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A la faveur d’une cérémonie de présentation de vœux organisée à son intention, hier dimanche à Cotonou, par les militants du parti, le président de la Renaissance du Bénin, Lehady Soglo, préoccupé par la situation sociopolitique actuelle, a fait des propositions de sortie de crise. Elles sont au nombre de sept, au total, et sont les suivantes : appel à l’esprit de paix et de concorde qui devrait animer tous les acteurs de la vie politique nationale afin que la turbulence actuelle prenne fin ; mobilisation de tous, gouvernants et gouvernés, pour permettre à la démocratie béninoise de se consolider ; préservation de la coexistence d’un secteur public efficace avec le secteur privé dans un climat favorable aux affaires ; l’élaboration d’un PLAN–EMPLOI dynamique et ambitieux, et la recherche des ressources nécessaires à cette fin ; mise en place d’une politique agricole plus rationnelle et la poursuite de la diversification en la matière ; toilettage diligent du fichier électoral pour mettre en place une LEPI satisfaisante afin que soient organisées, le plus tôt possible, les élections municipales, communales et locales. Au point 7, enfin, la Renaissance du Bénin demande que, dans le respect de la Constitution, des lois et règlements en vigueur, soient assurés les libertés individuelles et collectives d’organisation, de manifestation et l’accès équitable de tous aux médias publics.
« La tension sociale est à nouveau palpable, avec un climat défavorable à des performances remarquables de l’économie nationale et au développement de notre pays…», a regretté le président de la RB devant près de 5000 militants présents. Rappelant l’exhortation du regretté Président Nelson Mandela, il pense que « le temps est venu de panser les blessures. Le temps est venu de combler les gouffres qui nous séparent ». Il reste, qu’agir seul, dit-il, ne peut concourir à la réussite, mais plutôt, ensemble, comme un peuple uni en vue de la réconciliation nationale, de la construction de la nation et de la naissance d’un nouveau monde.
« Nous ne devons pas nous décourager… »
Revenant, par ailleurs, sur le partenariat qui lie désormais la Rb au pouvoir en place, Lehady Soglo a rappelé qu’il tient, notamment, des résultats issus des élections législatives de 2011. Des élections à faible taux de participation, en deçà de 50%, organisées la même année et dont les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes pour les deux principales forces politiques alors en présence, l’UN et les FCBE. Le grand constat qui en était dégagé est, à le croire, la désaffection de la population pour les élections, en particulier, et la chose politique, en général. « Cela appelait, de la part des acteurs que nous sommes, une démarche de conciliation, à l’instar des autorités morales et religieuses du pays qui n’avaient de cesse, à travers prières et médiations, d’appeler à la paix. C’est dans ce contexte que le Chef de l’Etat, dans un discours historique à la nation le 13 mai 2011, a prôné l’ouverture en appelant chacun à honorer ses engagements vis-à-vis de la nation et à mettre les intérêts de la République au-dessus des intérêts partisans », a expliqué, hier, Lehady Soglo. « Nous avions, ainsi, décidé de soutenir le Président de la République dans ses réformes économiques et sociopolitiques, toutes choses nécessaires au développement du pays et à un meilleur rayonnement de notre démocratie », a-t-il souligné. Aujourd’hui, près de trois ans après avoir opéré ce choix, le président de la Rb laisse remarquer que la tension sociale est, à nouveau, palpable, avec un climat défavorable à des performances remarquables de l’économie nationale et au développement de notre pays. « Le Bénin vit au rythme des grèves et des manifestations interdites ou réprimées. Les réformes programmées et entamées au début de ce quinquennat, par le Chef de l’Etat, piétinent. La braise des clivages ethniques et régionalistes se ravive, menaçant l’unité nationale et la cohésion sociale. Des institutions de l’Etat érigées sur la base de la séparation des pouvoirs entretiennent, entre elles, des relations électriques », a-t-il fustigé. Mais, point de découragement de sa part. « Face à ce tableau peu reluisant et au regard de la détresse de la population avide d’amélioration de ses conditions de vie, nous ne devons pas nous décourager, mais accepter de regarder la réalité en face et prendre la juste mesure de la situation. Le Bénin d’aujourd’hui n’est certainement pas l’enfer que décrivent certains. Il est évident qu’il n’est pas, non plus, le paradis que d’autres y voient », a-t-il dit, affirmant, également, que la Renaissance du Bénin n’a pas perdu son âme, à savoir, la matrice des valeurs qui fondent son action politique. « Nous devons donc renouer avec les capacités d’initiative qui l’ont toujours caractérisée en appelant, une fois encore, à l’engagement de tous pour une paix sociale durable, indispensable au combat pour le développement économique et la justice sociale dans notre pays », a clamé Lehady Soglo.
Christian Tchanou