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Suite à la récente session de concertation entre le gouvernement béninois et les représentants des partenaires sociaux, Michel Zohonko, deuxième Secrétaire Général Adjoint de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-BÉNIN) a présenté les points qui ont fait l’objet de discussion sur Esae TV.
Selon ses explications, avant même le démarrage des discussions, les confédérations syndicales ont procédé à la lecture de lettres de protestation. Ces dernières dénoncent « la violation des libertés syndicales, matérialisée par l’encerclement de la Bourse du Travail, l’interdiction de manifestations de travailleurs, et l’arrestation de représentants syndicaux, y compris de secrétaires généraux. ». Pour Michel Zohonko, « le dialogue social ne peut être fondé sur un rapport de force, mais sur une volonté de partenariat respectueuse. »
En effet, la rencontre avec le gouvernement a porté sur 14 points. Sept sont relatifs au secteur public et sept autres au secteur privé. La première journée des discussions a été consacrée aux points liés au secteur public, dont quatre ont été proposés par les confédérations syndicales.
Parmi les points soulevés, figure la revalorisation des salaires après l’augmentation du SMIG. Selon le syndicaliste, cette revendication remonte à 2014–2015 et reste toujours sans réponse. Il explique que si le SMIG est relevé, les autres niveaux de rémunération doivent suivre, ce qui n’est souvent pas le cas. « Les employeurs se contentent d’ajuster le minimum, laissant les autres grilles inchangées, alors que la classification salariale est censée refléter les responsabilités et fonctions de chacun. », a-t-il dit.
Le second point concerne l’absence de conventions collectives et d’accords d’établissement dans plusieurs entreprises. « Cela ouvre la porte à une gestion arbitraire des travailleurs. Nous avons exigé la formalisation de ces accords pour garantir un cadre juridique clair et équitable », a-t-il insisté. À ce sujet, le gouvernement a donné des instructions pour que le ministre du Travail engage des discussions avec le patronat afin de généraliser ces accords. Un autre sujet abordé par la CSA-BÉNIN est le poids de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS). Selon lui, cet impôt, de nature progressive, devient extrêmement lourd pour les salariés à revenus moyens ou élevés, atteignant jusqu’à 30 % dans certains cas. Il a dénoncé le fait que l’ITS s’applique désormais aussi aux primes exceptionnelles et aux dons en nature, ce qui « ronge considérablement le pouvoir d’achat des travailleurs ». Il a rappelé que ces derniers doivent en plus faire face à d’autres prélèvements comme la taxe d’habitation et la TVM. Le syndicaliste a surtout critiqué la suppression de la mesure d’abattement fiscal en fonction du nombre d’enfants, une disposition sociale importante qui allégeait l’ITS pour les familles nombreuses. Il a demandé sa restauration. Le 2è Secrétaire de la CSA a abordé une question liée à la mise en œuvre de la couverture santé dans le cadre du programme ARCH. S’il salue l’ambition du projet, il dénonce une « injustice flagrante » contenue dans le décret d’application. En effet, « l’État prend en charge la couverture santé des retraités du secteur public ainsi que de leurs familles, mais exige des retraités du privé qu’ils souscrivent eux-mêmes à cette assurance et qu’elle soit ponctionnée directement sur leurs pensions. ». « C’est une charge insupportable pour ces anciens travailleurs du secteur privé. Ils ont droit à la même solidarité nationale que ceux du secteur public », a martelé le syndicaliste.