?
D’abord, dame Réckya Madougou a été arrêtée le 3 mars 2021, et déjà le 4 mars, nous sommes la première formation politique à réagir par un communiqué, fustigeant cette arrestation. Nous avons trouvé que quel que soit ce qu’on lui reprochait, dans les circonstances où ça se produisait, cela n’était pas de nature à favoriser la paix, et que ça pouvait créer des situations conflictuelles. Nous avions publié ce communiqué avant même que le parti qui voulait la présenter ne réagisse bien plus tard. Nous avions demandé que diligence soit faite au niveau de la justice pour qu’on expose les faits de façon claire, et que très vite elle recouvre sa liberté et sa famille, parce que nous on a pensé qu’on a besoin de tous les enfants du pays pour apporter leurs petites touches à la construction de la Nation. Aujourd’hui, les choses sont lancées, ça traine. Il y a eu d’autres arrestations. On évoque des faits suffisamment graves dont on n’a pas connaissance, même les avocats des intéressés n’ont pas accès au dossier. Vous convenez avec moi que nous devons prendre un peu de retenue pour aborder cette question.

C’est-à-dire que des militants MPL n’ont pas été arrêtés ?
Nous avons quelques-uns.

Que leur reproche-t-on ?
Je suis peiné de l’avouer, mais nous avons été les pionniers surtout en 2019 dans la contestation violente qu’il y a eue. La main-d’œuvre, les stratégies, tout ce qui s’est passé, c’est nous. Mais après cela, on a fait le point. Nous avons trouvé que ça a été contre-productif. Nous avons perdu en face de la machine qu’on nous a opposée. Et c’est depuis lors que nous avons pris un peu de recul par rapport aux revendications violentes. Certains parmi nous continuent de croire que c’est la voie à suivre. C’est ainsi que de façon isolée certains parmi nous ont posé des actes qui, malheureusement ont fait que aujourd’hui, nous avons des gens en détention et d’autres en exil.

Donc vous ne répondez pas de ces actes ?
Non. On ne peut pas répondre de ces actes puisqu’il s’agit d’initiatives personnelles. Parce que nous, responsables du parti avons appelé nos compatriotes à s’abstenir de poser certains actes. Lorsque nous sommes venus aux encablures de la présidentielle, nous avons saisi les autres formations politiques de l’opposition. Il y avait le Front pour la restauration de la démocratie, Les Démocrates et toutes les entités de l’opposition. On les a contactés aux fins d’échanger pour adopter une conduite commune en face de ce qui voulait se passer. A cette rencontre, le président Houdé a répondu dans les 24h. Il y avait tous les responsables des organisations. Nous leur avons dit ceci: « Nous, nous avons épuisé nos cartouches. Nous savons aussi que la solution ne peut être que dans la concertation et dans l’ensemble. Nous sommes relativement les plus jeunes. Ce que nous voulons, sans rentrer dans la stratégie de ce qui veut se passer, nous nous mettons à la disposition de l’ensemble de l’opposition pour être solidaire de tout ce qui va se passer. Donc en prenant la décision de faire quoi que ce soit, informez-nous quelques heures à l’avance. Dîtes-nous le rôle que vous souhaitez que les jeunes jouent et nous, on se met en ordre. Nous sommes prêts à tout. Mais malheureusement, on n’a pas eu de retour de ce qui est à faire. Donc la veille des élections, on a demandé à nos militants de rester chez eux. Parce que nous avons encore en notre sein, les vestiges de 2019.

Juste après les arrestations de Réckya Madougou et autres, il y a eu un calme plat dans le pays. Est-ce que ça n’explique pas que quelque chose s’est passé ?
Nous, nous ne sommes pas surpris par cette situation. Nous l’avons dit, en politique comme partout ailleurs, lorsque les rapports de forces ne sont pas en votre faveur, vous faites attention aux actes que vous posez. Si on engageait une contestation violente, est-ce que ce serait en notre avantage ? En réalité, ces arrestations ont davantage instauré la peur au sein des populations. Ce qui a amené les gens à se rétracter dans leur coin. Déjà les gens ne trouvent pas le minimum qu’il faut pour survivre. Et maintenant vous leur demandez d’aller se retrouver dans les liens de la détention ? Non. C’est ce qui explique le calme plat dont vous parlez.

Selon vous, quel a été le rôle de l’ancien président Boni Yayi dans cette affaire ?
Je ne suis pas son porte-parole. Je ne suis pas de son parti et je ne sais le rôle qu’il a joué.

