Archives de l’auteur : Alban TCHALLA

Vitali Boton, porte-parole du Président de l’Assemblée: “Le contrôle parlementaire de l’action gouvernementale a gagné en dynamisme “

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Le porte-parole du président de l’Assemblée nationale, Vitali Boton a présenté aux professionnels des médias lors de son traditionnel diner de presse le jeudi 30 janvier 2025 dans les locaux de la villa ‘’Reynette’’ sise à Porto-Novo, le bilan de la deuxième session ordinaire de l’année 2024. Dans sa présentation, il a mis l’accent sur  la production législative et le contrôle de l’action gouvernementale sans oublier les autres activités menées ayant entre autres rapport à l’adoption du rapport d’activité du Président et le message sur l’état de nation.

Face aux professionnels des médias, Vitali Boton, porte-parole du président Louis Gbèhounou Vlavonou a dressé le bilan des activités parlementaires au cours de la deuxième session ordinaire encore appelée session budgetaire.

Au plan de production législative, le porte-parole du président de l’Assemblée nationale a indiqué que l’Assemblée nationale, à travers ses sept (07) séances plénières tenues, s’est une fois de plus affirmée comme un véritable moteur du progrès législatif au Bénin. Ses travaux au cours de cette session ont impacté des domaines sensibles, comme l’organisation des professions médicales et paramédicales ou encore l’encadrement de la concurrence, ce qui renforce l’attractivité et la compétitivité de notre pays. Pendant la période de référence, il ressort de l’exposé du porte-parole que huit (08) dossiers ont été examinés et adoptés. Ils sont scindés  en deux (02) catégories à savoir les lois ordinaires  et celles  portant autorisation de ratification ou d’adhésion. La loi n°2024-33 portant règlement définitif du budget de l’État pour la gestion 2022 et celle n° 2024-34 portant loi de finances pour la gestion 2025, définissant un budget de 3 551 005 000 000 FCFA ont été mises en vedette. Le Porte-parole du Président Louis Gbèhounou Vlavonou a également précisé que ce budget est marqué par l’absence de nouveaux impôts, la stabilité des taux d’imposition et des mesures fiscales incitatives. Il consacre 42 % de ses ressources à des interventions sociales majeures, confirmant ainsi sa vocation résolument axée sur le bien-être des populations et la réduction des inégalités. Ainsi des interventions à caractère social, telles que l’assurance maladie obligatoire, le projet GBESSOKE, le programme d’alimentation scolaire, le projet de supplémentation nutritionnelle pour les 1 000 premiers jours des enfants, le projet d’accès universel à l’eau potable, le programme de microcrédits Alafia, ainsi que la construction et la réhabilitation de 688 centres de santé seront réalisés au cours de l’année. la Loi n° 2025-01 relative à l’organisation de l’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales de santé humaine en République du Bénin; la Loi n° 2025-02 portant organisation de la concurrence en République du Bénin qui aligne notre pays sur les standards modernes en matière de droit de la concurrence, en corrigeant les lacunes de la loi de 2016, sont des lois ordinaires adoptées au cours de la session.

Plusieutrs autorisations  de ratification ou d’adhésion

Au niveau des autorisations de ratification ou d’adhésion, le Porte-parole du Président a détaillé: “L’Assemblée nationale a pris acte de (04) instruments internationaux ratifiés par le Président de la République conformément aux dispositions de l’article 145 nouveau alinéa 2 de la Constitution.  Il s’agit de l’Accord de prêt avec la BADEA pour le financement du Projet d’augmentation du capital de la BOAD (31 juillet 2023); de l’Accord de prêt avec le FAD pour le financement de la première phase du Programme d’Appui à la Gouvernance Économique et au Développement du Secteur Privé (14 décembre 2023); de l’Accord-cadre avec la BID pour le Projet de Développement des Infrastructures Agricoles et de Désenclavement de la Basse et Moyenne Vallée de l’Ouémé (3 mars 2024); de l’Amendement à l’accord de financement avec le FIDA pour le Projet d’Appui au Développement Agricole et à l’Accès au Marché (21 février 2024).”

Au plan du contrôle de l’action gouvernementale, Vitali Boton a souligné que les actions de la neuvième législature ont gagné en dynamisme et en efficacité: 《 Sous la neuvième législature, le contrôle parlementaire de l’action gouvernementale a gagné en dynamisme et en efficacité. Les députés ne se limitent plus uniquement aux simples questions adressées au gouvernement lors des séances en plénière. Désormais, ils multiplient les missions de contrôle parlementaire sur le terrain, une démarche qui leur permet d’aller au contact des réalités vécues par les populations et de vérifier concrètement l’exécution des projets et programmes gouvernementaux.》

Poursuivant son développement, le porte-parole est revenu sur les initiatives prises comme la descente des députés de la commission des finances et de l’équipement dans les villes de Glazoué, Savè et Dassa-Zounmè sans oublier la récente descente des députés sur le terrain pour évaluer la mise en œuvre du projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable. Une autre mission de contrôle parlementaire est réalisée par les députés membres de la commission des lois sur le découpage territoriale pour se pencher sur des pétitions en la matière.

En ce qui concerne les autres activités,   Vitali Boton a rappelé le vote du rapport d’activités du Président de l’Assemblée nationale, la présentation du discours sur l’état de la nation, les audiences du président de l’Assemblée nationale, les missions statutaires et non statutaires sans perdre de vue les séminaires et les ateliers de renforcement des capacités des députés et du personnel parlementaire.

Fidèle KENOU

Verdict du procès BOKO – HOMEKY: Le BR salue “l’impartialité” de la justice

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Au terme du procès, qui s’est déroulé du 21 au 30 janvier 2025, la CRIET a condamné Olivier BOKO et Oswald HOMEKY. Contrairement au parti Les Démocrates qui dénoncent des irrégularités, le Bloc Républicain prend acte de ce verdict, salue l’impartialité de la justice ainsi que sa pédagogie visant à dissuader toute velléité de remise en cause de l’ordre républicain.  « Le verdict rendu, témoigne de la gravité des actes reprochés et de l’ampleur du projet déjoué, qui aurait pu aboutir sans l’intervention d’un officier supérieur loyal et animé par un profond sens du patriotisme », lit-on dans le communiqué du parti. Le Bloc Républicain félicite à nouveau les Forces de défense et de sécurité pour leur engagement indéfectible envers la République. Il exprime également son soutien au Chef de l’État, dont la confiance envers certains de ses collaborateurs a été trahie. Dans ce contexte, le Bloc Républicain appelle l’ensemble des citoyens à se tenir à l’écart de telles entreprises subversives, à signaler toute tentative de déstabilisation et à promouvoir en tout temps les valeurs de paix, de justice et du patriotisme.

Edito du 03 février 2025: La main lourde

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Tous ceux qui avaient des projets de complots contre Patrice Talon sont désormais avertis : si vous le ratez, il ne vous ratera pas. Du moins, c’est l’impression qu’a donnée la CRIET la semaine dernière en condamnant à 20 ans de réclusion criminelle l’ami le plus fidèle du Chef de l’Etat. On pensait que par un dernier geste de mansuétude le chef de l’Etat allait demander à la justice d’arrêter la procédure. On avait pensé que par un coup de théâtre, il allait renoncer à ses poursuites, en reconnaissance pour toutes ces années d’amitié et de fidélité avec Olivier Boko. Non, le président de la République a préféré laisser la justice aller jusqu’au bout de la procédure.

Et l’exécution de la sentence risque d’être salée. En dehors des 20 ans de réclusion criminelle, les amendes et autres dommages et intérêts mis à sa charge sont si lourds qu’ils équivalent à une destruction en règle de tout son patrimoine. Si vous pensez que cette décision ne sera pas appliquée, rappelez-vous le sort d’Ajavon. Presque tous les biens portant son nom ont été liquidés un à un. Ce qui sauvera Boko, ce sera peut-être ses avoirs à l’extérieur, si jamais il parvenait à sortir de prison par une certaine grâce présidentielle. La CRIET n’a jamais eu la main aussi lourde. Pour ce verdict, elle n’a même pas suivi les réquisitions du procureur spécial Mario Mètonou qui réclamait une peine de dix ans de réclusion criminelle : c’est deux fois plus lourd…

Ce qui se passe déjà, c’est la terreur qu’inspire désormais Talon à tous ceux qui voudraient s’engager dans une aventure présidentielle. C’est surtout valable pour ceux de son camp. Ils savent que seul le mot du président de la République comptera pour 2026. Cela s’appelle contrôle des ambitions internes. C’était le principal talon d’Achille des précédentes fins de règne. La fin de la bulle Boko, aussi cruelle qu’elle puisse paraitre, donne du chef de l’Etat l’image d’un homme impitoyable pour ceux qui oseraient dans son propre camp remettre en cause ses orientations. C’était connu depuis le premier mandat, mais la sentence de la semaine dernière permet de sceller définitivement cette image.

Quant à l’opposition, elle sait qu’elle aura à faire à une mouvance présidentielle unie, en tout cas plus unie qu’en 2016. Plus unie parce que la lourde sentence de la semaine dernière donne carte blanche au chef de l’Etat pour imposer son homme. Est-ce un hasard si Romuald Wadagni a jeté l’éponge dans sa course pour la BAD ?  

J’ai déjà dit que son ambition pour la BAD ressemblait plus à une opération de camouflage qu’à une réelle candidature. Désormais, il a toutes les chances de rêver au fauteuil présidentiel. Et nous avons jusqu’en juin ou en juillet pour voir les signes de son adoubement par les partis de la mouvance. Mais il ne fera rien sans la dictée du président de la République définitivement paré de ses habits de seul maitre à bord. Joseph Djogbénou ? Je ne vois pas comment Patrice Talon le choisirait pour 2026. L’ancien président de la Cour constitutionnelle n’a pas les préférences de son mentor au poste suprême. Il continue pourtant d’y croire, même s’il a sensiblement limité ses actions sur le terrain dans ce sens. S’il ose aujourd’hui défier les orientations de Patrice Talon, il sait qu’il n’aurait pas grand monde derrière lui.  Avec les risques de représailles qui vont avec.

Concluons donc. Les agissements du camp Boko avaient pu faire penser que le camp présidentiel était divisé et écartelé surtout sur la réforme du système partisan. La décision de la CRIET met fin à cette spéculation et ouvre de nouvelles perspectives au sein de la mouvance.

Prise en charge des enfants infectés par le VIH-SIDA: AGL Bénin et Bénin Terminal renouvellent leur partenariat avec l’ONG RACINES

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AGL Bénin et Bénin Terminal ont renouvelé leur partenariat avec l’ONG RACINES pour l’exercice 2025, dédié à la prise en charge des enfants infectés ou affectés par le VIH-SIDA. Ce partenariat, qui offre une multitude de services aux enfants éligibles suivis au centre ADIS de l’ONG RACINES, comprend une prise en charge médicale systématique, sociale, nutritionnelle et psychologique. L’objectif est d’assurer le bien-être des bénéficiaires tout en répondant à leurs besoins spécifiques. Depuis cinq ans, cet accord a déjà eu un impact significatif sur la vie d’une centaine d’enfants touchés par le VIH-SIDA. Arsène ADIFFON, directeur exécutif de l’ONG RACINES, a exprimé sa gratitude envers AGL Bénin et Bénin Terminal. « Nous sommes reconnaissants du soutien renouvelé de AGL au Bénin qui nous donne encore plus d’élan à la riposte au VIH-SIDA et qui participe activement à l’atteinte des objectifs de cette édition 2024 de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA qui met l’accent sur les droits humains en soutenant et en protégeant les personnes qui vivent avec le VIH-SIDA », a-t-il indiqué. De son côté, Fabrice TURE, directeur général de Bénin Terminal, a rappelé l’objectif de leur accompagnement. « Notre engagement dans ce partenariat vise à accompagner et renforcer l’ensemble des services offerts par le centre ADIS de l’ONG RACINES, afin d’assurer une meilleure prise en charge des enfants infectés ou affectés par le VIH-SIDA », a-t-il précisé. Arnaud BOUHIER, directeur général Cluster Bénin-Niger d’AGL, a indiqué qu’« il est primordial pour notre entreprise de soutenir et d’encourager des initiatives comme celle de RACINES pour les actions qu’elle mène en faveur de la jeunesse ». Il faut rappeler qu’en décembre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, AGL (Africa Global Logistics) a réaffirmé son engagement dans la lutte contre cette épidémie persistante. Le renouvellement du partenariat entre AGL Bénin, spécialiste en logistique multimodale et transit, ainsi que Bénin Terminal, opérateur du terminal à conteneurs du Port de Cotonou, avec l’ONG RACINES s’inscrit dans cette dynamique. Notons que la Journée mondiale de lutte contre le SIDA est la première journée internationale dédiée à la santé au niveau mondial, instaurée en 1988 pour mobiliser et sensibiliser le public sur les moyens de prévention.

Ce qu’il faut savoir d’AGL au Bénin


AGL est l’opérateur logistique multimodal de référence en Afrique, regroupant plus de 23 000 collaborateurs dans 49 pays. Au Bénin, AGL emploie près de 1 000 personnes à travers ses filiales Bénin Terminal et AGL Bénin, qui interviennent dans les secteurs logistique et maritime (consignation, manutention, transit). Confiante dans le potentiel de développement du pays, AGL s’engage sur le long terme au Bénin tout en multipliant les efforts pour accélérer son intégration régionale et continentale.

Boulevard de la marina: Ayadji clarifie suite à la polémique sur le coût de réalisation des voies

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Lors d’un point de presse tenu ce jeudi 30 janvier 2025, le ministre conseiller en charge des Infrastructures et du Cadre de vie, Jacques Ayadji a réagi aux récentes déclarations du porte-parole du parti Les Démocrates. Ce dernier avait affirmé que le gouvernement aurait réalisé 5,7 km de route pour un montant de 35 milliards de FCFA.

 « Il a fait preuve de méconnaissance des règles élémentaires qui régissent les marchés publics. », a dit le ministre. A le croire, ce boulevard n’a pas été réalisé en une fois deux voies ou en deux fois une voie. « Si vous voyez le boulevard, vous allez voir que nous avons la section la moins large est de deux fois deux voies. Nous avons des sections de deux fois deux voies. Nous avons des sections de deux fois trois voies. Nous avons des sections de deux fois quatre voies. », a-t-il précisé.

