Archives de catégorie : La Une

EDITORIAL: L’ère du soupçon

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La mouvance présidentielle étale ses divisions au grand  jour. Alors qu’on pensait que les coups bas qui se font entre mouvances ne devraient se limiter qu’aux petites guerres internes propres à tout regroupement politique, FCBE et UMPP se sont donnés en spectacle samedi devant le grand monde réuni pour la convention de l’UN. La présence concomitante de ces deux regroupements de la mouvance a permis à Idrissou Ibrahima de l’UMPP de se mettre en vedette, en ridiculisant son coéquipier de l’autre bord, Eugène Azatassou coordonnateur des FCBE. Comme pour donner le change à ceux qui penseraient le contraire, il a tenu à préciser que les FCBE sont partie intégrante de l’UMPP. L’allusion était suffisamment claire pour déclencher et les sarcasmes et les acclamations approbatrices de tous.  Il venait en effet de lever un coin de voile sur les luttes intestines qui font rage entre ces deux regroupements, notamment sur le point de savoir lequel des deux groupes doit allégeance à l’autre.
 L’éclatement de ces querelles de leadership a eu lieu depuis que certains ténors de l’ancien régime courtisés par le Chef de l’Etat, ont fini par créer leur propre groupe afin de se faire entendre dans le grand brouhaha de la mouvance. La guerre intestine de représentativité s’est accrue du fait de la perte de vitesse progressive des FCBE, notamment leurs déboires à l’Assemblée. De l’autre côté, on reproche à l’UMPP ses influences néfastes sur le Chef de l’Etat et surtout d’être constituée de personnalités quelque peu déphasées ou sans fief.
 La querelle transportée devant les participants à la convention de l’UN, c’est la primauté devant revenir à un groupe sur l’autre. Ayant pris la parole avant Idrissou Ibrahima, Eugène Azatassou pouvait bien donner le sentiment d’être le premier de la classe. Au point d’en frustrer le premier vice-président de l’UMPP venu représenter toute la mouvance présidentielle. D’où sa véhémente mise au point sous les ovations hypocrites mais entendues de l’assistance qui semblait lui dire : ” vas-y Idrissou ! C’est bon ! “. Le tout ponctué des rires pesants de l’auditoire. La descente aux enfers de la mouvance se joue en définitive sur un air dramatique. Car la déchéance des hommes qui l’animent n’est  pas seulement perceptible dans cette cristallisation du futile ou de l’inessentiel monté au pinacle. Attablés autour de  fausses valeurs, ils sont parvenus tragiquement à donner raison à leurs adversaires. ” Plus rien ne marche là-bas “, disait Séraphin Agbangbata du NEC-Mixalodo sur le ton de la démagogie. Et il ne croyait pas si bien dire.
Entre eux-mêmes, les mouvanciers constatent que le  bateau prend l’eau de toutes parts. A la tribune du con grès constitutif du PPSJ de Luc da Mata Sant’ Anna ce même samedi, les mouvanciers de la première heure sont passés dire leur courroux et leur amertume. Fini le temps des discours triomphateurs. Fini le temps des laudateurs chantant à tue-tête l’émergence et les idées éclairées du Docteur. Voici arrivé le moment tant redouté mais jamais loin où les amis se tournent dos. Les critiques fusent maintenant de partout. Et se tirant dans les pattes, les ténors de la mouvance n’osent plus crier trop fort leur soutien à Yayi. Idéologiquement, son régime est à terre. Les hommes qui l’accompagnent s’entendent sur peu de choses et s’abreuvent de querelles de personnes. Celles-ci cachent la vacuité des idées et l’absence de boussole idéologique pour servir à distinguer les tendances qui s’entrechoquent. Car en définitive, si les uns et les autres s’entredéchirent, ils nous donnent à voir simplement ce temps de malaise que Nathalie Sarraute a appelé l’ère du soupçon, période d’indéfinition et de trouble marqué par la disparition progressive des anciennes valeurs.
 Et voilà le régime pratiquement crépusculaire de Yayi, en vérité trop tôt entré dans cette ère de recul, qui voit fondre sa sève de combat. L’unité de ses hommes ne se réalise sur rien. Paradoxe exponentiel : pendant ce temps, l’opposition se réorganise en une méga-fusion qui aurait dû faire réfléchir les yayistes. Bruno Amoussou a eu raison samedi 30 janvier 2010 dernier: l’événement approche. 
Olivier ALLOCHEME

Le pianiste béninoise César Dossou à l’honneur au festival Sekanami

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Le premier festival international  des musiques du monde et des cultures vivantes d’Adjarra  ‘’ Sekanami’’ a lieu du 20 au 27 février 2010 avec, dans  sa programmation, le pianiste béninois César Dossou.
Pianiste aux doigts agiles, le Béninois César Dossou fera parler de lui au festival international des musiques du monde et des cultures vivantes d’Adjarra, prévu du 20 au 27 février 2010. Inscrit dans la rubrique ‘’ création mondiale’’ de l’événement, il s’illustrera avec le groupe Azangounnin à la forêt sacrée d’Adjarra à travers un concert spécifiquement créé pour ladite forêt. La partition de César Dossou à ce concert tant attendu par les organisateurs de Sekanami, sera visiblement et audiblement remarquable en raison du côté particulièrement instrumental du répertoire à exécuter à l’occasion. Un dosage de jazz aux couleurs béninoises que s’apprête passionnément à servir au public de Sekanami le groupe Azangounnin. En somme, percussions, trompette, guitare bass et batteries  seront assaisonnées à cette forêt sacrée au piano fétiche de César Dossou.
L’artiste est par ailleurs annoncé aux côtés de Chorus Africa, chœur polyphonique d’Afrique de l’ouest. Des sources proches du festival, « Chorus Africa est lancé dès cette édition de Sekanami avec ce double pari de présenter une des œuvres majeures de Rossini et, en seconde partie, de Bach ‘’ à l’africaine’’, puis des mélodies traditionnelles africaines. Un immense moment que cette rencontre des deux cultures, qui prend toute sa signification d’amitié profonde et partagée à travers l’art, à la veille des cérémonies du  cinquième anniversaire de l’indépendance du Bénin. »
Heureux d’être invité au festival international des musiques du monde et des cultures vivantes d’Adjarra, César Dossou sait d’ores et déjà gré au directeur du festival Pascal Defrance, de l’associer à cette fête partagée : fête des musiques et de tous les arts sur la grande scène du stade du collège d’Adjarra, fête intime et sacrée dans l’une des forêts sacrées d’Adjarra. « Mes prestations à la forêt sacrée et sur la grande scène traduiront mon attachement aux valeurs africaines, souligne-t-il. Tous mes satisfécits à Pascal Defrance qui a volontairement choisi de permettre aux Béninois de découvrir  ‘’en live’’ des artistes en provenance de huit différents pays, permettre à des voyageurs au Bénin de s’immerger dans les cultures traditionnelles béninoises ou autres, offrir aux artistes africains une réelle écoute à l’étranger…, montrant ainsi le lien entre patrimoine culturel, créativité et humanité propres à chaque pays. »
Le Bénin, la France, le Togo, la Pologne, le Mali, la Grande Bretagne, la Chine et la Belgique seront représentés au festival Sekanami où l’humanité se donne rendez-vous à travers seize (16) concerts et spectacles gratuits que donneront plus de quatre cents (400) artistes.

