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Armand Affossogbé, leader du Bloc Républicain, invité de Sous l’arbre à Palabres: « La 23ème circonscription électorale mérite d’avoir un ministre BR »

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Fort dans son invincibilité et très posé malgré ses béquilles, le nouvel invité de la rubrique ‘’Sous L’Arbre à Palabre’’, apparait avec tout son talent et son courage dominateur. Jeune leader politique et membre du parti Bloc Républicain dans la 23ème circonscription électorale, Armand Affossogbé s’installe au milieu des journalistes de l’Evénement Précis, pour se prêter aux questions actuelles en l’occurrence, les législatives de 2023. D’après ses confessions faites sans langue de bois, son parti le BR, promet un ras de marrées dans la 23ème et notamment à Abomey. Et pour cause, la métamorphose de cette ville historique grâce aux réformes du Chef de l’Etat, Patrice Talon. « Celui qui a réellement changé la physionomie du département du Zou, c’est à dire le vrai maçon, c’est le Président Patrice Talon », exprime-t-il avec fierté dans la rubrique ‘’Sous l’Arbre à Palabre’’. D’autres sujets comme la démission du Professeur Joseph Fifamè Djogbénou de la Cour Constitutionnelle, les relations UP et BR dans la 23ème circonscription électorale, et l’intronisation du Roi Dêwênondô Béhanzin à Abomey, ont animé les échanges dans une ambiance bon enfant.

Et si on en parlait!

Vous avez été candidat BR pour les communales à Abomey. Comment voyez-vous les réformes actuelles de la décentralisation ?
Nous sommes déjà à plusieurs années d’expérience de décentralisation dans notre pays. A un certain moment, il faut faire une pause pour voir si on évolue. C’est dans ce cadre que le chef de l’Etat Patrice Talon, a annoncé des réformes. Et il les a annoncées en venant au pouvoir. Un diagnostic a été donc fait dans le domaine de la décentralisation à travers la gestion des fonds Fadec, la gestion du conseil communal, et autres. Le chef de l’Etat et son gouvernement ont donc pensé à cette réforme qui consiste à séparer un certain nombre de choses. Le maire d’une commune est l’autorité politique qui décide mais l’autorité administrative qui donne l’orientation au programme d’action d’une commune ou du conseil communal, a donc été définie. Il y a eu aussi le tirage au sort des Secrétaires Exécutifs, de ceux chargés des marchés publics, des questions domaniales, tout ce qui concourt à la bonne gestion du conseil communal, pour apporter des solutions aux imperfections connues depuis 2003.

Avec ces réformes, est-ce que le maire n’est pas en opposition avec le SE ?
Non. Pour moi, le Secrétaire Exécutif est comme le ministre du développement et du plan qui ne surpasse pas le chef de l’Etat. Le chef de l’Etat est l’autorité politique, administrative et l’autorité qui apporte les réformes. Le ministre d’Etat est le chef d’orchestre. Il oriente le programme du gouvernement. Le Secrétaire exécutif et le maire ne peuvent pas jouer le même rôle. Le maire reste l’autorité communale, il est au-dessus du conseil communal et définit son programme d’action tandis que le secrétaire exécutif est là pour la réalisation de ce programme. Il doit être neutre, apolitique parce que ça fait partie des erreurs connues par la décentralisation, depuis 2003. C’est pour corriger tout ceci que le chef de l’Etat a initié ces réformes. Il ne devrait donc pas y avoir de conflits entre le maire et le secrétaire exécutif puisque les rôles sont clairs et bien définis. Le début de toute réforme pose problème mais plus les réformes évoluent, plus chacun se situe dans ses responsabilités. Le bilan sera fait et on verra si ça a marché ou pas.

Comment trouvez-vous la gestion actuelle du maire d’Abomey ?
Je suis d’Abomey, j’ai été candidat pour les élections passées et je n’ai pas été élu à cause de ma position. J’ai échoué avec plus de 1200 voix. Ma tête de liste a été élu avec 450 voix. Je peux dire que c’était le meilleur score de tous les candidats titulaires et suppléants du Bloc Républicain à Abomey. C’est ce qui m’a valu mon poste de coordonnateur BR pour les élections passées. Le parti a eu confiance en moi en me nommant à ce poste. Pour revenir à votre question, dans le conseil communal d’Abomey, j’ai 5 conseillers. Je donne de l’importance à la gestion de la mairie. Je n’ai encore rien vu mais c’est trop tôt pour le dire parce qu’ils viennent de faire un an. A part les réalisations du chef de l’Etat qui sont visibles même pour les aveugles, je ne peux pas, en un an, décrypter la gestion du maire d’Abomey. Je ne le dis pas parce que nous sommes à la veille des élections mais, pour moi, c’est trop tôt. C’est un nouveau maire qu’on ne connaissait pas, qui vient de faire son entrée en politique et il faut lui donner du temps.

