Archives de catégorie : Politique & Actualités

Pipeline Bénin-Niger: Un quatrième bateau charge du pétrole à Sèmè

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Un quatrième bateau a entamé son chargement de pétrole brut nigérien depuis la plateforme de Sèmè Kraké ce mardi 8 octobre 2024. Selon les informations rapportées par Bip Radio, l’opération a débuté vers 13h. Le navire baptisé ‘’Front Coral’’, a été accueilli sur le site par des autorités et des représentants de la compagnie. Avec ce quatrième chargement, le partenariat entre le Bénin et le Niger continue de se renforcer après la tension depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 à Niamey et l’interpellation de cinq ressortissants nigériens à Sèmè-Kpodji. Il faut rappeler que le premier navire avait quitté les eaux béninoises le 19 mai 2024 avec à son bord, un million de barils. Située près du port de Sèmè, la station terminale PS09 couvre une superficie d’environ 250.000 m2. 

Retour au bercail de l’ancien président de l’UP: Bruno Amoussou met fin aux polémiques

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Président fondateur de l’Union Progressiste Le Renouveau et ancien président de l’Assemblée nationale, Bruno Amoussou est de retour à Cotonou, dans la soirée du samedi 6 octobre 2024, après un séjour à Paris. C’est un homme en pleine forme à son retour de l’hexagone que sa famille a retrouvé et l’a chaleureusement accueilli à l’aéroport en présence d’amis et proches collaborateurs. Sa résidence privée grouille d’ailleurs de monde depuis le retour du patriarche. Alors que des informations infondées circulaient la semaine dernière à travers les plateformes digitales sur sa mort, le patriarche Bruno Amoussou réapparaît en public démentant ainsi ces rumeurs. Selon des sources proches de la famille, plusieurs personnalités ont eu l’occasion de le rencontrer à son retour. Ceux-ci témoignent de la robustesse de sa santé et de son sourire. Actuellement, il se repose à son domicile, où il continue de recevoir des visites. Son retour est accueilli avec soulagement et joie par ses proches et ses admirateurs qui se réjouissent de le revoir en pleine santé.

Réunion du Bureau de l’AIMF: Atrokpo et ses pairs s’engagent à financer de nouveaux projets

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Après avoir participé à la session de la commission à Bordeaux « Transitions Économiques » de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) sur le thème, « Modèles alternatifs et coopératifs de développement économique local », le Maire de Cotonou et vice-président de l’AIMF, Luc Sètondji ATROKPO, s’est rendu à l’hôtel de Ville de Paris en France, le jeudi 3 octobre 2024 pour la réunion du Bureau de l’AIMF. Plusieurs points, dont les propositions de financement de nouveaux projets, étaient à l’ordre du jour de cette réunion à laquelle prennent part les Maires des villes de Dakar, Marseille, Lausanne, Abidjan Québec, Brazzaville, Douala et autres.

Exposition itinérante d’art Contemporain: Talon et Macron révèlent le Bénin à Paris

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Le président Patrice TALON et son homologue français, Emmanuel MACRON ont inauguré, le jeudi 3 octobre 2024, l’exposition itinérante d’art contemporain du Bénin à la Conciergerie de Paris. Suite à cette cérémonie, le public a accès du vendredi 4 octobre jusqu’au 5 janvier 2025. En effet, dans le cadre de cette inauguration, les deux Chefs d’État ont été accueillis par une délégation impressionnante d’acteurs béninois et français, ainsi que par les artistes dont les œuvres sont exposées. L’exposition intitulée « Révélation ! Art contemporain du Bénin » présente une quarantaine d’artistes qui dévoilent une centaine d’œuvres. Ce projet, soutenu par les présidents TALON et MACRON, constitue une vitrine inédite de la richesse et de la vitalité de la scène artistique béninoise et de sa diaspora. Elle établit un lien fort entre l’histoire millénaire du Bénin et son expression artistique contemporaine. Les artistes, inspirés par les racines profondes de l’ancien royaume de Danxomé, créent un voyage à travers divers médiums tels que la peinture, la sculpture, la photographie, l’installation, la vidéo et la performance. Chaque œuvre témoigne de l’interaction entre tradition et modernité, tout en dialoguant avec l’histoire du lieu, renforçant ainsi la profondeur de la démarche artistique. L’exposition, qui a débuté en 2022 à Cotonou lors de la restitution des vingt-six Trésors royaux du Bénin par la France, a déjà fait escale au Maroc et en Martinique. Aujourd’hui à Paris, elle offre au public français et international une occasion unique de découvrir les talents émergents de l’art béninois. Le Directeur général de l’Agence de Développement des Arts et de la Culture (ADAC), William CODJO a souligné que cette exposition s’inscrit dans le cadre de l’ouverture imminente du Musée d’Art Contemporain de Cotonou (MACC).

Crise politique et situation conflictuelle dans le monde: L’Ambassadeur Edon rappelle les fondamentaux éthiques pour restaurer la paix

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Dans un monde où les valeurs morales semblent avoir disparu, l’homme agit souvent avec égoïsme, cherchant à dominer par la force et l’intelligence. Ignorant que le pouvoir véritable est une grâce divine, il néglige les conséquences de ses actions, souvent qualifiées de karma. Cet article, l’Ambassadeur et spécialiste des questions internationales, Jean-Pierre Edon explore les implications de la loi de la nature dans nos sociétés contemporaines. Il souligne que les tensions et les conflits actuels sont le reflet d’un éloignement de l’homme de ses valeurs spirituelles et de son créateur. À travers une analyse des comportements humains et des défis globaux, il appelle à une introspection et à un retour aux fondamentaux éthiques pour restaurer la paix et la justice au sein des nations. Pour lui, la politique sans la morale et la justice, est un poison pour la société.

LA LOI DE LA NATURE DANS LE QUOTIDIEN DES NATIONS

Tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’aujourd’hui les valeurs morales ont déserté le forum. Aussi l’homme continue-t-il d’être un loup pour l’homme, se comporte comme le plus fort, le plus intelligent dès qu’il a l’occasion de posséder un brin du pouvoir politique ou économique. Il oublie que ce n’est pas seulement le mérite qui octroie une position privilégiée, une puissance, mais aussi et surtout le Tout-Puissant. Ne dit-on pas que c’est Dieu qui fait le roi, ce qui est vrai et incontestable ? C’est la raison pour laquelle toute Autorité mérite de la part de ses administrés, considération et respect. Ne pas la respecter est une offense à Dieu.

Toute action humaine a toujours des conséquences qui se manifestent du vivant de son auteur, pas seulement à sa mort. C’est ce qui est convenu d’appeler le karma dont il sera question. Fruit de quelques recherches, ce concept sera résumé ici en quelques points.