Innocent Sossavi

Tentatives d’interdiction de manifestation des transporteurs: Les partisans de Bio Tchané bravent le blocage et prennent le dessus à Djougou

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La date du Samedi 30 janvier 2010 restera gravée dans la mémoire collective avec l’échec de l’interdiction de manifestation des transporteurs acquis à la candidature de Abdoulaye Bio Tchané à la présidentielle de 2011. Alors qu’ils avaient régulièrement obtenu depuis le 15 janvier 2010 l’autorisation de leur manifestation, les transporteurs se sont élevés contre l’arrêté communal n°180/CD-SG-SA du 29 janvier 2010 portant interdiction de manifestation. Le bras de fer né du revirement de l’autorité communal s’est soldé par une tension qui a vu les transporteurs l’emporter. Résultat, la manifestation a bel et bien eu lieu et des appels à la candidature de ABT ont été lancés au grand dame des commanditaires de l’interdiction.
Victoire politique des partisans de ABT sur leurs adversaires ? Pour avoir tenté d’interdire le 30 janvier 2010  la manifestation des transporteurs dans l’enceinte de l’auto-gare de Djougou, le maire FCBE de la commune et les forces politiques de la mouvance le regretteront à jamais. Car leur volonté de prendre le dessus et de tirer des gains politiques à travers l’interdiction  a butté contre la détermination des transporteurs qui étaient prêts à toute éventualité. Même la forte militarisation des lieux n’a guère émoussé la détermination des transporteurs, de sorte que la ville a frôlée la catastrophe samedi dernier. Mais la raison a pris le pas sur la tension et la manifestation a finalement eu lieu. Respectueux des textes républicains, les transporteurs de Djougou, voulant organiser une réjouissance populaire assortie de déclaration politique ont, par l’entremise de leur président, KOUDOUS Bio sollicité et obtenue une autorisation. Mais contre toute attente, la veille de leur manifestation, l’autorité communale, après plusieurs tentatives de négociations décide d’annuler par arrêté l’autorisation préalablement accordée. Le refus des organisateurs de respecter cette interdiction a fait naitre  un bas de fer qui a obligé l’autorité communale a réquisitionner la force publique. Il n’en fallait pas plus pour accroitre la détermination des chauffeurs. Malgré la descente expresse du préfet du département pour les dissuader, ils n’ont pas cédé jusqu’à obtenir la levée du contingent d’agent de sécurité déployés sur les lieux. Le déguerpissement du préfet et des agents de sécurité a été vécu comme une victoire des organisateurs sur la tentative d’interdiction.

La mouvance en baisse de forme à Djougou
L’échec de la tentative d’interdiction de la réjouissance des chauffeurs a sonné le glas de mouvance présidentielle dans la Donga. C’est ce qu’on peut déduire de l’écho qu’à eu le bras de fer entre les organisateurs et les responsables communaux. Il suffit d’ailleurs de se référer non seulement à la quantité de personnes qui ont fait le déplacement des lieux, mais également à la qualité des personnes et aux différentes déclarations faites à l’occasion de ladite manifestation de réjouissance pour se rendre à l’évidence que les dés sont pipés pour la mouvance présidentielle. En fait, la tentative d’interdiction a sonné la grande mobilisation non seulement autour des organisateurs, mais surtout autour de ABT, qui trouve ainsi sa cotte de  popularité en hausse au détriment de la mouvance présidentielle qui a buté contre des partisans plus stratégiques.
Wandji A.

 

Compassion aux souffrances des populations haïtiennes:Les Béninois prient en mémoire des victimes du tremblement de terre d’Haïti

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Sur initiative du gouvernement Béninois, plusieurs cultes religieux ont été organisés ce week-end en mémoire des victimes du tremblement de terre survenu en Haïti le mardi 12 janvier dernier. Ainsi, le jeudi 21 janvier, un culte traditionnel a été dit à Azalokokon à Cotonou en faveur des milliers de morts dans cette tragédie. A l’occasion, le vodoun béninois a été sollicité pour exprimer au peuple haïtien la compassion du Bénin à l’occasion de cette épreuve douloureuse. Il s’en est suivi le lendemain, vendredi 22, une messe catholique à l’église Saint Jean de Cotonou qui a vu une forte mobilisation des autorités politico-administratives, le corps diplomatique accrédité au Bénin et aussi la présence du Chargé d’affaires de l’Ambassade d’Haïti au Bénin, M. Jean Espécas. Officiant cette homélie religieuse, le nonce apostolique, doyen du corps diplomatique dans notre pays, a invité à la prière en prenant appui sur les versets de l’évangile de Jésus Christ. Pour sa part, Jean Espécas a salué cette initiative du gouvernement Béninois qui témoigne de sa profonde tristesse face à ce drame qui vient une nouvelle fois plonger le pays fondé par son fils, Toussaint Louverture, dans le désarroi et le désarmer de tout espoir en l’avenir.
Dans ce sillage, la place Idi de Porto-Novo, la capitale politique du Bénin, a servi de cadre à un culte musulman dans la matinée du dimanche 24 au cours duquel l’iman a aussi invité à soutenir les populations haïtiennes par la prière. Ce message trouve un écho favorable au sein de l’église protestante méthodiste. Ainsi, au cours du culte protestant qui a eu lieu dans la soirée du dimanche, un accent particulier a été mis sur la prière comme le moyen le plus efficace de compatir à la souffrance du peuple en détresse d’Haïti.
Somme toute, l’initiative de ces offices religieux par le gouvernement Béninois qui interviennent après plusieurs autres actions notamment le don de cent millions (100.000.000) de francs Cfa à Haïti ainsi que l’ouverture de divers comptes en faveur de ce pays, sonne comme une nouvelle manifestation de l’immense affection du Bénin pour cette île dont les fils et filles sont ses originaires.

Jean-Claude DOSSA

Désignation et suspension des cadres par arrêtés dans les ministères: Boni Yayi somme ses ministres d’annuler toutes les nominations irrégulières

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Toutes les nominations de cadres irrégulièrement effectuées dans les ministères de la République sous le régime de Dr Boni Yayi devront être sans délai, ramenées si elles n’avaient pas observé les normes réglementaires en matière de nomination aux postes de responsabilités. Ces dispositions qui ont été rappelées aux membres du gouvernement pour respect déjà le 18 février 2009 à travers la lettre n°0074/PR/SGG/SGAG2/C sont relatives à la nomination et à la suspension des cadres par arrêté dans les ministères. En effet, il est de plus en plus remarqué dans les ministères de la République, une pratique de désignation des cadres aux postes de responsabilité qui échappe à toutes les normes réglementaires. Les principes administratifs les plus élémentaires tels que la hiérarchie des normes, le parallélisme des formes dans les actes administratifs etc. sont ignorés. Ainsi, il est de plus en plus banal qu’un arrêté annule ou suspende une décision de décret ; qu’un ministre supplée dans ses nominations à une décision de conseil des ministres, un simple arrêté. Et de cette manière des dizaines de cadres dans les ministères occupent des postes stratégiques sans remplir les qualités minimales édictées par les textes.
Par la lettre n°0015/PR/SGG/C, le Secrétaire général du gouvernement Ibrahima Soulémane réaffirme à ces différents ministres indexés, l’attachement du Président de la République au respect des textes réglementaires dans lesdites nominations et par voie de conséquence, l’annulation des actes irréguliers et le respect strict de ces dispositions dans la prise des actes futurs.