Le ministre a ensuite corrigé l’affirmation concernant le montant des travaux. Selon lui, il ne s’agit pas de 35 milliards de FCFA, mais de 37 milliards 739 millions 434 000 francs CFA TTC. A cet effet, il a souligné que dans cette somme, une part, soit 18 % de TVA, 1 % pour les enregistrements et 0,5 % pour les taxes sur les marchés publics, reste dans les caisses de l’État.

Ainsi, une fois ces montants enlevés, le coût réel des travaux est estimé à 30 milliards 380 millions 244 483 francs CFA hors taxes. Le ministre conseiller Jacques Ayadji a détaillé que parmi cette somme, 1 milliard 120 millions 26 916 francs CFA ont été alloués au cabinet chargé du suivi et du contrôle des travaux tandis que 98 553 554 FCFA ont été payés pour l’audit du projet.

« Si bien que globalement, les 19 à peu près 20 km de route dont il parle, qui confond à 5,7 km, est plutôt de 29 161 663. 957 francs CFA. Ce qui donne un coût moyen au kilomètre de 1 503 566 71francs CFA », selon le calcul du ministre.

Affaire Boko et Homéky: Voici le réquisitoire du procureur spécial de la CRIET

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Lors de l’audience devant la CRIET, le procureur spécial, Mario Mètonou a requis des peines de prison à l’encontre de l’ex-ministre Oswald Homéky, de l’homme d’affaires Olivier Boko, ainsi que de Rock Niéri. Ces derniers sont accusés de complot contre l’autorité de l’État. Le ministère public a détaillé les faits reprochés aux prévenus. Voici l’intégralité du réquisitoire :

Mario Elonm Métonou, procureur Spécial de la CRIET

Réquisitoire du ministère public 

Mon Dieu, Faites que ce ne soit pas vrai !

Mon Dieu, faites que ce ne soit pas vrai !

C’est ainsi que j’ai réagi, lorsqu’au milieu de cette nuit du 23 au 24 septembre 2024, j’ai été tiré de mon sommeil par l’appel insistant du commandant de la brigade criminelle, le commissaire Émile ADJEKOSSI de vénéré mémoire ;

Monsieur le procureur dit-il, je viens de procéder à l’arrestation de l’ancien ministre des sports Oswald HOMEKY et du commandant de la garde républicaine ;

Pour quels motifs ai-je demandé à l’officier ? 

Et à lui de répondre, Atteinte à la sureté de l’État ;

J’ai refusé d’y croire !

Oui j’ai refusé d’y croire !

J’ai refusé d’y croire jusqu’au moment où j’ai obtenu les premiers éléments de l’enquête ;

Depuis, je suis plongé dans un dilemme cornélien ;

Depuis je me sens une âme de Horace, plongé dans ce conflit entre les intérêts particuliers et le sentiment patriotique, entre l’amitié et le devoir ;

Je me sens une âme de Horace mais contrairement à Horace je ne dis pas « Albe vous a nommé je ne vous connais plus » ;

Je dis Albe vous a nommé, je vous connais toujours mais le devoir m’appelle 

Madame la présidente ;

Messieurs de la cour ;

J’aurais voulu prononcer mon réquisitoire en présence d’avocats de La Défense ;

J’aurais voulu qu’il y ait aux côtés des accusés des avocats en position de critiquer devant votre juridiction les éléments de l’accusation ;

Mais je dois le confesser, j’aurais surtout préféré être ailleurs ce matin ;

J’aurais préféré que les événements qui nous occupent depuis plus d’une semaine maintenant ne se soient jamais produits ;

J’aurais préféré être en présence d’un canular, d’un mauvais rêve, d’un film sorti droit d’un scénario de série B ;

Mais hélas !

Aux premières heures du 24 septembre 2024, les béninois sont réveillés par une rumeur inquiétante : celui qui jusqu’il y a peu était considéré comme le fils du Président de la République, le préféré de ses ministres a été arrêté au cours de la nuit. 

Autre rumeur encore plus surprenante, l’homme le plus proche du Président de la République, son ombre, celui-là qui sans fonctions officielles concentrait pourtant entre ses mains tous les pouvoirs d’État tel un président bis, a également été interpellé ;

Stupeur et désolation !

J’allais dire débandade !

Puis dans le courant de la journée ce qui n’était qu’une rumeur est devenue une information vérifiée : le ministre Oswald HOMEKY et Mr Olivier BOKO ont été interpellés pour complot contre la sûreté de l’État ;

Et le pays se mit à chuchoter :

Comment est-ce possible ?

L’histoire racontée par la poursuite n’est-elle pas cousue de gros fils blancs ?

A-t-on idée de faire un coup d’état alors qu’on concentre entre ses mains tous les pouvoirs d’état ?

Quel est ce coup d’état où il n’y a ni troupe ni plan d’attaque ni projet de gouvernement ?

Peut-on sérieusement financer un coup d’état pour ensuite laisser le pouvoir entre les mains de militaires avec l’espoir insensé qu’ils le rendraient après une courte transition ?

Ce coup d’état n’a-t-il pas été inventé de toutes pièces par le chef de l’État, Patrice TALON lui-même, pour mettre hors course son frère siamois ?

Et le pays chuchota !

Puis les chuchotements prirent place dans les réseaux sociaux !

Puis le débat se mua en un procès en sorcellerie contre la CRIET contre la justice contre le Président de la République ;

Toutes ces questions madame la présidente, messieurs de la Cour, toutes ces questions, ces doutes, ces critiques, elles sont légitimes ;

Alors le défi de ce procès, tout le défi de ce procès est d’apporter des réponses claires aux doutes, aux inquiétudes, à la quête légitime de vérité de nos compatriotes ;

Madame la présidente, messieurs de la Cour ;

Cette quête de vérité, je vous propose d’y satisfaire à travers la réponse à trois questions ;

Qu’est-ce qui s’est réellement passé ?

Le projet de renversement de l’ordre constitutionnel tel que décrit est-il réaliste et dans tous les cas est-il réalisable ?

Les infractions poursuivies sont-elles constituées en droit ?

Sans plus attendre commençons par la première question : 

Qu’est-ce qui s’est passé ?

Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024, Oswald Homéky et Olivier BOKO ont été interpellés alors que le premier venait de confier, pour le compte du second la somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) au commandant de la garde républicaine chargé de la sécurité du Chef de l’État ; 

Cette somme était soigneusement rangée dans le coffre d’un véhicule de type 4X4 acheté deux (02) jours plus tôt auprès de l’entreprise CHALLENGE S.A pour la circonstance ;

Après l’acquisition du véhicule, Oswald HOMEKY l’a confié à son chauffeur SANOUSSI Ganiou avec pour mission de le conduire à Zongo où les plaques d’immatriculation originelles ont été enlevées. Oswald HOMEKY a alors fixé de nouvelles plaques mais fausses celles-ci sur le véhicule ;

La remise de la somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) au commandant de la garde républicaine en charge de la sécurité du Chef de l’État est l’aboutissement d’un long processus qui a débuté quelques mois plus tôt ; 

Plusieurs rencontres ont eu lieu entre Oswald HOMEKY et le commandant de la garde républicaine au domicile du ministre. Jusque-là rien d’anormal. Les deux hommes se connaissent et se fréquentent de longue date ;

Cependant ces visites habituelles se sont transformées en tribune de critique de la personne du chef de l’état d’une part et en occasion de libéralités exceptionnelles au profit de celui qui assure sa garde d’autre part : cinq millions (5 000 000) de FCFA, un champagne d’une valeur approximative de deux mille (2000) euros, une police d’assurance vie dans un pays tiers pour un montant de cinquante-cinq millions (55 000 000) de FCFA ;

Puis une fois assuré d’avoir suffisamment « acheté » le commandant, Oswald HOMEKY partage avec lui son projet. Mettre fin aux fonctions du chef de l’État. Il ne s’agit pas d’attenter à sa vie mais profiter de la proximité physique qu’offrent les fonctions de commandant de la garde républicaine pour l’isoler dans son bureau au palais de la marina et l’obliger à signer sa démission ;

La somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) devait servir au financement du projet ;

La suite des investigations a permis d’établir qu’une partie de cette somme provient des retraits effectués par ADJIBEKOUN Hugues sur les comptes de la société Groupe Technique Plus (GTP) dont il est le comptable. Cette entreprise a comme gérant GBAGUIDI Ahotognon Déo-Gracias Corneille mais le bénéficiaire effectif de ses activités est le beau-frère de Olivier BOKO, le nommé Rock NIEIRI. Ce dernier a pris la fuite dès l’ouverture de l’enquête ;

Madame la présidente, messieurs de la Cour ;

Voilà ce qui nous rassemble, voilà ce qui s’est passé ;

Sur la base de ces faits la commission d’instruction puis la section de l’instruction en appel et enfin la cour suprême ont validé la mise en accusation :

HOMEKY Oswald pour Complot contre la sûreté de l’état, corruption d’agent public national et faux et usage de fausse attestation ;

BOKO Olivier et NIEIRI Rock pour Complot contre la sûreté de l’état et corruption d’agent public national ;

ADJIGBEKOUN Hugues et GBAGUIDI Déo- Gracias pour complot contre la sûreté de l’état ;

SANOUSSI Ganiou pour faux et usage de fausse attestation ;

Ce qui s’est passé une fois présenté, passons ensuite à la deuxième question :

Le projet de renversement de l’ordre constitutionnel tel que décrit est-il réaliste et dans tous les cas est-il réalisable ?

Cette question est au cœur de notre procédure. Les faits tels qu’ils apparaissent dans le dossier mettent en présence les accusés et le colonel Dieudonné TEVOEDJRE commandant de la garde républicaine. Aucun autre militaire gradé n’est impliqué, aucun officier aucun sous-officier pas un seul homme de rang. Le plan d’intervention n’a jamais été clairement défini par les parties.

Alors question légitime s’il en est, peut-on raisonnablement penser que le seul commandant de la garde républicaine est en mesure de renverser le pouvoir en place ?

Deux éléments de réponse madame la présidente, messieurs de la Cour :

Le premier élément, c’est la séparation étanche des rôles entre les personnes impliquées dans ce projet : l’un met en place le financement et évite tout contact avec celui qui doit rendre le projet effectif, l’autre s’assure de l’adhésion du commandant de la garde républicaine et lui transmet les moyens d’action sans rentrer dans les détails opérationnels et sans rencontrer les autres militaires impliqués pour éviter qu’on ne remonte à lui en cas d’échec ;

Le deuxième élément de réponse qui finit de tarir le débat sur le point de savoir si nous sommes en face d’une infraction impossible c’est l’histoire : l’histoire de notre pays et l’histoire très récente de notre continent ;

L’histoire du Bénin a été marquée par une grosse instabilité politique ouverte par l’irruption du Colonel Christophe SOGLO sur la scène politique. Le 28 octobre 1963, ce chef d’état-major général de l’armée prendra le pouvoir au premier président élu du DAHOMEY, Hubert MAGA. Il va, pour ainsi dire, ouvrir la boîte de pandore. Les dix années qui suivront verront se succéder dix présidents à la tête du Bénin.

L’étude de cette triste période de notre histoire montre deux similitudes avec notre dossier actuel :

Première similitude : pour l’essentiel, les coups de force se sont déroulés sans effusion de sang, les présidents en exercice ayant été contraints à la démission. 

Ainsi du président Sourou Migan Apithy qui est contraint à la démission fin novembre 1965 alors qu’il avait été élu en janvier 1964 pour un mandat de cinq (05) ans. 

Ainsi de TAHIROU CONGACOU qui est aussi contraint à la démission en décembre 1965 après 21 jours au pouvoir.

Deuxième similitude, dans la plupart des cas les militaires béninois qui s’emparent du pouvoir l’ont cédé plus ou moins rapidement aux civils.

Sous ce registre trois (03) exemples :

Après avoir arraché le pouvoir à Hubert MAGA en octobre 1963, le colonel Christophe SOGLO l’a rendu aux civils trois mois plus tard en janvier 1964 ;

Le commandant Maurice KOUANDETE qui prend le pouvoir par la force au général Christophe SOGLO le 17 décembre 1967 confie les rênes du pouvoir quatre (04) jours plus tard au lieutenant-colonel Alphonse ALLEY ;

En décembre 1969, le commandant Maurice KOUANDETE qui vient de déposer le président civil Émile Derlin ZINSOU ne s’installe pas à la tête du pays mais en confie les rennes au lieutenant-colonel Paul Emile de SOUZA. Cinq (05) mois plus tard soit en mai 1970 celui-ci rendra le pouvoir aux civils notamment à Hubert MAGA ;

Madame la présidente, messieurs de la Cour ;

Cette petite parenthèse d’histoire télégraphique nous montre qu’il est bien possible pour un militaire de prendre le pouvoir par les armes pour le céder plus ou moins rapidement à un civil élu. Elle nous enseigne également que les coups d’état sont souvent l’œuvre de militaires qui gravitent dans l’entourage des Chefs d’Etat.

Alors oui, le projet tel que présenté est bien réaliste : n’est pas fou ou insensé celui qui étant sûr de son influence sur un militaire lui donne les moyens financiers d’organiser un coup d’état avec l’espoir qu’il le mettra en scelle quelques temps après. C’est possible, c’est déjà arrivé dans l’histoire de notre pays, c’est arrivé à plusieurs reprises ;

Madame la présidente, Messieurs de la Cour ;

L’histoire récente de notre continent nous enseigne également que le projet de coup d’état tel qu’envisagé est non seulement réaliste mais qu’il s’est déjà produit.

Ici nous envisagerons deux exemples. D’une part le Gabon, d’autre part plus proche de nous géographiquement, le Niger ;

Les deux coups d’état ont eu lieu à environ un (01) mois d’intervalle.