Vous aviez été empêché entre temps de faire le congrès de votre parti à Tchaourou
Ce sont des questions que nous ne souhaitons plus aborder parce que l’ensemble de toutes ces choses nous a conduit à la situation que nous vivons aujourd’hui. Ce qui nous intéresse aujourd’hui au sein du parti MPL, c’est comment nous en sortir. Si nous ne trouvons pas des solutions à la situation que nous vivons aujourd’hui, d’ici à là, ce serait compliqué. Ce sera un échec pour la jeunesse parce que quand ça devient dur, c’est les plus jeunes qui doivent prendre le devant et dire non. Les ainés ont essayé de faire de leur mieux. Nous ne pouvons pas leur jeter la pierre. Maintenant, si nous ne pouvons pas être capables de nous organiser pour trouver des solutions aux maux qui nous minent, ce serait un échec. C’est ce que nous refusons de permettre et c’est pour cela que nous commençons par nous organiser.
En suivant votre développement, on a comme l’impression que le pays est en crise
Les gens vivent dans des situations de résignation où ils ne peuvent plus dire ce qu’ils veulent exprimer. Pour nous, il y a bien une crise. Il revient à l’exécutif de trouver les voies et moyens de dégel et de ramener au sein du peuple une cohésion, une harmonie et toute chose nécessaire au développement que nous souhaitons.

Que pensez-vous de la désignation de Paul Hounkpè comme chef de file de l’opposition ?
Nous avons été surpris par cette désignation, au même titre que le peuple béninois, de voir un décret pris par le conseil des ministres pour nommer Paul Hounkpè comme chef de file de l’opposition. Un chef de file de l’opposition doit se faire reconnaitre dans un travail de discussion avec les partis de l’opposition. S’il est vraiment chef de file, il doit pouvoir réunir toute l’opposition, échanger avec elle, définir les stratégies idoines pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes.

Vous voulez dire qu’à aucun moment Paul Hounkpè n’a pris contact avec vous ?
A aucun moment mais je le dédouane d’une chose. Quand nous tenions notre conseil national il y a quelques semaines, nous avions invité tous les partis politiques de l’opposition et il s’est fait représenter.

Vous attestez qu’à la dater d’aujourd’hui, il n’y a eu aucune relation entre le chef de file de l’opposition et le MPL ?
Aucune relation.

Vous pensez qu’il n’a pas la caution de ce qu’il fait ?
C’est ce que vous comprenez. Même si Paul Hounkpè bénéficie d’une certaine légalité, nous savons tous que la légitimité n’y est pas. Qu’est ce qui lui a permis d’être nommé chef de file de l’opposition ? Est-ce que l’opposition a réellement été aux dernières élections ? C’est des réponses que nous connaissons mais pour nous, il est inutile de nous attarder sur ces questions parce qu’elles ne nous apporteront rien. Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est les échéances de 2023. Nous sommes souvent à l’avant-garde des situations. La clé de la situation dans laquelle tout le peuple s’est empêtrée est les législatives de 2023. Et pour ça, l’opposition doit se préparer dès à présent, se donner les moyens de ne plus être brimée de quelque manière que ce soit sinon, la situation va perdurer.

Lors de son investiture, le chef de l’Etat a appelé à faire taire toutes les querelles et à faire face à l’ennemi commun qu’est la pauvreté. Qu’en dites-vous ?
Il est dans son rôle. Il lui revient de trouver solution aux problèmes que nous rencontrons. Mais, il a beaucoup à faire pour pacifier le pays, à réunir le peuple béninois toutes tendances confondues pour qu’on puisse se refaire confiance, espérer se mettre sur les rails du développement que nous souhaitons.

Le président Talon a également promis faire du hautement social
Nous attendons toujours.

Donc il n’a pas encore commencé ?
Nous n’avons encore rien vu de social. Plus encore ces jours qui passent où il y a une inflation des prix de produits de première nécessité et une cherté sans précèdent du cout de la vie. Et il n’y a encore eu aucune réaction conséquente de la part du gouvernement. Même si c’est une situation qui dépasse les frontières, nous avons vu ailleurs des actions qui tendent vers le social. Nous aurions voulu voir notre gouvernement réagir plus promptement avec des mesures concrètes face à cette situation. Ce que nous tardons à voir alors que nous attendons du hautement social.