  1. Monsieur Sri Gury Sahib définit le karma comme un concept qui n’est pas la vengeance de l’univers, il est simplement le reflet de tes actes. Le champ du karma est simple : ce que vous plantez, vous le récolterez.
  2. Abondant dans le même sens, Monsieur Haruki Murakani reconnait que toute action de notre vie de tous les jours, a des conséquences positives ou négatives. Ce qui nous arrive dans la vie est marqué par ce que nous avons fait dans nos vies précédentes. Même dans les plus petits évènements, il n’y a pas de coïncidence.
  3. De son côté, Robert Louis Stevenson soutient que la façon dont les gens vous traitent est leur karma ; la façon dont vous réagissez est votre karma. Ne jugez pas sur les récoltes que vous faites, mais sur les graines que vous plantez.
  4. La méchanceté crée son propre enfer et la bonté crée son propre paradis. Il faut faire attention à la personne que tu as piétinée en montant, car tu la rencontreras en descendant.
  5. Tu peux être puissant maintenant, mais n’oublie pas que le temps est plus puissant que toi. Le pouvoir que tu as aujourd’hui, est un pouvoir de l’instant. Fais-en ce que tu veux mais dans l’humilité parce que demain tu ne sais pas ce qui adviendra. Le pouvoir est temporaire, il finit toujours par finir.
  6. Le temps et les circonstances de la vie peuvent changer à tout moment. Ne méprise personne, ne fais du mal à personne.
  7. Rappelle-toi que nous sommes tous pareils, nous venons du même endroit et nous retournerons tous au même endroit. Pourquoi donc humilier l’autre ?
  8. Souhaite bonne chance à celui qui agit méchamment car tôt ou tard il en aura besoin. Quand tu fais du mal à quelqu’un de bien, prépare-toi à ce que la vie te rende le double.
  9. La haine ne diminue pas avec la haine, mais avec l’amour. Si vous faites du mal à quelqu’un simplement à cause du mal qu’il vous a fait, vous paierez le même prix que lui. L’homme garde le silence et Dieu qui est le seul juge, combat pour lui.

Panorama du monde et attitudes de l’homme

Un coup d’œil sur le monde, permet de se rendre compte que la paix devient une denrée rare à cause de la prépondérance de l’instinct de domination, aiguisé par l’orgueil et l’hypocrisie internationale. Nous sommes dans une société de jungle où la raison du plus fort est la meilleure. On ignore délibérément la vérité qui libère et la justice qui sauve, lorsque ces valeurs ne servent pas les intérêts personnels. L’intérêt général passe en second rang lorsqu’il n’est tout simplement considéré comme accessoire.

L’homme se comporte comme s’il est immortel et n’hésite pas à faire du mal à autrui rien que pour des intérêts égoïstes. Il est préoccupé par l’accumulation des biens et des fortunes, oubliant que le matériel et l’argent ne valent pas la vie ni le salut. Il semble ignorer qu’il est venu dans ce monde sans rien et qu’il repartira sans rien emporter.

 Malgré ses nombreuses maisons luxueuses, ses voitures haut de gamme, ses milliards en banque, les hauts postes de responsabilité occupée durant sa vie, sa dernière demeure se résume en un lopin de terre de 80 cm x 2 m. Ce qui sauve après la mort, ce ne sont pas les biens et fortunes, ni le pouvoir politique défendu quelquefois au prix de perte de vies humaines ou de privation de liberté, mais plutôt le bien et les bonnes œuvres faits durant la vie. Voilà pourquoi les saintes écritures parlent de vanité des vanités, tout est vanité.

L’amer constat a été fait que sur tous les continents, l’être humain semble ignorer le karma à cause de son déficit de crainte de Dieu. Tous les problèmes nationaux et internationaux de nos jours, les contradictions internes au sein des communautés sont les conséquences de l’éloignement de plus en plus prononcé de l’homme de son créateur. Il se comporte comme s’il s’est créé de lui-même et n’a donc de compte à rendre à personne.

Sinon comment comprendre que de nos jours, on se plait à défendre une abomination que constitue le mariage des personnes de même sexe, on garde un silence incroyable face à la tuerie massive des hommes, des femmes, des enfants, des vieux, toutes choses que le bon sens permet d’éviter et de condamner. La vie humaine n’a plus de sens ni de valeur. Tout est devenu sélectif : la solidarité, l’amitié, l’amour du prochain, la compassion etc…Le principe de << deux poids deux mesures >> devient la règle.

Les crimes commis par les uns sont protégés et passés sous silence, pendant que ceux des autres sont dénoncés et énergiquement condamnés avec des menaces de représailles ou de traduction devant la justice internationale. En vertu de la justice instrumentalisée, les coupables sont réhabilités et les innocents, condamnés. Le combattant de la liberté et de l’épanouissement social est vilipendé, diabolisé, alors que celui qui trahit sa communauté est apprécié et soutenu sans réserve. Où sont donc passées la morale et l’éthique ?

Le monde, sans la crainte de Dieu, évolue vers l’inconnu, l’impasse. A quoi servent par exemple, l’entretien des milices privées chargées d’étouffer les voix discordantes, les tortures, les brimades, les traitements inhumains et dégradants infligés aux pauvres citoyens à cause de leurs opinions, alors que le Tout-Puissant qui est le seul juge, sait et voit tout. Beaucoup de dégâts humains et matériels sont commis au nom de la gestion de la cité, or la politique sans la morale et la justice, est un poison pour la société.

Les difficultés actuelles du monde et les tiraillements incessants à l’intérieur des nations qui ont tendance à s’aggraver au fil du temps, prendront fin lorsque l’homme reviendra à son créateur en observant scrupuleusement ses commandements et lois. Dans ce cadre, la compréhension et l’acceptation de la loi du karma sont-elles le premier pas vers la liberté réelle, vers la fin de la souffrance humaine et la jouissance effective des projets de paix et de bonheur que le créateur a réservés à l’être humain.

La solution aux contradictions de ce monde ne se trouve pas dans la course aux armements, les massacres des peuples et des citoyens, l’accumulation des richesses, mais plutôt dans la remise en cause des vieilles et mauvaises habitudes qui conduisent à la perdition. Aussi, est-il conseillé d’avoir en permanence présent à l’esprit que l’homme récolte toujours ce qu’il a semé. C’est la loi de la nature à laquelle personne n’échappera. Que l’homme fasse une analyse de conscience, car il ne sert à rien de gagner ce monde et de perdre son âme. Un changement de comportements, l’esprit du pardon, la tolérance ainsi que la crainte de Dieu, sont nécessaires pour jouir du bonheur sur terre et mériter le ciel, car sans son créateur l’homme n’est rien.

Jean-Pierre EDON, Ambassadeur

Spécialiste des questions internationales.

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XIXe Sommet de la Francophonie à Paris, du 4 au 5 Octobre 2024 :  quels enjeux pour l’Afrique et le Bénin ?

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La France accueillie le XIXe Sommet de la Francophonie les 4 et 5 octobre 2024, une première depuis 33 ans. Plusieurs chefs d’états et de gouvernement y sont attendus, dont le Président de la République du Bénin, Patrice Talon, qui en profitera pour inaugurer une grande exposition d’art contemporain béninois, dans la plus grande salle gothique d’Europe, à la Conciergerie à Paris. Pour situer les lecteurs de l’Évènement Précis sur les enjeux de ce Sommet, nous avons sollicité l’expertise du Dr. Eric Adja, Président en exercice de l’Agence francophone de l’intelligence artificielle (AFRIA), qui fut également Directeur de la Francophonie numérique et Représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à Lomé.

L’Evènement Précis : Quels sont les enjeux de ce XIXè Sommet de la Francophonie ?