Comment se passe la collaboration entre BR et UP au sein du conseil communal ?
Nous avons un nouveau maire qui ne met pas en avant la politique. En tant que coordonnateur des élections passées pour le BR et vice-président de la direction de campagne, j’ai travaillé avec lui pendant un mois. Il a des qualités. C’est pour la première fois que je vois un maire d’Abomey qui ne met pas en avant la politique. Il n’a jamais marché sur tous les conseillers BR qui sont minoritaires dans le conseil communal. Il y a une belle collaboration entre les conseillers BR et la majorité UP. Nous avons toujours été associés à la gestion de la mairie. Il ne gère pas la mairie dans la politique. Pour lui, c’est qu’Abomey puisse tirer le meilleur de lui, au terme de son mandat. C’est également le retour que j’ai des conseillers BR. Tout se passe bien.

Pouvons-nous dire que le BR a contribué à la transformation de la ville d’Abomey ?
Nous sommes de la mouvance présidentielle. Le président du BR est le ministre d’Etat du Gouvernement. Je peux dire qu’à travers lui, le BR contribue aux réformes mises en place par le chef de l’Etat et à tout ce qui se fait à Abomey. Je suis d’Abomey, j’ai grandi à Abomey et je peux dire que ce que le chef de l’Etat est en train de faire à Abomey c’est du jamais vu. Avant, pour quitter Abomey et aller à Agbangnizoun, il faut au moins deux à trois heures de temps. Mais aujourd’hui, il faut au plus dix minutes. Nous avons deux voies goudronnées qui mènent aujourd’hui à Agbangnizoun. Des présidents de la république nous avaient promis cette voie mais l’effectivité réelle de cette voie a été l’œuvre du chef de l’Etat Patrice Talon. C’est également le cas de la voie qui mène à Djidja. Auparavant, il fallait faire quatre heures de temps mais aujourd’hui en quinze minutes, on est a Djidja. Avant, Bohicon se limitait au carrefour Mokas et il était impossible d’entrer dans les petites rues de la ville avec une petite voiture. Aujourd’hui, l’accès est plus facile. Le chef de l’Etat fait un travail énorme. Beaucoup de choses se font à Bohicon. Je n’ai jamais imaginé que de mon vivant, je verrai le goudron passer dans mon quartier à Abomey, à Adandokpodji. Il y a également le contournement d’Abomey et la voie qui va dans le Couffo. Et ce n’est pas seulement à Abomey qu’il y a le goudron. C’est aussi à Parakou, Djougou, Malanville, Porto-Novo. Ce qui se fait à Abomey se fait partout. Vous connaissez le marché Houndjro qui aujourd’hui, est modernisé. C’est le cas dans les autres villes où se trouvent des marchés modernisés, ce qui est une conception du président Talon. Abomey est satisfait de tout ce que fait le Président Talon. C’est le seul président du Bénin qui a su négocier les œuvres d’Abomey, piquées par les français et qui a su assurer leur retour au pays. Il y aura un musée moderne qui sera construit à Abomey pour les abriter. Mais ces œuvres sont au palais et sont visitées par les populations béninoises et étrangères. Tout ceci est à l’actif du chef de l’Etat. C’est des choses visibles à Abomey et qui font aujourd’hui que nous nous retrouvons pleinement dans la gestion politique du président Patrice Talon.