Au Gabon, le 30 août 2023, le chef de la Garde Républicaine, c’est-à-dire l’équivalent du Colonel TEVOEDJRE Dieudonné renverse le président Ali BONGO qui vient d’être réélu. Ali BONGO est placé en résidence surveillé et le nouveau maître du pays exige sans l’obtenir sa démission. Pas un seul coup de feu n’a été tiré, le pouvoir des BONGO a été renversé avec une facilité déconcertante ;

Au Niger le coup d’état de 2023 intervient le 26 juillet. Le président Mohamed BANZOUM est séquestré dans le palais présidentiel par des militaires de la garde présidentielle tandis que l’armée encercle le bâtiment et menace de donner l’assaut pour délivrer BAZOUM. Le général Abdourahamane TCHIANI qui dirige la garde présidentielle prend la tête du pays. Depuis, il retient prisonnier au palais présidentiel son prédécesseur qui a refusé de signer sa lettre de démission ;

Madame, Monsieur de la cour, voici deux exemples récents de coup d’état menés sans effusion de sang et dans une espèce de facilité déconcertante par les commandants des gardes républicaines.

Alors si vous avez encore des doutes sur le caractère réaliste de la mission confiée au colonel TEVOEDJRE alors vous avez votre réponse.

Le projet tel que conçu est bien réaliste, il est réalisable, il a déjà été réalisé au Benin et plus récemment au Gabon et au Niger :

Les deux premières questions ayant été étudiées, je vous propose d’envisager notre dossier en droit.

Ce qui nous conduit à la troisième question :

Les infractions poursuivies sont-elles constituées en droit ?

Madame la présidente

Pour la clarté de mon propos vous me permettrez de me pencher d’abord sur les cas des accusés dont l’instruction à votre barre n’a pas permis d’établir la culpabilité au-delà de tout doute raisonnable avant d’envisager les éléments qui permettent de requérir la condamnation des autres accusés ;

Commençons par les accusés de la première catégorie.

Ici j’envisagerai les cas de trois (03) accusés :

D’abord GBAGUIDI Ahotognon Déo-Gracias Corneille

Mis en accusation pour complot contre l’autorité de l’État, GBAGUIDI Ahotognon Déo-Gracias Corneille et a nié les faits à toutes les étapes de la procédure ;

L’instruction préparatoire de même que l’instruction à votre barre ont permis d’établir que GBAGUIDI Ahotognon Déo-Gracias Corneille est un employé au service de Rock NIEIRI qui a le titre de gérant de la société GTP ;

Vous relèverez cependant que l’information a permis d’établir que GBAGUIDI Ahotognon Déo-Gracias Corneille n’a de gérant que le nom, qu’il n’est que le gérant statutaire d’une entreprise dont la gestion effective est assurée par Rock NIEIRI ;

C’est un gérant de paille dont aucun élément du dossier ne permet de retenir qu’il a été mis au parfum d’un projet d’atteinte à la sûreté de l’État ;

Ensuite le cas de SANOUSSI Ganiou  

L’accusé est le conducteur de HOMEKY Oswald ;

Mis en accusation pour faux certificats, il nie les faits

L’instruction a établi que le samedi 21 septembre 2024, il a été instruit par son employeur aux fins de conduire le véhicule de type 4X4 de marque Toyota Prado immatriculé BR 0635 à Zongo pour y retirer les plaques minéralogiques ;

L’accusé n’a jamais nié avoir reçu cette instruction. Il reconnaît également s’être exécuté ;

Madame la présidente, à son sujet il ne vous aura pas échappé que le simple fait de retirer une plaque minéralogique d’un véhicule ne suffit pas à caractériser une infraction. Le faux et l’usage de faux tel qu’il est prévu par l’article 311 du code pénal est une infraction intentionnelle ;

Rien dans le dossier ne prouve qu’en toute connaissance de cause, SANOUSSI Ganiou a retiré les plaques minéralogiques pour les remplacer par de fausses plaques ;

Du reste, la fixation des fausses plaques n’est pas son œuvre ;

Enfin le cas d’ADJIBEKOUN Crépin Hugues

ADJIBEKOUN Crépin Hugues a également été mis en accusation pour répondre de l’infraction de complot contre l’autorité de l’état ;

Son renvoi devant votre juridiction et surtout son maintien en détention depuis l’instruction préparatoire tiennent d’une part à son rôle de comptable et gestionnaire des finances de toutes les entreprises de ROCK NIEIRI et d’autre part à sa fuite dès l’ouverture de l’enquête. Il allait en effet se réfugier à Lomé lorsqu’il a été interpellé au péage de Grand – Popo ;

En tant que comptable de Rock NIEIRI, c’est entre ses mains que sont reversées toutes les sommes retirées des comptes des entreprises. C’est lui qui a encaissé les chèques de six cent millions (600 000 000) de FCFA des comptes de la société GTP SARL les jours qui ont précédé le 23 septembre ;

S’il est vrai que ces retraits ont atterri dans les valises retrouvées au domicile de HOMEKY Oswald, l’analyse du fonctionnement atypique des entreprises de Rock NIEIRI ne montre pas que le comptable ADJIGBEKOUN Crépin Hugues connaissait la destination et l’usage des fonds ;

Personne dans la procédure ne l’a directement mis en cause comme étant un des acteurs du complot. Il est même plus logique de penser que pour une entreprise criminelle aussi délicate, la raison recommande que les personnes informées soient strictement limitées ;

Le complot contre l’autorité de l’état étant également une infraction intentionnelle, vous relèverez Madame et messieurs de la cour, qu’il n’est pas établi qu’en toute connaissance de cause, ADJIGBEKOUN Crépin Hugues a participé à la commission de cette infraction ;

Continuons par les accusés de la seconde catégorie.

Ici, Madame la présidente, messieurs de la Cour, pour l’intelligibilité de mes propos vous me permettrez de structurer mon développement autour des deux infractions majeures que sont le complot contre l’autorité de l’état et la corruption d’agent public ;

Le complot contre la sûreté de l’État

Madame et Messieurs de la Cour !

Je sollicite votre indulgence ;

Je vous demande de m’accorder deux minutes, deux minutes non pas pour m’adresser à vous mais pour fixer nos compatriotes ;

Mesdames et Messieurs ;

Nous avons bien dit complot contre la sûreté de l’état. Cette infraction est à distinguer de l’attentat contre la sûreté de l’état ;

C’est la confusion entre les deux infractions la première, celle que nous poursuivons et la deuxième, celle que le commun des béninois appelle prosaïquement coup d’état qui a alimenté et qui alimente encore toutes les polémiques et les questionnements, je l’avais dit, légitimes, de nos compatriotes ;

Alors avant d’entrer dans la démonstration juridique de la constitution de l’infraction de complot contre la sûreté de l’état, laissez-moi être clair avec ceux qui ne comprennent pas le langage juridique parfois ésotérique et qui sont, à juste titre, perdus par nos nuances compliquées ;

Notre dossier, ce n’est pas un dossier de coup d’état ;

Nous ne poursuivons pas l’infraction d’attentat contre la sûreté de l’État ;

Nous poursuivons l’infraction distincte de complot contre la sûreté de l’état ;

Je vous explique :

Dans le cheminement qui mène à la commission d’une infraction nous distinguons globalement trois étapes :

La volonté ou l’envie de commettre l’infraction

La planification ou la préparation de l’infraction

L’exécution ou la consommation de l’infraction

En général le législateur ne punit pas la première étape et la deuxième étape. D’ailleurs si on devait poursuivre toutes nos mauvaises pensées on serait tous en prison. La punition commence à partir du commencement d’exécution des actes matériels de l’infraction lorsque l’agent pénal n’est contraint de mettre fin à son action que du fait d’éléments extérieurs à sa volonté. On parle d’absence de désistement volontaire ;

Cependant dans certains cas rares, lorsque le législateur considère que l’infraction, si elle était consommée aurait des conséquences très graves, il n’attend pas un commencement d’exécution et une absence de désistement volontaire pour réprimer. Il érige en infraction autonome des actes qui pris isolément ne seraient pas punissables ;

C’est le cas de l’infraction d’excès de vitesse qui tend à prévenir une infraction plus grave qu’est l’homicide ou les blessures involontaires qui pourraient résulter d’un accident de la circulation ;

C’est aussi le cas d’une pluralité d’actes préparatoires d’un attentat terroriste ;

On parle alors dans ces cas d’infractions obstacles : c’est l’exemple type de l’infraction de complot contre la sûreté de l’état ; 

Le législateur n’attend pas que l’on rassemble des troupes, que l’on entame une marche guerrière contre les institutions de l’état pour constater la constitution de cette infraction ;

Il anticipe toute volonté de renverser l’ordre constitutionnel et en punit les auteurs dès lors qu’il existe le moindre acte, aussi minime soit-il qui concrétise ou trahit leur volonté d’attenter à l’autorité de l’État ;

Alors ceux qui disent qu’il n’y a pas coup d’état dans notre dossier, qu’aucun coup d’état ne se fait avec un seul militaire fût-il commandant de la garde républicaine ont raison ;

Ils ont raison parce qu’il n’y a justement pas coup d’état dans notre dossier ; 

Mais ils ont tort !

Ils ont tort car ils se trompent de procès !

Ils ont tort car notre dossier n’est pas celui d’un attentat pour renverser l’ordre constitutionnel mais c’est celui d’un complot en vue de commettre cet attentat ;

Et c’est très différent !

Madame la Présidente, messieurs de la Cour ;

Cette digression ne vous était pas adressée mais elle me paraissait nécessaire ;

Venons-en maintenant à la démonstration en droit que j’annonçais au début de mes propos ;

Aux termes de l’article 194 alinéa 3 du code pénal, « Constitue un complot, la résolution arrêtée entre plusieurs personnes de commettre un attentat lorsque cette résolution est concrétisée par un ou plusieurs actes matériels» ;

Ainsi, pour que l’infraction de complot contre la sûreté de l’état soit constituée il faut trois éléments :

Une résolution arrêtée entre plusieurs personnes

Une concrétisation de cette résolution par un ou plusieurs actes matériels

Un but qui est celui de commettre un attentat 

L’article 193 du code pénal donne des indications précises sur la notion d’attentat ; 

Cette disposition précise que pour être retenu l’attentat doit avoir pour but : « soit de détruire ou de changer le régime constitutionnel, soit d’inciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’État ou à s’armer les uns contre les autres, soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national » ;

Une lecture croisée des dispositions des articles 193 et 194 du code pénal permet de retenir que le complot contre la sûreté de l’État est la résolution arrêtée entre plusieurs personnes soit de détruire ou de changer le régime constitutionnel soit d’inciter les citoyens à s’armer contre l’autorité de l’État soit encore de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ;

Comme je le précisais il y un instant, le code distingue l’attentat contre la sûreté de l’État du complot contre la sûreté de l’État ;

Alors que pour être constituée l’infraction d’attentat contre la sûreté de l’État doit se concrétiser dans un acte matériel d’exécution ou de commencement d’exécution, pour le complot contre la sûreté de l’État, la simple acceptation morale et l’expression de la volonté à poser des actes ayant vocation à porter atteinte à la sûreté de l’Etat suffit ;

En effet, l’infraction de complot contre la sûreté de l’État est une infraction-obstacle qui est l’incrimination d’une attitude ou d’un comportement dangereux sans conséquence dommageable immédiate et effective ;

Le législateur a entendu incriminer à titre principal un comportement dangereux susceptible de produire un résultat dommageable et ce, indépendamment de la réalisation ;

Il s’agit d’appréhender pénalement des actes préparatoires de l’attentat contre la sûreté de l’État qui ne peuvent être réprimés au titre de la tentative punissable ;

Madame la présidente, messieurs de la Cour ;

En dehors de l’élément légal de cette infraction il faut être attentif aux éléments matériel et intentionnel ;

Ici la particularité est que l’infraction est constituée chaque fois qu’il peut être établi la réalité d’un acte matériel qui trahit la résolution des inculpés de commettre le complot ;

Il n’est pas utile d’établir que cet acte matériel répond aux critères d’un commencement d’exécution de l’attentat contre la sureté de l’Etat pour être appréhendé pénalement au titre de la tentative punissable ;

Au total, pour être constituée, l’infraction de complot contre la sûreté de l’État doit s’apprécier :

Dans son élément intentionnel : la résolution entre plusieurs personnes de commettre un attentat

Dans son élément matériel : l’existence d’un ou plusieurs actes caractérisant cette résolution.

Je vous propose d’examiner la situation de chaque accusé au regard de ces critères :

Cas de HOMEKY Oswald

Accusé de complot contre la sûreté de l’État, Oswald HOMEKY nie les faits ;

Il soutient n’avoir jamais confié au Commandant de la Garde Républicaine chargé de la sécurité du Chef de l’État la mission de mettre fin aux fonctions de ce dernier et partant de provoquer un changement du régime constitutionnel ;

Ces dénégations ne sauraient cependant emporter votre conviction ;

Non seulement Oswald HOMEKY était résolu à provoquer le changement du régime constitutionnel mais en plus cette résolution s’est matérialisée dans divers actes ;

Il n’y a aucune difficulté à réunir en ce qui le concerne l’élément moral et l’élément matériel de l’infraction de complot contre la sûreté de l’état ;

Pour ce qui est de l’élément intentionnel l’on peut non seulement situer la naissance de la résolution mais démontrer que cette résolution est demeurée intacte jusqu’à son interpellation dans la nuit du 23 septembre 2024.

Madame la Présidente, messieurs de la Cour !

La résolution de commettre un attentat contre la sûreté de l’état et de provoquer un changement brutal du régime constitutionnel est apparue chez les accusés entre le 15 mars 2024 et le 30 mai 2024 ;

Vous me demanderez pourquoi je l’affirme ;

En voici les raisons ;

Je vais vous donner un certain nombre de dates, je vous prie d’y prêter attention car elles sont importantes pour la compréhension du dossier ;

Oswald HOMEKY a démissionné de son poste de ministre en charge des sports le 06 octobre 2023 après avoir soutenu publiquement que pour lui Olivier BOKO a le meilleur profil pour remplacer le chef de l’état en 2026 ;

A la suite de cette démission, il s’est engagé dans les mouvements de soutien à la candidature de BOKO Olivier ;

Il a lui-même déclaré devant la commission d’instruction lors de son interrogatoire du 17 octobre 2024 assurer la coordination de « la Dynamique OB 26 » ;

Seulement voilà ! 