Qu’attendez-vous à voir comme mesure ?
Il y a une panoplie de mesures

Mais il y a l’interdiction de l’exportation des produits vivriers…
C’est une mesure basique et c’est ce qui est fait à chaque situation. Nous sommes tout le temps sur le terrain. J’ai vu au niveau de certaines zones frontalières, les dispositions qui ont été prises pour éviter que les produits vivriers aillent vers l’extérieur. Mais, ce n’est pas encore ce qu’on veut. Cette mesure à elle seule ne suffit pas pour endiguer la situation que nous vivons. Nous avons quelques contributions à faire par rapport à cette situation et un comité est mis en place pour réfléchir sur cette contribution. La situation est grave, le peuple souffre réellement et il faut agir. Nous ne sommes pas au pouvoir. Il y a une équipe qui est là et qui prend les décisions. C’est sur les questions politiques qu’ils sont imperméables et il ne faut pas que nous, partis politiques de l’opposition, chantions tous les jours pour dénoncer les problèmes du code électoral, de la charte des partis. Il faut penser au quotidien des Béninois, quitte à eux d’aviser ou non. Nous avons constaté que la classe politique de l’opposition ne critique que sur les aspects liés à la politique.

On dirait que quelque chose a changé dans votre vision d’opposant ?
Cela m’amène à vous rappeler la première recommandation issue de notre conseil national : le parti reste profondément ancré dans l’opposition dans laquelle elle est née, suivant les orientations du congrès de Savè, le parti reste dans l’opposition. S’agissant des changements auxquels vous faites allusion, quand on fait quelque chose, il faut faire le point en avançant. Nous avons expérimenté des méthodes qui n’ont pas connu des résultats. Aujourd’hui, nous avons décidé d’aller plus en profondeur des situations. Ce n’est pas par la violence que nous pourrons obtenir des résultats. Une chose est sûre : nous ne pouvons rien obtenir sans dialoguer. En premier, nous avons souhaité que le chef de l’Etat discute avec toute la classe politique. Nous l’avions dit à l’époque mais il y a des chefs de partis d’opposition qui ne voulaient pas l’entendre de cette oreille parce que selon eux, on ne discute pas avec un dictateur et on ne peut aller aux élections avec lui. Maintenant que tout a pourri, il faut qu’on s’asseye pour parler. Ce que nous pensons, c’est de peaufiner des stratégies qui peuvent nous apporter des résultats.

Une fois réélu, le président a reconduit la totalité de son équipe pour aller plus loin dans les réformes. Qu’en dites-vous ?
Le Chef de l’Etat est dans son rôle. Il est dans son rôle sauf que pour nous, nous avons trouvé ça bien curieux, parce que presque partout dans le monde entier, nous sommes habitués après les élections à ce que les présidents élus recomposent leurs équipes. Parce qu’il y a des gens qui, certainement, n’ont pas donné satisfaction. Ça, c’est à son bon vouloir. Peut-être qu’ils estiment que tous ont donné de résultats, c’est pour ça qu’il les a reconduits. Pour nous, cela importe très peu. La question qui nous préoccupe, c’est le quotidien des Béninois, c’est le chômage des jeunes, c’est la misère, la précarité dans laquelle vivent les Béninois. C’est ça qui nous importe. Qu’il nous règle ces problèmes-là le plus rapidement possible, et qu’on cesse de rester dans les annonces.

A part vos quelques points critiques, est-ce que Talon a fait quelque chose de bien depuis 5 ans ?
Il n’est pas de mon rôle de venir relever ce qu’il a fait de bien. Il y a des gens dans la République qui sont payés pour ça. Et je crois qu’ils le font si bien. Moi, ma préoccupation, c’est les problèmes que je pose et qui n’ont pas encore trouvé de solution. C’est sur ça que je m’appesantis.

Donc la dématérialisation des services administratifs, l’asphaltage et tout ça vous laissent indifférent ?
Non, je ne peux pas dire que ça me laisse indifférent. Nous voulons le meilleur. Par exemple, par rapport à la dématérialisation. C’est une bonne chose. Les gouvernements précédents ont scandé ça. Mais qu’on passe des slogans aux faits, aux réalités et que tout le peuple béninois puisse vivre ces faits qu’on évoque. Par exemple, au niveau de l’ANIP, moi-même j’ai fait l’expérience. On a dit qu’on est dans la dématérialisation, on est dans la célérité, mais les cartes biométriques qu’on demande, j’ai demandé ça depuis des mois, je ne l’ai pas encore obtenue ; d’autres sont dans des rangs interminables tous les jours devant l’agence sans même avoir la chance d’être reçu. C’est de ça qu’il s’agit. C’est-à-dire qu’on laisse les slogans et qu’on passe aux actes concrets. « On a pensé ça, on a voulu ceci, on a voulu ça ». C’est bien beau. Ou « le développement, ça y est. On est en train ». Tout ça c’est beau, mais que les béninois vivent dans leur quotidien les retombées de ces slogans. S’il y a développement, il faut que tout le monde soit heureux, soit content, qu’on rencontre tous les béninois heureux dans la rue. C’est le développement. Si la résilience que le Bénin a pu obtenir en face des effets Covid-19 est effective, que cela se ressente au niveau des béninois. C’est ce que nous voulons, c’est ce que nous demandons. C’est tout.