Que pensez-vous de l’intronisation du Roi Dêwênondô Béhanzin à Abomey, il y a quelques jours ?
En tant que prince, je ne vais pas directement répondre. Avant l’avènement du président Patrice Talon, Abomey a toujours connu de petits problèmes par rapport à la succession du Roi. Mais, le constate que nous sommes en train de faire depuis que le Chef de l’Etat, Patrice Talon est au pouvoir, c’est qu’il y a l’apaisement dans notre royaume. Il s’investit de façon particulière pour gérer les choses, bien sûr, avec les 12 dynasties d’Abomey que nous appelons les ‘’Asiata’’, pour qu’il n’y ait pas de problème. Vous n’êtes pas sans savoir qu’au palais principal de Béhanzin, il y a eu un embargo depuis 11 ans. Il y a deux frères qui voulaient accéder au trône. Il a convoqué tous ceux qui sont concernés par ce problème dans le plateau d’Abomey pour en débattre et situer les uns et les autres sur le plan traditionnel, grâce à la géomancie divinatoire du Fâ, afin de désigner l’actuel Roi qui n’a été mêlé ni de près ni de loin à ces tractations. C’est mon ami personnel et il me l’a témoigné. Il n’était pas dedans. Mais le Fâ l’a choisi. Tout ceci, c’est à l’actif du Chef de l’Etat. Ce n’était pas évident. Si ce n’était pas lui, on ne réussirait pas à avoir le souverain. C’est son gouvernement à travers sa personne qui nous a donné une loi qui désormais votée va encadrer tout ce qui est chefferie traditionnelle. Par le passé, il n’y en avait pas. Il a mis de l’ordre. C’est l’homme réformateur dont je parlais ça. Tout ceci, il l’a dit en tant que candidat et il le fait en tant que président de la République. Notre royaume est en train de connaitre une paix réelle. Je suis issu du Roi Agonglo. En tant que prince, je dis qu’il a réussi à créer la paix dans notre royaume. En tant que petit fils, il a réussi à situer un certain nombre de responsabilités dans le royaume. Et nous vivons l’harmonie, la paix à Abomey. C’est pour cela que le sacre du Roi Dêwênondô a eu lieu dans la paix, dans l’harmonie. Toutes les filles, fils et petits-fils du royaume sont allés honorer de leur présence la cérémonie du sacre du nouveau Roi.

On n’entend jamais parler du Roi Adandozan qui a quand même été un grand réformateur à Abomey. Comment allez-vous aider ce Roi à changer cette conception des choses?
Vous rentrez là dans la tradition. Et en tant que prince comme je vous l’ai dit, je suis issu de deux Rois, le Roi Kpingla et le Roi Agonglo. Vous savez, chacun raconte l’histoire par rapport à ce qu’il a vécu. J’évite de trop rentrer dans ces histoires. C’est vrai que j’ai des amis qui sont des vrais historiens. Je donne un exemple et d’ailleurs, c’est lui qui est connu au plan international pour raconter l’histoire réelle d’Abomey avec précision, c’est le directeur du musée historique d’Abomey. Le Roi Adandozan a été diabolisé. Quand j’étais élève, l’histoire du Roi Adandozan que j’ai connue, m’a donné l’impression qu’il était le plus mauvais Roi. Et c’est faux. Nous avons grandi et nous avons fouillé un peu l’histoire de ce Roi qui nous donne aujourd’hui l’impression que c’est lui qui a réformé le royaume d’Abomey. Il a beaucoup fait. C’est son côté peut-être déterminé à faire les choses qui a peut-être joué contre lui.

A part tout ce qui a été réalisé, qu’est-ce qui reste à faire et qui est cher pour Abomey ?
Je donne beaucoup de crédit, d’attention à l’emploi des jeunes. Je suis un homme politique et je veux qu’à travers la création du musée international d’Abomey, la jeunesse d’Abomey trouve d’emploi. Honnêtement, c’est ce qui me tient à cœur si on doit ajouter quelque chose à tout ce que le Chef de l’Etat est en train de faire à Abomey. Je ne vais pas discourir sur ça. C’est visible. Quand tu fais 2 semaines, tu vas à Abomey, quand tu fais un (1) mois, tu vas à Bohicon, tu te perds. Il y a des endroits que tu dépasses et trois jours après, c’est peut-être le contournement, les travaux qui sont visibles. Mais l’emploi de la jeunesse d’Abomey me tient vraiment à cœur. C’est ça qui me caractérise à Abomey et qui me donne de la popularité. Aujourd’hui, le constat est très amer. Il faut que les artisans du musée historique d’Abomey soient valorisés et vivent de leur art. Il faut que la jeunesse d’Abomey qui s’implique dans le tourisme, dans la valorisation de la culture du royaume d’Abomey, jouisse de son art. Je suis très attaché à ça. Il faut que mes frères des 9 communes du Zou trouvent d’emploi. Le reste, le Chef de l’Etat est en train de le faire. Nous avons bénéficié de ses réalisations dans le PAG1 et nous en avons dans le PAG 2.

Les élections législatives s’approchent à grands pas. Au niveau du BR, quels seront les critères de positionnement sur les listes de candidature ?
Moi, j’aurais préféré que pour être candidat du Bloc Républicain, qu’on regarde le militantisme de la personne, sa popularité à la base et son engagement. Si non, il n’y a pas un critère particulier pour être candidat. Quand tu es membre d’un parti politique, tu es appelé à être candidat à tout. Dans nos textes, il n’y a pas de critères spécifiques.