Le 15 mars 2024, est intervenue au Bénin la réforme du code électoral ;

Cette réforme en renforçant le système partisan a fait des grands partis politiques les seuls regroupements susceptibles de désigner des candidats aux élections présidentielles ;

Cette loi ferme la porte de la présidentielle aux candidats indépendants comme Olivier BOKO ;

C’est à partir de cette date que les accusés ont commencé à envisager d’autres moyens pour assurer l’élection d’Olivier BOKO aux présidentielles de 2026 ;

Cette résolution a été progressivement exprimée par Oswald HOMEKY au commandant de la garde républicaine ;

En effet, deux (02) mois après le vote du nouveau code électoral, soit le 30 mai 2024, KOMEKY Oswald va laisser transparaître pour la première fois cette résolution ;

A cette date, il a reçu à son domicile, le commandant de la garde républicaine, le colonel Dieudonné TEVOEDJRE ;

Selon ce dernier, « l’entretien a porté exclusivement sur la personne du chef de l’État. Cet entretien a consisté de sa part (Oswald HOMEKY) à dénigrer le Chef de l’Etat et à me révolter contre l’autorité » (Cf. PV D13) ;

Entre cette date du 30 mai 2024 et le 30 juillet 2024, Oswald HOMEKY a invité le commandant de la garde républicaine à son domicile au moins à trois (03) reprises ;

Les différentes conversations entre lui et son invité ont porté sur le même sujet ;

Ces conversations laissent apparaître qu’il avait continué à mûrir l’idée d’un attentat contre la sûreté de l’État ;

Selon le commandant de la garde républicaine c’est dans la nuit du 30 juillet 2024 que Oswald HOMEKY a évoqué pour la première fois le mot « coup d’État » ;

Oswald HOMEKY a justifié son idée par le fait que le chef de l’état « ne voulait pas partir et se préparait à briguer un troisième mandat et qu’il fallait l’en empêcher en le faisant partir par un coup d’état » (Cfp v D13) ;

Par la suite la rencontre du 27 août 2024 et les autres qui ont suivi entre Oswald HOMEKY et le colonel Dieudonné TEVOEDJRE ont bien montré que le premier demeurait résolu à provoquer par des voies illégales le changement du régime constitutionnel ;

Mesdames Messieurs, messieurs de la Cour !

Il sera difficile à l’accusé HOMEKY de réfuter l’existence de sa résolution à provoquer un changement non constitutionnel du régime en place ;

Bien plus que des suppositions, cette résolution s’est concrétisée à travers des actes matériels ;

Ces actes matériels, Madame la présidente, se sont succédés dans le temps ;

Ces actes matériels qui consacrent la consommation de l’infraction sont de deux (02) ordres :

D’une part, les actes de générosité inhabituelle à l’égard de celui qui a en charge la sécurité du Chef de l’Etat ;

D’autre part et les actes de fourniture de moyen pour commettre l’attentat ;

Voyons si vous le voulez bien ce qui dans le dossier apparaît comme des actes de générosité inhabituels.

° Les actes de générosité inhabituelle

Ces actes de générosité inhabituelles étaient destinés à préparer le commandant de la garde républicaine à l’acceptation de la mission qui allait lui être confiée ;

Mais avant tout il est utile de démontrer en quoi cette générosité est exceptionnelle ;

Qu’est ce qui rend exceptionnels ces actes de générosité ?

Deux éléments.

Le premier concerne le moment où ces dons ont été faits

Le deuxième concerne la nature et le montant des dons

Que dire de la période ?

HOMEKY Oswald et le commandant de la garde républicaine se connaissent depuis l’arrivée au pouvoir du président Patrice TALON en 2016 ;

Le premier a occupé le poste de ministre des sports au gouvernement pendant sept (07) années ;

A sa sortie du gouvernement l’accusé a vu ses revenus annuels qu’il évalue lui-même à soixante-dix millions (70 000 000) FCFA baisser ;

Il a reconnu devant la commission d’instruction être dans une phase de lancement de nouvelles activités génératrices de revenus ;

Or, et fort curieusement, c’est précisément alors qu’il avait moins de ressources, que HOMEKY Oswald s’est senti obligé de multiplier les gestes de générosité ;

Encore plus curieux, cette générosité excessive était exclusivement dirigée vers celui qui assure la sécurité du chef de l’État ;

Maintenant quid de la valeur des dons ?

Sur le montant des dons, pendant qu’il était ministre des sports, HOMEKY Oswald n’a jamais offert ni au colonel ni à son association une somme de FCFA cinq millions (5 000 000) ;

Bizarrement, et tout aussi brusquement, alors que ses revenus sont en baisse, sans aucune demande de la part du commandant de la garde républicaine, Oswald HOMEKY a multiplié les gestes de générosité à son égard à compter du 30 juin 2024.

Ainsi le 30 juin 2024, il lui a fait don de la somme de FCFA cinq millions (5 000 000) ;

A aucun moment lors de l’instruction HOMEKY Oswald n’a contesté la réalité de ce don qu’il a d’ailleurs confirmé ;

En remettant cette somme au colonel il a affirmé « quelqu’un m’a fait un cadeau et j’ai pensé à toi. J’ai voulu faire 50/50 avec toi » ;

Le colonel Dieudonné TEVOEDJRE était le premier surpris par cet accès brusque de générosité, lui qui a affirmé « j’étais assez surpris parce que pendant qu’il était en activité, il ne m’a jamais offert aucun franc. » (cf pv D17) ;

Ce n’était pourtant que le début car une semaine plus tard, soit le 07 juillet 2024 le niveau de générosité de celui qui était pourtant en phase de lancement de ses entreprises va atteindre un nouveau sommet ;

Il a invité le commandant de la garde républicaine pour proposer de lui ouvrir un compte dans les livres de la NSIA BANK Cote d’Ivoire ;

Il lui explique alors que « c’est un compte secret qui est non traçable par les instances de l’UEMOA et ce compte en Côte d’Ivoire est ouvert à toutes les personnalités qui ont occupé de hautes fonctions dans les arcanes du pouvoir et suffisamment fourni pour leur permettre de maintenir leur train de vie après le pouvoir. » (Cf. pv D17) ;

Pour concrétiser cette promesse Oswald HOMEKY a transmis au commandant de la garde républicaine, dès le lendemain 08 juillet 2024 une fiche à remplir ;

Une fois la fiche remplie, le 06 août 2024, Oswald HOMEKY a transmis via l’application WhatsApp, en vue unique, j’insiste là-dessus, je dis bien en vue unique, la preuve de la souscription d’une assurance vie dénommée NSIA PRESTIGE au profit du colonel Dieudonné TEVOEDJRE auprès de NSIA Vie assurance Cote d’Ivoire avec un solde de CFA cent cinq millions (105 000 000) ;

Sur cette assurance et la pseudo polémique qu’a suscité sa révélation, il convient de dire un petit mot ;

Sur demande d’entraide pénale du parquet spécial, les autorités judiciaires compétentes de la République de Côte d’Ivoire ont retrouvé l’agent de la compagnie d’assurance ayant procédé aux formalités nécessaires à la mise en place de l’assurance ;

Cet agent nommé AVENIE N’tah Jacques a expliqué que les sommes investies dans ce produit au profit du colonel Dieudonné TEVOEDJRE par Oswald HOMEKY s’élevaient à cinquante-cinq millions (55 000 0000) FCFA ;

Il a soutenu qu’à la date du 06 août 2024, le solde du compte n’était que de cinq millions (5 000 000) de FCFA ;

Qu’à la demande de Oswald HOMEKY il a fait une simulation avec l’identité du colonel Dieudonné TEVOEDJRE mais avec un numéro de police d’assurance différent et un solde fictif de FCFA cent cinq millions (105 000 000) ;

Il a conclu que cette simulation faite sur son ordinateur n’a pas été validée dans le système cependant que la photographie de l’écran a été envoyée à Oswald HOMEKY à sa demande ;

Madame la présidente, messieurs de la Cour ;

Le but de la manœuvre est de montrer au commandant de la garde républicaine qu’il lui a été fait un don de cent cinq millions (105 000 000) FCFA sous la forme d’une police d’assurance vie sécurisée dans un pays tiers même si dans la réalité seulement cinquante-cinq millions (55 000 000) ont été investis ;

Mais cinquante-cinq millions (55 000 000), vous en conviendrez c’est déjà une somme colossale ;

Cette générosité extrême de la part d’un homme, qui vient de perdre son poste de ministre ; 

Cette générosité exclusivement dirigée vers le chef de la sécurité présidentielle n’est pas neutre ;

Pour se défendre de ce don, Oswald HOMEKY a soutenu devant les magistrats instructeurs qu’il s’agit d’un prêt ;

Vous relèverez que cette thèse ne saurait prospérer ;

Vous relèverez que cette thèse est inopérante pour au moins deux raisons ;

D’une part l’on ne prête qu’à celui qui est en mesure de rembourser ;

Or Oswald HOMEKY connaît bien le niveau de rémunération du commandant de la garde républicaine et sait que celui-ci n’a nullement les moyens de rembourser un prêt aussi important ;

Il a lui-même affirmé devant la Commission d’Instruction n’avoir auparavant, jamais consenti un prêt à son ami le colonel Dieudonné TEVOEDJRE ;

D’autre part, s’il ne s’agissait que d’un prêt, le commandant de la garde républicaine ne connaissant pas l’existence de ce produit d’assurance et n’ayant rien sollicité, il n’y avait aucune urgence à mettre en place cette assurance vie à son profit ;

A la vérité, la précipitation avec laquelle l’opération a été effectuée montre bien qu’il s’agit d’un cadeau offert dans un but précis ;

Notez vous-même :

HOMEKY Oswald a parlé de l’existence de ce produit au colonel le 07 juillet 2024 ;

Déjà le lendemain 08 juillet 2024, il demandait et obtenait les informations utiles à la mise en place de l’assurance ;

Le 02 août 2024, l’assurance était souscrite avec un montant initial de FCFA cinq millions ;

Le 06 août Oswald HOMEKY se sentait obligé de montrer à son ami qu’il avait tenu promesse en lui envoyant, en vue unique, une preuve falsifiée de la souscription d’une assurance vie à son profit pour un montant total de cent cinq millions (105 000 000) de FCFA ; (cf. PV d’audition de AVENIE N’tah Jacques) ;

Le 09 août la somme de cinquante millions (50 000 000) FCFA était remise à AVENIE N’tah Jacques par Oswald HOMEKY pour être déposée sur le compte ;

Ce dépôt a été effectif le lendemain 10 août 2024 ;

Madame et Messieurs de la Cour ; 

Il n’y a pas l’ombre d’un doute que cet enchaînement de générosité n’avait qu’un seul but : briser la loyauté du chef de la sécurité présidentielle ;

Pour être complet sur le registre des dons exceptionnels il faut ajouter la bouteille de champagne blanc de blanc Salon Mesnil d’une valeur d’environ deux mille (2000) euros qui selon le commandant de la garde républicaine était destinée à célébrer la réussite de l’attentat à la sûreté de l’État ;

Les actes matériels résultant de gestes de générosité inhabituels exposés, il convient de se pencher sur les actes matériels du complot contre la sûreté de l’état tels qu’ils se concrétisent dans la fourniture de moyens

° Les actes matériels résultant de la fourniture de moyens

D’emblée, je vous fais observer que la résolution de commettre l’attentat contre la sûreté de l’État ne s’est pas matérialisée que dans des gestes de générosité inhabituelle ;

Cette résolution a pris corps également dans la fourniture des moyens destinés à réaliser l’attentat ;

Sous ce chapitre, il faut s’intéresser d’une part à la découverte de la somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) au domicile de Oswald HOMEKY et d’autre part aux conditions de remise de cette somme au commandant de la garde républicaine ;

Sur la découverte de la somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000), il est aisé d’arriver à bout des dénégations de HOMEKY Oswald qui soutient que cette somme était destinée à financer des activités politiques normales ;

Mon analyse ici empruntera deux canaux.

Avant d’examiner la destination de cette somme d’argent il faut s’intéresser à son origine ;

Sur l’origine de l’argent

S’agissant de l’origine de l’argent, les variations proposées par Oswald HOMEKY le long de la procédure établissent sa volonté de masquer la vérité ;

En effet, le 24 septembre 2024, peu de temps après son interpellation, HOMEKY Oswald a soutenu que la somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) retrouvée en sa possession provient de ses « économies et petits investissements » ;

Le 1er octobre 2024, devant le juge des libertés et de la détention il a maintenu la même version ;

Curieusement, le 17 octobre 2024, il a changé de version devant la Commission d’Instruction et affirmé que cet argent lui a été « transmis par un ami du nom de Rock NIEIRI ».

Mais comme vous avez pu le noter, il a été formellement établi qu’une partie de cette somme d’un montant de FCFA deux cent cinquante millions (250 000 000) lui a été portée le 23 septembre 2024 à 22h 04 par un émissaire de la société PORTEO venu du Togo ;

Cette somme a été retirée le même jour sur les comptes Ecobank Togo de l’entreprise PORTEO ;

Cet émissaire avait un véhicule de marque LAND ROVER DEFENDER immatriculé au Togo ;

Qu’il faut pour s’en convaincre jeter un coup d’œil sur le registre des agents de sécurité chargés de la garde de son domicile cette nuit du 23 septembre ;

En dépit de cette constance, Oswald HOMEKY continue de soutenir que l’intégralité du montant découvert à son domicile lui a été porté le 23 septembre 2024 vers 18 heures par un émissaire de Rock NIEIRI ;

Les mêmes variations ont été notées sur la destination des fonds.