Quelles sont les grandes recommandations issues du conseil national de votre parti ?
Au premier plan des recommandations, c’est que le parti reste profondément ancré dans l’opposition. Entre autres encore, il a été recommandé de prendre langue avec les autres formations politiques pour amener tout le monde à s’asseoir pour discuter. Il a été aussi recommandé au directoire de prendre toutes les mesures idoines pour la participation effective du parti aux législatives de 2023. Il nous a été également recommandé de demander aux institutions de la République de jouer effectivement leurs rôles. On a vu ces derniers jours le Médiateur de la République qui a commencé quelque chose. Ça fait partie de nos souhaits pour que réellement le dégel de la crise latente que nous vivons soit effectif. Que les rancœurs qui animent les uns et les autres puissent cesser, et qu’on puisse s’asseoir et discuter.

Qu’est-ce qui explique ce changement rapide à la tête du parti?
Pourquoi vous trouvez ça rapide ?

C’est le parti qui a changé le plus rapidement de tête depuis 1990 …
Peut-être oui, parce que c’est aussi le parti qui apportera beaucoup de choses à notre pays. D’abord, c’est le parti sur qui peuple compte beaucoup. Les attentes sont énormes. Et deux, nous sommes convaincus que c’est nous qui allons également apporter des solutions concrètes aux problèmes que nous vivons aujourd’hui. Retenez ceci en résumé : nous, on n’attend pas. Nous avons pris des engagements …

Monsieur Tèbè, j’ai l’impression que Monsieur Korogoné a tué le parti et vous a filé la patate chaude …
Non, pas du tout. Le MPL est plus que vivant. Nous allons continuer par vous surprendre. Tout ce que vous avez observé comme changement au niveau du parti participe d’une stratégie bien mûrie que nous mettons en œuvre. Et aujourd’hui, de façon globale sans même aller dans les détails, ce que je peux vous dire, tout ce que nous avons à faire, c’est faire en sorte qu’en 2023, vous voyez le MPL sur la ligne de départ.

Quel est le statut de Korogoné aujourd’hui au sein du parti ?
Il n’est pas sorti du parti.

Quel est son statut ?
Nous avons le même statut. Nous sommes tous des militants.

Simplement ? Quitter le poste de président pour devenir un simple militant …
Ce n’est pas exactement cela.

Quelles sont les malversations qu’il a commises ?
Non. Il n’a pas commis de malversations.

Etes-vous sûr que demain on ne va pas entendre cela ?
J’en suis sûr. Ça je peux vous rassurer. Il n’y a pas eu de malversations.

Ou il y a eu une crise à l’interne ?
Aucune crise à l’interne.

Mais vous n’avez pas attendu un congrès avant de procéder à ce changement ?
Nous avons suivi exactement les règles de notre parti. Tout ce que nous faisons, nous suivons les textes de notre parti. Nous avons fait ce changement par rapport aux possibilités que nous offrent les textes du parti.

Vous semblez miser sur les législatives de 2023. Or vous êtes un parti qui n’a aucun élu, on ne vous a jamais vu à une élection. Qu’est-ce qui vous donne autant d’assurance ?
Ce que nous regrettons le plus au MPL, c’est notre non-participation aux communales de 2020. Sinon, aujourd’hui, il y a certaines questions qu’on ne poserait plus. Quand on parle de notre participation aux législatives de 2023, c’est beaucoup plus sérieux pour nous que ce que les gens voient. C’est ce qui explique les stratégies qui sont en train d’être mises en œuvre.

C’est pour ne pas disparaître de la carte politique ?
Tout à fait. Ce que vous dites compte beaucoup. Si nous ne participons pas aux législatives de 2023, c’est que nous sommes morts. Alors, si le challenge est à ce niveau, comprenez qu’aucun sacrifice n’est de trop pour qu’on y arrive. C’est vrai, c’est pour 2023, mais ça se prépare maintenant. Vous verrez les jours à venir, nous allons dévoiler la feuille de route du directoire par rapport à tout cela.