Aveu de désordre au sommet de l’Etat
Pas de doute, la lettre n°0015/PR/SGG/C du secrétariat général du gouvernement portant instructions pour la nomination et la suspension des cadres par arrêté dans les ministères constitue un aveu de grand désordre au sommet de l’Etat Béninois. Malgré la lettre n°0074/PR/SGG/SGAG2/C du 18 février 2009 rappelant et fixant les ministres du gouvernement sur les normes dans les nominations des cadres, le Chef de l’Etat se rend à l’évidence du fait qu’il règne au sein de son équipe un désordre digne d’un « gouvernement bananier ». Ainsi, ce que le Secrétaire général du gouvernement qualifie dans sa lettre, d’attitudes « …qui frisent un manque d’égards pour les instances habilitées » ne constitue en réalité qu’une pure manifestation d’un désordre se généralisant à un niveau insoupçonnable de la hiérarchie administrative et d’un malaise dans la coordination des actes gouvernementaux. Dès lors, en faisant fi du conseil des ministres qui est habilité pour régulièrement entériner les nominations et suspensions de cadres dans les ministères, les ministres procèdent en toute irrégularité par arrêté à des nominations ou pire, en viennent à annuler des actes pris en conseil des ministres sur simple arrêté.
Plutôt qu’un acte d’affirmation de l’autorité du président de la République, la lettre du Secrétaire général du gouvernement apparaît plus comme un aveu d’indiscipline au sein du gouvernement. Et à cet égard l’on est enclin à fléchir devant la thèse qui soutient l’absence sous le changement d’une coordination réelle des actes et actions du gouvernement.
Mais au-delà des simples commentaires très vite étiquetés, il se pose un réel problème d’affirmation de l’autorité des ministres du gouvernement face aux cadres de leur département directement parachutés de la Présidence de la République. Ces agents qui du coup prennent un statut de privilégiés au sein des ministères et qui ne doivent d’allégeance qu’au seul Chef de l’Etat, transformant les ordres et instructions de leur ministre en de simples requêtes de subalternes. Dès lors, le ministre en quête d’autorité n’a d’alternatives que de remettre en cause contre toutes normes réglementaires, les décisions dites de conseil des ministres qui ne sont rien d’autres que des nominations déguisées du Chef de l’Etat lui-même. Des ministres comme celui de la réforme administrative ou de l’artisanat en ont eu pour leur audace de remettre en cause l’ordre décidé par le Chef du gouvernement. D’autres non moins audacieux, mais plus fins tel le ministre de la justice Topanou ont usé de subterfuges pour assouvir leur soif de se débarrasser d’un collaborateur « encombrant » préférant au mot « limogeage », « la suspension ». Un détour qui ne le dédouanera pourtant pas des exigences de la lettre de sommation du secrétariat général.
Somme toute, une pagaille générale a eu raison de l’appareil gouvernemental et se justifie par une soif légitime de l’autorité d’affirmer son pouvoir. L’on peut alors se demander si l’option de sommation faite par la présidence pour rétablir son autorité à elle ne méprise pas royalement l’aspiration des ministres à une autorité dans leur département ?

Médard GANDONOU

En visite privée au Bénin: Obasanjo rapproche Boni Yayi de Mathieu Kérékou

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L’ancien Président nigérian Obasanjo vient de démontrer au Chef de l’Etat, Docteur Boni Yayi, l’étendue de son amitié. En effet, lors de sa visite privée dans notre pays vendredi dernier, l’ancien homme fort du Nigeria s’est montré en facilitateur des relations entre ses deux amis, le Général Mathieu Kérékou et le Chef de l’Etat, Docteur Thomas Boni Yayi. Si Boni Yayi a toujours rendu visite au Caméléon en des circonstances bien définies, sa dernière visite au Général aura été une initiative personnelle de l’ancien Président de la République fédérale du Nigeria. Depuis le refus du Président Mathieu Kérékou de consentir la promotion de Général d’armée à lui faite par son successeur, Docteur Boni Yayi, certaines personnes ont soupçonné que les relations entre les deux hommes sont à nouveau viciées et que l’entente annoncée il y a quelques mois entre le caméléon et son successeur est loin de devenir une réalité. Mais depuis vendredi dernier donc que Boni Yayi et son hôte, Obasanjo se sont rendus au domicile de l’ancien président de la République, l’on est tenté de dire que des lobbies sont en train d’être menés afin que les difficultés de rapprochement entre BONI Yayi et son prédécesseur soient aplanies pour les prochaines joutes électorales. D’ailleurs, les relations étroites qui existent entre l’ancien président du Nigeria et son homologue béninois, Mathieu Kérékou renforcent bien cette conception que l’on a sur la dernière visite de celui-ci dans notre pays. On rappelle que compte tenu de cette amitié très poussée entre les deux hommes, l’ancien président du Nigeria, Oluségun Obasanjo a pratiquement élu domicile en terre béninoise, plus précisément à Porto-Novo. C’est donc normal qu’il tente le rapprochement entre son nouvel ami, Boni Yayi et son ami de vieille date, le Général Mathieu Kérékou qui n’a pas encore donné une orientation stable et précise à ses relations avec son successeur.

Donatien GBAGUIDI

Interview du roi du « Zinli rénové », Alèkpéhanhou « Je n’ennuie jamais mon public avec mes chansons»

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Pour cette nouvelle année que nous venons d’entamer, votre rubrique « Paroles d’Artistes » a reçu pour vous un des baobabs de la musique traditionnelle béninoise. Le Roi Alèkpéhanhou Lèlè ton se dévoile et parle de ses deux dernières sorties discographiques pleines d’histoire. Déjà 27 albums à son actif, l’homme promet encore d’importantes surprises pour ses fans. Dans cette interview qu’il nous a accordée, le Roi Alèkpéhanhou parle de façon très amère des promoteurs d’artistes béninois et avoue sa méfiance envers eux. A cœur ouvert, l’artiste de renommée internationale parle des vraies raisons qui justifient son mutisme discographique à la célébration du tricentenaire du roi Akaba. Il indexe surtout les organisateurs qui n’ont pas su lui reconnaître ses mérites. Quant à l’association « Anapromut » qu’il dirige actuellement, Alèkpéhanhou promet marquer les Béninois. Aux pirates, il promet l’enfer.

L’Evénement Précis : Un coup double discographique cette année. Un album « Zinli », tinté du « Hanyé » à la fin et un autre album purement consacré au rythme « Agbotchébou », ce qui ne vient pas de vous tous les jours. Pourquoi cette option aujourd’hui ?

 Le roi Alèkpéhanhou : J’ai préféré cette fois-ci un coup double, d’abord parce que, j’ai voulu rendre hommage aux religions traditionnelles, à nos divinités que sont vodoun Sakpata et Hêviosso à travers leur nom fort que vous entendrez heureusement sur l’album. Ces noms forts qui sont prononcés d’une manière artistique et agréable à entendre. Je dois avouer que j’ai fait des recherches depuis des années et j’ai pu découvrir ce panégyrique du Vodoun Sakpata et Hêviosso. En entendant la personne qui a mis ces noms forts à ma disposition, en l’entendant prononcer ce panégyrique, cela m’a donné des frissons et je me suis dit, est-ce qu’il ne faut pas exploiter ceci, est-ce qu’il ne faut pas pérenniser ça en ce sens que lui il est mortel et à tout moment, il peut disparaître de ce monde, en l’occurrence Baba Hounon Dègoun, j’ai dit le nom dans la chanson, s’il arrive à trépasser, tout ce trésor là sera parti de cette façon là. Donc je me suis dit qu’il faut vraiment y consacrer quelque chose pour que la postérité en bénéficie. C’est dans ce sens là que j’ai dû faire de la composition des chansons d’Agbotchébou pour accompagner les noms forts de ces fétiches là puisque que je suis né dans cette tradition là que j’aime pour laquelle je travaille toujours.

Roi Alèkpéhanhou, en plus de ces chansons que vous avez consacrées aux divinités, vous avez également consacré une chanson au roi Guézo. Et pour celui qui vous connaît et qui vous a suivi, il y a d’abord eu « Aho sin han » pour la famille « Aho Glèlè », ensuite, on a eu « Wanilo sin han » à travers le centenaire du roi Béhanzin et maintenant « Guézo sin han ». Alors, le roi Alèkpéhanhou veut-il devenir un « Kpalingan » de la dynastie royale de « Dako Donou » ?