La destination de l’argent

Sur l’usage auquel l’argent était destiné, Oswald HOMEKY a également proposé des réponses variant dans le temps et à mesure de la progression des investigations ;

Ainsi le 24 septembre 2024, lors de son interrogatoire, il a déclaré aux officiers de police judicaire que la somme d’argent retrouvée en sa possession était destinée à financer les activités de ses entreprises de distribution de boissons et produits alimentaires au Cameroun, au Congo Brazzaville, au Niger, au Burkina Faso et au Mali ;

Le 17 octobre 2024, il a changé de version sur la destination des fonds en soutenant que « cet argent a été principalement mobilisé dans le cadre des activités politiques de la ‘’Dynamique OB’’ » ;

Outre ces variations sur l’origine et la destination des fonds, HOMEKY Oswald a été en peine de proposer une explication cohérente sur la remise de cette somme d’argent en pleine nuit au chef de la sécurité présidentielle ;

Il a soutenu avoir invité le colonel pour sécuriser cette somme qui devait servir au financement des activités de 803 unités politiques réparties sur le territoire national ;

Seul problème, j’allais dire seuls gros trous dans l’argumentation, il ne lui a pas été possible de dire avec précision le montant à investir dans chaque unité politique ;

Il a été incapable de donner l’identité des responsables des unités politiques.

Il n’a pu pas indiquer leur localisation encore moins à quel découpage territorial correspondent ces unités politiques ;

Enfin, il a été en peine d’expliquer le canal de transmission de cette somme aux unités politiques ;

La vérité !

La vérité, Madame la Présidente

Madame et messieurs de la Cour,

C’est que l’idée de ces fameuses unités politiques est apparue plus tard comme justification lorsque l’accusé a réalisé qu’une petite enquête de patrimoine sur sa personne suffit à établir qu’il ne pouvait disposer à titre personnel d’une telle somme ;

Vous noterez qu’à l’opposé de cette justification fabriquée de toute pièces, il faut se référer aux déclarations constantes du colonel TEVOEDJRE Dieudonné pour comprendre la destination réelle des fonds ;

A toutes les étapes de la procédure, sans aucune variation, le chef de la sécurité présidentielle a soutenu qu’Oswald HOMEKY s’est engagé à mettre à sa disposition pour la réalisation du coup « la somme d’un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) de francs CFA pour son financement. Cette somme devait servir à couvrir trois (03) volets à savoir :

Intéresser les acteurs avec lesquels je devais organiser le coup ;

Intéresser les chefs de corps de l’armée de terre et de la garde nationale pour éviter qu’ils fassent obstacles à l’opération le jour J ;

Assurer mes arrières et celles de ma famille au cas où le coup échouerait ; »

Vous retiendrez que les propos du colonel TEVOEDJRE Dieudonné sont corroborés par les conditions de remise des fonds ;

Alors que l’argent devait être remis au colonel TEVOEDJRE Dieudonné le dimanche 22 septembre 2024, Oswald HOMEKY l’a contacté ce même jour pour l’informer qu’il « était à 95% de mobilisation et qu’il reportait la remise desdits fonds au lendemain soit le 23 septembre 2024 » ;

Le 23 septembre 2024 à 22 heures 32 minutes soit un quart d’heure après le départ de son domicile de l’émissaire venu de Lomé avec la somme de FCFA deux cent cinquante millions (250 000 000), Oswald HOMEKY a appelé le commandant de la garde républicaine pour lui dire que les fonds étaient prêts ;

Outre cette coïncidence entre le moment de la réception des deux cent cinquante millions (250 000 000) FCFA et l’appel émis vers le colonel, Oswald HOMEKY a affiché une attitude qui indique que cette remise de fonds était destinée à tout sauf au financement d’une activité politique normale ;

Là encore, trois postures, trois attitudes, trois choix incriminants : 

1er comportement suspect :

Contrairement à ses habitudes il a indiqué aux agents assurant la sécurité de son domicile qu’il attendait des visites dans la nuit du 23 septembre 2024 et qu’il allait se charger de les accueillir lui-même ;

L’agent de sécurité présent cette nuit le nommé AGBOHOUNZO Vignako Basile a confié que c’est la première fois que HOMEKY Oswald leur donnait une telle instruction « Certes, il lui est arrivé qu’il nous dise qu’il attend des invités et de préparer la salle d’accueil et de ne pas déranger les visiteurs. Mais c’est la première fois qu’il est allé jusqu’à nous demander de quitter complètement la guérite. » (Cf. PV D15) ;

2e comportement suspect :

Ce même soir, contrairement à ses habitudes, c’est Oswald HOMEKY lui-même qui a ouvert et fermé le portail à l’arrivée et au départ de ses invités du soir ;

Le même agent de sécurité témoigne « A 22 heures 04 mn, un véhicule 4X4 de marque RANGE ROVER, de couleur noire, à immatriculation togolaise a fait son entrée dans la maison après que monsieur HOMEKY Oswald lui-même a ouvert le portail…. Le véhicule est ressorti à 22 heures 12 minutes et c’est monsieur HOMEKY Oswald lui-même qui a fermé le portail. » (Cf. PV D15) ;

3e comportement suspect :

La même nuit, Oswald HOMEKY a interdit à ses agents de sécurité de renseigner leurs registres sur les mouvements de ses visiteurs ;

Écoutons encore une fois le témoignage de l’agent de sécurité :« avant de quitter, j’ai voulu prendre le registre de garde mais monsieur HOMEKY Oswald, avec insistance nous l’a interdit. » (Cf. PV D15) ;

Madame la présidente, messieurs de la Cour ;

Les comportements inhabituels de HOMEKY Oswald cette nuit sont en fait des précautions prises pour éloigner tout témoin des actes répréhensibles qui étaient en cours de préparation ;

Ces précautions vont au-delà de la mise à l’écart des témoins dérangeants que pourraient constituer les agents de sécurité ;

L’accusé a également pris des précautions pour couper tout lien entre l’argent remis au colonel et lui en cas de d’échec de l’attentat planifié ;

C’est ici qu’intervient la question du véhicule.

Les six valises contenant la somme de CFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) étaient soigneusement rangées dans un véhicule de type 4X4 PRADO ;

Oswald HOMEKY reconnait avoir acheté ce véhicule deux jours plus tôt soit le samedi 21 septembre 2024 auprès de la société CHALLENGE SA ;

Il confirme les propos de son chauffeur SANOUSSI Ganiou selon lesquelles il l’a envoyé à ZONGO le même samedi 21 septembre aux fins d’enlever les plaques d’immatriculation du véhicule ; (Cf. PV D23) ;

Il avoue également avoir remplacé les vraies plaques d’immatriculation beiges du véhicule BR 0635 RB par des fausses plaques bleues W 079 RB 289 ;

Il précise avoir commandé ces fausses plaques « auprès d’un graphiste, JOJO Service » ;

Il est clair que si le véhicule avait été acquis pour être offert à un proche comme l’accusé tente de le faire accroire, il n’aurait eu nul besoin d’y apposer de fausses plaques d’immatriculation ;

Il n’aurait pas eu davantage besoin de violer les procédures légales de ré immatriculation d’un véhicule ;

Ce changement de plaques est d’autant plus suspect que l’accusé n’avait pas encore payé le prix d’achat du véhicule ;

En réalité, les fausses plaques n’ont été collées sur le véhicule que pour couper tout lien entre lui et l’objet du délit ;

J’ai été long sur cette infraction !

J’ai été long mais c’était nécessaire !

Pour me résumer :

Au total, HOMEKY Oswald a pris courant mars – avril 2024, la résolution de commettre un attentat contre la sûreté de l’État ;

Cette résolution est restée constante jusqu’à son interpellation dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024 ;

Cette résolution s’est concrétisée à travers deux séries d’actes matériels destinés pour la première à déterminer le commandant de la garde républicaine chargé de la sécurité du chef de l’État à adhérer au projet et pour la seconde à lui fournir les moyens destinés à l’exécution du projet ;

Envisageons à présent le cas de BOKO Olivier ;

Cas de Olivier BOKO

BOKO Olivier rejette également toute accusation de complot contre la sûreté de l’État.

Sauf que trois éléments de la procédure permettent d’établir qu’il s’est non seulement résolu à commettre un attentat contre la sûreté de l’état mais que cette résolution s’est concrétisée à travers différents actes matériels ;

Madame la présidente,

Madame et Messieurs de la cour,

En ce qui concerne l’implication de BOKO Olivier dans ce dossier vous devez vous poser trois questions :

1ere question : Qui a intérêt ?

2e question : Qui a les moyens de financer ?

3e question : Qui a financé ?

La réponse à ces trois questions vous mènera dans ce dossier inéluctablement vers BOKO Olivier.

D’abord la 1ere question : Qui a intérêt ?

Il n’est pas contesté que c’est Olivier BOKO qui est le bénéficiaire de toutes les activités politiques menées par Oswald HOMEKY depuis son départ du gouvernement le 06 octobre 2023 ;

Oswald HOMEKY a lui-même expliqué que son départ du gouvernement a fait suite à son affirmation publique selon laquelle Olivier BOKO est le mieux placé pour remplacer le président de la république en 2026 ;

HOMEKY Oswald lui-même se proclame coordonnateur de la dynamique OB 26 dont l’objectif est de travailler à l’accession au pouvoir de BOKO Olivier ;

Même s’il s’en défend, non seulement Olivier BOKO est informé des activités et des initiatives prises par Oswald HOMEKY pour assurer sa prise de pouvoir mais il les a soutenues ;

A la question de savoir s’il avait discuté avec Olivier BOKO de toutes les démarches menées pour son élection en 2026, Oswald HOMEKY a répondu « oui nous en avons déjà parlé, monsieur BOKO et moi. Je précise que c’est suite à une de mes déclarations en sa faveur qu’est intervenue ma démission après que le chef de l’État m’a sérieusement réprimandé. Nous en parlons de temps en temps » (Cf. PV D 23)

Même s’il a tenté le long de l’instruction de s’écarter des activités de HOMEKY Oswald, Olivier BOKO n’a jamais soutenu que ce dernier menait des actions politiques pour un homme politique autre que lui ;

Bien plus, le plan de l’attentat tel qu’il ressort des échanges entre Oswald HOMEKY et le commandant de la garde républicaine devait aboutir à la prise de pouvoir d’Olivier BOKO en 2026 ;

Il devait consister à contraindre à la démission l’actuel président de la république, mettre à plat le code électoral et organiser des élections dans des conditions qui assurent l’accession de BOKO Olivier à la magistrature suprême ;

Donc à la question de savoir qui a intérêt, la réponse est sans ambiguïté.

Passons à la deuxième question 

2e question : Qui a les moyens de financer 

Il ne fait aucun mystère que c’est Olivier BOKO qui a financé la générosité aussi brusque que suspecte de HOMEKY Oswald à l’égard du commandant de la garde républicaine ;

Des aveux même de HOMEKY Oswald, ses revenus annuels qui étaient d’environ 70 millions FCFA sont en baisse depuis sa sortie du gouvernement ;

Quand on gagne soixante-dix millions (70 000 000) par an, on ne peut faire cadeau de soixante millions (60 000 000) à un ami qui n’a rien demandé en moins de trois mois.

HOMEKY Oswald n’avait pas les moyens de cette générosité à l’égard du colonel ;

Or le 30 juin 2024, pour la première fois en huit (08) années d’amitié, HOMEKY Oswald a offert cinq millions (5 000 000) de FCFA au colonel commandant de la garde républicaine ;

Mieux, il lui a mis en place une police d’assurance vie à hauteur de cinquante-cinq millions (55 000 000) de FCFA ;

Il coule de source que HOMEKY Oswald n’a pas les moyens de faire un tel don à un ami ;

Il ne peut même pas se permettre, au regard des revenus qu’il a déclaré à la Commission d’instruction, de consentir un prêt à cette hauteur à un fonctionnaire de l’état dont il sait qu’il n’a pas les moyens de le rembourser ;

Lorsque la proposition de la mise en place de cette assurance vie a été faite au commandant de la garde républicaine ce dernier a déclaré ne pas en avoir les moyens ;

Face à cette réserve, HOMEKY Oswald a répondu « Ne t’en fais pas le grand frère va s’en charger » ; (Cf. PV D13)

Le colonel précise que c’est Olivier BOKO que Oswald HOMEKY désignait par grand frère ;

Sur un autre registre, Oswald HOMEKY a confié à AVENIE N’tah Jacques que les fonds destinés à la mise en place de l’assurance vie devaient provenir pour cinquante millions (50 000 000) de FCFA d’un ami ;

Il y a toutes les raisons de penser que cet ami généreux c’est Olivier BOKO ;

Quand HOMEKY Oswald déclarait des revenus annuels de soixante-dix millions (70 000 000) de FCFA, Olivier BOKO a déclaré à la commission d’instruction que ses revenus annuels moyens sont de l’ordre de quatre milliards (4 000 000 000) de FCFA pour des charges variant entre un milliard et un milliard cinq cent millions (4 500 000 000) ;

Au regard de ce niveau de revenus, Olivier BOKO dispose des moyens pour mobiliser la somme de FCFA 1 500 000 000 destinée à financer l’attentat ;

Alors si vous avez encore des doutes sur qui a les moyens de financer, vous répondrez que ce n’est certainement pas HOMEKY Oswald ;

Envisageons à présent la dernière question 

3e question : Qui a financé ?