Est-ce que vous-même, vous serez candidat ?
C’est le parti qui décide qui sera candidat. Je suis dans ma maison, je ne vais rien cacher ici. Je suis un des prétendants, mais pas nécessairement prétendant titulaire. Je suis un candidat sérieux pour être suppléant. Et cela va m’obliger à plus m’investir dans la campagne. Mais si le parti me prend comme candidat titulaire, je vais répondre. Mais mon ambition tout de suite, claire, nette et limpide, connue par la base et les forces politiques, c’est que je veux être un candidat suppléant et très sérieux.

Joseph Djogbénou a démissionné de la Cour Constitutionnelle pour être repositionné par le parti rapidement et donc visible pour 2026. Est-ce que cela ne vous semble pas comme un désaveu pour le BR par rapport à 2026 ?
Non. Je vais vous dire une chose. Vous n’êtes pas sans savoir que juste après que l’ex président de la Cour Constitutionnelle, mon cher aîné, Joseph Djogbénou a été désigné, le Bloc Républicain a fait un communiqué pour le féliciter et montrer la disponibilité du parti BR à continuer la même collaboration qu’il y avait avec le patriarche Bruno Amoussou. De ce fait, il n’y a aucun désaveu pour le Bloc Républicain. Nos chemins peuvent encore se croiser en 2026. L’UP et le BR, c’est deux partis qui ont un même père. J’ai du mal à faire des projections. Seul Dieu connait aujourd’hui et demain. Mais, le parti Bloc Républicain est un parti constitué et qui ambitionne aussi de gérer le pouvoir d’Etat. Et c’est sur cette base que beaucoup de partis et mouvements se sont associés pour créer le BR. Donc, nous restons ambitieux et nous travaillons pour faire grandir notre ambition. Actuellement, nous sommes en train de travailler pour être le parti le plus grand en 2023 en gagnant les élections législatives. Cela veut dire que la collaboration que nous avons avec l’UP, n’a aucun souci, quel que soit le changement à la direction du parti. Ça n’aura aucun souci. Un jour, le ministre d’Etat (Abdoulaye Bio Tchané) va aussi passer la main. La leçon que j’ai retenue, c’est celle de la responsabilité de la jeunesse. Parmi les engagements de Talon, c’est qu’il a dit qu’il faut que les ainés passent la main à la jeunesse. Et il travaille tous les jours pour cela. Nous avons le plus jeune ministre des finances de l’Afrique. Dans ce sens, il faut que les ainés commencent à nous passer la main parce que nous avons été formés. Il faut qu’on nous envoie sur le terrain pour expérimenter la formation politique qu’on nous a donnée. Je ne trouve pas le fait que le patriarche Bruno Amoussou passe la main à Djogbénou soit un problème. C’est le cours normal des choses. C’est ce que la jeunesse veut et c’est ce que le chef de l’Etat veut. Vous allez constater sur les listes de l’UP et du BR dans les jours à venir que ce sont les jeunes qui seront positionnés pour aller au parlement. Je ne trouve pas le désaveu qu’il y a dans ces changements à la tête de l’UP. Il n’y a rien de spécial.

Vous êtes un prétendant aux élections législatives de 2023 dans la 23ème circonscription électorale. Ce ne sera pas du cadeau à faire à l’UP. Est-ce que vous irez en affrontement ou bien il y aura toujours une collaboration ?
Je vais répondre à cette question en vous donnant un exemple. Quand vous prenez les clubs européens de football, il vous arrive de voir des Brésiliens. C’est le cas de Neymar et Vinicius qui jouent respectivement au PSG et au Réal de Madrid. Ils jouent tous dans l’équipe brésilienne. Mais quand ils s’affrontent, c’est un combat sans merci. Au cours des élections, qu’elles soient communales ou législatives, personne n’a de cadeau à faire à personne. Parce que notre papa qui est le Chef de l’Etat nous a envoyés à la chasse et le but c’est de tuer le gibier et de le ramener. L’enfant qui tuera plus de gibiers sera caressé par son père. Personne n’a de cadeau à se faire. Parce que notre papa nous a envoyés à la chasse et le but est de tuer le gibier et de le ramener. Et c’est l’enfant qui amènera beaucoup de gibiers qui sera caressé par son père. Dans ce combat, je risque de taper mon frère dans la brousse juste pour trouver les moyens d’être le premier à tuer le gibier. Ce combat va être donc rude. Mais, il ne nous empêchera pas d’avoir des collaborations après. Nous l’avons fait pour les élections présidentielles. Le Secrétaire Général du Bloc Républicain a été le Directeur national de campagne du duo Patrice Talon et Chabi Talata. Mais il y a une différence avec les élections municipales et législatives. Les élections législatives ici, c’est le vrai test de l’ancrage d’un parti politique. Et pour défendre son ancrage sur le plan national, on ne va pas se faire de cadeau. On va se challenger sur le terrain et ça se passe dès maintenant. Nous l’avons déjà commencé. Et quand on finit on ira chez le père pour lui présenter le nombre de gibiers que chacun des enfants a pu tuer. Et l’enfant qui est venu avec le plus de gibiers sera caressé par le papa. Au deuxième il va lui donner le cadeau qu’il mérite et là c’est terminé. On devient encore des frères.