 Je ne le deviens pas. Je le suis parce que d’abord, le rythme zinli que je fais, c’est un rythme par excellence royal. C’est donc un rythme qui doit normalement véhiculer l’histoire. C’est dans ce sens là que comme vous avez pu bien l’énumérer, j’ai chanté l’histoire du roi Aho, l’histoire de Béhanziin à sa déportation, le retour de son fils « Wanilo » et sa mort. Je suis passionné de l’histoire en fait, passionné de l’histoire en général et celle de chez moi en particulier. C’est dans ce sillage que je viens de consacrer un album, le 2ème de l’année, référencé ACM 27 à un certain palais du roi Guézo érigé dans la région d’Agbanyinzoun. La chanson en parle bien éloquemment. Maintenant, pour répondre entièrement à ta question, le souci qui a fait que j’ai opté pour deux albums, c’est que, si Alèkpéhanhou ne fait que « Agbotchébou », mes fans croiraient que j’ai dévié et que je ne voudrais plus exécuter le rythme zinli. C’est pour éviter cela donc que j’ai trouvé cette occasion de l’historique du roi Guézo pour en faire un album à part. Comme c’est quelque chose de particulier, j’ai dû sortir les deux en même temps. Je n’ennuie jamais mon public. Ce n’est pas le même rythme sur les deux albums. Cela fait donc une différenciation de rythmes. En plus du zinli sur cet album du roi Guézo, il y a le rythme « Hanyé » qui est un rythme qui s’exécute à l’occasion de la sortie des rois ou des cérémonies royales. C’est donc des rythmes que j’ai choisis pour montrer en réalité que c’est l’histoire que je fais et que je chante.

Le roi Alèkpéhanhou chante l’histoire, mais on a remarqué qu’il a été absent sur un grand événement. C’est la célébration du tricentenaire du décès du roi Akaba qui a été jumelée à la dernière édition du festival du Danhomè. Est-ce que cela veut dire que le roi Alèkpéhanhou est-il partisan. Sinon, pourquoi n’a-t-il pas chanté pour Akaba alors qu’il l’a fait pour les autres rois ?

 Vous savez, on ne s’autosaisit pas des événements. Moi je ne suis pas artiste à m’autosaisir des événements. Bien vrai, je suis d’Abomey, c’est un événement qui me concerne. Il y a des organisateurs sur cet événement là. Il aurait été courtois quand même qu’on me contacte puisque ces gens là ont su ce que j’ai valu pour Aho, Béhanzin pour son centenaire. Ils doivent donc savoir que je suis un artiste qui peut apporter sa pierre à l’édifice de la célébration de ce tricentenaire. On ne m’a pas fait appel. Si on m’avait fait appel, ce n’était pas au moment opportun. Je n’aime pas l’improvisation. D’ailleurs, le nom Danhomè que toute la nation a porté pendant des années a été donné à l’avènement de ce roi Akaba. Alors, c’est un roi qui mérite et même plus ce que nous avons chanté pour Béhanzin. Il fallait à la programmation de l’événement, contacter, je ne dis pas moi seul, des artistes et nous consacrer un budget pour composer des chansons pour la pérennisation de tout ce qui serait fait et qu’il soit mis à la disposition de la postérité. En quoi faisant ? Nous ferions carrément un album pour ce tricentenaire là. Il ne s’agit pas de nous prendre à la volée comme ça et de nous mettre sur un podium pour improviser de n’importe quoi. Ils ont attendu presque la veille pour me demander si on peut leur faire quelque chose et j’ai dit non. Moi, c’est mon principe. Cela ne peut pas se passer comme ça. S’il m’avait assez tôt contacté pour me le demander avant, pourquoi ne l’aurais-je pas fait ?

L’année 2009 est définitivement terminée et nous venons d’entamer une nouvelle et le public avec amertume n’a pas du tout remarqué Alèkpéhanhou dans une tournée. Généralement d’ailleurs, on ne vous sent pas dans les tournées. Pourquoi avoir fait cette option ?

 Bon, tournée pour tournée, moi je ne fais pas. J’ai des principes comme tout être humain. Il faut que ces choses là se négocient. Mes propres albums, c’est moi-même qui les produis. Alors, comme on le dit, on ne peut pas être partie et juge. Il faut des promoteurs dignes du nom, des promoteurs sérieux pour vous amener sur scène pour ces tournées là. Tant que nous n’avons pas des gens qui nous approchent, traitent de façon sérieuse avec nous, nous n’allons pas nous lancer dans ces aventures là. Aller sur podium pour le plaisir d’aller sur podium, je ne le fais pas. Nous avons des promoteurs sur la place qui ne sont pas, excusez-moi le terme, très sérieux. Les gens négocient un spectacle avec vous, le cachet, vous avez la moitié et le reste, c’est difficilement qu’on vous le paie. On commence par vous brandir l’argument comme quoi, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Moi, je suis très méfiant quant à la négociation des spectacles.

Alèkpéhanhou est aujourd’hui le président de l’association nationale des professionnels de la musique traditionnelle (Anapromut). On n’a pas non plus senti une activité de cette association au cours de l’année écoulée. Pourquoi cela ?

 Bon, depuis quand est née cette association là ? C’est au cours de l’année 2009. Ce n’est pas encore tard. Rien ne se fait dans cette vie sans le pouvoir financier. Mais nous sommes en train de prendre les dispositions qu’il faut pour faire vivre cette association. Nous ne sommes pas une association morte née. Ce qui est sûr, nous allons marquer notre passage. Il n’y a rien à faire. Attendez de voir ce qui va se passer en 2010. Pour mieux vous connaître en chiffre, que peut-on retenir de vous en parlant d’albums déjà lancés sur le marché du disque béninois, combien d’année de carrière déjà avez-vous fait, bref, Alèkpéhanhou en chiffre tout simplement ? Bon, je n’aime pas trop avancer les chiffres. Mais pour vous répondre, je dirai qu’au jour d’aujourd’hui, j’ai 27 albums sur le marché. Les deux derniers y compris. En ce qui concerne les Vcd, j’en ai déjà sorti 7.

Votre mot de fin

Je dirai d’abord bonne et heureuse année à tout le peuple béninois et plus particulièrement à mes fans. Je voudrais leur demander de consommer sans modération mes produits et que je ne les décevrai jamais. Maintenant, aux pirates, nous voulons leur dire que nous les avons à l’œil et nous allons les traquer par tous les moyens. D’ailleurs, j’en traduis plusieurs devant les tribunaux et jusqu’aujourd’hui, le procès se poursuit. Qu’ils fassent donc attention. Je vous remercie.

 Entretien réalisé par Donatien GBAGUIDI

ABT se dévoile: ” Le plein emploi, la justice sociale, et la lutte pour un environnement sain sont des exemples d’idéaux que j’ai toujours partagés ”

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Nous avons entrepris voici déjà quelques semaines de vous faire découvrir Abdoulaye Bio Tchané (ABT), sa personne, son vécu, ses ressentis. Nous sommes en effet conscients que plus on connaitra l’homme, plus on pourra comprendre ses valeurs, ses choix, sa façon de voir les choses. Nous avons alors découvert un homme très ouvert, qui a accepté de jouer le jeu. Nous vous proposons dans le cadre de cet entretien, de passer en revue cette tranche de vie, entre la fin du secondaire et l’insertion professionnelle, où les fondations de la vie d’un individu se dessinent, se fortifient. Oui, avant d’être ce qu’il est aujourd’hui, ABT a aussi été un étudiant; il a aussi connu cette période de choix, de luttes, de doutes pour se faire une place dans la vie active. Par dessus tout, il a accepté de nous en parler.

Equipe ABT2011.com : Bonjour ABT, nous vous remercions encore une fois, d’accepter de nous recevoir, pour cet exercice pas si simple qu’est celui de parler de soi. Mais avant tout, comment ont été ces périodes de fêtes de fin d’année pour Abdoulaye Bio Tchané?

Abdoulaye Bio Tchané: C’est moi qui vous remercie pour l’intérêt que vous me portez… C’est vrai que ce n’est pas si simple de parler de soi. Pour la petite histoire, mes enfants ont découvert dans cette interview, certains aspects de ma vie qu’ils ne connaissaient pas et nous en avons beaucoup rigolé. (Sourires). J’ai fêté essentiellement ici même à Lomé, en famille. C’était plutôt convivial et ressourçant. Et puisque vous ne me souhaitez pas la “Bonne Année”, moi je présente à toute l’équipe et à vos proches ainsi qu’à tous les internautes, mes Meilleurs Vœux pour la Nouvelle Année 2010. (Sourires).

