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Reçu sur l’émission L’entretien grand format de Bip Radio, Dr Olivier-Charles Attindehou, Secrétaire général du Haut-Commissariat à la Prévention de la Corruption (HCPC), a apporté des clarifications et précisions sur la mission assignée à cette institution. Il a aussi réagi sur des sujets brûlants dont le récent incendie à Akpakpa ainsi que la polémique qui a suivi la récente rencontre entre le Haut-commissaire à la prévention de la corruption Me Jacques Migan et le président de la fondation Malèhossou, l’he El Hadj Yacoubou Malèhossou.

Qu’est-ce qui est important : Interrogé sur les efforts déployés par le HCPC depuis sa création, le secrétaire général Dr Olivier-Charles Attindehou, a souligné que, contrairement à une approche de lutte contre la corruption, l’institution se concentre sur le renforcement de la prévention, considérant que la clé réside dans l’éducation et le changement de mentalité. Selon Dr Attindehou, le Plan d’Action Gouvernemental (PAG) a clairement prévu le renforcement de la prévention de la corruption. Pour atteindre cet objectif, le HCPC a été mandaté pour initier des politiques publiques orientées vers cette prévention. Plutôt que de se focaliser uniquement sur des sanctions répressives, qui se révèlent souvent insuffisantes, le HCPC, à le croire, mise sur l’investissement dans l’avenir. En éduquant les jeunes générations dès leur plus jeune âge, il espère cultiver une société composée de citoyens intègres. « Le rôle véritable du HCPC est d’investir sur l’avenir », a déclaré Dr Attindehou, insistant sur l’importance d’un changement de comportement qui doit commencer dès l’enfance. En intervenant auprès des enfants et en les éduquant sur les valeurs d’intégrité, le Bénin pourrait voir une transformation significative dans les années à venir. « Si nous nous mettons à investir dans le changement de comportement, via le changement de mentalité, sur ceux qui ont entre 0 et 2 ans, entre 2 ans et 7 ans, entre 7 ans et 15 ans, ainsi de suite, le Bénin, dans 10 ans, dans 15 ans, sera peuplé de femmes et d’hommes intègres », a-t-il ajouté. Le HCPC est actuellement en phase d’opérationnalisation, un processus qui nécessite du temps pour mûrir avant d’atteindre son plein potentiel. Le Secrétaire Général, Attindehou, rappelle que les actions sur le terrain ne peuvent pas être précipitées et qu’une période de maturation est essentielle pour établir des bases solides. L’invité a souligné qu’il ne faut pas mesurer l’efficacité des actions préventives par le nombre de cas traités dans un pays. « La psychologie sociale nous dit que le changement de mentalité, de comportement, se mesure au bout de cinq ans. Cette même psychologie sociale et les sciences sociales nous disent, pour mesurer l’effet d’une stratégie d’influence, il faut attendre cinq ans », a-t-il affirmé.
Entre les lignes : Le Bénin a été récemment secoué par un incendie à Akpakpa, ce qui a causé des morts et des blessés. Le HCPC n’a pas tardé à appeler à une enquête approfondie sur le dossier. Le Dr Attindehou a souligné l’importance de la bonne gouvernance et du respect des réglementations dans les transactions commerciales. Il a insisté sur la nécessité d’une transparence totale lors des investigations, en soulignant que des défaillances dans le respect des procédures pourraient indiquer des pratiques corruptives. Interrogé sur comment est-il possible que des produits dangereux aient été stockés à proximité de zones habitées sans respecter les normes en vigueur, le Secrétaire général n’a pas mâché ses mots, affirmant que ces actes relèvent d’une irresponsabilité criante et pourraient être qualifiés de criminels.
Par ailleurs : En ce qui concerne la polémique autour d’une récente rencontre entre le Haut-commissaire à la prévention de la corruption, Me Jacques Migan avec le président de la Fondation Malèhossou, l’He El Hadj Yacoubou Malèhossou, le Dr Attindehou a indiqué que Malèhossou est une personne ressource et représente une voix essentielle dans le combat contre la corruption. . Malèhosou, en tant que personne ne ressource, selon lui apporte une connaissance précieuse des réalités socio-économiques du pays. « Concrètement, lorsque vous avez l’intention d’apporter quelque chose susceptible de participer au changement de mentalité, de comportement, vous ne pouvez en aucun cas faire fi de ceux qui sont déjà là, qui maîtrisent la réalité, parce que vous avez besoin d’une certaine projection dans et de cette réalité sociale pour pouvoir définir des programmes et des politiques publiques, et Malèhossou fait partie de la solution », a-t-il martelé. Il faut rappeler que l’ancien député Yacoubou Malèhossou est reconnu pour son engagement à dénoncer des pratiques douteuses sous l’ancien régime. Son expérience et sa fondation font de lui un allié clé dans la lutte contre la corruption. Le Haut-Commissariat travaille main dans la main avec des acteurs de la société civile comme lui, conformément aux recommandations de la Convention des Nations unies contre la corruption.
Augustin HESSOU