Dr. Eric Adja : Le Sommet de la Francophonie aura lieu cette année à Villers-Cotterêts et à Paris, autour du thème « Créer, innover et entreprendre en français », afin de mettre en lumière et en valeur les opportunités qu’offre l’espace francophone, notamment en faveur des jeunes et des femmes. Ce Sommet présente des enjeux importants pour l’Afrique, en une période où la jeunesse, notamment africaine exprime de plus en de plus d’inquiétudes et de doutes quant aux impacts de la coopération francophone. Les principaux enjeux sont d’ordre :

  • Linguistiques : La Francophonie est appelée à accompagner le dynamisme de la population francophone qui va passer de 321 millions d’habitants aujourd’hui, à 715 millions d’habitants d’ici 2050, dont la majorité sur le continent africain. Ce qui implique un appui significatif à l’enseignement du et en français ;
  • Géopolitiques : face à la fragmentation du monde, la Francophonie est appelée à devenir une espace du Vivre Ensemble et de dialogue, présent sur les cinq continents, fondé sur une langue et des valeurs de solidarité et de partage ;
  • Numériques : alors que l’intelligence artificielle progresse dans nos sociétés, l’espace francophone doit s’assurer que l’espace numérique reflète la diversité́ linguistique et culturelle, que les algorithmes en permettent la visibilité́, la découvrabilité et respectent les droits de la personne ainsi que la souveraineté des données des pays membres, notamment les moins pourvus de technologies ;
  • Économiques : la Francophonie est appelée à favoriser le développement des affaires, du secteur privé, des investissements et des co-entreprises, en offrant de meilleures perspectives d’emploi dans les pays membres, dont la plupart partagent une langue, voire une culture juridique commune.

Par ailleurs, à l’occasion du Sommet, le Bénin sera représenté au salon FrancoTech, qui se tient les 3 et 4 octobre à l’incubateur STATION F à Paris. À travers son stand Bénin INNOV, notre pays met en lumière 10 entrepreneurs audacieux, porteurs d’innovations significatives. Ces talents incarnent le dynamisme et l’engagement d’un écosystème ouvert et inclusif, dédié à la conception de solutions tech, moteurs de progrès et de développement. Ainsi, le Bénin, qui s’était proposé en 2022 au Sommet de Djerba en Tunisie, pour accueillir l’organisation du XXè Sommet de la Francophonie en 2026, se révèle-t-il comme un candidat sérieux, présentant des atouts indéniables.

L’Evènement Précis : A l’occasion de la journée internationale de la Francophonie, le 20 mars dernier, vous avez fait paraître un livre intitulé Une Francophonie Apaisée ; quels sont les principales idées défendues dans cet ouvrage ?

Dr. Eric Adja : Dans ce livre, j’ai souhaité témoigner de ce que le partage d’une langue commune, la langue française, au-delà du passé colonial, implique une certaine vision du monde, crée des opportunités et forge des destins.

Ainsi, j’évoque le contexte géopolitique actuel, marqué, à tort ou à raison, par une méfiance réelle ou entretenue vis-à-vis des intérêts français, notamment en Afrique, où l’actualité résonne au Niger, au Burkina Faso ou au Mali, par la diffusion de messages d’hostilité vis-à-vis d’une certaine politique extérieure de la France. C’est pourquoi, il me paraît indispensable d’alerter l’opinion sur le risque de rejet du bébé avec l’eau du bain. En effet, s’il est vrai que l’histoire et la construction de la Francophonie sont intimement mêlées à celles de la France et de la langue française, l’espace et l’idéal francophones dépassent la seule France. Ainsi, comme l’écrivent Abrahamsen et Bado (2022) : « La Francophonie, c’est bien sûr plus que la France. L’organisation a été fondée au Niger en 1970 et se compose de 88 États et gouvernements, dont beaucoup sont dans les pays du Sud »

Dans ce contexte, il importe de distinguer la Francophonie de la stricte politique extérieure de la France, car pour citer à nouveau ces deux auteurs : « Dans le même temps, la Francophonie est hantée par l’histoire coloniale de la France et de nombreux Africains font peu de distinction entre la Francophonie et la Françafrique, le terme péjoratif pour désigner la sphère d’influence de la France sur le continent dans la période post-indépendance». Pour sa part, le romancier congolais Alain Mabanckou estime que « la Francophonie est malheureusement encore perçue comme la continuation de la politique étrangère de la France dans ses anciennes colonies ». Je plaide donc pour la construction d’une Francophonie apaisée, c’est-à-dire débarrassée des démons du passé, en redessinant les contours de nouvelles relations équitables, fondées sur le respect, la réciprocité et le Vivre Ensemble.

Propos recueillis par la Rédaction

Assemblée nationale: Plusieurs personnalités reçues par le président  Vlavonou

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Le Président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou a reçu plusieurs personnalités en audience le jeudi 26 septembre 2024 au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Successivement, l’autorité parlementaire a échangé avec Rachid AGUIBI, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume du Maroc près le Bénin ; M. Jijoho Convers Paul FAGNIDÉ, président de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) et Roland RIBOUX, président du Conseil des Investisseurs Privés au Bénin (CIPB).

Le Diplomate marocain est venu remettre au président une invitation de son homologue de la Chambre des représentants du Royaume du Maroc.  Avec le magistrat, Jijoho Convers Paul FAGNIDÉ, il a été question de présenter l’UNAMAB qu’il préside mais aussi d’échanger sur des questions cruciales avec la deuxième personnalité du Bénin. Roland RIBOUX est aussi allé présenter le Conseil des Investisseurs Privés au Bénin (CIPB) qu’il préside à l’autorité sans oublier les derniers développements de ses activités.

À la fin de l’audience, Rachid AGUIBI, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume du Maroc près le Bénin s’est confié à la presse parlementaire : « …J’ai eu l’honneur et le privilège d’être reçu par le président de l’Assemblée nationale du Bénin à qui j’ai remis une lettre d’invitation de son frère, le président de la Chambre des représentants du Royaume du Maroc M. Rachid Talbi El Alami pour organiser une visite officielle de l’autorité parlementaire en tant que président de l’Assemblée nationale et aussi en tant que président du groupe d’amitié Bénin-Maroc. C’est depuis quelques semaines qu’il y a eu la formation des deux groupes de part et d’autre : groupe d’amitié Bénin-Maroc et groupe d’amitié Maroc-Bénin. Ce sera l’occasion d’échanger encore lors de la prochaine visite du président Louis Gbèhounou VLAVONOU au Maroc des questions de renforcement des relations qui sont déjà excellentes entre le Royaume du Maroc et le Bénin avec à leur tête son Excellence le président Patrice TALON et sa Majesté le Roi du Maroc Mohammed VI… »