Mais qu’est-ce que votre parti a gagné dans la 23ème en étant tout le temps derrière Talon ?
Dans la 23ème nous avons gagné beaucoup de choses. Le directeur de cabinet du ministère du développement chargé de la coordination gouvernementale, Alastaire Alinsato est d’Abomey. Le deuxième questeur de l’Assemblée nationale est de Bohicon. Il s’agit de l’honorable Nazaire Sado. Ce sont des gains ça. Le DG poste, Judith Glidja est de Bohicon. Le DG Sogema est aussi BR. Il est de Bohicon. Ce ne sont que quelques exemples, sinon la liste est longue. Donc dire aujourd’hui qu’en tant que BR dans la 23ème circonscription électorale nous n’avons rien gagné serait un abus de langage. Mais ça ne nous suffit pas. Nous travaillons aujourd’hui pour que lors du prochain remaniement, le Chef de l’État et le parti se penchent sur la 23ème circonscription dans le cadre du Bloc républicain, en nous donnant un ministre parce que nous le méritons. Nous avons gagné aujourd’hui les deux plus grandes villes de la 23ème circonscription qui sont Bohicon et Djidja.

Le BR n’a pas de ministre dans la 23ème circonscription électorale ?
Non. Le BR n’a aucun ministre dans la 23ème. C’est plutôt l’UP qui en a un. Il s’agit spécifiquement de mon aîné, le ministre de la Défense, Alain Nouatin.
Je veux lancer un appel au secrétaire général du parti Bloc Républicain et au chef de l’État. Vous savez, ce qu’on donne en politique ne se donne pas à cause de la beauté de quelqu’un. On donne par mérite. Aujourd’hui, l’UP ne contrôle pas le Zou. Sur les 9 communes que compte le département du Zou, le Bloc Républicain contrôle 5 communes. Donc on ne peut pas être au même pied d’égalité en termes de nomination aux postes de ministres. Je plaide ce cas spécialement. Quand nous allons revenir dans la 23ème circonscription électorale, le BR a gagné les deux élections de référence auxquelles les deux partis, que ce soit l’UP ou le Bloc Républicain, ont participé. Il s’agit des élections communales et législatives. Lors de ces dernières élections communales, nous avons contrôlé les deux plus grandes villes les plus peuplées de la 23ème à savoir Bohicon et Djidja. Et ça là seul suffit pour qu’on soit regardant et nous donner un poste ministériel plus que les gens de l’UP. Malgré nos scores, ils ont pratiquement tout. Ils ont un ministre, un préfet, des directeurs centraux, des directeurs départementaux. Ils ont tout. Et je fais cette plaidoirie que je suis prêt à faire devant le chef de l’État. Le Chef de l’État est le patron de la mouvance présidentielle. Et ce que je dis est mon vœu à moi. La 23ème circonscription électorale mérite d’avoir un ministre BR aujourd’hui. Ce n’est pas un cadeau que je demande. C’est du mérite. Ce que je dis, je ne le quémande pas. Nous le méritons. Et les cadres ainsi que les politiques que nous sommes travaillons pour.

Est-ce que Abomey est le fief de Talon?
Bien sûr que oui. Mais le fief de Talon, c’est tout le Zou. Il reste imperturbable. Mais on n’exclut pas le fait qu’il y a des résistances au développement, comme dans tout pays. Dans tout pays, il y a toujours une opposition. Je le dis par rapport à ce que je vois. Je suis un homme de terrain.

Voulez-vous dire que Talon a mieux travaillé que Soglo à Abomey?
Celui qui a réellement changé la physionomie du département du Zou, c’est à dire le vrai maçon, c’est le Président Patrice Talon. Je viens de donner des exemples de voies déjà goudronnées et d’autres qui sont en chantier.

Les jeunes disent est-ce que c’est la voie qu’ils vont manger…
Quand j’entends les gens dire ça, je suis chaque fois étonné. Mais le paysan qui finit de faire la récolte dans son champ, s’il n’a pas une voie d’accès, peut-il amener les produits au marché ? Si les produits ne sont pas au marché, peut-on manger? Mais il faut qu’on mange. Et pour manger, il faut un processus. Et dans ce processus, il y a l’acheminement des produits dans les lieux de vente.
Je ne dis pas que l’effort que fournit le gouvernement est déjà suffisant. C’est là que je demande que le gouvernement fasse encore plus d’effort au niveau de la jeunesse pour l’emploi des jeunes.