Vous allez faire de nouveaux recrutements ?
Des recrutements massifs sont déjà en cours, et il y a de profondes mutations qui vont s’opérer au niveau du parti. Tout ça pour pouvoir simplement tenir les engagements pris depuis le congrès de Savè. Nous ne voulons pas que d’ici à là, on retrouve également ces jeunes qui ont promis faire des miracles, qu’on n’ait pas pu finalement relever le défi. C’est des questions qui fouettent aussi l’égo de certains parmi nous. Il faut qu’on réussisse.

Et s’il vous était donné de conclure cet entretien, que diriez-vous ?
Ce que je dirai surtout, c’est une adresse à l’endroit de la jeunesse de mon pays. Je leur demanderai de ne pas désespérer, de garder espoir surtout de savoir que c’est notre travail quotidien qui va nous libérer. Et qu’il n’y a aucune possibilité de laisser place à la paresse et d’espérer s’en sortir. J’ai constaté que de nos jours, nos jeunes frères s’adonnent beaucoup plus à la facilité. Moi ça me dérange et je veux que la jeunesse de mon pays prenne conscience que nous devons redoubler d’ardeur au travail et que le travail nous aide à relever les défis de notre pays. En tant que responsable d’un mouvement politique, je demande à tous mes compatriotes de s’apprêter pour qu’on se donne la main et relever notre plus grand défi. Je souhaite que la jeunesse de mon pays mette son ingéniosité en œuvre pour pouvoir faire une révolution pacifique qui va amener les jeunes valeureux qui ont des compétences à prendre les devants de la scène et montrer qu’on peut faire mieux autrement.

Carte d’identité: Un ingénieur en politique

Expérience Tèbè est né à Savalou plus précisément à Tchètti, le 12 janvier 1977. Ingénier civil de formation, il est cadre au ministère de l’enseignement supérieur depuis 2002. Tout ce parcours, il l’a fait à Cotonou. Parti de l’Ecole Primaire Nouveau Pont où il fait le CEP, pour le Ceg Godomey où il a eu le Bepc en 1994, il décroche le BAC série D au Lycée Descartes en 1997. A l’université, il fait le génie civil au Collège Polytechnique Universitaire (devenu EPAC), sous l’impulsion de son père. Cadre de l’administration béninoise, celui-ci lui a imprimé des valeurs de rigueur, d’efficacité dans le travail et de loyauté. C’est en 2003 qu’il devient ingénieur en génie civil, Plus tard, il obtient un master en économie des transports et un autre en gestion de projets. Mais il l’avoue lui-même, Expérience TEBE détestait vraiment la politique jusqu’à ce qu’il commence sa vie professionnelle. En tant que cadre au ministère de l’enseignement supérieur, il a surtout supervisé les projets financés par la BID et la BADEA ainsi que d’autres financements arabes pendant un long moment. En 2013, il devient directeur des infrastructures de l’équipement et de la maintenance au niveau de son ministère. En 2014, il entre à l’Agence béninoise des grands travaux comme conseiller technique du Président de la République. L’agence est dissolue en 2016. Secrétaire général du Mouvement Populaire de Libération à la création du parti en 2019, il en devient président en juillet 2021. Quand on lui demande quels conseils il peut donner aux jeunes qui veulent s’engager en politique, il n’hésite pas : « Moi je ne souhaite pas que quelqu’un qui n’a pas l’ambition d’aider les gens et qui n’a pas les reins solides s’aventure à dire qu’il veut prendre position dans la politique. »

Intimité: Une vie d’ascète

Marié et père de trois enfants dont l’aîné est déjà à l’ENAM, Expérience TEBE mène une vie d’ascète. Il dort très peu et mange une fois par jour. Une conséquence de ses années d’élève et d’étudiant assidu et studieux. Son plat préféré ? La pâte et la sauce.