Dans sa déclaration, Jijoho Convers Paul FAGNIDÉ, président de l’union Nationale des Magistrats du Bénin (UNAMAB) a souligné qu’« … Au-delà de l’objet principal qui est de nous présenter à la deuxième personnalité comme étant des interfaces pour des questions relatives à la magistrature, l’autre objectif c’est également d’échanger avec lui sur les points cruciaux que nous avons aujourd’hui. En premier lieu c’est le statut de la magistrature qui est en souffrance depuis plus d’une décennie. Parce-que, rappelez-vous, le besoin de modifier le statut avec lequel nous évoluons aujourd’hui dans le corps de la magistrature s’est fait sentir depuis plus de dix ans et par la force des choses en 2018, un statut nous a été voté ici même. Et pendant que nous attendions la promulgation de cette loi, nous étions surpris de constater que c’est une loi abrogatoire qui avait été prise et dès lors, nous n’avons pas réussi cette étape de la modification du statut. Et depuis, nous faisons des allers et retours dans les couloirs de notre chancellerie ; mais à ce jour nous n’avons pas de gain de cause. Fort heureusement quand nous étions venus depuis le 24 mai 2024, nous avons eu des échanges avec le Garde des Sceaux et de nos échanges il résultait qu’il y a une dernière monture qui est là prête à être envoyée au Secrétariat général du gouvernement pour finir par atterrir sur le bureau du président de l’Assemblée nationale. Donc cette volonté manifeste du gouvernement de nous doter désormais de ce statut au besoin avant la fin de cette année, la séance d’aujourd’hui était la bienvenue pour que nous puissions faire notre plaidoyer auprès de la deuxième personnalité de l’État afin qu’elle nous accompagne pour que nous ayons ce document qui a coup sûr améliorera les conditions de vie et de travail de l’ensemble des magistrats du Bénin et quelque part contribuera à faire asseoir correctement la justice du pays pour un développement plus stable et plus durable. Nous avons profité pour évoquer quelques préoccupations relatives aux questions des lois que nous appliquons puisque nous sommes ici dans la maison où des lois sont élaborées. Il était donc nécessaire d’échanger sur des préoccupations liées à l’applicabilité de certaines dispositions, des textes et même de la disponibilité des textes réellement promulgués. Nous avons évoqué ces questions et nous avons eu des réponses assez satisfaisantes avec le président de l’Assemblée nationale. Il était enfin question de voir la possibilité d’avoir une passerelle entre notre union et l’institution pour que de temps à autre, dès que nous avons des préoccupations majeures que nous puissions les porter à la connaissance de l’institution par le biais de son président »

Enfin, Roland RIBOUX, président du Conseil des Investisseurs Privés au Bénin (CIPB) s’est aussi confié à la presse parlementaire en ces termes : « …J’ai présenté au président de l’Assemblée nationale le CIPB, une association qui existe depuis l’année 2002 donc plus de vingt années d’existence. Je lui ai expliqué les récents développements de nos activités qui portent beaucoup plus sur la question de motivation, d’attitude à l’égard du travail, conscience professionnelle et autres… On a fait un petit livre que je lui ai remis et je me suis aperçu que l’Assemblée nationale était impressionnée par ce sujet en particulier des questions d’éducation civique et morale qui nous intéressent. Nous avons aussi parlé de la malnutrition infantile qui est un sujet qui intéresse le public puisque nous devons améliorer nos statistiques. Nous avons déjà une bonne collaboration avec l’Assemblée nationale sur le budget de l’Etat puisque tous les ans le gouvernement avec le patronat et la chambre du commerce et d’industrie discute du budget. Je suis ravi de cette entrevue chaleureuse avec le président de l’Assemblée nationale… »

Moukaram Badarou, DAC/PAN et membre du Bureau Politique de l’UP-R, invité de « Sous l’arbre à Palabres »: « ‘’Le Talonisme’’ est un modèle économique à adopter sur le continent »

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Membre du Bureau Politique du parti Union Progressiste le Renouveau et Président de la Fondation Conscience Citoyenne, Moukaram A.M. BADAROU est le nouvel invité de la rubrique « Sous l’arbre à palabre » de l’Evènement Précis. La qualité de gouvernance sous le président Patrice Talon, les nombreuses réalisations et diverses réformes entreprises depuis 2016, le code électoral modifié et les réactions qu’il suscite toujours, le parti UP-R et son évolution dans le gotha politique béninois… Ce sont autant de sujets abordés au cours de l’entretien avec l’ancien préfet de l’Ouémé-Plateau qui sans langue de bois, préfère dire blanc quand c’est blanc et noir quand c’est noir. Actuellement  directeur adjoint du cabinet du président de l’Assemblée nationale, Moukaram Badarou qui se nourrit de la vie parlementaire dans la deuxième institution de l’état se prépare à sortir très prochainement deux ouvrages dont l’un s’intitule : « Le Talonisme ». Pour l’invité de « Sous l’arbre à palabre, « ‘’Le Talonisme’’ est comme un modèle économique qui peut être adopté sur le continent africain au regard de ce qui est fait et de ce que nous avons vu longtemps ». Lisez plutôt.

Vous vous apprêtez à sortir un livre intitulé Le Talonisme. Pourquoi un tel titre ?

Je voudrais vous dire tous mes remerciements pour cette invitation. « Sous l’arbre à palabre », je crois que je suis déjà de passage ici trois fois parce que j’aime bien cette émission qui prend le rythme de ce que faisaient nos anciens, ce que faisaient nos illustres anciens pour trancher souvent des problèmes, face à certains problèmes, pour trouver des solutions, et ça a toujours guidé nos anciens à être dans la paix et à avancer. Nous sommes héritiers de tout ce qu’ils avaient fait. Et je voudrais rendre à tous ceux qui ont travaillé pour qu’aujourd’hui nous soyons là. Tous ceux qui ont œuvré avant le 1er août 1960 et aussi depuis le 1er août 1960 jusqu’aujourd’hui. Et à ce jour, tous ceux qui ont œuvré pour que le Bénin joue sa partition dans le concert des nations. Nous sommes héritiers de ce qu’ils ont fait et nous allons leur emboiter le pas, afin que la génération qui va nous suivre puisse aussi bénéficier de quelque chose de mieux.

Cela dit pourquoi un tel ouvrage. Je dirai deux ouvrages. Effectivement, un qui porte le titre ‘’Le Talonisme’’ comme modèle économique qui peut être adopté sur le continent africain au regard de ce qui est fait et de ce que nous avons vu longtemps. Et un second ouvrage qui porte sur ‘’L’échec des partis politiques’’ notamment au Bénin. C’est les deux ouvrages que j’ai sous la main et qui doivent être sur la place publique d’ici là.

Sur le premier, comme vous l’aviez dit, c’est consacré au président Talon. Ce n’est peut-être pas ça, mais c’est consacré à la personne intrinsèque du président Talon. C’est consacré à la gouvernance qui rompt avec ce qu’on a l’habitude d’avoir, que ce soit ici au Bénin et quand on tourne un peu sur le continent africain. Ce qui fait que depuis un moment, le développement du Bénin aujourd’hui prend de l’envol pour la simple raison qu’il suffit d’aller fouiller dans les années 60 ce qu’était la Chine, ce qu’était Hong Kong, et ce qu’est la Chine et ce qu’est Hong Kong aujourd’hui. Ça permet de voir qu’effectivement nous marquons le pas, qu’effectivement il y a plein de choses qu’on devrait faire et qu’on n’a pas faites. En huit ans d’exercice de pouvoir, quand on prend le coefficient du rythme du changement que nous aurions pu avoir dans le pays et qu’on essaie une certaine extrapolation, on peut comprendre que si un tel modèle d’exercice de pouvoir avait été adopté longtemps, on aurait quitté cette étape.

Ce modèle parle d’abord de la personne de Talon lui-même, à la rigueur qu’il a vis-à-vis de lui-même. Il suffit de le voir dans son habillement, dans la ponctualité qu’il a. Un de mes enseignants dans les années 90, nous avait dit que le jour où les Africains maitriseront le temps, ils démarreront le développement. Je le constate avec le Président Patrice Talon. Que ce soit à la campagne électorale, que ce soit ses passages à l’Assemblée nationale, que ce soit des rendez-vous que vous devez avoir avec lui, que ce soit à l’occasion des fêtes du 1er août, on constate que la ponctualité est une exigence à son niveau.

