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- Voici pourquoi l’UPR et le BR disent « non » à l’initiative du Cadre de concertation de l’opposition
- Le parti MOELE-Bénin favorable : ses raisons
- L’audit du fichier électoral compromis ?
En répondant à l’invitation du Chef de l’Etat Patrice Talon, il y a plus d’un an, des responsables du parti Les Démocrates avaient débarqué au palais de la Marina, avec des sujets qui semblaient visiblement leur tenait à cœur. Entre autres, l’audit du fichier de la Liste Electorale Informatisée (LEI) en prélude aux élections générales de 2026. Ils ont souhaité qu’il soit examiné par des experts sachants et indépendants en vue d’une correction pour le rendre plus fiable. Le président de la République, sans hésitation aucune, a sur le coup, accédé à leur demande, leur proposant même de faire appel à des experts de leur propre initiative, quitte à l’exécutif de les accompagner si des ressources financières nécessaires venaient à leur manquer. Silence radio par la suite, du côté des opposants.
Près d’un an après, dès les lendemains de la création du Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition, la question refait surface. Une rapide séance d’échanges entre le ministre de la justice et des représentants de ce Cadre se tient dans la foulée. Quelques jours après, ces derniers annoncent qu’ils entament une vaste concertation avec tous les partis politiques, tous bords confondus. A peine le périple commence, et déjà des rejets systématiques. Et lorsqu’on observe que ces rejets proviennent de deux des plus grandes formations politiques actuelles, il y a des raisons de s’inquiéter sur le sort réservé à ce fameux audit du fichier électoral projeté.
Lundi dernier, au terme de sa rencontre avec la délégation d’Eugène Azatassou, Coordonnateur dudit Cadre, l’Union Progressiste le Renouveau qui détient le plus grand nombre de députés sous la 9ème législature, refuse de s’associer à cette initiative. Pour ce parti que dirige Joseph Djogbénou, « procéder ainsi, l’amènerait à manquer à sa responsabilité politique et affecterait celle de l’opposition si elle s’associait, dans son positionnement politique actuel, à une initiative fondée sur un manque de confiance dans le dispositif électoral qu’elle a politiquement défendu et activement recherché”. L’UPR juge l’audit du fichier électoral comme une « demande inopportune et en “déphasage avec les lois en vigueur au Bénin qui organisent l’établissement de la Liste Electorale Informatisée (LEI) ».
Le même rejet a été aussi exprimé mercredi dernier quand une délégation est allée à la rencontre des responsables du parti Bloc Républicain. Le parti que préside Abdoulaye Bio Tchané s’est voulu plus virulent pour justifier son « non » à l’audit du fichier électoral : « Face aux manques de pertinences des motifs de l’audit et d’autres objectifs inavoués, le BR éprouve assez d’inquiétudes sur la démarche des partis du CCP et n’entend pas participer à cette opération d’audit portée par les partis du CCP, qui risque au contraire de compromettre fortement la crédibilité des élections générales prochaines » indique le BR dans un communiqué signé de Romaric Ogouwalé, vice-président chargé de l’information et de la communication. Le Bloc Républicain, selon le communiqué, n’a pas manqué d’avoir rappelé à l’entame des discussions, ‘’qu’au terme de la loi n° 2024-13 du 15 mars 2024 modifiant et complétant la loi n° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral et de la loi n° 2017-08 du 19 juin 2017 relative à l’identification des personnes physiques ».
Au compteur, deux premiers rejets majeurs essuyés par les opposants dans leur démarche de concertation autour du fichier électoral. S’il faut attendre qu’ils fassent le tour de l’ensemble des formations politiques, mouvements et organisations de la société civile pour présager de la réelle issue de leur visée, il y a des raisons de douter déjà d’un sort favorable à cet audit. En ce sens que ces deux grands partis, UPR et BR, deux des trois composantes politiques du parlement, pèseront lourdement quant à son aboutissement ou non. Le consensus national qu’on pourrait rechercher autour de cette initiative porterait ainsi défaut au point d’amener le gouvernement à exprimer des réserves dans son implication dans la concrétisation d’un tel chantier.
Le Bloc Républicain rejette la demande
Le parti Bloc Républicain a reçu, le mercredi 27 novembre 2024, à son siège à Cotonou, une délégation du Cadre de Concertation des Partis de l’opposition (CCP) concernant l’audit souhaité du fichier électoral. Après avoir écouté leurs hôtes, les responsables du parti disent avoir « des inquiétudes » sur la démarche des partis de ce Cadre et n’entendent pas « participer à cette opération d’audit ». Le Bloc Républicain rappelle qu’au terme de la loi n° 2024-13 du 15 mars 2024, l’ANIP transmet les statistiques relatives à la Liste Électorale Informatisée à la CENA,180 jours (6 mois) avant la date du scrutin et 120 jours avant les élections, l’ANIP procède à l’extraction de la Liste Electorale Informatisée Provisoire (LEIP) du registre national, prenant en compte les centres de vote. De ce fait, le parti pense qu’auditer la liste électorale de 2023, n’a aucune pertinence. Par ailleurs, le BR dit constater que « les Termes de Références proposés par les partis du CCP contiennent d’autres objectifs masqués tel que la révision du code électoral ». Le parti souligne des « manques de pertinences des motifs de l’audit » et n’entend pas participer à cette opération. Mais tout en marquant sa distance vis-à-vis de cette initiative, le parti rappelle que dans le respect de sa ligne politique, il demeure ouvert à la collaboration avec tous les acteurs politiques et de la société civile en vue de renforcer notre système partisan.
MOELE-BENIN s’engage à renforcer le climat de confiance
Une délégation du parti MOELE-BENIN conduite par le Vice-Président Coordonnateur du département de l’Ouémé, Joseph AHISSOU a reçu à son siège, le mardi 26 novembre 2024, une délégation du Cadre de concertation des partis politiques de l’Opposition (CCP). Après ces échanges et dans un communiqué en date du 26 novembre 2024, le parti s’est engagé à participer à toute initiative saine visant à renforcer le climat de confiance au niveau des acteurs politiques et aussi mettre en confiance et à l’aise l’ensemble de nos concitoyens quant aux conditions d’organisation des élections générales de 2026. Selon le communiqué, les échanges se sont déroulés dans l’ambiance et le parti apportera un retour diligent au cadre de concertation de l’étude qu’il fera du projet des TDR qui lui a été remis. MOELE-BENIN a salué l’initiative de la consultation initiée par le CCP sur la question du fichier électoral. Il a, toutefois, rappelé à ses hôtes, les principes fondamentaux qui guident l’action publique et politique de MOELE-BENIN, à savoir la franchise et le respect de la légalité. S’agissant du fichier électoral, objet de la rencontre, les représentants de MOELE-BENIN ont rappelé les avancées notables en la matière depuis l’avènement du Gouvernement du Président Patrice TALON, qui, à travers la mise en œuvre structurée du RAVIP et ses applications y compris l’extraction de la liste électorale, ont permis d’affiner la fiabilité de celle-ci et de favoriser l’inclusion.