La Rédaction

Le nouveau Président du MPL, Expérience Tèbè se prononce sur l’actualité politique: « Il faut que l’Opposition se prenne de plus en plus au sérieux »

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Le nouveau président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl), Expérience TEBE

Reçu le dimanche 11 juillet 2021 dans la rubrique Sous l’arbre à palabres du quotidien L’Evénement Précis, le tout nouveau président du parti Mouvement populaire de libération (Mpl), Expérience TEBE est revenu sur la présidentielle du 11 avril 2021. Une échéance électorale à laquelle son parti n’a pas pu participer du fait qu’il y a avait « une exclusion programmée » depuis la révision du Code électoral et de la Constitution. En effet, conscient du fait que cette formation de l’Opposition ne disposait d’aucun potentiel parrain, il a décidé de s’abstenir de déposer un dossier incomplet en dépit de la pression des militants. A le croire, le Mpl avait entrepris des démarches auprès de certains élus pour avoir leur parrainage, mais ceux-ci se sont désisté à la fin. Aux dires du président TEBE, l’Opposition béninoise n’a pas été à la mesure de la « ruse » qu’on lui a imposée lors du scrutin présidentiel d’avril dernier. Sinon, elle aurait eu le parrainage ou obtenir son abrogation, selon lui. Il n’y a eu aucune organisation sérieuse au sein de l’Opposition pour déjouer les stratégies de la mouvance, a-t-il expliqué. Mais pour le parti Mpl, il faut tirer leçons de ce qui s’est passé pour créer la surprise lors des législatives de 2023. « Le peuple souffre. Il faut que l’Opposition se prenne de plus en plus au sérieux. Nous devons regarder de plus près la misère des populations et peaufiner des stratégies pour défendre la cause des plus démunis, plutôt que de faire des jeux de mots », a exhorté le successeur du président Sabi Sira Korogoné à la tête du parti Mpl. Expérience TEBE estime que c’est cette « exclusion programmée » qui aurait conduit aux violences observées dans certaines localités lors de cette élection présidentielle. « Lorsqu’une bonne partie de la classe politique est exclue, la somme des frustrations combinées aux émotions de certains peuvent facilement amener des situations de violences », a-t-il laissé entendre. Pour lui, l’Opposition a perdu une bataille mais pas la guerre, elle devra bien s’organiser pour affronter les législatives de 2023 qui constituent désormais un grand carrefour pour changer le cours de choses. « Il faut que l’Opposition s’organise pour ne plus être dribblée comme par le passé », a conseillé le président Expérience TEBE à ses pairs. Saisissant l’occasion de son premier entretien avec la presse après le conseil national du parti qui l’a propulsé à la tête du mouvement populaire de libération, Expérience TEBE est également revenu sur les recommandations du conseil national du parti tenu il y a une semaine. Selon lui, le MPL a des défis urgents au nombre desquels la bonne préparation des prochaines élections législatives.
En tant que commandant du navire du parti MPL, l’invité du journal a lancé une exhortation au militantisme et lancé un appel solennel à la jeunesse à rejoindre le MPL pour relever ensemble le défi:
«Le MPL est aujourd’hui la seule solution pour une meilleure représentativité à l’assemblée nationale en 2023 et nous demandons à tout le peuple béninois de nous rejoindre.
Tous ceux qui comme nous pensent qu’on peut améliorer la gouvernance actuelle ont leur place avec nous.», a déclaré le président TEBE du MPL.

Laurent D. Kossouho

Conseil national du parti Mouvement populaire de libération de Sabi Sira Korogoné: Alternance à la tête du MPL, Expérience Tèbé aux commandes

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Sabi Sira Korogoné, président sortant et le nouveau président, Expérience Tèbé du parti Mouvement populaire de libération (Mpl)

Les membres du parti Mouvement populaire de libération (Mpl) étaient en Conseil national ce samedi 3 juillet 2021 au Palais de Gratitude. A l’issue de ces assises, Expérience Tèbé a été élu président du parti en remplacement de Sabi Sira Korogoné. Par ailleurs, le parti a pris de nouvelles résolutions pour s’imposer dans l’arène politique béninoise.

Créé le 12 septembre 2019, le parti Mouvement populaire de libération (Mpl), autrefois dirigé par Sabi Sira Korogoné a désormais un nouveau président. Il s’agit de Expérience Tèbé, précédemment secrétaire général de cette formation politique de l’Opposition. Son élection est intervenue le samedi dernier lors du Conseil national du parti tenu en présence de plusieurs ténors de l’Opposition béninoise. Fidèle à sa vision d’œuvrer pour la restauration de la démocratie au Bénin, le parti Mpl a réaffirmé son engagement de s’opposer à la gouvernance actuelle. Il l’a fait savoir par la voix de son président sortant Sabi Sira Korogoné. « Nous sommes un parti de jeunes sans casserole, un parti d’aînés responsables, un parti de femmes battantes, mais un parti d’Opposition. La ligne n’a pas changé jusqu’à aujourd’hui et nous avons décidé de continuer à être de l’Opposition », a-t-il déclaré. Pour atteindre l’objectif principal du parti qui est d’œuvrer pour l’alternance au pouvoir, il a invité ses pairs à mener une lutte pour l’intérêt supérieur du peuple, et non une lutte personnelle ou basée sur la vengeance. Présent à ces assises, l’Opposant Antoine Guédou, président du parti Gsr a exhorté les membres du Mpl et ses responsables au courage, à la témérité et à la vigilance. « Vous venez de relancer le débat et je voudrais inviter tous les partis du Bénin en général et singulièrement le partis d’Opposition à pendre toute la mesure de l’appel. Nous devons nous départir de nos idées selon lesquelles sans nous, rien ne vaut. Nous devons travailler pour la Nation, l’intérêt général, la sauvegarde du minimum commun voire de la patrie. Laissons tomber nos querelles du passé », a-t-il insisté. Au nom du parti Fcbe, Salomon Odjo a appelé les partis d’Opposition à l’union « pour que prochainement l’Opposition puisse prendre le pouvoir et gérer les affaires publiques du pays autrement que ce qui se passe actuellement ».