Quand il donne une heure, c’est l’heure. Quand il donne le temps du rendez-vous qu’il doit prendre, le temps que la rencontre doit prendre, ça n’excède pas le temps dit dès le départ.

On comprend que celui qui gère bien son temps, il n’y a rien à faire, il va avoir les résultats. Quand on prend la restauration de l’autorité de l’État que nous avons eue depuis que Patrice Talon est aux affaires, nous constatons que les citoyens disent qu’ils ne veulent pas le problème de Talon. Quand vous entendez ça, prenez ça comme la réussite de la gestion parce que la peur du gendarme est le début de la sagesse. Cela démontre l’autorité de l’État, pas l’autoritarisme. L’autorité de l’État qui s’affirme et quand l’autorité de l’État s’affirme, ça permet à ce que tout se passe bien.

Qu’il vous souvienne que le président Adrien Houngbédji avait parlé d’un État fragilisé, fragmenté, banalisé, descendu de son piédestal. Je crois qu’un an après la prise de pouvoir du président Talon, je disais que l’Etat qu’il a hérité était un Etat banalisé et que dans cette foulée où l’Etat n’est plus respecté, le chef n’est plus respecté, où la chose publique n’est plus respectée tant qu’on reste comme ça, il n’y a aucune raison… Quand vous prenez au niveau des préfectures, il y a longtemps qu’on tournait en rond pour que les chefs-lieux connaissent des préfectures à chaque département. Il n’y a rien à cacher. Compte tenu des difficultés qu’il y avait, Kérékou s’est méfié. C’était pareil pour le Président Boni Yayi. Aujourd’hui, les préfets sont désignés. Ce qui rapproche l’administration des populations. Quand vous prenez à l’avènement du président Patrice Talon, l’école à un moment donné était un problème. Le président Mandela disait que quand tu veux tuer un peuple, ça ne sert à rien d’amener les canons là-bas. Retirez-leur l’éducation, ils vont s’entretuer eux-mêmes.

Je ne peux pas dire qu’il ne reste pas encore un problème, mais on a désormais des avancées. Qu’il vous souvienne que sur les neuf mois de cours, nos enfants pouvaient passer trois mois voire quatre pour des mouvements de grève, et chaque année, c’est après beaucoup de tractations qu’on a le ouf, et qu’on dit que l’année est sauvée. Et chaque année, on sauvait l’année. Et finalement, nos enfants ont des diplômes sauvés.

Il faut constater que depuis 5 ans, 6 ans ou 7 ans, l’école est redevenue relativement stable. Nos enfants vont à l’école à temps réel. Les examens s’organisent à temps réel. On a un moment pour le CEP, le BEPC et le BAC. Et ça se passe à temps prévu. On a les résultats à temps prévu. Cela dénote d’un apaisement pour le développement de l’école. Et il est allé plus loin pour introduire la réforme du CNE qui s’occupe aujourd’hui de tout ce qui a trait à l’éducation.

Donc, l’école revient petit à petit. Je ne veux pas dire que l’excellence est déjà là. Je suis allé à l’école des anciens, c’est pourquoi j’affectionne « Sous l’arbre à Palabres ». Il y a encore à faire, mais il y a une avancée qui dénote de sa façon de gouverner. Il y a plusieurs points sur lesquels je peux vous parler de ce que c’est que le modèle de gouvernance du président Patrice Talon où on fait avant de venir en parler. Donc, une gouvernance axée sur le vrai, axée sur des exigences, axée pas sur les salamalecs, mais sur du concret, sur du travail vrai, mais en comptant sur nos propres forces. Ce qui fait qu’aujourd’hui au Bénin, avant l’arrivée de Patrice Talon, on mobilisait 700 milliards par an, aujourd’hui, nous sommes à plus de 1700 milliards. Ce qui permet à ce qu’on ait la possibilité de s’occuper du développement. L’État peut produire. Aujourd’hui, notre agriculture se porte mieux. Ce qui fait que sur le coton, nous sommes premiers dans la sous-région. Au niveau de l’ananas, nous sommes troisièmes. Au niveau du maïs, ça se porte bien. On a le besoin d’environ 1 million et quelques, mais on a produit, en 2023, 2 millions de tonnes. Donc, notre agriculture se porte relativement bien. Nos chiffres macroéconomiques se sont retrouvés en bonne santé. Malgré toutes les difficultés de la sous-région : le terrorisme, à l’international la guerre en Ukraine et la COVID-19. Notre économie est restée résiliente, malgré la frontière du Nigeria fermée. Chaque Béninois pensait, comme on le dit souvent, parce que ça vient parfois des plus hautes autorités, que : « Quand le Nigeria tousse, le Bénin s’enrhume ». C’est ce qu’on est allé vendre au Président Buhari. Si tu fermes la frontière, le peuple va se retourner contre lui. Certaines choses auraient pu se passer.

Le modèle qu’il a mis en place aussi, c’est la dématérialisation qui a amené un support réel et non des incantations à la lutte contre la corruption, puisque désormais, dans beaucoup de choses que vous pouvez faire, vous payez de plus en plus, vous avez un numéro de vos paiements, vous amenez devant l’ordinateur et vous avez ce que vous voulez. La liste des réalisations et des prouesses sous la gouvernance Talon est bien longue.

