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Les acteurs du secteur privé ont organisé leur premier symposium national pour les 24 et 25 octobre 2024 à l’Hôtel Azalaï de Cotonou, pour réfléchir sur l’insertion des jeunes dans l’emploi au Bénin. Cet événement a rassemblé des personnalités de premier plan, des experts du secteur privé, des représentants d’institutions publiques, des acteurs clés de l’éducation ainsi que des experts nationaux et internationaux, surtout marocains, et revêt une importance capitale pour l’avenir du système de formation des jeunes, notamment pour la transformation structurelle de l’économie béninoise.
De quoi s’agit-il : « Les réformes de l’enseignement et la formation technique et professionnelle au Bénin : implications, enjeux et perspectives pour les acteurs du secteur privé ». C’est le thème de ce premier symposium organisé par les acteurs du secteur privé avec comme slogan ‘‘Un capital humain performant au profit d’un environnement économique résilient’’. Il s’inscrit dans le cadre de l’opérationnalisation des réformes et au vu des différentes actions menées par le gouvernement pour sa mise en œuvre, ainsi que le secteur privé béninois, à travers ses différentes composantes tels que la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin, la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Bénin, la CNA, le Conseil National du Patronat du Bénin et CIPB, la Confédération Nationale des Employeurs du Bénin et autres. Des entreprises privées partenaires, notamment ETE, JNP, HECM, AGETUR, ATC-BECO, se sont mises ensemble pour contribuer à cet événement.
Que disent les acteurs : Dans son allocution, le président du comité d’organisation du symposium, Christian Mondjanagni a rappelé que le slogan du symposium n’est pas un choix fait au hasard, mais plutôt une illustration parfaite du souhait ardent de tout le secteur privé du Bénin de disposer d’une main d’œuvre de qualité susceptible de contribuer fortement au développement économique du Bénin. « Nous en sommes tous conscients, l’emploi des jeunes est aujourd’hui un défi auquel est confronté notre pays. Face à cette problématique, le gouvernement du Bénin a initié en 2019 un diagnostic du système d’enseignement et de formation technique professionnelle. Ce diagnostic a révélé sur toute la chaîne de l’EFTP des insuffisances qui compromettent la capacité du sous-secteur à contribuer efficacement, entre autres, à la transformation structurelle de l’économie, envisagée par son programme d’action PAG2 2021-2026. Ces insuffisances concernent non seulement l’accès, la pertinence, la qualité des offres de formation, mais aussi le pilotage, la gouvernance et le financement de l’EFTP », a-t-il dit. Ensuite, le directeur général de l’agence de développement de l’enseignement technique Sylvain Fructueux Aho a partagé la vision du gouvernement pour la réforme de l’EFPP. Il a d’abord rappelé que les actions et réformes dans l’EFTP sans l’implication du secteur privé ne peuvent avoir de sens, car c’est le secteur privé qui doit donner les informations nécessaires pour que l’EFTP puisse se développer. « C’est pourquoi il a été prévu au niveau de l’acte 5 de sa stratégie le renforcement du rôle du secteur privé et du monde professionnel à tout le niveau de la gouvernance de l’EFTP. De même, la loi n° 2022-01 du 25 janvier 2022 portant loi-cadre sur l’EFTP en République du Bénin repositionne l’entreprise et le secteur privé au cœur du dispositif de conception et de mise en œuvre des actions de l’enseignement et la formation technique et professionnelle », a-t-il déclaré. Pour conclure, Sylvain Fructueux Aho a souhaité que ce symposium débouche sur des résolutions fortes pour une meilleure implication du secteur privé dans la mise en œuvre des réformes en cours et pour le développement de l’EFTP en vue de doter l’économie béninoise de ressources de qualité.
AYOUBA Garba, Directeur de Cabinet du ministre des Enseignements Secondaires Techniques et de la Formation Professionnelle, représentant le ministre empêché a rappelé que le Bénin s’est doté d’une stratégie nationale de l’enseignement et la formation technique et professionnelle, depuis 2019 dont la validité court jusqu’en 2030. « À travers cette réforme de l’EFTP, l’État entend mettre les initiatives privées au centre de la politique éducative dans le domaine de l’EFTP tout en renforçant son rôle de facilitateur et de régulateur conformément aux dispositions fixées dans la Constitution de la République du Bénin », a-t-il fait savoir. Il a aussi précisé que sur le plan du partenariat économique, la stratégie nationale de l’ETFP prévoit une priorisation des options de mutualisation des ressources avec le secteur privé à travers la pro gestion des établissements ou la gestion déléguée.
Qu’est-ce qu’il faut comprendre : C’était à l’occasion d’un atelier organisé à l’hôtel NOSTRESSde Grand Popo en novembre 2023, par le Projet de promotion de la formation professionnelle que les membres du secteur privé ont exprimé leur souhait et la nécessité d’organiser un symposium sur le rôle et les responsabilités du secteur privé. Après de nombreux échanges, des différentes composantes du secteur privé, un atelier préparatoire a été organisé sous l’égide de la CCI Bénin, les 8 et 9 février 2024, et a réuni les membres des chambres consulaires, des organisations patronales et professionnelles, soutenus par les cadres et experts du PROFOP et du CNCP. Cet atelier a permis aux acteurs concernés de définir les orientations ainsi que les modalités pratiques d’organisation du symposium et de son financement. Il faut noter que l’objectif général de ce premier symposium est d’acter l’engagement du secteur privé à contribuer à l’opérationnalisation des réformes de l’EFTP au Bénin. Il se veut comme un cadre participatif, inclusif de réflexions et de propositions afin de contribuer activement à la mise en œuvre des réformes dans l’EFTP au Bénin. De façon spécifique, il s’agit d’analyser et de s’approprier les orientations et options stratégiques des réformes en cours dans l’EFTP, d’identifier les différents mécanismes d’implication du secteur privé dans l’EFTP au Bénin, et surtout de faire des propositions d’action et des recommandations clés sous forme d’un mémorandum pour une implication et une responsabilisation effective du secteur privé sur toute la chaîne de l’EFTP.
Augustin HESSOU