Il y a des leaders politiques d’Abomey, Candide Azannai par exemple, qui pensent que le développement dont on parle ne doit pas exclure les libertés politiques, d’opinion. Aujourd’hui par exemple, des opposants sont encore en prison.
Quand on parle de liberté au Bénin, souvent je ne me retrouve pas dans ce sujet. Lui Candide Azannai a été ministre sous Yayi. Il a été encore ministre sous Talon. Est-ce que Talon lui reproche quelque chose? Est-ce que lui il est allé en prison? N’est-il pas libre de dire tout ce qu’il est en train de dire? Aujourd’hui c’est la question qu’on doit se poser. Moi j’aurais aimé faire des débats contradictoires avec ceux-là et leur poser ces questions. Mais lui, il est libre de dire tout ce qu’il dit. Et pourtant il a été deux fois ministre et on ne lui reproche rien. La liberté n’est pas synonyme de refuser d’être contrôlé quand tu gères un bien public.
Il faut qu’on commence par copier vraiment les pays développés comme la Grande-Bretagne, les États-Unis, la France… Qu’est-ce qu’on reprochait au premier ministre anglais qui a démissionné l’autre fois? Si c’est au Bénin est-ce que cela peut se passer? Jacques Chirac a été convoqué et gardé à vue. Un ancien Chef d’Etat Français ! Vous pouvez placer Yayi Boni en garde à vue pendant deux jours au Bénin sans qu’il n’y ait des émeutes ? Nul n’est au-dessus de la loi. La loi est faite pour être exécutée. Donc quand tu gères un bien public, il faut accepter que l’État contrôle ta gestion. Qui est aujourd’hui en prison et à qui on ne reproche rien ?
Quand vous diffamez vous serez arrêté. Moi je dis à tous mes amis : « Allez lire le code du numérique. » Parce que les gens ne savent pas et ne cherchent pas à savoir. Si quelqu’un tombe sous le coup de la loi sur le numérique, donc on ne doit pas l’arrêter parce qu’il est un opposant au régime en place? Écoutez, nul n’est au-dessus de la loi. On doit appliquer les lois. Nous avons des opposants qui sont au Bénin et qui continuent d’animer la vie de l’opposition sans être inquiétés. M. Eugène Azatassou a été directeur de cabinet de Yayi Boni. Il parle et dit ce qu’il veut non? Il est allé en prison? Il n’ira pas en prison tant que la justice ne lui reproche rien. Mais pourquoi des gens à qui on n’a même pas adressé une convocation fuient et viennent parler de privation de liberté ? Ils sabotent leur pays.
Nous on a fait l’opposition sous Yayi Boni avec Candide Azannai qui est mon parrain politique avec qui je ne suis pas d’accord sur un certain nombre de faits. Quand on faisait la plateforme des partis d’opposition contre Yayi Boni ici, on a traité le sang humain de sang de mouton. Nous avons été bastonnés. J’ai fait ce combat.
Sous Talon avant que les grèves ne soient recadrées, les magistrats ont dormi à l’Assemblée nationale, bien gardés. On n’a jamais vu ça. Mais sous Talon, on l’a vu. Des marches ont été organisées encadrées par la police. La police a coopéré. Au temps de Yayi on nous assommait. J’étais dans la maison de Candide Azannai quand on voulait l’arrêter. J’y étais avec le président Soglo, le président Djogbénou, Ganiou Soglo et Léhady Soglo, Lazare Sèhouéto. On savait ce qui s’était passé. On a été menacé de mort le jour-là. Mais sous Talon, qu’est-ce qu’on observe? Qu’est-ce qui a été fait? Qu’on me donne des exemples. Je parle des faits que j’avais vus et que je vois maintenant.
Je ne dis pas que sous Talon, tout est parfait. C’est vrai on a connu des émeutes au lendemain des élections législatives.