Au niveau sanitaire, par exemple, ceux qui, peut-être, n’ont pas perdu des gens d’une manière fatale, ne comprennent pas ce qui se passe. Aujourd’hui, faites un tour au CNHU et même dans les centres de santé de zone : il n’y a rien à faire, vous allez constater une certaine amélioration parce que, là aussi, la rigueur y a fait son entrée. Il avait pris une grave décision et les médecins en étaient fâchés, mais il fallait prendre une telle décision. Vous êtes médecin, vous êtes payé par l’État, mais nos bonnes dames vont à l’hôpital, nos parents vont à l’hôpital, mais le médecin qui est payé par l’État, il a son cabinet privé et ils ont même des clébés, c’est-à-dire, c’est à peine que vous êtes arrivés à l’hôpital que son clébé vous dit : « Vous feriez mieux d’aller le voir dans son cabinet, non ? Parce qu’il ne tarde pas ici » alors que la dame n’a pas beaucoup d’argent. Donc, si l’État vous paye, vous restez à l’hôpital et, si vous ne voulez pas rester à l’hôpital, vous démissionnez de là pour aller vous occuper de votre cabinet. Celui qui a les moyens viendra dans votre cabinet privé, mais le citoyen lambda, il vient à l’hôpital que l’État accompagne. Je voudrais inviter l’Événement Précis à faire le tour dans quelques hôpitaux de zone, notamment au CNHU. Il n’y a rien à faire, vous reviendrez avec un certain changement et il est allé plus loin. Le plus loin, c’est la construction de ce qu’on a appelé CHIC, Centre hospitalier international de Calavi. C’est avec beaucoup de saignement dans les veines quand j’ai des cousins, des parents, des amis qui sont malades et qui doivent aller à Lomé pour se faire soigner. Pour ceux qui en ont un peu plus, ils vont en Afrique du Sud, dans les pays arabes (le Maghreb) ou alors en Europe. Quand j’entends l’Europe, je sais qu’au moins chez eux, ils ont des avances par rapport à nous, il n’y a pas de soucis, mais quand j’entends Lomé, la Côte-d’Ivoire ou le Ghana, quand j’entends l’Afrique du Sud, j’ai le saignement dans les veines. À partir de quoi, pour nous soigner, on doit aller à Lomé alors que nous sommes en mesure de nous soigner chez nous. Et pourquoi ? Puisque pour nous, chaque fois que cela veut se passer, il n’y a rien à faire que les gens comme Ahomadegbé, même Kérékou retournent plusieurs fois dans leur tombe, c’est-à-dire tout ce qu’ils ont fait a servi à quoi ? Les gens comme Béhanzin peuvent se retourner mille fois dans leur tombe, toute la lutte faite, tout le sacrifice consacré a servi à quoi si après tant d’années, en 2024, pour que le citoyen béninois se soigne, il faut qu’il aille à Lomé. Aujourd’hui, le CHIC, je crois à mon humble avis, de ce que j’apprends, il n’y a rien qu’on doit soigner qui doit forcément nous amener à Lomé, si ça ne peut pas se faire ici au niveau de cet hôpital. Comme vous le constaterez, c’est presque dans tous les domaines que Talon a visé. Je parlais de l’ouvrage « L’échec des partis politiques », mais avant d’y arriver, je veux dire que Patrice Talon, dans son travail efficace, honnêtement, je n’avais jamais pensé qu’il pouvait faire un tel job. Je parlais aussi de la sécurité. Il ne vous a pas échappé que j’ai été préfet, et donc j’ai une idée de ce qui était notre sécurité, notamment au niveau de ce qui se passait au niveau de la police et de la gendarmerie. Talon a le courage et aujourd’hui, au niveau de la sécurité intérieure, nous avons des résultats. Donc, au niveau de la sécurité publique, où non seulement il y a une vision qui s’est installée et les moyens appropriés parce que le gars est militaire ou policier, il n’y a pas de formations de recyclage, de renforcement, mais aujourd’hui, ils ont des formations de renforcement. Et mieux, faites un tour au niveau du nouveau camp qui est construit. À un moment donné, j’ai un militaire qui m’a demandé, entre eux, ils se posent des questions pour savoir si c’est vraiment un camp qui est construit pour eux. Je ne veux pas parler de sa beauté, mais de tout ce qu’il y a à l’intérieur. Mais aujourd’hui, quand vous arrivez dans les camps, vous vous croirez dans les salles de formation où c’est avec une modernité de notre temps que c’est fait. C’est presque tous les domaines qui ont été visités et avec efficacité. Je parlais des partis politiques, on était à presque 300 partis politiques.

Les Béninois se plaignent aujourd’hui des difficultés existentielles, ne serait-ce que pour assurer trois repas quotidiens. Il y a un contraste avec tout ce que vous venez d’énumérer comme prouesse. Comment expliquez-vous cela ?

J’entends ça souvent. Tout ce que nous avons dit qui est vérifiable est vérifié maintenant. Il y a plusieurs aspects qu’il faut voir dedans, sur le maïs. On va expliquer les raisons parce qu’à un moment donné, quand le chef de l’État a pris une décision d’empêcher d’aller vendre les produits à l’extérieur, ce sont les mêmes Béninois qui ont crié : « Le gars, il a son truc, il peut aller vendre là où ça l’arrange, pourquoi on va l’empêcher ? » Or, si on vide le terrain de maïs, le peu qui va rester sera cher. C’est-à-dire que je veux aller vendre mon affaire au Nigéria, ce que je vends à 200 à 350 F, je peux le vendre à 800 F là-bas, j’aurai l’envie d’emmener ça là-bas, donc c’est le gouvernement qui aurait pris sa décision, mais quand ça a été pris ici, ce sont les mêmes Béninois qui ont crié. Je pense qu’il faut qu’on soit honnête. Mathieu Kérékou, paix éternelle à son âme, a dit : « Les cadres béninois sont comme des mercenaires ». Je ne suis pas loin de lui, je le pense. Les prix ont relativement grimpé et ça, c’est partout. Prenez le cas de la France pour ce que je sais. Par exemple, le pain qui était à 0,80 euro est passé à 1,1 euro, parce qu’on produit souvent ce qu’on ne mange pas et on aime manger ce qu’on ne produit pas, et donc ça fait une dépendance avec l’extérieur. Je vais avouer que c’est avec la guerre en Ukraine que j’ai compris l’apport dans ce qu’on mange par jour, et du coup, quand il y a eu guerre là-bas, ça a causé un problème. C’était presque jumelé à la crise du Covid-19, donc il y a assez d’éléments qui parlent de ce qui a permis de conquérir, il suffit dans les autres pays d’Afrique de faire la comparaison avec ce que nous faisons ici pour se rendre compte que le gouvernement n’a pas laissé le pays. C’est bien le contraire, l’essentiel est fait pour aider. La preuve, nous avons dans la sous-région un taux d’inflation en moyenne de 1,4 %, complètement loin du seuil fixé par l’UEMOA qui est de 3%. Mais il y a autre chose, par contre, et moi, je veux vous le dire. Vous savez qu’au Bénin avant 2016, le pouvoir d’achat qu’on avait en main était du leurre, ce n’était pas en phase avec les réalités vraies que nous savons avec notre économie et je m’explique. Le monsieur gagne 100.000F par mois. Il a la possibilité d’avoir 1 million en poche avant la fin du mois. Il gagne 500.000F, mais il a la possibilité d’avoir 2.000.000F avant la fin du mois. Vous comprenez qu’à force d’avoir ce qui n’a rien à voir avec son salaire en main, les dépenses vont être affectées positivement, c’est-à-dire qu’il peut dépenser sans compter puisqu’il sait que le lendemain il aura encore ça et, d’une personne à une autre, ça s‘est presque généralisé. Et ça, on va trimballer ça longtemps, même après le mandat de Talon. Je veux défier quiconque sera en mesure de me dire que les Béninois ne font pas une grande différence avec les Dahoméens ou les Béninois d’il y a 30 ans qui organisaient leur vie autour de leur salaire et de leur revenu. C’est-à-dire, s’il gagne 100.000 F, sa vie est organisée autour de ça, il travaille à ce que les 100.000 F soient plus, mais sa vie est d’abord organisée autour de ce qu’il gagne. Au Bénin aujourd’hui, rares sont ceux qui organisent leur vie autour de ce qu’ils gagnent. Et notre difficulté ambiante est beaucoup due à cela et nous allons trimballer ça pendant longtemps. C’est-à-dire que le gars est mécanicien. Il n’est plus prêt à vivre rien qu’avec les frais de réparation que vous lui devez. Si la pièce défectueuse est à 1000F il va vous dire 2000F. Il est maçon. Quand vous lui confiez un chantier, il n’est plus prêt à vivre rien qu’avec ce que vous voulez lui payer. Ses yeux sont sur la tonne de ciment que vous mettez à sa disposition. Si vous lui remettez deux tonnes, ce n’est pas évident qu’il utilise les deux tonnes. Et ça à plusieurs endroits, au niveau des hommes de métiers, au niveau des commerçants, c’est la même chose, parce qu’au niveau des différents endroits où la marchandise doit passer pour être sur son étalage, le monsieur est en mesure de lui dire si tu me donnes tant, tu passes et c’est ça. Conséquence, j’ai parlé tantôt de la mobilisation des ressources au niveau de l’État. Pourquoi ça a flambé ? C’est le fait de ce que désormais on contrôle à partir de la dématérialisation, et donc, le commerçant qui, en lieu et place de payer ce qu’il faut avant que la marchandise ne soit sur le marché et qu’il a payé complètement plus bas du fait du faux, forcément vous serez impacté positivement puisqu’il va vous rendre relativement moins cher. Mais désormais, où il faut payer ce qu’il doit payer à coup sûr, vous, client, vous allez subir aussi. Donc nous sommes dans un piège où chaque Béninois doit y travailler. Parce qu’aujourd’hui, lorsqu’on prend la Chine quand Mao avait démarré, les Chinois criaient, mais aujourd’hui, la Chine, comme vous pouvez le constater, tient tête à la France, aux États-Unis. Et pourtant, quand moi j’ai été en Chine, on m’a montré plusieurs zones où, il y a 50 ans, ce n’est pas mieux que Cotonou, et quand vous le voyez aujourd’hui, ça n’a rien à voir. C’est pour dire que tant que le pouvoir d’achat ne va pas être relativement en phase avec la réalité économique, c’est-à-dire que je gagne tant et c’est avec ça que je veux vivre, je pourrai me plaindre. Ce n’est pas pour dire que tout va bien. Ce n’est pas pour dire qu’il n’y a rien à revoir. Il y a forcément par endroit des angles à arrondir à coup sûr. Mais véritablement, nous devons avoir le courage de faire savoir que chaque citoyen béninois soit en mesure de dire : « Non, moi je ne vis pas comme ça », et parce qu’il est d’accord que c’est comme ça qu’il vit, il comprendra que le problème, c’est lui-même. Je veux en appeler à la nécessité de chaque Béninois d’être en mesure de vivre en phase avec son réel revenu.