Sacrée jeunesse nous direz vous ! Nous en sommes tout confus M. Bio Tchané. Au risque de ne pas paraître pourvus des bonnes manières, nous vous souhaitons donc en retour, pour vous et vos proches nos vœux, les meilleurs pour les défis de l’année 2010, ainsi que toutes celles qui lui succèderont.

Je vous remercie pour vos vœux originaux. J’ai cru un instant que la jeunesse avait perdu les notions de civilités. (Rires) . Maintenant je suppose que vous n’êtes pas ici pour mes beaux yeux…(Rires) En effet, pour résumer un peu notre premier entretien, nous avons retenu que vous avez essentiellement passé votre enfance à Djougou, où vous avez eu votre CEP et à Porto-Novo au Lycée Béhanzin où vous avez décroché en 1972 votre Bac C. ABT : Oui, c’est vrai que j’ai essentiellement vécu à Djougou et à Porto-Novo dans le cadre de mes études primaires et secondaires comme vous le soulignez. Cela dit, j’ai bien connu beaucoup d’autres villes et villages du Bénin ! Je citerai pêle-mêle : “Savalou où j’ai passé des jours de vacances chez une de mes tantes paternelles qui y habitait avec son époux, M. Thomas. “Kétou où mon père était en poste quand j’ai commencé la 6ème, m’accueillait aussi souvent. “Dassa-Zoumé où mon père a été en fonction pendant plusieurs années. “Cotonou qui marquait mon passage obligé entre Porto-Novo et les autres villes, et où je passais certaines de mes vacances de Noël ou de Pâques. “Birni où je rendais visite à un ami de lycée. “Tanguiéta où mon père a aussi été en fonction. “Sans compter les nombreuses autres villes que j’ai visitées pour voir des amis ou parents ou pour accompagner ma “première” Maman qui était commerçante résidente à Djougou, mais itinérante dans tout l’Atacora. J’ai ainsi connu avec elle, Athiémé, Dogbo, Kouandé, Boukoumbé Manta, Pobè, Sakété, Abomey, Bohicon et Covè. Une ville que je n’oublierai jamais est Toucountouna dans l’Atacora. J’avais accompagné mon père pour rendre visite au Prêtre de l’église à cette époque. Je devais être en 5ème ou en 4ème et venais d’assister à mon premier échange sur la philosophie entre deux adultes qui avaient deux conceptions différentes de la vie, qui pratiquaient deux religions différentes mais qui se voyaient souvent pour échanger sur ce qu’ils pouvaient faire ensemble pour les populations. Cela m’a été, et m’est encore utile dans ma vie d’adulte.

Merci ABT pour la précision. Dans notre entretien précédent, nous nous étions arrêté à l’année 1972 où vous avez réussi votre Baccalauréat. Vous êtes ensuite parti pour la France. Pouvez-vous nous parler de vos études en France ?

Après mon Bac C et au vu de mes performances en terminale, j’ai bénéficié d’une bourse nationale pour étudier en France. J’ai donc atterri à Paris, un matin de la fin septembre 1972. A la base, j’étais parti pour une école préparatoire en vue d’entrer dans une école de commerce. Mais vu le retard pris à Cotonou, je suis arrivé en France trois semaines après la rentrée scolaire dans les classes préparatoires, ma conseillère pédagogique de l’Office de Coopération et d’Accueil Universitaire – l’OCAU comme on l’appelait – avait estimé qu’il était trop tard. Elle m’a ainsi proposé d’aller plutôt en Sciences Economiques. C’est ainsi que j’ai fait les sciences économiques, sans l’avoir forcément choisi. Elle m’a proposé plusieurs villes dont Lille et Montpellier, mais j’ai choisi d’aller à Dijon qui n’était pas sur sa liste, car un de mes amis venait de s’y inscrire en Sciences éco également. A mon arrivée en France, j’étais surpris de ne pas être dépaysé; Paris me donnait en effet, l’air d’une ville que je connaissais. J’ai mis cela sur le compte des nombreux films français que j’avais vus pendant mes sept ans au Lycée Béhanzin. Du reste, je me suis tout de suite adapté à la vie de Dijon avec l’aide d’une bande de copains qui venaient d’arriver également. Voyez-vous, quand vous partagez les mêmes préoccupations, c’est parfois plus simple. Mais je dois aussi reconnaitre l’aide d’un de nos aînés, M. Amoussa, qui était aussi l’oncle d’un de mes amis. Il était de la même faculté et moi j’habitais dans la même résidence que lui. Cependant, ce serait honnête de dire que tout n’a pas toujours été facile. Je me souviens de mon premier hiver ! Une dure expérience. Je dormais des heures pour ne pas me retrouver dans le froid. Une fois je suis resté au lit 24 h pendant le weekend (sourire). A part ça, je n’ai pas vraiment connu un choc de cultures. Non, vraiment pas, parce que Dijon était une ville unversitaire où les gens étaient habitués à voir des étudiants de toutes origines, et donc des “noirs”. Je n’ai eu à déplorer aucun acte de racisme. J’étais assez souvent nostalgique du pays, mais j’avais assez pris mes dispositions pour m’adapter. Et puis, heureusement, il y avait une bonne communauté de Béninois et d’Africains. Quelques uns sont restés des amis aujourd’hui encore, au Bénin et au Burkina. Nous n’étions pas que des étudiants studieux (sourire). On s’organisait des parties de football. Les camarades étudiants me trouvaient assez bon au football à l’époque. On organisait aussi en semaine des soirées de belotte chez certains camarades sur le campus ou à l’extérieur. Il y avait les après-midi passés dans ma librairie préférée du boulevard Gabriel. Il y avait aussi pendant les week-ends les soirées sur le campus ou dans une boîte de nuit de la banlieue dijonnaise que fréquentaient les étudiants. En fait, j’ai gardé plein d’anecdotes sur les plaisanteries entre camarades. La meilleure c’est l’histoire d’un café que j’ai dû payer pendant un an à un de mes amis (Badirou) parce que, pris de sommeil dans un épais brouillard, je n’avais pas pu les conduire en voiture de Genève à Dijon (rire). Je dois dire qu’avant le départ, j’avais eu droit à l’une des deux tasses de café que nous pouvions nous offrir, étant le chauffeur désigné. J’aimais aussi voyager. J’ai pu ainsi visiter, en dehors des villes françaises, Genève, Lausane, Turin et Milan. C’était une façon de passer mes vacances, car en 4 ans, je ne suis revenu en vacances au Bénin que deux fois. Je crois qu’à l’époque, j’avais encore une moustache (sourire). Mon fils cadet me taquine d’ailleurs parfois sur ma coiffure et mes tenues de l’époque en regardant les photos. ABT, vous avez dit à l’instant que vous étiez boursier. Votre bourse était-elle suffisante pour une vie d’étudiant étranger? Comment gériez-vous les fonds ? Je dois avouer que c’était l’apprentissage de la gestion de la rareté. Le montant de la bourse était juste ce qu’il fallait. En fait je me rappelle que les étudiants béninois avaient la bourse la moins élevée de tous les étudiants africains. Et pour ne rien arranger, ces bourses étaient des plus irrégulières. La première année, nous avions parfois attendu jusqu’à six mois avant de percevoir nos bourses. Comme beaucoup d’autres camarades, je me suis ajusté assez vite en trouvant des emplois à temps partiel qui m’assuraient le minimum en attendant le versement de cette bourse. Cet épisode m’a inspiré durant mon passage à la tête du ministère des finances. Je me suis personnellement assuré que les bourses des étudiants soient payées à temps, et même en avance. Pour des raisons identiques, la même attention était accordée à la mise en place des budgets de fonctionnement des représentations diplomatiques, afin que les fonctionnaires expatriés et les diplomates soient payés à temps. A part ces petits problèmes matériels, je crois que sur le plan académique, j’ai été plutôt, sans prétention aucune, un bon étudiant, suffisamment studieux, mais me réservant du temps pour d’autres activités. J’ai vraiment apprécié mes années à l’université de Dijon. En 1976, lorsque j’ai obtenu ma maîtrise en Sciences Eco, j’ai été assez fier de moi, mais plus encore des appréciations de mes principaux professeurs. Il y a quelques années, j’ai reçu à Washington, la visite d’un de nos professeurs de l’époque M. Schmidt. Je peux vous dire c’était agréable de revenir à ces années d’études. Pourquoi aviez-vous décidé de rentrer au pays en 1976, sachant que la révolution n’était pas vraiment tendre avec les intellectuels éclairés et les esprits libres comme vous ? D’entrée, je n’avais pas de crainte particulière quant à la révolution même si les choses avaient évolué depuis 1972. En fait, le retour aux bercailles était la condition pour que je poursuive mon troisième cycle universitaire qui m’intéressait au plus haut point, et pour lequel mes professeurs m’encourageaient. Mais avant, il fallait passer par la case “service militaire” en revenant au pays. Justement, comment se fait-il qu’ayant eu le BAC en 1972, vous aviez pu échapper au service militaire jusqu’en 1976 ? Je n’ai pas bénéficié d’un passe-droit comme votre question le laisse suggérer. En fait tous les étudiants à l’étranger pouvaient attendre la fin de la maîtrise pour effectuer leur service militaire. C’est ce dont je me suis prévalu.

