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La matinée « Focus ICC » s’est tenue, le mardi 5 novembre 2024, au palais des Congrès de Cotonou, dans le cadre de la Mission économique et commerciale de l’AWEX (Agence Wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers) au Bénin. À l’occasion, la politique du gouvernement pour ce secteur ainsi que le partenariat avec la Belgique ont été présentés aux acteurs du secteur.
Qu’est-ce qui est important : Le gouvernement a placé les industries culturelles et créatives au cœur de sa politique avec l’objectif de stimuler la création d’emplois et de générer de la richesse à travers le secteur culturel. L’ambition est de renforcer la professionnalisation des acteurs, de structurer les filières, d’améliorer l’environnement institutionnel et juridique, et de soutenir l’attractivité du secteur. Ces efforts s’inscrivent dans une volonté de faire émerger une véritable économie culturelle. En plus des investissements dans les infrastructures touristiques et culturelles, le Programme d’Actions du Gouvernement à l’horizon 2026 accorde une place de choix à la mise en valeur du génie créatif des artistes béninois. Des projets innovants sont en cours, tels que la création de « Quartiers Culturels » à Cotonou et le Centre pluridisciplinaire des Arts à Ouidah, destinés à favoriser la formation et l’incubation de talents créatifs. Dans ce cadre, le Bénin fait partie des huit pays prioritaires pour la coopération internationale de la Wallonie et de la FWB à travers un nouveau programme mis en œuvre par WBI pour les années 2024-2028. À cet effet, dans le cadre de la mission de l’AWEX, WBI et l’APEFE ont rencontré les acteurs culturels. Cette activité organisée par le ministère de la Culture a permis de mettre en lumière cette collaboration.
Que disent les acteurs : Représentant le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Eric Folly Totah a rappelé l’importance des relations bilatérales entre le Bénin et la Belgique, soulignant la signature de l’accord de coopération du 7 février 1984 entre la Belgique francophone et la République du Bénin, ainsi que l’accord-cadre de coopération avec l’APEFE (Agence de la Coopération au Développement Wallonie-Bruxelles) en 1992. Il a également évoqué la priorité accordée par le Bénin à la coopération internationale, notamment dans le secteur des industries culturelles et créatives, dans le cadre du programme Certified Manpower Planner (CMP) 24-28, où la culture et le tourisme figurent parmi les cinq axes stratégiques prioritaires. Il a rappelé les investissements dans le secteur depuis 2016, notamment pour la structuration et la valorisation du patrimoine culturel. Le Bénin aspire à devenir un véritable épicentre de la scène artistique internationale en attirant des collectionneurs et des acheteurs et en transformant ces acteurs en agents économiques contribuant au développement national. Le gouvernement béninois envisage également de renforcer le secteur audiovisuel, en particulier à travers des accords de co-production cinématographique. Cela contribuera à dynamiser la production locale et à offrir une plateforme aux talents béninois. L’Administratrice Générale de WBI (Wallonie-Bruxelles International), Pascale Delcomminette a réitéré l’engagement de la Belgique dans le soutien au secteur des industries culturelles et créatives au Bénin. Elle a rappelé qu’en Belgique, les ICCs représentent 5% de l’emploi et 4,8% du PIB grâce à une stratégie qui combine innovation technologique et soutien aux talents créatifs.
À l’en croire, la Wallonie, dans le cadre de la coopération avec le Bénin, soutient plusieurs projets de développement des ICC visant à renforcer les capacités locales et à valoriser le modèle économique durable. Ce projet vise à former des opérateurs culturels, à incuber des entrepreneurs créatifs et à renforcer le cadre réglementaire du secteur. « L’objectif est de contribuer à la professionnalisation du secteur, de stimuler la création d’emplois et de promouvoir le rayonnement culturel du Bénin à l’international », fait-elle savoir. Il faut noter qu’une table ronde s’est tenue autour de la place des ICCs dans les ODD.
Alban TCHALA