Olivier BOKO dispose non seulement des moyens pour financer l’attentat contre la sûreté de l’État mais il a été établi qu’une partie au moins des sommes saisies au domicile de HOMEKY Oswald provient directement de lui ;

L’enquête et l’instruction ont permis d’établir qu’il en a assuré la mobilisation ;

Pour s’en convaincre, je vous rends attentif à deux éléments à charge ;

Suivez avec moi le parcours de l’argent ;

D’une part, l’instruction a permis d’établir que les 06, 10 et 20 septembre 2024, la somme totale de six cent millions FCFA a été retirée des comptes de la société GTP SARL ; 

Ces retraits ont été notamment opérés sur les comptes de la société ouverts dans les livres de la BIIC ;

Interrogé sur la destination de ces sommes, ADJIBEKOUN Hugues, a soutenu que « tout l’argent d’un montant de six cent millions (600 000 000) de franc CFA a été remis à monsieur Ricalo pour le compte de son patron, monsieur Olivier BOKO » (Cf PV D21) ;

Or, les sommes découvertes au domicile de Oswald HOMEKY proviennent en partie de la BIIC comme l’atteste, en sa dernière page, le procès-verbal de décompte établi par le Commissaire principal de police Émile ADJEKOSSI, le mardi 24 septembre 2024 à dix-sept heures trente-huit minutes, 

D’autre part, BOKO Olivier reconnaît lui-même avoir demandé et obtenu de la société PORTE’O qui loue un de ses immeubles à Cotonou le paiement en liquide de la somme de FCFA 250 000 000 ;

Cette somme a été retirée de ECOBANK BANK TOGO le 23 septembre 2024 ;

Contrairement aux affirmations de BOKO Olivier, cette somme a été directement remise à Oswald HOMEKY à son domicile à Cotonou la nuit du 23 septembre 2024 à 22 heures 04 mn par l’émissaire de la société venu de Lomé ;

Après l’interpellation de HOMEKY Oswald, la somme de 250 000 000 FCFA a été retrouvée dans le véhicule à son domicile ;

Les étiquettes de cette somme sont celles utilisées non pas par Ecobank Bénin mais par Ecobank Togo ;

Le procès-verbal de décompte de l’unité d’enquête indique en sa première page que le montant de FCFA deux cent cinquante millions (250 000 000) a été réparti en deux sacs à dos ;

Dans le premier sac de couleur marron foncé il a été entreposé quinze (15) lots de billets de dix mille d’une valeur de dix millions (10 000 000) de FCFA chacun scellé avec une étiquette de Ecobank ;

Dans le deuxième sac à dos de couleur noire, se trouve dix lots de billets de dix mille d’une valeur de dix millions chacun, scellé avec une étiquette Ecobank (cf. PV d’investigation en date du 24/09/2024) ;

Les deux cent cinquante millions (250 000 000) de FCFA appartenant à BOKO Olivier ont été saisis au domicile de HOMEKY Oswald alors que ce dernier venait de confier cette somme au commandant de la garde républicaine ;

Pour me résumer là encore,

Madame la présidente.

Au total, Olivier BOKO est d’abord le bénéficiaire effectif et unique des actions politiques engagées par Oswald HOMEKY de même qu’il est le bénéficiaire direct de l’attentat projeté ;

Il est ensuite de tous les inculpés le seul qui dispose des moyens financiers pour mobiliser la colossale somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) ;

Il est enfin celui qui a assuré la mobilisation effective des sommes saisies au domicile de HOMEKY Oswald. Vous avez pu suivre le voyage des deux cent cinquante millions (250 000 000) de FCFA payés par un de ses locataires depuis Ecobank Lomé jusqu’au domicile de HOMEKY Oswald ;

Passons à présent en revue le cas de Roch NIEIRI ;

Cas de Roch NIEIRI 

Dès le début des investigations il a pris la fuite ;

Cependant le mandat d’arrêt, l’arrêt de mise en accusation ainsi que la convocation à la présente audience lui ont été régulièrement notifiée à sa dernière adresse connue.

Roch NIEIRI a été cité abondamment le long de l’information par Oswald HOMEKY et Olivier BOKO ;

HOMEKY Oswald le désigne comme étant celui qui lui a confié la somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) ;

Olivier BOKO quant à lui désigne Roch NIEIRI comme étant celui à qui il a demandé de remettre la somme de FCFA deux cent cinquante millions (250 000 000) payée en liquide par la société PORTE’O ;

Au-delà des déclarations des deux accusés qui le placent directement au cœur de la mobilisation des ressources destinées à financer l’attentat, il existe au moins trois éléments qui placent Roch NIEIRI au centre du complot ;

D’une première part Roch NIERI, beau-frère de BOKO Olivier qu’il soutient politiquement n’a affiché jusque-là aucune ambition politique personnelle ;

Toutes les actions politiques de Roch NIEIRI ont pour bénéficiaire Olivier BOKO ;

D’une deuxième part, Roch NIEIRI est le véritable responsable de la société GTP ;

C’est lui qui a ordonné à ADJIGBEKOUN Hugues de retirer la somme de FCFA Six cent millions ;

A ce sujet ADJIGBEKOUN Hugues déclare « j’ai reçu ces chèques de mon patron Rock NIEIRI et portant les noms des personnes qui devaient effectuer les retraits » (Cf. PV D 21)

Cette somme s’est par la suite retrouvée avec HOMEKY Oswald ;

D’une dernière part, dès l’ouverture de l’enquête, Roch NIEIRI a pris la fuite et ne s’est présenté ni devant les officiers de police judicaire ni devant la commission d’instruction ;

Cette fuite en elle-même trahit sa connaissance de ce qui était en préparation et pour lequel il a contribué à la mobilisation des fonds ;

Madame la présidente,

Madame et Messieurs de la Cour ;

Quid de la corruption d’agent public ?

Cette infraction est-elle constituée en l’espèce ?

Sur la corruption d’agent public

Aux termes de l’article 336 du code pénal la corruption d’agent public est imputable à « quiconque a offert ou accordé à un agent public, directement ou indirectement, des promesses, des dons ou présents ou autres avantages indus, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, afin qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de ses fonctions ou de son emploi, juste ou non, mais non sujet à rémunération »

La corruption peut être passive ou active ;

La corruption active se manifeste lorsqu’une personne, physique ou morale, offre, promet ou donne, directement ou indirectement, un avantage quelconque à un agent public ou à une personne exerçant une fonction ou un mandat électif public, dans le but d’influencer son action ou sa décision ;

La corruption est une infraction intentionnelle ;

L’élément moral suppose la volonté et la conscience, chez le corrupteur, de participer au manquement du corrompu à son devoir de probité en monnayant l’office de ce dernier ;

La cible de l’auteur de la corruption doit être un agent public ;

L’élément matériel est une proposition au pacte de corruption qui se concrétise dans l’offre d’une sollicitation en vue d’obtenir des promesses, des dons, des présents, des avantages quelconques en échange de l’accomplissement d’un acte relevant de la fonction ou étant facilité par la fonction ;

La notion d’agent public peut s’appréhender suivant deux critères cumulatifs : un critère organique et un critère matériel qui se dédouble en deux possibilités alternatives ;
Le critère organique fait de l’agent public une personne qui est nécessairement employée par une personne publique ;

Le critère matériel fait de l’agent public une personne qui accomplit une mission de service public ;

Dans l’espèce qui nous réunit, le colonel Dieudonné TEVOEDJRE, Commandant de la garde républicaine est un officier supérieur des forces armées béninoises ;

En tant que tel, il est non seulement employé par l’état béninois mais il accomplit également une mission de service public qui ici est la protection du Président de la République, de sa famille ainsi que la protection des différents chefs d’institutions ;

En conséquence la première condition relative à la qualité de la personne est ici remplie ;

Il faut ensuite envisager la réunion des autres éléments constitutifs de l’infraction en ce qui concerne chaque accusé ;

Cas de HOMEKY Oswald 

HOMEKY Oswald ne conteste pas avoir offert la somme de FCFA cinq millions (5 000 000) au commandant de la garde républicaine le 30 juin 2024 ;

Comme nous l’avons largement établi, supra il s’agit d’un acte de générosité exceptionnelle de la part de l’ancien ministre des sports ;

Le 07 juillet 2024, il a offert au commandant de la garde républicaine de lui souscrire à l’étranger une assurance vie ;

Cette promesse s’est concrétisée les 02 et 10 août 2024 par la souscription de l’assurance vie pour un montant initial de cinq millions (5 000 000) de FCFA et le dépôt d’une somme de cinquante millions FCFA sur la police d’assurance du commandant ;

Le 23 septembre 2024, HOMEKY Oswald a été interpellé alors qu’il venait de confier au colonel un véhicule de type 4X4 dont le coffre était garni de six valises contenant au total un milliard cin cent millions (1 500 000 000) FCFA ;

Ces dons n’avaient qu’un seul but : obtenir du chef de la sécurité présidentielle le manquement à ses devoirs et profiter de sa position pour mettre fin au régime constitutionnel ;

C’est en toute connaissance de cause que HOMEKY Oswald a offert ces différents numéraires au chef de la sécurité présidentielle ;

Il s’est largement ouvert à ce dernier sur la nature du manquement à son devoir qu’il attendait de lui ;

Cas de BOKO Olivier

Même s’il n’y a eu aucune interaction directe entre Olivier BOKO et le commandant de la garde républicaine, il est apparu au cours de l’information que non seulement Olivier BOKO est le bénéficiaire direct de l’attentat projeté mais en plus qu’il l’a financé ;

Les divers dons de HOMEKY Oswald au chef de la sécurité présidentielle proviennent de BOKO Olivier ;

Il a été établi plus haut que c’est le seul parmi les inculpés ayant la capacité de mobiliser de telles sommes ;

Le texte de l’article 336 du code pénal vise les offres directes mais également les offres indirectes ;

Il n’est pas utile que l’agent pénal remette lui-même directement les biens destinés à la corruption ;

En l’espèce, le simple fait d’avoir confié les ressources à HOMEKY Oswald pour convaincre le chef de la sécurité présidentielle à user de la facilité d’accès au chef de l’état que lui offre son poste pour écarter ce dernier du pouvoir est suffisant pour cristalliser à l’égard de BOKO Olivier la constitution de l’infraction de corruption d’agent public.

Cas de Roch NIEIRI 

Roch NIEIRI a participé activement via les comptes de la société GTP SARL à la mobilisation des fonds remis au colonel Dieudonné TEVOEDJRE par HOMEKY Oswald dans le but de l’inciter à commettre l’attentat contre la sûreté de l’état objet de la présente procédure ;

En assurant la mobilisation de ces fonds, NIEIRI Roch avait parfaitement conscience de leur destination ;

Il a ainsi, indirectement, fait des dons en vue d’inciter le chef de la sécurité présidentielle à manquer à ses obligations ;

il n’en faut pas davantage pour les mettre en accusation du chef de corruption d’agent public ;

Voyons la dernière infraction

° le faux et l’usage de faux

Le siège de cette infraction est situé à l’article 311 du code pénal qui punit « Quiconque a contrefait, falsifié ou altéré les permis, certificats, livrets, cartes, bulletins, récépissés, passeports, laissez-passer ou autres documents délivrés par les administrations publiques en vue de constater un droit, une identité ou une qualité, ou d’accorder une autorisation »

Ici la constitution de cette infraction à l’égard de HOMEKY Oswald ne suscite aucun débat, lui qui a avoué avoir posé de fausses plaques d’immatriculation sur le véhicule saisi à son domicile, véhicule qu’il a acquis deux jours auparavant et dont il n’a pas fini de payer le prix d’achat.

Madame la présidente ;

L’article 194 du code pénal dispose : « Le complot ayant pour but les crimes mentionnés à l’article 193, s’il a été suivi d’un acte commis ou commencé pour en préparer l’exécution, est puni de la détention criminelle à temps de dix (10) ans à vingt (20) ans.

Si le complot n’a pas été suivi d’un acte commis ou commencé pour en préparer l’exécution, la peine est celle de la détention criminelle à temps de cinq (05) ans à dix (10) ans. »

L’article 336 du code pénal dispose quant à lui : «  Est puni de la réclusion criminelle à temps de cinq (05) ans à dix (10) ans et d’une amende égale au triple de la valeur des promesses faites ou des choses offertes ou accordées, sans que ladite amende puisse être inférieure à deux cent mille (200.000) francs CFA, quiconque a offert ou accordé à un agent public, directement ou indirectement, des promesses, des dons ou présents ou autres avantages indus, pour lui-même ou pour une autre personne ou entité, afin qu’il accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de ses fonctions ou de son emploi, juste ou non, mais non sujet à rémunération » 

Madame la présidente, Messieurs de la Cour,

L’enquête de moralité des accusés ainsi que les bulletins n°1 de leurs casiers judiciaires figurent au dossier et sont sans particularité.

De même l’examen médico-psychologique et psychiatrique montre que tous les accusés disposent de leurs facultés mentales et sont par voie de conséquence accessibles à la sanction pénale ;

C’est au bénéfice de toutes ses observations que je requiers qu’il plaise à la cour :

Statuant publiquement par défaut à l’égard de NIEIRI Roch et contradictoirement à l’égard des autres accusés,

Prononcer l’acquittement des accusés SANOUSSI Ganiou, ADJIGBEKOU Hugues, GBAGUIDI Corneille ;

Déclarer les accusés BOKO Olivier, HOMEKY Oswald et NIEIRI Roch coupables de complot contre la sûreté de l’État et corruption d’agent public national ;

Déclarer HOMEKY Oswald coupable de faux et usage de faux ;

Condamner Roch NIEIRI à vingt (20) ans de réclusion criminelle et à quatre milliards cinq cent millions (4 500 000 000) de FCFA d’amende ferme et aux frais ;

Condamner BOKO Olivier et HOMEKY Oswald à Dix (10) ans de réclusion criminelle et à quatre milliards cinq cent millions (4 500 000 000) de d’amende ferme chacun et aux frais ;

Prononcer la confiscation au profit de l’état de la somme de FCFA un milliard cinq cent millions (1 500 000 000) saisie au domicile de HOMEKY Oswald ;

Prononcer la confiscation de véhicule de marque Toyota PRADO immatriculé BR 0635 au profit de l’état

Recevoir l’agent judiciaire du trésor représentant l’état béninois en sa constitution de partie civile ;

Faire droit à sa demande d’indemnisation.

Affaire “tentative de coup d’État”: Olivier BOKO, Oswald HOMEKY et Rock NIERI condamnés à 20 ans

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Olivier Boko


Six jours après le procès, la CRIET a condamné ce jeudi 30 janvier 2025, Olivier BOKO, Oswald HOMEKY et Rock NIERI à 20 ans de réclusion criminelle.
Les accusés étaient poursuivis pour des faits de complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agents publics et falsification de documents. Bien qu’ils aient continué à plaider leur non-culpabilité, la Cour a estimé que les preuves étaient suffisantes pour leur infliger ces peines. En plus de leur réclusion, les accusés devront également s’acquitter d’une amende de 4,5 milliards de FCFA. La CRIET a ordonné la confiscation de 1,5 milliard de FCFA et d’une voiture de type 4×4, des biens qui seront transférés au profit de l’État. Les trois prévenus sont également condamnés à payer solidairement 60 milliards de FCFA pour les préjudices causés.
Les coaccusés Sanissou Ganiou, Corneille GBAGUIDI et Hugues Créppin ADJIGBEKOUN ont été acquittés au bénéfice du doute.