Dans le cadre de votre service militaire vous avez passé quelques semaines de formation au camp militaire de Ouidah, quels souvenirs gardez vous de cette ville historique?

Je garde beaucoup de souvenirs du service militaire, mais malheuresement très peu de la ville de Ouidah, car nous ne nous y rendions que rarement. Je ne l’ai, pour ainsi dire, pas visitée pendant cette période, car le service militaire en trois mois donnait l’impression d’une année scolaire entière condensée en trois mois. On n’avait vraiment pas le temps et souvent pas l’autorisation de sortir. Mais pendant la formation commune de base, j’ai connu beaucoup de camarades même si c’était trop bref pour avoir des amis véritables. Je me souviens d’ailleurs que j’ai retrouvé au camp de Ouidah comme encadreurs deux sous-lieutenants qui avaient fréquenté le Lycée Béhanzin en même temps que moi. En dépit de cela, j’ai quand même dû me soumettre à l’ “ordinaire” comme on appelait les repas à la formation commune de base.

Quelles anecdotes pouvez-vous nous raconter sur cette formation militaire souvent difficile pour les jeunes étudiants?

 Les trois mois du service militaire, quoique rudes, sont vite passés. J’ai quand même gardé quelques souvenirs, dont les longues marches nocturnes et la marche fourragère. Je n’ai jamais fait le parcours du combattant car j’étais, un bon et valeureux soldat, assez discipliné pour l’éviter comme punition (sourire). Mais ce qui me marquera sans doute pour toujours, ce sont les épreuves de tir. J’en ai gardé une belle cicatrice sur le visage (rires). Quoi d’autre ? il n’y avait pas de bizutage car les promotions militaires ne se croisaient même pas.

 1977 : l’année de l’agression du Bénin par Bob Denard et ses mercenaires. Ce dimanche 16 janvier 1977, où étiez-vous ?

A Ouidah, bien sûr ! Comment oublier ce jour où nous avions vécu des instants difficiles dans l’histoire de la jeune Nation béninoise ? Nous avons appris la nouvelle par nos formateurs, car tout de suite nous avions été rassemblés au camp. Nous étions tous partagés entre la révolte contre ce qui arrivait à notre pays envahi par des mercenaires et l’inquiétude d’être envoyés au “front”. Pendant des jours et des nuits, nous avions tenu des check-points sur les différents axes, à la recherche de mercenaires en fuite, car on nous en avait signalé certains en direction de Ouidah. Nous avons passé des nuits entières embusqués dans la brousse de Ouidah dans la fraîcheur des nuits. Après les trois mois à Ouidah, il fallait aussi faire huit mois de service civique. Pour ma part, j’ai été finalement affecté dans une ville que je connaissais bien car j’y étais né : Djougou.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette expérience ? Cela commence par un curieux concours de circonstances.

 En effet, après la formation militaire nous devions faire le service civique qui était l’enseignement pour la plupart, mais l’entreprise pour nous qui avions une maîtrise. A ma grande surprise, j’ai d’abord été affecté au Lycée Coulibaly de Cotonou puis réaffecté au Collège de Djougou. J’ai accepté de gaieté de cœur d’aller à Djougou sachant à l’époque que le collège n’avait pas de professeur de maths au second cycle. Ma mission a donc été d’enseigner les maths. J’avais fait un Bac C, j’avais des aptitudes pour la discipline, et en plus c’était dans mes aspirations. J’avais quitté Djougou pour le Lycée Béhanzin pour m’émanciper de mes parents. Douze ans après, Djougou avait changé. Du moins, moi j’avais changé car mes centres d’intérêts n’étaient plus les mêmes. Et j’avais de nouvelles responsabilités. J’ai retrouvé ceux de mes amis d’enfance qui étaient restés à Djougou. Mes cousins de la famille Djarra par exemple et d’autres encore. J’étais parti enfant de Djougou et j’y revenais jeune adulte, plein d’ambitions pour moi-même et mes jeunes élèves, avec un idéal en tête. Au début, j’étais embêté de vivre dans cette ville où à minuit il n’y avait plus d’électricité. Certainement des habitudes prises en France… mais assez vite, je me suis adapté. Je n’ai jamais regretté d’avoir quitté la France où certains de mes amis se sont définitivement installés après nos études.

Pendant cette période, avez-vous visité/vécu dans d’autres villes du Bénin ?

Oui, je suis devenu actif sur le terrain social avec des camarades. J’ai ainsi pu visiter ou revisiter Natitingou, Tanguiéta, Boukoumbé, Kouandé, Dogbo et tous les arrondissements de la commune actuelle de Djougou. Vous savez, le Benin est un pays magnifique et les Béninois dans leur diversité sont un peuple fantastique. Vous pouvez admirer les chutes de Tanguieta comme celles des Tanékas ; admirer les Tatas Sombas comme les animaux dans la Pendjari. Avoir une conversation avec les paysans de Bareï ou de Ouaké, échanger avec les commerçants ou mes amis transporteurs de Djougou, est toujours instructif. Si vous avez visité Abomey, Athiémé ou Kétou vous avez sûrement d’autres raisons de vous associer à ce que je dis. Les vacances que je passais à Kétou m’ont aussi donné l’occasion de connaître cette ville et ses habitants, mais aussi une autre ville comme Pobè. J’encourage les béninois à découvrir notre pays et bien sûr les Africains à découvrir notre continent.

Avez- vous milité pour des mouvements de jeunesse du PRPB? Si oui quelles étaient vos motivations ?

 Non. J’ai toujours eu l’esprit à gauche donc sensible à beaucoup de choses qui étaient propagées par le PRPB même si en pratique, ses dirigeants sont passés à côté de leur sujet. Le plein emploi, la justice sociale, et la lutte pour un environnement sain sont des exemples d’idéaux que j’ai toujours partagés. Je participais ainsi volontiers aux campagnes de salubrité. Au cours de mes premières années d’activité, j’ai par exemple lancé un cercle de réflexion économique, avec des amis comme feu Nadjou ou l’actuel ministre Davo. Encore une fois, comme de nombreux camarades de ma génération, j’ai applaudi l’arrivée du Gouvernement Militaire Révolutionnaire (GMR) en 1972 pour ces mêmes raisons.

Quels étaient les rapports du jeune professeur de Mathématiques ABT et plus généralement des appelés de l’époque avec le pouvoir exécutif ?