Aujourd’hui, est-ce que les leaders de l’opposition peuvent battre campagne dans la 23ème circonscription ?
Le parti que moi je trouve le plus virulent aujourd’hui, Les Démocrates, est en tournée nationale. Qui les empêche de faire leur tournée ? Ils sont libres. Vous voyez avec quelle verve ils qualifient le Chef de l’État, la manière avec laquelle ils vilipendent le Chef de l’État chaque fois qu’ils sortent? Vous voyez qu’ils sont contents, fiers de se conformer et participer à l’animation de la vie politique maintenant. C’est pour vous dire que depuis l’avènement du président Patrice Talon, il n’a jamais été interdit à un parti politique qui respecte les conditions de participer aux activités politiques. Savez-vous qu’au Sénégal, pour être candidat aux élections présidentielles il faut avoir 16.000 élus communaux et locaux ? Si c’est au Bénin qu’on dit ça, c’est qu’on est en train de traquer les opposants, c’est qu’on ne veut pas les voir participer aux élections. Aux États-Unis par exemple, il y a ce qu’on appelle les grands électeurs.
Il faut recadrer les choses. Le multipartisme intégral nous a créé trop de problèmes depuis 1990, où des gens font du chantage. Ils restent dans leurs chambre et créent un parti politique avec leur femme et viennent faire du chantage même à un Chef d’État. C’est à ça que le président Patrice Talon a décidé de mettre fin.
L’animation de la vie politique est constitutionnelle. L’État doit subventionner les partis politiques comme ça se passe maintenant. Mais, on ne peut pas créer des centaines de partis qui n’ont aucune force sur l’ensemble du territoire national. Prenons l’exemple du grand PRD. Il n’a jamais eu de député à Djidja. Maintenant quand vous prenez l’Up et le BR, ils ont des députés dans les 24 circonscriptions. Un parti politique doit être à caractère national et non des partis qui sont fort à Cotonou et non à Sèmè. Si c’est cela qu’ils reprochent au président Patrice Talon, nous leur donnons rendez-vous dans six mois. Dans tous les pays, que cela soit le Sénégal, le Nigéria, la France, le Ghana, les Etats-Unis, les élections sont régies par des textes. Nous avons compéti deux fois sur la base des 10%. Eux, ils n’ont même pas encore compéti une seule fois. Ce n’est pas facile d’avoir ce pourcentage, c’est un travail. Vous allez voir qu’il n’y a pas ce weekend que le BR n’est pas en mouvement. Même nous qui sommes de la mouvance présidentielle, le chef de l’Etat ne nous fait pas de cadeau. Ce n’est pas un avantage qu’on a en étant de la mouvance présidentielle ou en étant proche du président, qu’il nous fait des faveurs. Nous avons vu lors des législatives passées, la FCBE a attaqué un élu du Bloc Républicain à la Cour Constitutionnelle. Le chef de l’Etat est là, on nous laisse aller comme cela et chacun a fourni les preuves avec la CENA. On a gagné et le député a été élu. Donc on n’a aucun avantage du président Patrice Talon. On n’a aucun avantage spécifique du chef de l’Etat sans nous gêner. On a travaillé pour cela. Moi qui suis ici, je vais au village tout le temps. Pourtant j’ai des affaires à régler ici. Demain (mercredi 20 juillet 2022, ndlr), je serai en formation à Abomey. C’est parce que l’obligation du militantisme m’amène à faire une formation. Il y a des formateurs qui viennent nous former. Mais au moment où nous on est en train de faire cela, eux ils passent d’hôtel en hôtel pour faire des conférences de presse. Avec cela, il sera difficile d’avoir les 10%. Les Démocrates sont en train de faire leur petit chemin dans la 23ème circonscription. Personne ne les a empêchés. Ils sont actuellement en tournée nationale, ils sont allés à Ouakè, à Djougou, à Natitingou. Est-ce que vous avez entendu que quelqu’un les taquine ? Le BR travaille pour être le parti le plus puissant dans 6 mois. Mais c’est à cela que nous on pense, on ne pense pas à l’opposition. L’UP aussi travaille à garder sa place. Comme je vous l’ai dit, nous on a déjà fait l’expérience deux fois pour avoir 10%. Eux ils ne l’ont jamais fait. Donc on ne peut pas penser à eux. C’est eux qui veulent faire l’expérience et on les laisse, on fera dans 6 mois le point des expériences.