Alors parlons très rapidement de votre second livre intitulé L’échec des partis politiques. Qu’en dites-vous ?

L’idée de ce livre est partie d’un thème de mémoire de master que j’ai fait en science politique après avoir quitté la préfecture. Et vous le savez, je suis acteur dans les partis et l’échec est palpable. Depuis 1990 que le pouvoir est donné aux partis politiques, ce sont les partis qui devraient produire les présidents. Et quand un parti politique produit un président, le jour où il prête serment, il sait là où il doit commencer. C’est l’équipe qui a tout le temps travaillé à travers le bureau politique, à travers les sections départementales, à travers les cellules, qui se trouve tout de suite aux affaires.

Donc, ils se connaissent. Le parti a une mission. Il a un projet. Ils ont travaillé longtemps ensemble. On vient seulement mettre en œuvre. Au niveau d’un grand parti politique, vous avez celui qui se charge des affaires de l’économie, celui qui se charge des affaires de sécurité, celui qui se charge des affaires de la communication, ainsi de suite. Le jour où vous arrivez aux affaires, vous avez dans votre back-office ceux avec qui vous voulez travailler. Depuis 1990, aucun parti n’a produit un Président de la République. Soglo est venu à partir de la Conférence nationale. Après, il a mis en place un parti politique. Après, Kérékou est venu et est resté pendant dix ans. Au lieu que ce soit le président Bruno Amoussou du Parti social-démocrate (PSD), à l’époque, ou le président Adrien Houngbédji du Parti du Renouveau démocratique (Prd), c’est Yayi Boni qui est arrivé. Je me rappelle comme si c’était hier, le jour où Yayi Boni se déclarait vraiment pour être candidat. Il dit, alors qu’il était président de la BOAD, « si la Cour constitutionnelle valide ma candidature ». Donc, si la Cour avait dit non, ça veut dire qu’il nous laisse dans notre affaire politique. La Cour a validé et c’est lui qui a été élu. Rapidement, il y a eu des regroupements de partis politiques qui se sont mis à son service. Il a fait dix ans.

En lieu de place d’un homme politique, c’est un homme d’affaires qui est venu, le Président Talon. Alors, si ce n’est pas un échec, je ne sais pas comment on peut appeler ça. C’est pour cela que j’ai mené une réflexion sur le sujet. Quand on dit le Parti socialiste en France, nous savons que c’est la gauche, nous savons que c’est la promotion des enjeux sociaux, et quand on dit un parti comme l’UMP en France, on sait que c’est de la droite… Quand on parle du PDS, chacun sait que c’est le libéralisme, et de même en Côte d’Ivoire, quand on parle du FPI, chacun sait que c’est la gauche. Ici, dans le pays, il y a deux partis qui ont souvent retenu fondamentalement mon attention sur cette question d’idéologie : c’est d’abord le Parti communiste, dont chacun sait que c’est bien le communisme politique là-bas, et le PSD du président Amoussou, qui appartenait même à l’international socialiste.

En dehors des deux, je peux commencer par réfléchir : nous, au PRD, à l’époque, nous étions proches du libéralisme, mais sans pourtant franchir forcément le pas. La preuve, c’est qu’on n’appartenait pas à l’instance internationale libérale. Donc j’ai le grand souhait qu’à la suite de la réforme réussie par le président Patrice Talon, où aujourd’hui, on est passé quand même de près de 300 partis politiques à une quinzaine, qu’il nous en faut moins, pour la simple raison que, au moins aujourd’hui, ce qui est là ressemble un peu à ce qu’on souhaite avoir. Quand vous prenez l’Union progressiste Le Renouveau dont je suis membre du bureau politique, on est assis dans les 746 arrondissements du pays. Ce qui est une bonne chose. C’est-à-dire que si nous avons quelque chose à faire à Djougou, à Bembèrèkè, à Kétou et autres, on n’a pas besoin de mercenaires politiques. On a des médecins avérés déjà.

C’est pareil pour le BR. Je crois savoir que c’est pareil pour les Démocrates. Il est bon que les autres formations politiques aussi, je veux parler de celles qui n’ont pas la puissance électorale que je viens de vous expliquer, travaillent à rejoindre ce mouvement. De sorte que, dans le pays, on ait des partis politiques qui soient capables de dire réellement ce qu’ils veulent, qui soient capables de se battre pour prendre réellement le pouvoir, et qui soient capables d’exercer le pouvoir. Et quand un prend, il faut qu’il y ait la possibilité pour l’autre de le charger comme il le faut ; d’organiser une certaine opposition pour préparer au mieux. C’est dans cette concurrence-là que le peuple tire son compte. C’est pour ça que, parlant de cet échec en filigrane, l’idée est de souhaiter que les partis reviennent réellement à la charge, qu’ils soient des partis politiques dignes de ce nom. Et mieux, que le militantisme ne soit pas un militantisme économique.

Le Bénin organise dans moins de deux ans des élections générales avec de nouvelles réformes à polémique, dont le code électoral modifié. Quelle est votre appréciation de ce Code ?