 Très peu en réalité. En effet, une fois affecté, vous attendiez la fin du service. J’ai eu par contre des fréquentations avec des préfets ou sous préfets qui étaient des amis ou des camarades de lycée. Malgré l’enseignement, nous ne dépendions pas du Ministère de l’Education Nationale, mais plutôt du Ministère de la Défense, car nous étions des appelés en service civique. Nous étions payés 15000 FCFA de l’époque, si ma mémoire est bonne. Pour moi c’était largement suffisant car j’habitais dans ma maison familiale, où j’étais nourri et entretenu par ma famille. Ma maman de Covè vivait encore et s’occupait de tout. Je dois dire que j’ai grandement apprécié cette période, aussi bien du point de vue personnel que du point de vue de ma contribution à la formation de certains de mes jeunes compatriotes. C’était la toute première fois que je me sentais utile pour d’autres. Une sensation formidable, cette possibilité de rendre à mon pays ce qu’il m’a donné ! L’illustration de l’adage qui dit : ” Qui paie ses dettes s’enrichit “. Je n’ai jamais oublié cette sensation. Les circonstances se prêtaient bien à l’époque : je n’étais ni encore marié, ni père. Alors j’occupais mes temps libres entre lecture et match de foot. Je passais aussi une bonne partie de mes loisirs à préparer mes travaux pour mon retour en faculté à Dijon pour un 3ème cycle et la préparation du concours de la BCEAO.

Parlez nous un peu de l’aventure BCEAO. De l’interview n°1, nous avons notamment retenu que vous vouliez “diriger une entreprise commerciale”. Comment vous est arrivée l’idée/l’envie de travailler pour une institution sous-régionale ?

 Très bonne question mais vous serez peut-être surpris d’apprendre que je suis entré à la BCEAO par accident. Rappelez-vous que j’effectuais mon service militaire comme condition préalable à mon 3ème cycle universitaire. Mais au sortir de Ouidah alors que je préparais mon départ pour Djougou, le frère d’un ami me signale que la BCEAO allait recruter des jeunes diplômés pour son centre de formation. Je suis donc allé prendre les informations sur ce concours. Il y a avait les imprimés d’inscription ainsi que le programme du concours. C’est ainsi que j’ai passé une partie de mon temps de loisirs à Djougou à préparer ce concours. Ma préparation était assez dilettante car je la faisais entre dix mille choses, dès que j’avais un moment libre. J’ai sollicité l’autorisation de concourir auprès du Chef des armées – le Président de la République – puis je me suis rendu à Cotonou en Juillet pour les examens. J’y ai rencontré quelques camarades. Ensuite, je me suis rendu à Dakar pour les oraux, après mon succès aux écrits. Enfin, après mon succès définitif, il a fallu obtenir la dérogation du même chef des armées pour raccourcir ma formation civique et commencer mon stage. Aviez-vous été inspiré par cet autre “Abdoulaye”, M. FADIGA qui était le Gouverneur de la BCEAO dès 1975 ? Et plus généralement, pouvez-vous nous parler du centre de formation de la BCEAO et de la vie à Dakar ? Je ne connaissais pas M. Abdoulaye FADIGA à l’époque. En fait je ne l’ai rencontré physiquement la première fois qu’une fois au centre de formation. Le COFEB, Centre Ouest-Africain de Formation et d’Etudes Bancaires a été créé le 05 août 1977, comme un des éléments de la politique d’africanisation de la BCEAO décidée par les autorités de l’UMOA. En grand visionnaire, le 1er Gouverneur de la BCEAO, M. FADIGA, voyait ce centre comme la réponse à long terme pour l’émergence de cadres compétents à la banque centrale et dans les institutions financières de la région. Je suis issu de la première promotion du centre qui nous a accueilli à Dakar pour la préparation du DES Bancaire. En fait sur plusieurs points nous avons essuyé les plâtres, nous en avions été les cobayes. Par exemple, cette promotion a subi une formation de 2 ans contre 18 mois à partir de la 2ème promotion. J’étais animé d’une certaine fierté, non seulement de faire partie de cette première promotion, mais aussi parce que sur les dizaines de candidats ayant postulé, j’avais été reçu premier du groupe de 24 sélectionnés dans cette première promotion du concours d’entrée au COFEB. J’ai d’ailleurs fini également major de ma promotion de DES. Le Gouverneur Fadiga en était particulièrement fier, car je portais le même prénom que lui, et surtout aussi que nous venions de la même université de Dijon. Notre promotion comprenait des gens qui ont tous fait de bonnes carrières à la BCEAO et ailleurs. Pascal Koupaki en faisait partie. C’est surtout que le COFEB lui-même est le fruit de la vision d’un homme – le Gouverneur FADIGA – qui croyait en l’Afrique. Il en avait été un militant dans la Fédération des Etudiants Africains de France (FEANF) et était déterminé à faire de la BCEAO un instrument aux mains expertes des Africains. Parlez-nous de votre stage à la BCEAO Mon stage a commencé sous ce que je croyais être de mauvaise augure. Le jour de l’examen, j’ai eu une prise de bec avec le Directeur National de la BCEAO sur un désaccord sur le nombre de béninois à retenir. A Dakar, tout était à faire parce que le centre de formation ouvrait avec notre arrivée, et surtout le transfert du Siège de la BCEAO de Paris à Dakar était tout récent. Mais nous avions la saine ambition de tenir le pari de M. FADIGA de faire de nous les meilleurs banquiers centraux du moment. C’était aussi la continuation d’une vie commune avec d’autres africains dans un univers de compétition et de concurrence. Enfin, je découvrais un autre pays africain et une autre culture que très vite j’apprécierai. Dès les premiers jours, j’ai appris que la Téranga sénégalaise n’était pas de la propagande. Comment s’est passée votre intégration au Sénégal ? Assez bien, je dois le dire. Surtout grâce à un cousin, Allassane qui y vivait depuis des années. Il n’y pas eu de choc de cultures pour moi. Les sénégalais sont un peuple extraordinairement accueillant. J’en ai gardé des souvenirs agréables. La Téranga sénégalaise a eu tout de suite une résonnance dans mon esprit. Je n’oublierai jamais cette première fête de Tabaski que j’ai passé à Dakar chez une famille, les DIACK- que je ne connaissais pas à l’époque, et qui m’a réservé un accueil incroyable. Dakar est spéciale en ce sens que s’y est développée depuis longtemps une vie culturelle dense avec les librairies, les ateliers de peinture et les bibliothèques bien achalandées, les théâtres dont le fameux Daniel Sorano et bien sûr les nombreux groupes musicaux. Sans compter le football qui comptait de très bonnes équipes à l’époque, dont le Diaraf. J’y ai perfectionné mon jeu d’échecs pendant cette période avec l’aide de mon ami Boubacar “Boris” Diop qui est par la suite devenu un écrivain célèbre et surtout les séances nocturnes avec mon colocataire Mouss. J’ai, à l’époque, développé une véritable amitié avec deux camarades de promotion, feu Mouss Adjibi qui est décédé en 1998 et Pascal KOUPAKI qui est en ce moment ministre d’Etat dans le gouvernement du Président YAYI. Franchement, le Sénégal a été une terre d’accueil pour moi. J’y ai vécu plus tard pendant six ans de 1992 à 1998 avec le même plaisir. Après le DES, j’ai immédiatement commencé à travailler à la BCEAO à la direction nationale de Cotonou. J’ai été bien inspiré car j’y ai eu mon premier patron – M. POGNON – qui m’a appris les fils du métier et la nature des hommes. C’était un homme entier, un excellent professionnel et un sentimental. Il m’a aidé soutenu et orienté. Ses colères étaient mémorables et tout le monde savait qu’il fallait travailler comme il vous le demandait mais c’est aussi un vrai croyant et un homme juste. Il est décédé récemment, le 30 octobre 2009, et je partage avec sa famille et ses amis le deuil d’un homme qui savait à quoi s’en tenir et qui ne laissait personne indifférent.

Parlez-nous à présent de votre vie familiale à cette époque.