Carte d’identité: Une vie de courage

Armand Mahougnon Affossogbe est un jeune leader politique né le 23 décembre 1980 à Abomey. Caractéristique principale : il est handicapé. A l’époque, il avait neuf ans quand il tombe gravement malade. Prescription du médecin : il lui faut six doses de Quinimas mais réparties sur neuf jours, à raison de deux doses tous les trois jours. Mais l’infirmière lui administre les six doses le même jour, entrainant son handicap définitif. Passé par toutes les étapes de traitement, il finit par garder les deux cannes qui le maintiennent debout aujourd’hui. Il n’en veut nullement à celle qui l’a rendu ainsi. « La dame vit toujours, précise-t-il. Elle doit avoir, quatre-vingts ans et plus. Quand elle me voit elle pleure. Et j’ai du plaisir quand je vais à Abomey, je vais la voir pour lui donner de l’argent. Je dis : « Mais, écoutez, c’est l’œuvre de Dieu. » Et c’est tout. Derrière ce sens du pardon se cache aussi un courage énorme. Sur les fronts les plus chauds de la lutte politique, il prend part à tous les combats et ne se laisse pas faire. « Mon ascension aujourd’hui en politique je ne la dois pas à quelqu’un, dit-il. C’est mon courage qui a été repéré. Et c’est ce courage qui me caractérise toujours de tenir tête à des ministres dans le BR, à des députés dans le BR, de tenir tête à des gens qui sont riches. » Et effectivement, c’est son courage qui a été repéré en 2006 lors des élections par Candide Azannaï et son mouvement Restaurer L’Espoir devenu plus tard un parti politique. Celui-ci lui fait appel pour travailler à l’avènement de Boni Yayi, mais c’est vers Adrien Houngbédji qu’Armand Affossogbé se tourne. Avec son groupe, il fait allégeance au président élu sans obtenir le soutien escompté, la RB ayant réaffirmé sa suprématie sur Abomey et Bohicon. Les jeunes se retournent donc vers Abdoulaye Bio Tchané dont Armand Affossogbé sera l’une des mascottes lors de la campagne présidentielle de 2011. Il le suit d’ailleurs pour la présidentielle de 2016 où il est directeur de campagne ABT dans les neuf communes du Zou. Il milite à ses côtés depuis lors au sein du BR. Il lui rend hommage à chaque occasion. « Je suis reconnaissant pour tout ce qu’il a fait pour moi, depuis qu’il m’a repéré en étant président de la BOAD, rappelle-t-il. J’ai fait son école politique et j’en suis fier, cette école qui me permet aujourd’hui d’avoir le courage, la sincérité, la loyauté. C’est un homme de rigueur et d’excellence. »
Le courage aussi, c’est la décision qu’il prend de quitter l’école alors qu’il passait en terminale. Divorcé de son père dès sa plus tendre enfance, sa mère l’avait en effet placé chez ses propres parents, les Ahouandogbo à Abomey. Ce qui fait d’ailleurs qu’il n’a connu son père que très tardivement. Mais payer les frais de scolarité était très compliqué. « En seconde et en première on me chassait des compositions parce que je ne payais pas la contribution », se souvient-il. Il finit par déserter l’école, alors qu’il passait en terminale, déterminé à prendre son destin en main. Il se lance dans le petit commerce entre Parakou et Cotonou, et devient exploitant forestier avec tous les agréments nécessaires. Armand Affossogbé est aussi un ancien musicien, rappeur sans complexe au nom d’artiste Fadjo. Cette passion date de Parakou où il fait ses classes grâce à une tante qui devient sa tutrice. C’est là qu’il devient une véritable vedette adulée pour ses talents musicaux. Aujourd’hui, ce qui préoccupe le plus le leader politique, c’est d’abord l’emploi des jeunes. Lorsqu’il voit des jeunes sans emploi, son cœur se déchire devant leur misère. Ce qu’il constate à Abomey, ce sont des gens plus âgés que lui qui l’appellent pourtant « grand frère », juste parce qu’ils croient devoir le flatter pour bénéficier de ses dons de 5000 F. Quand on lui demande quels conseils il pourrait donner à la jeunesse, c’est naturellement une leçon de courage qu’il sort. « Même en tombant, il faut que la jeunesse ne se croit pas tomber. Même en tombant, il faut dire : « Mais vous croyez que je suis tombé ? Mais c’est faux, on se relève rapidement. Le courage trace la voix au bonheur. »

Intimité: Passionné de foot

Avant d’être handicapé, Armand Affossogbé était un attaquant passionné. Il n’a jamais raté un match du Réal Madrid et ne manque jamais les rendez-vous des Ecureuils, même s’il faut y perdre un marché. Il avoue avoir déjà perdu un gros marché pour avoir tenu à suivre d’abord un match des Ecureuils. Marié et père de quatre enfants, le jeune leader rappelle qu’il s’est marié à celle à qui il avait promis mariage alors qu’il n’avait que onze-douze ans. L’opposition des parents de la fille n’y fit rien. Il lui fait un enfant contre vents et marrées et l’épouse en bonne et due forme. Il ne faut jamais dire non à Armand. A table, il ne résiste pas devant un plat de Yantoto, légume que chérissait sa grand-mère maternelle et que lui a vivement conseillé un vieux mort à 131 ans. « Parfois, rien que pour le trouver et l’acheter, je vais jusqu’à Lokossa. On a tenté de m’empoisonner plusieurs fois et de me jeter de mauvais sorts sans jamais réussir.» Autre chose : Armand est un gros consommateur de viande. « Si la viande tuait, je serais mort depuis », dit-il.

LA REDACTION