Des résolutions prises lors des assises
Au cours de leur Conseil national, les membres du parti Mouvement populaire de Libération (Mpl) ont abordé plusieurs sujets relatifs à la politique nationale, aux difficultés liées à la cherté des denrées alimentaires et au chômage des jeunes. En vue d’affronter efficacement les prochaines joutes électorales, le parti a décidé de garder sa posture de parti d’Opposition, de restructurer son organigramme en insérant désormais les coordinations des circonscriptions électorales, engager le processus de participation aux prochaines élections législatives, procéder à la déradicalisation des positions afin d’enclencher des discussions avec toute la classe politique, faire des propositions au Gouvernement dans le cadre de l’autosuffisance alimentaire et de lutte contre le chômage des jeunes, appeler toutes les Institutions de la République à prendre leurs responsabilités sur la situation politique, économique et sociale du pays. « Nous sommes dans une posture où il va falloir nous battre sur notre gauche, mais également sur notre droite, pour nous imposer et nous rendre incontournables d’ici 2023 », a laissé entendre le Secrétaire général, Expérience Tèbé devenu président du Mpl à l’issue de ce conseil national.

Laurent D. Kossouho

Présidentielle de 2021: Le MPL refuse de donner caution au processus électoral

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Sabi Sira Korogoné et les autres conférenciers

Le Mouvement populaire de libération (MPL) a brillé par son absence dans la course pour la présidentielle d’avril 2021. Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée ce mardi 9 février au Chant d’oiseau de Cotonou, les responsables de cette formation politique ont dévoilé la principale raison pour laquelle le parti ne participera pas à cette élection. « Le MPL ne sera pas de la course et ceci, pour la simple raison qu’en dépit de tous les efforts, nous n’avons pas pu réunir toutes les conditions nécessaires, afin de provoquer l’alternance que nous appelons de tous nos vœux », a justifié Expérience Tebe, Secrétaire général du parti MPL. A le croire, en dépit de la pression d’une partie des militants d’aller déposer vaille que vaille même un dossier incomplet à la CENA, le Directoire du parti élargi à certains responsables des démembrements a décidé de ne pas aller « cautionner la forfaiture en cours comme l’ont fait certains partis et personnalités de l’Opposition ». Pour le parti présidé par Sabi Sira Korogoné, en déposant leurs dossiers à la CENA, les partis de l’Opposition valident le processus électoral en cours. « Les mêmes qui, dans un passé récent, nous recommandaient de ne pas aller aux élections communales, car pour eux, faire ainsi serait apporter une caution au régime en place, ont brutalement changé de raisonnement pour les présidentielles. En déposant les dossiers avec les duos prescrits par la Constitution et le Code électoral révisés, ceux qui l’ont fait viennent de valider le processus électoral en cours et ne sont plus éligibles à parler au nom du peuple. Selon Expérience Tebe, le MPL est le seul parti qui est encore en harmonie avec les aspirations du peuple béninois. « Les masques viennent ainsi de tomber. Nous avons finir par découvrir les alliés du pouvoir et ils seront désormais traités comme tel. Ce complot ne marchera pas. Le peuple a compris que c’est le voleur qui criait oh voleur. Le MPL n’est pas un parti de compromission. Le MPL est le seul parti de l’Opposition encore en harmonie avec les profondes aspirations du peuple en lutte pour sa liberté.