Audience publique dans le procès « Tentative de Coup d’Etat »: Les déballages sur le projet de déstabilisation de Talon : les révélations du Colonel Tévoèdjrè     

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  •  « Je devrais conduire la transition en tant que chef de l’Etat jusqu’en 2026 … Oswald Homéky devrait être mon conseiller spécial »
  • Les résultats de l’enquête préliminaire dévoilés
  • « Si vous croyez ce que le Colonel a dit, condamnez moi… » dixit Oswald Homeky
  • -Olivier Boko refuse de placer un seul mot
  • Voici pourquoi le ministère public appelle à poursuivre les débats sans la présence de la défense
  • Des coaccusés Sanoussi, Agbohouzo, Sonagnon et Adjigbékou font des révélations accablantes
  •  Le procès se poursuit ce mercredi

Oswald Homéky

Le procès relatif à la « Tentative de coup d’Etat » impliquant, entre autres, Olivier Boko, homme d’affaires et proche du chef de l’Etat, Oswald Homeky, ex ministre des sports, se poursuit ce mercredi 29 janvier dans les locaux de la Criet à Cotonou. A l’audience de ce mardi, il y a eu de gros déballages tant à la présentation des résultats de l’enquête préliminaire que lors des dépositions de plusieurs témoins. L’une des dépositions qui a retenu l’attention est celle du Colonel Tévoèdjrè, commandant de la garde républicaine.  Dans ses propos, il a clairement retracé le film préparatoire de ladite tentative du coup d’Etat et comment, le pouvoir militaire qu’il engendrerait et dont il serait le chef, conduira les affaires du pays. « Si le coup avait réussi, ce qui était prévu c’est que je sois le chef de la junte jusqu’en 2026. Et on organise les élections en 2026. Oswald Homeky allait s’attribuer le poste de conseiller spécial du chef de l’État que je devais être. Côté civil nous avions le nom de Sévérin Quenum qui a été évoqué pour être président de la Cour Constitutionnelle ». D’autres témoins et co-accusés hier à la barre ont aussi fait des dépositions non moins accablantes, comme le cas de l’un des conducteurs du ministre Oswald Homeky, Ganiou SanoussI  : «  J’ai conduit le véhicule sans plaque de Zongo jusqu’à la maison. J’ai vu le colonel Tevoedjrè une seule fois mais je sais qu’il rend visite à mon patron. Les jours avant son arrestation, je n’ai rien remarqué d’inhabituel.  La seule chose inhabituelle c’est qu’il y a des voleurs qui sont entrés dans la maison… ».

 L’autre fait majeur noté ce mardi est l’absence des avocats de la défense de Oswald Homeky et Olivier Boko.  Appelés à s’expliquer sur cette situation, la cour leur ayant accordé un délai pour constituer de nouveaux avocats après la déconstitution des précédents, les deux ont indiqué qu’ils n’ont pas pu le faire. Le ministère public sur ce fait s’est référé à des dispositions prévues dans ce cas par le code de procédure pénale, demandant à la présidente de céans, Christelle Adonon, d’ordonner la poursuite des débats.  Après les dépositions des prévenus et les déclarations des principaux accusés, elle a prononcé la suspension de la séance pour quelques minutes autour de 18h. A la reprise, elle a fait procéder à la lecture des procès-verbaux d’auditions du sieur Olivier Boko en date du 17 octobre 2025 et de la gestionnaire du compte de Oswald Homéky en service à Nsia Banque Côte d’Ivoire. Il y a eu également la lecture des rapports d’examen psychiatrique des prévenus, lesquels ne font état d’aucune pathologie particulière en rapport avec les faits reprochés aux mis en cause. Les enquêtes de moralité menées leur sont tous favorables et leurs casiers judiciaires respectifs sont vierges. L’audience de ce mardi a ainsi pris fin aux environs de 18 heures 20 minutes et sera reprise dans la matinée de ce mercredi 29 janvier 2024.

« Si vous croyez ce que le Colonel a dit, condamnez moi… » dixit Homeky

Quand bien même, il a refusé de faire des dépositions hier en absence de ses avocats, l’un des accusés dans ce procès, Oswald Homeky, ex ministre des sports, n’a pas manqué de placer quelques mots qui semblent traduire ses sentiments profonds en face de cette affaire de « tentative de coup d’Etat ». Il dira en un premier temps ceci quand il fut appelé à réagir par la présidente de la Cour qui a siégé. « Madame la Présidente, j’aimerais bien déconstruire point par point les incohérences qui ont été dites sur moi par les uns et les autres. Mais je ne le ferai pas en l’absence de mes avocats. Et il faut aussi que la Cour devant laquelle je suis soit régularisée. Que chacun interprète ma posture comme il le voudra ». Et à Homeky de poursuivre, visiblement très tendu : « Si vous croyez ce que le Colonel a dit, condamnez-moi. Il existe un Dieu. J’appartiens au système. Je sais. Je sais. Je sais. J’aurais voulu répondre point par point. Mais je choisis de ne pas le faire, parce qu’à la Criet, la messe est dite à l’avance ».  Aussi, en faisant allusion à la déposition du commandant de la garde républicaine, le Colonel Tévoèdjrè   qui, à le croire, pense qu’ils sont « naïfs », l’ex-ministre des sports fait constater à la Cour que c’est ces naïfs qui seraient en train de compléter un coup d’Etat.  « On vous a parlé d’un jeune. Le jeune qui avait parcouru toutes les communes pour l’élection de quelqu’un » a-t-il fait savoir, poursuivant, interrogatif : « c’est ce jeune, c’est-à-dire lui, que l’on pense, va confier un coup d’Etat à un militaire qui le traite de naïf ? ». « Olivier Boko est le mieux préparé de nous tous. Il décide de se porter candidat tous les prétendus devraient s’éclipser ». C’est selon Homeky, cette déclaration, qui lui a valu, de se retrouver devant la CRIET.

« Je suis dans l’obligation de vous dire que je ne vais pas pouvoir déposer devant vous sans mes avocats » a juste déclaré Olivier Boko, le second co-accusé dans ce dossier, quand il a été invité à son tour par la présidente de la cour à parler.

Sanoussi, Agbohouzo, Sonagnon et autres font des déclarations troublantes

 Au cours de l’audience de ce mardi, des coaccusés invités à la barre ont fait des révélations troublantes. Ganiou Sanoussi, chauffeur de l’épouse de l’ancien ministre, informe qu’au moment des faits, la famille de l’ancien ministre était en vacances. « C’est quand la famille était en vacances qu’Oswald Homeky me sollicitait pour des courses, mais pas tout le temps. Souvent, on allait à Lomé, souvent chez monsieur Olivier Boko, à l’église », déclare-t-il. Interrogé sur la voiture Prado dans laquelle la forte somme de 1 milliard 500 millions a été parquée, il déclare l’avoir vue le samedi 21 septembre 2024 et le lendemain, le ministre lui a ordonné de suivre quelqu’un pour ramener la voiture à la maison après le retrait de la plaque. « Après avoir entendu la nouvelle d’un coup d’État, je n’avais pas les mots. Je me suis demandé comment le véhicule que j’ai conduit devait faire l’objet d’un coup d’État », a confié Ganiou Sanoussi. De son côté, Romuald Agbohouzo, gardien de Homeky, a retracé la nuit du 23 septembre 2024. À la barre, Romuald Agbohouzo déclare qu’il se trouvait dans la guérite quand l’ancien ministre lui a parlé de la venue d’invités. L’ex-patron du ministère des Sports lui aurait ordonné de le laisser venir leur ouvrir une fois qu’ils seront là. « Une voiture est venue dans la maison et c’est Homeky lui-même qui a ouvert et le véhicule est reparti par la suite » a-t-il fait savoir. À en croire ses propos, le colonel Tévoédjrè est venu au domicile de l’ex-ministre Homeky à pied. Il y avait un véhicule derrière le Colonel, ajoute l’agent de sécurité. « Peu de temps après, un véhicule est venu devant la maison et deux personnes y sont sorties et ont pénétré l’intérieur », a affirmé Romuald Agbohouzo.

Également invité ce mardi à la barre, le Directeur des titres de transport à l’ANATT, Sonagnon Gbemondji, a indiqué que la procédure de changement de plaque d’immatriculation nécessite la présentation des pièces du véhicule et celles du propriétaire.  « Si quelqu’un décide d’enlever lui-même sa plaque, il serait arrêté par la police », a fait savoir Sonagnon Gbemondji. Hugues Adjigbékou, comptable de la société de Rock Niéri, s’est expliqué pour sa part sur les gros retraits qu’il a effectués sur instruction de son patron. Poursuivi dans l’affaire, il est sous mandat de dépôt tout comme Homeky et Boko.  À la barre, il a fait savoir qu’il s’occupe des finances de la société de Rock Niéri. Il évalue la consistance de son patrimoine personnel à 20 millions FCFA, avec un salaire mensuel de 350 000 FCFA. « Entre juin 2024 et septembre 2024, j’ai remis à mon patron Rock Nieri et à Ricardo environ 2 milliards 500 millions FCFA. » a-t-il révélé par ailleurs.

Déposition de Ganiou SANOUSSI, chauffeur de Oswald Homéky

« Je suis conducteur et chauffeur de Magali Dossa. Je conduis aussi ses enfants pour des courses. Je suis un des chauffeurs de Oswald Homeky. C’est quand la famille était en vacances que Oswald Homeky me sollicitait pour des courses mais pas tout le temps. Souvent on allait à Lomé, souvent chez Monsieur Olivier BOKO, à l’église. Pour la voiture Prado dans cette affaire, j’étais à la maison quand mon patron est arrivé avec la voiture. Quelques minutes après, la sœur m’a envoyé à la pharmacie acheter des médicaments. Mon patron m’a appelé pour une course car il y avait un monsieur qui m’attendait. C’est là que je suis rentré j’ai pris la clé du véhicule j’ai suivi le monsieur dans un garage à Zongo pour retirer les plaques par un soudeur. Le monsieur a payé et m’a dit que si le soudeur finit de ramener la voiture à la maison. Quand mon patron m’a parlé d’un truc du genre, si j’étais seul j’allais avoir une réaction mais comme on était avec un monsieur je n’ai pas eu de réaction par rapport à ça. J’ai conduit le véhicule sans plaque de Zongo jusqu’à la maison. J’ai vu le colonel TEVOEDJRE une seule fois mais je sais qu’il rend visite à mon patron. Les jours avant son arrestation je n’ai rien remarqué d’inhabituel.  La seule chose inhabituelle c’est qu’il y a des voleurs qui sont entrés dans la maison. Après avoir entendu la nouvelle d’un coup d’État, je n’avais pas les mots. Je me suis demandé comment le véhicule que j’ai conduit devait faire l’objet d’un coup d’État. Je ne pouvais pas imaginer un évènement pareil. Je sais que je suis là parce qu’on m’accuse de falsification de plaques. Je ne reconnais pas. Ce n’est pas moi-même qui ai enlevé les plaques, je n’ai pas ces qualifications-là. À ma connaissance, Oswald Homeky fréquente, un certain Wilfried, un monsieur qu’on appelle DC. Je ne connais pas Rock Niery. Je dirais que c’est un patron généreux parce que selon les rumeurs, il est généreux. Mais à mon égard, quand on dit généreux je ne sais pas ce que vous mettez dedans (adressé à la présidente de céans). Chaque fin d’année, il nous donne de l’argent pour fêter. Au cours de l’année, souvent pour les problèmes, il donnait de l’argent. Je ne saurais dire si c’est Monsieur Boko qui a remis l’argent à mon patron. J’ai conduit le véhicule le 21 septembre mais la vraie immatriculation du véhicule je ne saurais le dire. Mon patron ne m’a jamais confié d’autocollants. Le 23 septembre j’étais chez moi le soir-là. C’est le 24 que j’ai reçu un coup de fil m’expliquant qu’il y avait une situation et c’est arrivé sur place que j’ai compris que c’était la veille que tout cela se passait. Le changement de la plaque moi je n’en ai parlé à personne. Moi mon travail, c’est de conduire. On m’a dit de suivre quelqu’un donc celui que j’ai suivi c’est son domaine. »

Romuald AGBOHOUZO, Agent de sécurité au domicile d’Oswald Homéky

« Oswald Homeky disait de ne pas déranger les visiteurs et de laisser les formalités à remplir lorsque des visiteurs seront là. Mon collègue et moi sommes sortis de la maison. Une voiture est venue dans la maison et c’est Homeky lui-même qui a ouvert et le véhicule est reparti par la suite. Cela m’a paru bizarre et l’agent de sécurité a donc appelé son superviseur de patrouille pour lui relater les faits. Autour de minuit, une patrouille de la police républicaine est passée devant le portail et a demandé si tout allait bien. Nous avions répondu oui. Peu de temps après le colonel est venu à pied mais il était suivi d’un véhicule de loin..Le colonel est entré dans la maison. Peu de temps après, un véhicule est venu devant la maison et deux personnes y sont sorties et ont pénétré dans la maison. J’ai donc demandé ce qu’ils cherchaient. J’étais troublé j’ai donc appelé Oswald Homeky. Ça a sonné mais personne n’a décroché. Du coup, ils sont entrés dans la maison. Je ne savais pas que c’était des policiers car ils étaient en civil. L’un d’entre eux est ressorti et a parlé à un autre resté dans le véhicule. Quelques minutes après, Homeky est sorti de la maison avec le véhicule qu’ils avaient amené des heures plutôt. Jusque-là je ne comprenais rien. La sœur de Homeky m’a interpellé et a demandé ce qui se passait. Au lendemain on a rédigé un rapport qu’on a envoyé à nos patrons. Ce jour-là, une Range Rover noire de plaque togolaise est venue dans la nuit autour de 22h04 et est repartie autour de 22h12 mais je ne sais pas qui était dans le véhicule.  Avant ce jour il ne nous a jamais demandé de nous éloigner de la maison… Nous étions deux à monter la garde. »

Sonagnon GBEMONDJI, directeur des titres de transport à l’ANATT

« Pour la procédure nous avons besoin de voir le véhicule. Les plaques se font enlever là où il doit y avoir changement de plaque. Selon le décret de 2013, on ne fait plus d’immatriculation provisoire au Bénin. Par rapport à une demande relative au véhicule concerné dans cette affaire, je ne saurais dire s’il y a eu ce genre de demande mais je peux vérifier. Si quelqu’un décide d’enlever lui-même sa plaque, il serait arrêté par la police. Si dans ce cas, vous êtes arrêtés on ne peut pas vous couvrir parce qu’on ne roule pas sans plaque. Si un véhicule porte la bande W ce serait un abus et c’est frauduleux. Chaque concessionnaire a son numéro. »

Hugues Adjigbékou, comptable de la société de Rock

« Le 6 septembre 2024, j’ai retiré un chèque de 200 Millions FCFA que j’ai remis à Ricardo. Le 10 septembre 2024, j’ai fait un autre retrait de 200 Millions FCFA que j’ai remis à Ricardo. Le 20 septembre 2024, j’ai fait un troisième retrait de 200 Millions FCFA que j’ai toujours remis à Ricardo sur instructions de mon patron Rock Nieri. Entre juin 2024 et Septembre 2024, j’ai remis à mon patron Rock Nieri et à Ricardo environ 2. Milliards 500 Millions FCFA. Je rappelle que Ricardo est un collaborateur de mon patron. De mon point de vue, M. Olivier Boko aide M. Rock Nieri dans l’exécution de ses travaux ».

