Colloque international sur l’économie inclusive en Afrique: Dr Émilia Azalou Tingbé dévoile le bien-fondé de cette rencontre scientifique

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« Penser et bâtir une économie inclusive : enjeux, défis et perspectives pour un développement durable et viable en Afrique ». C’est le thème du colloque pluridisciplinaire international que l’Université d’Abomey-Calavi organise à partir de mardi 05 novembre prochain. Dans cet entretien, la Cheffe du département de sociologie anthropologie, Dr (MC) Émilia Azalou Tingbé, présidente du comité d’organisation, dévoile les objectifs et les attentes de cette messe scientifique.

Azalou net

Vous organisez une rencontre scientifique dès le 5 novembre prochain. Quel est le but de ce colloque ? De quoi s’agit-il ?

Dr (MC) Émilia Azalou Tingbé : Il s’agit d’un colloque scientifique pluridisciplinaire international qui aura lieu les 05, 06, 07 novembre 2024 à l’Université d’Abomey-Calavi. Cette initiative parce que la gouvernance économique mondiale est marquée par des transformations qui nécessitent de nouvelles stratégies pour assurer le développement. L’économie de marché, confrontée à divers chocs (sociaux, politiques, économiques, écologiques), montre des limites dans la gestion des problèmes financiers, créant un climat d’incertitude. En Afrique subsaharienne, le taux de chômage est élevé, et le sous-emploi et les mauvaises conditions de travail touchent particulièrement les jeunes, surtout dans l’économie informelle. Face à cela, l’économie inclusive, qui met l’humain au centre, vise à intégrer les marginalisés dans le développement économique et social, en mobilisant différents acteurs (coopératives, entreprises sociales, etc.) pour un modèle de développement plus durable. C’est ce qui justifie l’organisation du colloque sur le thème : « Penser et bâtir une économie inclusive : enjeux, défis et perspectives pour un développement durable et viable en Afrique ».

Pourquoi ce thème ?

Ce thème parce que l’Afrique se trouve impliquée, par le biais de la mondialisation, dans une dynamique internationale qui a des effets sur les économies nationales. Effectivement, sa balance commerciale souffre d’un déficit chronique ainsi que d’une vulnérabilité sociale qui ne cesse de grimper. L’économie qui se veut inclusive se définit dans cette perspective et essaie de répondre aux enjeux actuels à travers la consolidation d’un écosystème qui non seulement donne des chances aux citoyens exclus et marginalisés par le système économique actuel, mais elle permet aussi l’accès à l’employabilité et à la création d’une valeur à la fois économique, sociale voire sociétale.

Qu’est-ce qu’il faut comprendre concrètement ?

Vous savez, la gouvernance économique requiert beaucoup d’attention au plan mondial. Les économies connaissent des transformations multiples et cherchent à développer de nouvelles stratégies pour s’assurer leur développement, malgré les difficultés y afférentes. Pour cause, les enjeux actuels de l’économie mondiale prennent une place de choix dans le débat économique sur la capacité de résilience de l’économie de marché face aux différents chocs sociaux, politiques, économiques, écologiques etc.  Il se trouve que l’économie du marché est incapable de résoudre ses problèmes financiers et monétaires créant ainsi un climat d’incertitude nuisible au développement. Ainsi, en Afrique subsaharienne, les taux de chômage restent relativement faibles car la grande majorité des jeunes actifs au travail ne peut pas se permettre de ne pas travailler. Ces jeunes souffrent régulièrement de sous-emploi et du manque de conditions de travail décentes. Selon le rapport de l’Organisation Internationale du Travail, sur les 38,1% du total de travailleurs pauvres en Afrique sub-saharienne, les jeunes représentent 23,5%. L’emploi dans l’économie informelle ou l’emploi informel est la norme.

Qui sont les acteurs de cette rencontre scientifique ?

Les Chercheurs nationaux et internationaux, Enseignants-Chercheurs nationaux et internationaux, Institutions de micro-finance, Sociétés d’assurance, Banques, Hommes d’affaire, Fédération des Femmes d’Affaire, Associations des femmes agricultrices, Institutions publiques du secteur de l’économie, Organisations non gouvernementales, Collectivités locales, Acteurs politiques, Etudiants, tous acteurs de développement en Afrique et tous les autres continents.

De quoi sera-t-il question ?

Il va être question de communications scientifiques, conférences en plénière, des tables rondes, des échanges et discussions, partage d’expérience des pays participants, animation de stands de produits locaux par les entreprises.

Quelle sera la particularité de cette messe scientifique ?

C’est d’abord la qualité des participants et le sujet au centre de nos réflexions. Vous savez la particularité de l’économie inclusive se manifeste par le fait qu’elle reste un secteur transversal et qu’elle intervient dans un ensemble de domaines différents liés les uns aux autres dans une approche systémique et globalisante. Par cette transversalité, elle peut être transformatrice du modèle économique qui connaît aujourd’hui ses limites. Mieux, l’économie inclusive porte en elle la préoccupation d’agir autrement, de mettre l’humain au centre de son processus, d’utiliser les leviers économiques et les profits qu’ils puissent générer au bénéfice de tous. Elle permet de mobiliser toutes les catégories sociales, les jeunes, les femmes, les entreprises de différents secteurs, ainsi que les territoires autour d’un développement intégré et pérenne. Plus concrètement, l’économie inclusive renvoie au champ principalement formé par les coopératives, les associations et les mutuelles, et plus récemment par les entreprises sociales et solidaires, les banques, les sociétés d’assurance, les institutions de microfinance.

Vous attendez combien de participants au niveau du comité d’organisation?

Trois cent cinquante (350) participants de divers pays sont attendus à cette messe scientifique.

Quelles sont les parties prenantes de l’organisation de cette rencontre scientifique ?

L’écosystème de l’économie inclusive, les partenaires au développement, les institutions financières toutes catégories confondues, et leurs bénéficiaires, les pays africains.

Que gagnera le Bénin et le monde scientifique au terme des assises ?

L’atelier de dissémination prévu pour quelques semaines après le colloque permettra aux différents participants et aux partenaires de décliner les résolutions issues du colloque en actions stratégiques pour une inclusion économique certaine du Bénin, voire du continent africain.

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