 Mon père qui avait entre-temps commencé à jouir de sa retraite vivait à Cotonou. Mais il encadrait volontiers mes jeunes frères et sœurs qui étaient encore à l’Université et qui, je pense, ont eu le meilleur de lui. Il prennait des journées entières à lire le coran et à l’enseigner à mes jeunes frères et sœurs. Ses loisirs se limitaient aux parties de belotte que nous partagions avec lui et un autre de ses amis médecin de son état – Dr Taïrou – qui vient de décéder également malheureusement. Il y avait aussi les conseils de mon autre maman -la dernière épouse de mon père, Hadja Modukpè- une femme formidable, pieuse et généreuse. Elle était toute assistance que ce soit pour la scolarité à la maison ou pour nos carrières; elle a vraiment secondé mon père dans notre orientation. Educatrice aussi, elle avait toujours le juste mot pour vous amener à l’écouter. Aujourd’hui encore, je vais à Sodjatinme à Cotonou pour de temps en temps obtenir queques conseils. Quant à ma mère, c’est une femme discrète qui a passé davantage de temps à élever ses quatre garçons. Elle a fait du commerce de céréales. Je crois qu’elle aurait fait fortune si la micro finance avait existé en son temps. Elle a une parfaite connaissance de nos différentes généalogies. Jusqu’en 1979, à 27 ans, je ne pensais pas encore fonder ma propre famille.

De quoi d’autres aimeriez-vous nous parler sur cette période de votre vie recouvrant les années 1972 à 1979 ?

 Avec le recul, je crois que cette époque était au Bénin beaucoup plus facile et intéressante qu’aujourd’hui en termes d’insertion profesionnelle. A l’époque l’emploi était un droit. Il y avait très peu de “diplômés sans emploi” pour ce que j’en sais, car on vous plaçait dès votre diplôme obtenu. Mais cette époque, hors du Bénin, a aussi été celle de la guerre froide qui a retardé l’Afrique je pense. Beaucoup d’enjeux politico-économiques se sont déroulés en cette période : j’ai vécu le premier choc pétrolier en 1973. J’étais à la fac, mais aussi dans un pays dont l’économie devait s’ajuster. Lire “Le Monde” du Mardi nous a beaucoup appris à l’époque à côté de nos cours sur l’histoire de la pensée économique. Cela nous permettait, à côté des cours théoriques, d’être au parfum des réalités du monde dans lequel nous vivions.

Nous vous remercions encore une fois, ABT, pour avoir joué le jeu, sans tabous. Nous espérons que vous aurez la même disponibilité pour nous parler prochainement de votre vie professionnelle.

C’est moi qui vous remercie encore une fois pour l’intérêt que vous me portez. Et pour vous, mes chers amis, je trouverai bien volontiers du temps. Mais je voudrais finir, en souhaitant particulièrement beaucoup de courage à vous les jeunes, dont la situation comparativement à notre époque à nous, est bien plus sujette à difficultés malgré vos excellentes références. Nous sommes en effet, à l’aube d’une nouvelle année, l’an 50 pour le Bénin et seize autres pays africains. C’est aussi, l’aube d’une nouvelle décennie. Celle où je pense que tout devient possible, malgré les difficultés actuelles de la jeunesse africaine, jeunesse pourtant la plus optimiste du monde ! Je voudrais humblement prier Dieu afin qu’il nous prête vie et nous donne une bonne Santé, socle essentiel de tout défi. A chaque béninoise et à chaque béninois, je voudrais souhaiter une Bonne et Heureuse Année 2010.

Soutien au système académique d’Haïti De nouveaux étudiants haïtiens: bientôt accueillis dans les universités Béninoises

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La présence d’étudiants haïtiens dans les universités du Bénin sera renforcée dans les prochaines semaines. En effet, selon le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Béninois de l’extérieur, Jean-Marie Ehouzou, le consulat du Bénin en Haïti connaît, depuis la survenance des tremblements de terre dans ce pays, de nombreuses demandes d’étudiants en vue de poursuivre leur formation académique au Bénin. Pays natal de Toussaint Louverture, le fondateur de la République d’Haïti, le Bénin est l’un des rares pays africains à offrir aux étudiants haïtiens la possibilité de bénéficier des mêmes conditions que les nationaux pour leur formation académique. Ainsi, déjà estimés à une cinquantaine au Bénin, les étudiants haïtiens bénéficient de la part du Bénin du statut de privilégiés en raison des liens historiques, de sang et de cultures qui lient ces deux pays. C’est d’ailleurs à juste titre que le Bénin abrite la seule ambassade de ce pays sur le continent africain. Dès lors, l’arrivée prochaine de ces nouveaux étudiants haïtiens au Bén Soutien au système académique d’Haïti De nouveaux étudiants haïtiens bientôt accueillis dans les universités Béninoises La présence d’étudiants haïtiens dans les universités du Bénin sera renforcée dans les prochaines semaines. En effet, selon le ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Béninois de l’extérieur, Jean-Marie Ehouzou, le consulat du Bénin en Haïti connaît, depuis la survenance des tremblements de terre dans ce pays, de nombreuses demandes d’étudiants en vue de poursuivre leur formation académique au Bénin. Pays natal de Toussaint Louverture, le fondateur de la République d’Haïti, le Bénin est l’un des rares pays africains à offrir aux étudiants haïtiens la possibilité de bénéficier des mêmes conditions que les nationaux pour leur formation académique. Ainsi, déjà estimés à une cinquantaine au Bénin, les étudiants haïtiens bénéficient de la part du Bénin du statut de privilégiés en raison des liens historiques, de sang et de cultures qui lient ces deux pays. C’est d’ailleurs à juste titre que le Bénin abrite la seule ambassade de ce pays sur le continent africain. Dès lors, l’arrivée prochaine de ces nouveaux étudiants haïtiens au Bénin, témoignage évidente de la vitalité de ces liens et de la communauté de destins entre ces deux pays, apparaît comme une contribution du gouvernement béninois à l’édification intellectuelle de la jeunesse d’Haïti pour sa meilleure participation à l’entreprise de redressement du pays. L’avenir de la première République noire du monde en dépend.in, témoignage évidente de la vitalité de ces liens et de la communauté de destins entre ces deux pays, apparaît comme une contribution du gouvernement béninois à l’édification intellectuelle de la jeunesse d’Haïti pour sa meilleure participation à l’entreprise de redressement du pays. L’avenir de la première République noire du monde en dépend.

Jean-Claude DOSSA

Tremblements de terre en Haïti: Les étudiants haïtiens du Bénin dans l’angoisse

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Estimés à une cinquantaine dans les universités du Bénin, les étudiants haïtiens ne sont pas indifférents au drame que vit Haïti depuis le mardi 12 janvier 2010 avec pour conséquence d’importants dégâts en vies humaines et matériels dus à trois séismes de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter. Cette catastrophe d’une ampleur exceptionnelle, suscite des sentiments de profonde tristesse et de grande angoisse au sein de la communauté des étudiants haïtiens vivant au Bénin. Dans ces propos, ils expriment leurs inquiétudes et témoignent leur reconnaissance à l’endroit du Bénin et de la communauté internationale pour leur soutien au peuple haïtien face à cette situation

Patrick Vendredy, Etudiant Haïtien à l’Institut national de la Jeunesse, de l’éducation physique et du sport (Injeps) du Bénin

« Le mardi 12 janvier, j’ai appris la nouvelle des séismes en Haïti sur RFI dans la nuit vers 00 heures. C’était quelque chose que je ne peux pas décrire mais jusqu’à présent, je garde encore les séquelles de cette information. Moi personnellement, j’ai mes parents maternels qui se trouvent dans le centre ville de Borbos et aussi mes parents paternels qui se trouvent Kanfo et jusqu’à présent, je n’ai aucune nouvelle de mes proches parents. Pour ce qui a trait à certaines institutions publiques qui se sont effondrées, j’ai des amis, des parents qui travaillaient dans ces institutions là jusqu’à présent. Donc, je suis en train d’imaginer le pire des scénarios. Et selon mes calculs je serais le seul survivant de ma famille du fait que je suis au Bénin. En ce moment où je vous parle, je n’ai pas le moral. Et je tiens à remercier mes amis Béninois qui m’ont beaucoup soutenu dans ce moment difficile en m’envoyant des SMS et qui m’appellent pour m’aider à garder le moral ».

 Jean-Claude DOSSA