Opinion de l’Ambassadeur EDON, Spécialiste des questions internationales: Les particularités de l’élection du 47è président des Etats-Unis

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Suite à l’investiture de Donald Trump le lundi 20 janvier 2025, élu le 5 novembre 2024, 47è président des Etats-Unis, l’Ambassadeur Jean-Pierre EDON émet une analyse sur cette victoire surprenante et inattendue pour certains observateurs. Entre autres, l’Ambassadeur revient sur les raisons de cette élection, les dérives auxquelles Donald Trump devra faire face et quelques suggestions. Il appelle l’administration Trump à la gestion correcte du pouvoir, du travail et du travail bien fait dans la justice et la paix.

LES PARTICULARITES DE L’ELECTION DU 47e PRESIDENT DES ETATS-UNIS

Le lundi 20 janvier 2025, le 47e président américain en la personne de Donald TRUMP a été investi aux fonctions présidentielles, suite à sa brillante élection le 05 Novembre 2024. Surprenante et inentendue pour certains citoyens américains et observateurs étrangers, cette victoire électorale est extraordinaire pour de nombreux autres citoyens et analystes des questions américaines, lorsqu’on se réfère à l’histoire politique contemporaine de ce pays considéré comme la première démocratie au monde.

Candidature inhabituelle et large victoire de Trump

Aux Etats-Unis le système électoral présidentiel est au suffrage universel indirect. Il comprend les grands électeurs, qui à leur tour, votent pour un candidat. Le nombre de voix ne suffit pas, il faut obtenir la confiance d’au moins 270 grands électeurs au nombre de 538 au total, constituant le collège électoral.

Au cours des dernières consultations, le candidat Donald Trump a obtenu le vote de 312 grands électeurs contre 226 pour sa concurrente Kamala Harris. Dans les sept Etats décisifs ou Etats-charnières (swing states), il a ravi la vedette. Cette large victoire est une surprise par rapport à certaines considérations.

L’histoire électorale aux Etats-Unis durant ces dernières décennies permet de constater que de façon générale, un candidat qui perd une fois dans la course à la Maison Blanche, s’efface de la scène politique, ne cherchant plus à briguer ultérieurement une autre candidature comme cela se fait en Europe. Le cas ayant enfreint à cette coutume non constitutionnelle, est celui du président Richard Nixon qui a gagné les élections en 1969, après y avoir échoué en 1960.

Depuis lors, la deuxième exception connue est celle de Trump qui est sorti victorieux, en 2024, après avoir perdu les élections en 2020, et ce malgré les actes graves et anti-démocratiques dont il est tenu responsable durant ces quatre dernières années.

Pour la première fois depuis 132 ans, un président se voit confier un second mandat non-consécutif. Le taux de participation de l’ordre de 64% est la deuxième plus forte depuis 1900.

L’un des actes graves qui lui sont imputés et inédit, est le refus de reconnaitre la vérité des urnes de novembre 2020, ce qui a amené ses partisans à prendre d’assaut le Capitole le 05 Janvier 2021 pour empêcher la validation par le congrès de l’élection de Jo Biden.

Si l’on considère que le Capitole est le symbole et le haut lieu de la démocratie américaine, sa prise d’assaut par les Trumpistes, est une atteinte grave à la réputation séculaire et au système de gouvernement américain qui est une référence au monde. Cette crise avait été bien gérée grâce à la force des institutions du pays.

A cela s’ajoutent des poursuites judiciaires pour de nombreux chefs d’accusation dont l’attaque du capitole par ses partisans et des irrégularités fiscales. Face à ces indélicatesses inattendues d’une personnalité de son rang, on s’étonne que sa candidature soit approuvée par son parti et que mieux, les électeurs lui aient accordé massivement leur confiance. En Europe cela ne passerait pas. Comment peut-on expliquer cette situation ?

Quelques raisons de sa victoire

La réponse à cette question se trouve dans la validité de son programme de société et des slogans de campagne bien élaborés qui ont touché la sensibilité et la fierté des Américains. Par nature et imbus du patriotisme, ces derniers aiment que leur pays soit le plus fort, le plus riche et major dans tous les domaines : c’est bien le sens du slogan « Make America Great Again. Trump will fix it ».

Par les différentes mesures qu’il compte prendre en faveur de son pays qui passe avant tout « America first », il a suscité le nationalisme de ses compatriotes. Quelques éléments de sa stratégie pour y parvenir sont les suivants : l’augmentation de la production des hydrocarbures, raison pour laquelle il retire les USA de l’accord de Paris sur le changement climatique, le rejet du multilatéralisme ( le retrait de Washington de l’OMS et probablement de l’OTAN), le protectionnisme économique par l’augmentation des taxes douanières envers la Chine et d’autres pays , la lutte contre l’immigration illégale, la fin de la guerre en Ukraine qui coûte cher à l’Amérique etc…

Une autre explication de sa brillante victoire, réside dans la sympathie et la compassion éprouvées par nombre d’électeurs à la suite de l’échec de deux tentatives d’assassinat dont il fut l’objet durant la campagne. L’intéressé a, du reste, reconnu qu’il doit la vie sauve à Dieu. Ceci permet d’évoquer une autre cause de son succès électoral.

On a tendance à oublier que la société américaine est foncièrement judéo-chrétienne. Malgré les apparences, elle croit en Dieu et aux valeurs fondamentales, morales. La preuve en est que le nouveau président élu prête serment sur la bible.

En fonction de sa foi chrétienne, le président Trump, à l’opposé des démocrates, combat fermement la culture des avortements, l’homosexualité et le transgenre. Il ne reconnait que deux genres : le masculin et le féminin. Comme il fallait s’y attendre, cette croyance lui a valu le soutien de nombreux chrétiens surtout évangéliques et catholiques qui ont massivement voté en sa faveur.

La guerre en Ukraine qui coûte cher aux Etats-Unis (plus de 70 milliards de dollars), conflit encouragé par son prédécesseur, au lieu d’en finir par des négociations, est un autre motif de son élection. Sa promesse de campagne consistant à y mettre fin en 24h, a séduit beaucoup d’électeurs qui estiment que cette crise purement européenne, ne concerne pas leur pays. Ils sont aussi inquiets des risques d’une troisième guerre mondiale qu’elle pourrait provoquer.

Telles sont les tentatives non exhaustives d’explication de la victoire du nouveau chef de Washington. Le 20 janvier 2025, jour de son investiture, il a signé environ 78 décrets dont en majorité, les objets prennent le contre-pied des actions de son prédécesseur démocrate. Il estime, en effet qu’il lui revient de réparer les dégâts causés durant ces quatre dernières années. Telle est la signification de son slogan de campagne Trump will fix it (Trump va tout réparer).

Brève appréciation des actions gouvernementales

Ceci faisant, il semble oublier le principe de la continuité de l’Etat. L’un des décrets signés dans la précipitation contredit le 14e amendement de la constitution relatif au droit du sol. Pour l’instant, tout parait beau avec l’euphorie de la victoire et la pose d’actes sensationnels, voire brutaux. « L’âge d’or de l’Amérique commence » le 20 janvier et « le déclin de l’Amérique est fini », a-t-il déclaré dans son discours d’investiture.

 Souhaitons qu’il en soit ainsi, mais entre la théorie conceptuelle et la pratique sur le terrain il y a toujours une différence. C’est sans doute la raison pour laquelle l’ex-premier ministre français François Fillon, tout en reconnaissant qu’il ne faut ni diaboliser, ni s’émerveiller de la situation, a toutefois déclaré que : << il sera vite confronté à des réalités économiques, sociales et géopolitiques qui repousseront l’horizon de l’âge d’or annoncé ».

 Déjà, à ce jour près de 18 Etats et plusieurs organisations de droits de l’homme américains, portent plainte contre le décret relatif au droit du sol en raison de son caractère anti-constitutionnel. Il faut craindre que les principes démocratiques fondamentaux soient bafoués et que la Maison Blanche contourne le Congrès pour prendre des décisions relevant des compétences de cette institution.

A cette allure, avec la convoitise du Groenland, propriété du Danemark, la volonté de prendre le canal du Panama, le désir de faire du Canada le 51e Etat des Etats-Unis, le changement d’appellation au Golfe du Mexique pour devenir Golfe de l’Amérique etc…, il y a risque d’assister au chamboulement des équilibres géopolitiques chèrement obtenus dans le passé, surtout après la deuxième guerre mondiale. Sur le plan interne, l’unité et la cohésion nationale pourraient être remises en cause.

Par ailleurs l’excès d’activisme du milliardaire Elon Musk à qui revient la gestion de la nouvelle structure de l’efficacité gouvernementale, son aptitude à faire peu de cas au social pour privilégier le profit maximal, son goût avéré à l’extrémisme de droite et son déficit en expériences politiques, risqueraient de créer à court terme des difficultés et contradictions internes au sein de l’équipe gouvernementale, et aussi à l’égard du public.

Bonne chance à la nouvelle administration qui gagnerait à se départir de l’esprit revanchard, se mettre au-dessus de la mêlée en adoptant le comportement de président de tous les citoyens, quelles que soient leurs opinions politiques. Sa mission principale qui fera l’objet de son évaluation, et à laquelle il faut s’atteler, étant de répondre aux attentes de son peuple. La campagne est terminée, maintenant commence une autre étape laborieuse, celle de la gestion correcte du pouvoir, du travail et du travail bien fait dans la justice et la paix.

Jean-Pierre A. EDON, Ambassadeur

Spécialiste des questions internationales.

Développement à la base: Le Consulat du Bénin à Bordeaux s’engage pour le rayonnement de Pobè

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La commune de Pobè s’active en collaboration avec le Consulat du Bénin à Bordeaux à impliquer davantage la diaspora et les acteurs privés dans le développement de la commune. A cet effet, la chargée d’affaires du consulat et présidente de l’Association Partage Diaspora Béninoise, Imelda BADA et une délégation ont tenu, le 27 janvier 2025, une séance de travail avec le Conseil communal de Pobè, en présence du Maire Simon Adébayo DINAN.

Imelda BADA, chargée d’affaires du consulat et présidente de l’Association Partage Diaspora Béninoise

Cette réunion a permis d’explorer des pistes concrètes pour faire émerger des projets structurants qui bénéficient aux populations locales tout en offrant des opportunités économiques aux investisseurs et partenaires internationaux. Cette collaboration s’inscrit dans le cadre de la politique de développement durable du Bénin.

En effet, il s’agit d’une collaboration entre le Consulat du Bénin à Bordeaux, la Commune de Pobè, l’Association Partage Diaspora Béninoise et GOTA International Group.

Le Consulat se positionne comme un facilitateur clé dans l’établissement de connexions solides entre la diaspora béninoise, les autorités locales et les acteurs économiques. À travers des initiatives concrètes, le Consulat soutient activement la commune de Pobè dans la mise en place de projets structurants, notamment dans les domaines du tourisme, de la culture, de l’agriculture et de l’économie sociale.

La commune de Pobè bénéficie pleinement de cette collaboration stratégique. En s’appuyant sur son potentiel culturel, agricole et historique, Pobè aspire à devenir un modèle de développement durable au Bénin. Ce partenariat avec la diaspora, amplifié par l’intervention du Consulat, permet à la commune de se positionner comme un pôle attractif pour les investisseurs, tout en valorisant son patrimoine unique. Des sites historiques emblématiques tels que la forêt sacrée Igbo Akpa, le Palais royal de Pobè, le sanctuaire d’Ohundo à Ookpo Ipobè et bien d’autres encore, représentent des atouts indéniables pour le développement d’un tourisme respectueux des traditions locales.

Dans cette dynamique, l’association Partage Diaspora Béninoise, qui joue un rôle fondamental de lien entre la diaspora et le Bénin, apporte son expertise dans la structuration des projets, leur financement et leur mise en œuvre.

À côté de cette initiative, GOTA International Group, dirigé par Ola Ojukwu, apporte son expertise en matière de développement touristique et immobilier. Spécialisée dans le secteur du voyage, du tourisme et de l’immobilier, cette entreprise s’engage à accompagner Pobè dans la création d’infrastructures modernes tout en respectant les particularités culturelles et environnementales de la commune. Grâce à l’expertise de GOTA International Group, les projets de développement touristique de Pobè prendront un nouvel essor, attirant des investisseurs étrangers et contribuant à l’insertion de la commune dans les circuits touristiques mondiaux.

Ce partenariat multiple repose sur des valeurs communes : la durabilité, l’authenticité et l’égalité des chances.

Il faut dire que la séance a réuni d’autres personnalités notamment Marius AVOKANZOUNNON, assistant de la présidente de l’association Partage Diaspora Béninoise, Vivien BADA, superviseur général des activités et Ola Ojukwu, PDG de GOTA International Group.