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- Talon déterminé à maintenir la discipline au sein de la mouvance
- Le Bloc Républicain révèle pourquoi Adambi est sanctionné
- Le nouveau ministre prend fonction ce mardi et siège en conseil des ministres mercredi
- Paulin Akponna, un homme de terrain pour une bonne continuité
Au lendemain de la décision du Bloc Républicain le suspendant de tous les organes dirigeants du parti, le ministre Samou Seïdou Adambi a été également dessaisi de son portefeuille ministériel. Le Chef de l’Etat Patrice Talon l’a éjecté du gouvernement ce lundi. Désormais ex-ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, il lui est reproché des actes préjudiciables au bon fonctionnement non seulement de son parti, mais aussi de la réforme du système partisan. En effet, selon nos informations, l’ex-ministre Samou Seïdou Adambi avait entamé des démarches auprès des structures de base du parti, notamment des militants, en vue de sa candidature à la présidentielle de 2026. Cette initiative allait à l’encontre de l’esprit de la réforme, qui impose que tout candidat à la présidentielle se présente sous la bannière d’un parti politique. En prenant cette initiative personnelle, le ministre a sapé ses propres chances. Et connu pour sa fermeté et son intransigeance face aux comportements qui vont à l’encontre de sa vision et de ses aspirations, le Chef de l’État a décidé de le retirer du gouvernement.
L’on se rappelle du cas du ministre des Sports, Oswald Homeky, qui, après avoir soutenu la candidature de Olivier Boko, a été éjecté de l’équipe gouvernementale. Homeky avait déclaré qu’« Olivier Boko est le mieux préparé et, s’il se présente, toutes les autres ambitions devront s’éclipser ». Il est clair que Patrice Talon reste fermement attaché à la réforme du système partisan. Il y avait eu aussi à l’époque l’éviction de Johannes Dagnon, alors Conseiller spécial du Chef de l’Etat et chef du Bureau d’analyse et d’investigation (BAI) de la présidence, limogé le 9 avril 2024, après avoir laissé sa candidature suscitée par un groupuscule.
Paulin Akponna, un homme de terrain pour une bonne continuité
C’est un homme suffisamment averti qui prend le portefeuille ministériel derrière Samou Seïdou Adambi limogé. Le nouveau ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Paulin Akponna, qui n’est donc plus un inconnu du milieu politique et économique du Bénin, a été promu à ce poste, ce lundi 26 janvier 2025. Nommé ministre conseiller aux affaires économiques, il y a peu, ce cadre du Bloc Républicain dans la 10ème circonscription, Paulin Akponna accède à ce poste avec un background. C’est un homme de terrain qui a fait ses preuves. Ancien Directeur Général de l’Agence de Développement de l’Entreprenariat des Jeunes (Adej), il a su se démarquer en tant que leader et gestionnaire confiant. Son parcours avec une solide formation en comptabilité et en gestion économique, lui confère les compétences nécessaires pour diriger ce ministère. En 2021 par exemple, il a coordonné la campagne pour l’élection du duo Talon-Talata dans la 10ème circonscription électorale. Grâce à son expérience et à son approche pragmatique, il saura sans doute apporter des solutions pour répondre aux besoins de la population. D’ailleurs, son choix est salué par de nombreux observateurs politiques qui y voient un homme de terrain venu remplacer un homme de terrain.
Les clarifications de Romaric Ogouwalé sur la suspension du ministre Adambi
Pour le porte-parole du parti Bloc Républicain Romaric Ogouwalé Ogouwalé, la suspension du ministre Séidou Adambi ne doit pas être interprétée comme une simple sanction, mais plutôt comme « un blâme » visant à rappeler à l’ordre le ministre Adambi. « Les instances ont compris qu’il y a quelques activités qui se mènent en dehors des structures formelles », a -t-il révélé. Sur les rumeurs d’une éventuelle déclaration de candidature de la part du ministre Adamabi pour les présidentielle de 2026, voici ce qu’en dit le porte-parole du BR : « On vient en politique parce que nous avons une ambition. Donc déclarer une candidature ne devrait pas être un problème ». Toutefois, il a insisté sur le fait que toute démarche politique doit se faire dans le cadre formel du parti. « Les activités qui se mènent doivent être faites dans le cadre strict des structures organisationnelles du parti », a-t-il ajouté. Ogouwalé a expliqué aussi que le Bureau Exécutif National (BEN) avait la compétence de blâmer et qu’il n’était pas encore temps pour une écoute formelle du ministre. Ce dernier pourrait toutefois avoir l’opportunité de s’expliquer devant le Bureau Politique lors d’une réunion prévue dans un mois. En attendant la décision finale du bureau politique, Adambi ne pourra plus participer aux activités formelles du BR, une mesure conservatoire qui pourrait évoluer en fonction des résultats de l’enquête interne. « Si in fine le Bureau Politique voit qu’il n’y a pas d’éléments constitutifs, on retire à notre camarade son appartenance au Bloc Républicain », a précisé Ogouwalé. À en croire les propos de l’invité de Bip Radio, les activités incriminées semblent être récentes et non liées à des comportements passés. « Au niveau des partis politiques, ce sont des actions au jour le jour », a-t-il indiqué.
Conséquences sur sa fonction de ministre
Concernant les conséquences de cette sanction sur l’appartenance d’Adambi au gouvernement, Ogouwalé a évoqué des précédents similaires. Il rappelle que des cas antérieurs, comme celui du ministre HOMEKY, ont conduit à des démissions après avoir suscité une candidature sans suivre les voies appropriées. L’affaire Seidou Adambi soulève donc des questions non seulement sur la gouvernance interne du BR, mais aussi sur les implications politiques plus larges pour les membres du gouvernement en lien avec leur engagement partisan. Interrogé sur la raison pour laquelle seule la sanction d’Adambi a été mise en avant alors que d’autres membres du parti seraient également impliqués dans des activités controversées, Ogouwalé a réagi avec fermeté. Il a demandé à son interlocuteur s’il avait connaissance de ces informations issues des coulisses du parti. En réponse à cette question, il a affirmé que les décisions au sein d’un parti ne peuvent être prises sur la base de rumeurs ou de spéculations. « Un parti travaille sur des faits », a-t-il déclaré, avant d’insister sur le fait que la situation est d’autant plus délicate étant donné qu’Adambi n’est pas un militant ordinaire, mais un ministre du parti dans un gouvernement soutenu par le BR. Ogouwalé a précisé que certains agissements ne peuvent pas être attribués à un membre de ce calibre et qu’il était donc nécessaire d’agir en conséquence. « Comparaison n’est pas raison », a-t-il ajouté, soulignant que l’action entreprise visait uniquement le ministre concerné et restait dans le cadre des faits le concernant.