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La rentrée scolaire 2023-2024 démarre dans moins d’un mois dans tout le Bénin. Plusieurs stands de vente de fournitures scolaires sont installés un peu partout dans la ville d’Abomey-Calavi. Mais, le constat sur les lieux présente une ambiance morose.
«De petits lots de bâtons de craie à 100f et des stylos de 100F sont pour le moment ce que viennent chercher quelques rares clients que nous recevons depuis que nous sommes là », s’inquiète déjà Sabine Akpeyekpo, jeune vendeuse de fournitures scolaires sous un stand érigé à quelques pas du petit portail de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) qui ouvre sur Zogbadjè.
Il est 15h. Ce mercredi 23 août 2023, toute somnolente, Sabine, assise sur une chaise plastique a l’air désespéré. Elle confie avoir démarré la vente surplace depuis le 31 juillet 2023. «Comme c’était la veille des cours de vacances, j’ai vendu un peu mais après le 02 Août, les parents ne viennent que pour se renseigner sur les prix des cahiers et manuels scolaires», affirme-t-elle. Elle s’étonne aussi de voir que des parents qui ont beaucoup d’enfants viennent s’offrir à peine un paquet de cahier de cent ou deux cent pages pour l’instant. «Les parents disent qu’ils vont faire leur programme et revenir avant la rentrée ». Voilà le chant de consolation que laisse la majorité des parents chez Sabine. Cette dernière explique en réalité que les parents semblent bien avoir le désir de payer les fournitures mais se plaignent pour le moment des disponibilités financières. À quelques pas du petit portail de Zogbadjè de l’UAC, l’atmosphère est la même au lieu de stand de fourniture que tient Aquilas. La circulation est toujours dense devant ce stand, mais les regards sont ailleurs. « Les parents n’affluent pas pour le moment vers nous », constate Aquilas. Son stand reçoit par jour trois à dix clients qui viennent juste pour se renseigner sur les prix. Mais à la différence du Stand de Sabine, Aquilas a déjà eu la chance de vendre quelques livres. «Au moins trois à dix parents sont venus payer seulement les manuels de français (CE1 ,CE2, math », se réjouit Aquilas qui ne perd pas espoir. Il affirme que les parents viendront payer puisque ça reste encore quelques jours pour la rentrée scolaire.
Ateliers de couture, même ambiance
Dans l’atelier de couture de Charlemagne Hounguè, situé dans la von du site Emmaus qui n’est également pas loin du petit portail de l’UAC, aucun client n’y était pour passer des commandes de tenues scolaires. Le couturier s’acharne toujours sur des vêtements qui n’ont rien à voir avec la rentrée scolaire. «Pas de commande de tenue solaire pour le moment », confie Charlemagne. Pour lui, c’est la veille complètement de la rentrée scolaire que les parents s’empressent pour coudre des kakis à leurs progénitures. Cet argument est épousé par deux autres couturiers de la même Zone. L’atelier de Assane n’est pas non loin. Il y règne aussi un calme absolu en ce moment. «Nous ne recevons pas encore de commandes des parents pour la rentrée », affirme-t-il, l’air sérieux. Tout comme les précédents, il justifie que les parents ne viennent pas encore à cause des moyens financiers. La situation se répète dans l’atelier dénommé Esolo du petit carrefour de Zogbadjè. Et parlant des parents et tuteurs, tous ne sont pas encore prêts. Frederic Gnokadja, tuteur de deux jeunes lycéens affirme : « moi j’attends pratiquement la veille pour payer tout même si ça doit prendre de coûts ». Un autre parent qui requiert l’anonymat déclare : « le moment ne m’est pas encore favorable mais je vais assumer ma responsabilité ». Avec Freddy, le cas n’est pas ainsi. « J’ai déjà payé un sac au dos et le kaki non cousu», informe-t-il. Il dit que Chaque parent va à son rythme». «Moi, je préfère aller molo molo pour ne pas être surpris par le temps et l’année dernière, j’en ai fait pareil », conseille-t-il. Pendant que certains parents désirent d’abord payer les fournitures à leurs progénitures, d’autres préfèrent s’occuper d’abord de leur santé. Pour une dame qui requiert également l’anonymat, la préparation de la rentrée scolaire des enfants n’est pas qu’une affaire de fournitures mais aussi de santé. «J’ai déjà amené mes enfants à l’hôpital pour leur faire des traitements en conséquence. Leur santé ne m’inquiète plus », fait-elle savoir. Tout comme elle, Landry, tuteur de deux enfants affirme : «je suis allé payer des médicaments à la pharmacie pour mes enfants d’abord. Je n’ai pas encore songé aux fournitures ».
Ainsi va cette période de pré-rentrée dans Zogbadjè et ses environs.
Sylvie Bohiki (Stag)