Lire les explications de Sabi Sira Korogoné

« Déjà en juillet 2020, le MPL a saisi les partis politiques qui détenaient encore de potentiels parrains. On n’a pas eu de suite, mais nous ne sommes pas restés les bras croisés. Nous sommes allés rencontrer les élus. Tout ça pour vous dire qu’il n’y a rien qu’on n’ait pas fait pour se retrouver sur la liste de départ. Nous avons évité l’humiliation d’aller déposer un dossier incomplet. Sinon, le jour même du dépôt des dossiers, nous étions avec les quelques élus qui voulaient nous soutenir dans cette logique, dans la sauvegarde de notre démocratie. Nous avons décidé de ne pas déposer notre dossier pour ne pas donner caution au processus. La seconde phase de notre lutte va commencer, mais retenez juste que désormais dans cette lutte, nous sommes les seuls parce qu’aujourd’hui, le pouvoir et ses alliés sont démasqués. On les voit désormais de façon très claire. Sinon, comment comprendre que dans un contexte aussi difficile, des gens réussissent à déposer leurs dossiers en duo et ainsi acceptent une partie de la loi mais refusent l’autre partie de la loi. Ils sont désormais des ennemis de notre lutte ».

Laurent D. KOSSOUHO

Saliou Adamou, premier vice-président du parti: « Notre silence au MPL n’est pas par peur, ni du défaitisme mais une question de responsabilité»

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Le vice-président du Mouvement Populaire de Libération (MPL), Saliou Adamou

Invité de la chaîne privée de télévision, E-Télé, le vice-président du Mouvement Populaire de Libération (MPL) Saliou Adamou a justifié le silence observé depuis quelques mois par son parti face à une actualité politique pourtant brûlante. « Notre silence au sein du MPL n’est pas par peur, ni du défaitisme mais pour nous, c’est une question de responsabilité » a-t –il défendu. « Nous avions pris notre responsabilité de réunir la jeunesse et les femmes au sein d’un cadre légal pour un devenir meilleur de notre pays, cela ne reste que celle des différentes institutions, celle du gouvernement et son chef » a souligné le numéro 2 de cette formation politique qui figure sur la liste des rares partis politiques disposant d’une existence légale au Bénin dans le contexte de la réforme du système partisan. Même s’il estime à propos de cette réforme qu’elle est «est mal pensée, à cause de son caractère exclusif et anticonstitutionnel. » Et de poursuivre : « Une réforme s’entend comme toute modification apportée à un système dans le vue de l’amélioration de ce système. Alors une réforme ne saurait créer tant de problèmes plus qu’elle en résout. Le paradoxe est qu’au Bénin, les réformes créent plus de problèmes plus qu’il en avait. L’invité de E-Télé fait constater aussi que «Certains communicants, pour plaire au chef, se nourrissent de la démagogie même s’il faut brûler le pays, mais nous n’allons plus accepter car nos militants sont outillés sur l’amour de la patrie dans les 77 communes et dans plusieurs Arrondissements de notre pays ! »
A propos du récent décret signé par le président Patrice Talon, relatif au financement des partis politiques, il y trouve une certaine « injustice ». Et pour la corriger, il pense qu’il faut simplement revoir les lois à problèmes et permettre à tout parti de bénéficier de ce financement de façon échelonnée et proportionnellement aux partis politiques ayant des élus.
En ce qui concerne la présidentielle 2021 qui se tient dans 6 mois environ, Saliou Adamou fera savoir que « 2021 est une mission pour la nouvelle génération que nous sommes puisqu’une génération c’est 30ans ». De 1960 à 1990, selon lui, « il y a eu une génération qui a laissé le pouvoir à ceux qui nous dirigent aujourd’hui et ceux qui nous ont dirigés hier ». Il y a maintenant la génération de 1990 à 2020 qui, à le croire, tend vers sa fin, car atteint le cycle des 30 ans. Quant à la lettre de certains opposants béninois au président français, Emmanuel Macron pour y dénoncer la gouvernance au Bénin sous Patrice Talon, voici ce qu’en dit le vice-président du MPL : « La lettre des opposants à Macron n’est pas mal, ils font ce qu’ils peuvent de leurs côtés et nous aussi, nous faisons ce qui est le nôtre. Ensemble, nous allons harmoniser, conjuguer les efforts pour atteindre l’idéal commun ».
Sur le plateau de E-Télé, Saliou Adamou a également tenu à rendre hommage à titre personnel à l’ancien Chef de l’Etat, Boni Yayi. « Il a su gérer ce pays en organisant des élections inclusives, libres transparentes et sans morts d’hommes avant ou après les élections et ceci durant 10ans ! C’est un mérite ! » a-t-il reconnu.

Christian TCHANOU