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Depuis le rétablissement de leurs relations en 1972, le Bénin et la Chine ont amorcé une coopération bilatérale dont la vitalité se traduit par le développement du secteur de l’éducation. Malgré l’éloignement géographique, les deux pays sont unis par une amitié en vue d’une amélioration de la qualité de l’enseignement/apprentissage et véritablement utile à l’insertion des jeunes diplômés.
« J’ai commencé en 2010. D’abord au centre culturel chinois avant de s’inscrire à l’Institut Confucius. Lauréat de la 10è édition de concours de langue, j’ai obtenu ma première bourse en 2011 pour représenter le Bénin en Chine. Un an après, j’ai eu la bourse municipale pour continuer mon master. Une fois, le master terminé, j’ai obtenu une autre bourse avec laquelle, je me suis inscrit en doctorat toujours en Chine. Aujourd’hui, je travaille à Wapco ». C’est ce qu’a fait savoir Godfried H. C. Gbèho, ancien étudiant de l’Institut Confucius de l’Uac. En effet, reconnaissant que le capital humain représente la première source de richesse d’un pays, la Chine s’investit au Bénin dans le renforcement de la ressource humaine de qualité. C’est ainsi que depuis le rétablissement de leur coopération, le secteur de l’éducation et de la formation technique et professionnelle, constitue une priorité avec à la clé, plusieurs projets et programmes novateurs. De la création des lycées et établissements d’enseignement supérieur, de l’octroi des bourses d’études à l’endroit des étudiants, des programmes de formation à l’employabilité…, la Chine boucle 50 ans sur fond d’accélérer l’emploi de la jeunesse béninoise. Ainsi, la question relative à l’emploi des jeunes reste l’une des préoccupations majeures des gouvernants. Un sujet d’intérêt parce qu’aucun pays n’est définitivement à l’abri du chômage. Au Bénin, ce phénomène fait partie des problèmes les plus persistants malgré les efforts faits au quotidien. Raison pour laquelle le pilier 2 du PAG1 (2016-2021) dans son axe stratégique 5, s’est fixé comme objectif de développer l’enseignement et la formation technique et professionnelle. Plus loin, le gouvernement a accordé une place de choix à ce problème en élaborant une politique nationale de l’emploi, à l’horizon 2025. Le PAG2 (2021-2026) lui, consacre dans l’axe stratégique 4 en son point 8, l’objectif qui vise à « promouvoir la création d’emplois durables pour les jeunes et les femmes ». Grâce aux investissements de la Chine, le processus a connu une amélioration avec une entrée importante des jeunes sur le marché du travail ainsi qu’un renforcement des stratégies gouvernementales d’employabilité. « Nous sommes les grands amis de la Chine », a déclaré Julien Gaétan Sègbo, Directeur de l’Institut Confucius de l’UAC.
L’appui conséquent apporté par la Chine
La Chine a accompli des efforts pour aider le Bénin à concrétiser son rêve en matière d’emploi. Parmi ces projets, quelques-uns retiennent l’attention compte tenu de leur envergure. L’ouverture en 2009 de l’Institut Confucius à l’UAC, la création de l’école d’Amitié sino-béninoise d’Abomey, le Lycée technique d’Amitié sino-béninoise d’Akassato en 2014. Ce sont là, des faits saillants qui illustrent l’excellent partenariat entre les deux pays dans ce domaine. En dix ans, l’institut Confucius a appris le mandarin à plus de 30 000 jeunes. Chaque année, des dizaines d’étudiants béninois étudient en Chine. Dans cette même sphère, la société chinoise WAPCO a orienté ses activités à impact socioéducatif vers les apprenants. Le projet Pipeline dont elle a la charge, va générer 3 000 emplois lors de sa construction et environ 300 emplois permanents pour son exploitation. Messan Turobin est bénéficiaire du programme ‘’Cultiver les talents’’ de WAPCO. D’après lui, cette initiative contribuera à réduire les multiples obstacles d’emploi des jeunes. Il sera appuyé dans ses propos par Arthur Vodounon Sognon en fin de formation en Mécanique-Automobile au Lycée technique d’amitié sino-béninoise d’Akassato. « Je pourrai m’en sortir dans la vie active avec les connaissances acquises », confie-t-il.
Des acquis au profit de l’emploi des jeunes
Pour Julien Sègbo, tous les pays sont en compétition vers la Chine. Aujourd’hui, la Chine s’est illustrée comme l’un des partenaires le plus important du Bénin avec l’installation de plusieurs de ses entreprises. « Elle investit beaucoup », aux dires de Quentin Tossou, qui dit avoir choisi étudier le chinois au détriment des autres langues en voyant les possibilités d’emploi. « Je suis passionné de langue et je pourrai être vite employé dans les nombreuses entreprises chinoises », a-t-il dit. Et c’est ce qu’a confirmé Dr Maurice Gouti, enseignant à l’institut Confucius de l’Uac. « Nos diplômés se retrouvent dans presque toutes les entreprises chinoises exécutant les travaux de routes au Benin, BTP, dragage, carrière, pipeline Bénin-Niger, Togo, Niger, Burkina -Faso, Gabon, Cameroun, Mauritanie, Maroc, etc », a-t-il affirmé. Au vu des nombreux avantages de cette coopération, il va falloir engager davantage la Chine à mettre sa stratégie et dispositif pérennes pour investir plus de ressources et d’attention dans la mise en œuvre des plans d’accélération de l’emploi des jeunes. « Nous espérons le bâtiment de l’institut, des matériels didactiques et l’intégration du chinois dans le système éducatif béninois », souhaite Julien Sègbo.
Alban Tchalla