Vous savez, on ne peut pas être démocrate à moitié. Soit on est démocrate ou on ne l’est pas. Et je comprends, nous sommes en train de faire le pas, mais nous n’y sommes pas encore. Pour les Africains, c’est quand ça marche qu’il y a démocratie. Quand ça ne marche pas, c’est que non, il n’y a pas eu de démocratie. Mais la démocratie, c’est les deux mis ensemble. La démocratie, c’est que vous pouvez gagner. Et le charme de la démocratie, c’est que vous pouvez aussi perdre. Quand on perd, on assume. Je veux attirer votre attention par rapport à ce code. Qu’il vous souvienne que quand on votait ce code-là à l’Assemblée nationale, un mois et demi avant, il y avait aussi eu un autre projet de loi qui est la révision de la constitution, notre constitution qui est souvent considérée comme notre Bible. Là aussi, parce que nous sommes des démocrates, à moitié. Car, si on est démocrate à part entière, vu que la constitution a prévu les conditions de la révision, on peut réviser si les conditions sont réunies. Et donc, quand le projet là avait été rejeté, y compris avec les députés de la mouvance présidentielle, je n’ai pas entendu ça. C’est contre ça que nous devons nous battre, si nous voulons aider notre pays. Dans le pays, personne n’a le monopole, personne n’a la santé sociale. Même l’enfant béninois qui n’est pas encore né a des droits sur le pays. Cela dit, ce code a été voté dans la même condition que le non-vote de l’autre, le rejet de l’autre. Quelqu’un fait une proposition, si je ne me trompe pas, c’était Aké Natondé. Mais au même moment, il y avait eu l’autre. Les deux mis ensemble ont fait le tour, le circuit normal à l’Assemblée nationale. Les deux ont fait le tour qu’il faut, et on en est arrivé à la situation où le code a été voté. Il n’est même pas encore expérimenté. Quand on l’avait fait la fois passée, c’était comme ça qu’il y avait eu un peu de bruits, et pourtant aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, nous avons 24 femmes désormais qui siègent systématiquement. Puisqu’à partir d’une élection législative, on va avoir les femmes désormais. Ce qui crédibilise notre pays aujourd’hui au niveau de la sous-région et à l’international.

Aujourd’hui, avec ce nouveau code, qui n’invite qu’au renforcement des partis politiques sur le terrain, qui n’invite qu’à mettre fin aux partis politiques en pièces détachées, aux petits partis politiques, on se rend compte que nous avons une cohérence dans nos idées. Comme on en avait appelé, ici, en 2008, le PRD, le PSD, le MADEP, Force Clé, qu’on avait appelé les G et F, si vous vous souvenez, et qui, après, est devenu l’Union fait la Nation. Et c’est sur les cendres de l’Union fait la nation avec les forces politiques que l’UP Le Renouveau aujourd’hui est là.

Donc, il y a une cohérence dans ce que nous sommes en train de faire, parce qu’on emprunte tout de suite très souvent des raccourcis. On dit : « Non, non, c’est ce que les talents politiques font ». C’est une cohérence politique. On dit que si vous voulez être candidat à l’élection présidentielle, par exemple, il faut que vous ayez au moins 15% des députés. Ça fait 28. Ça empêche quoi ? Ça empêche d’avoir des candidats aventuriers, pour avoir des candidats dignes de ce nom. On dit que ces parrains-là doivent provenir d’au moins trois cinquième des circonscriptions. Ça ne fait que renforcer. Qu’est-ce que cela appelle ? Je suis aujourd’hui Union progressiste. Vous voulez avoir un candidat. Ah, il faut bien gérer mon militant. Si je le perds, je suis en train de perdre du terrain. Il faut que je le gère au mieux.

Il faut qu’en plus de lui, j’aille chercher l’autre. Et même s’il gère l’autre, il faut que j’aille chercher encore l’autre en plus. Et mieux, le BR va être en train de faire la même chose. Les Démocrates vont être en train de faire la même chose. Moele Bénin et d’autres vont être en train de faire aussi la même chose. Dans cette guéguerre de concurrence positive, le gagnant, c’est le peuple.

Parce que chaque fois que c’est l’aventurier qui gagne, chaque fois que c’est une bonne partie du peuple qui vient aux affaires, celui qui gagne, c’est le peuple. Mais dans le cas contraire, parce que, je vous parle la main sur le cœur, pour le peu que moi je sais de l’activité politique et de l’actualité politique, pour peu que je sois acteur politique, nous sommes perdants si nous serons en train de nous consacrer à la chose politique, parce qu’il n’y a pas d’homme dont la profession est presque politique. Écrire par ici, venir « Sous l’arbre à Palabres » par là-bas, dans le parti politique tous les jours, et qu’à l’arrivée, c’est un quidam qui vient être porté, vous trouvez ça normal ? Moi, je le dis avec beaucoup de colère. Je me rappelle, quand Yayi Boni a pris le pouvoir en 2006, à notre corps défendant, on était au PRD, ça nous a ébranlés. Ça a été un échec politique. Je me retrouvais à Accra avec l’ancien Premier ministre ivoirien, AffiNguessan, qu’il repose en paix. Et nos députés devaient élire le président de l’Assemblée nationale ici. Et à l’arrivée, c’est Mathurin Nago qui a été élu président de l’Assemblée nationale.

Donc, j’étais avec lui quand on parlait. Quand j’ai reçu le message, quand j’ai été élu président, j’ai dit que le nouveau président de l’Assemblée nationale vient d’être connu. Il vient du camp de Yayi Boni. AffiNgessan me dit qu’il se passe quelque chose qui n’est pas bien chez vous. Il dit que créer, ne serait-ce qu’une association n’est pas facile. Encore plus qu’un parti politique et que vous soyez là, c’est un autre qui vient prendre le pouvoir, et même l’Assemblée nationale qui devait être le contre-pouvoir, c’est encore lui qui contrôle ça… Donc, il y a un problème.

Mais les Démocrates disent que c’est un code qui est vraiment limité, taillé sur mesure…

C’est ça que je vous dis. Dans “taillé sur mesure” qu’ils disent là, si les amis de l’UP-R dorment, on sera surpris. Si le BR dort, il sera surpris. Si les Démocrates dorment, ils seront surpris. Parce que si, en lieu et place, c’est Moele Bénin qui travaille beaucoup sur le terrain et que les Béninois adhèrent beaucoup plus aux idéaux de ce que prône Moele, ce sont les urnes qui finiront par les départager. Bon, vous dites code taillé sur mesure, on a fait des élections législatives ici à Cotonou, là où le gouvernement de Talon avait beaucoup plus de résultats. Quand les Béninois ne sont pas d’accord sur un certain nombre de choses, sur les 9 députés de Cotonou, on en a eu 6. Ça nous a interpellés sur le travail à faire pour corriger le tir et nous y sommes. Donc, c’est pour vous dire qu’il faut quitter le bavardage politique pour en arriver aux vrais problèmes. La vision, elle est là, c’est la mutualisation des forces politiques, c’est d’éviter la balkanisation des partis politiques, de redonner de la force aux partis politiques. Faites un tour aujourd’hui au siège du BR, de l’UP-R, et vous allez vous rendre compte que ce sont des machines politiques qui travaillent là. Et aujourd’hui, l’État finance une bonne partie de nos activités, et c’est un mieux pour chaque formation politique. Et cela doit continuer. Si cela s’arrête, à moyen terme, c’est qu’on est perdu.

 Votre camarade Iréné Agossa dit que le Code ne sera pas voté avant 2026. Vous le croyez ?

Vous savez très bien que nous avons une majorité à l’Assemblée nationale au niveau de la mouvance présidentielle. Si quelque chose bouge, c’est qu’il faut venir nous convaincre, c’est-à-dire qu’il faut venir convaincre les députés de la mouvance présidentielle. Si vous n’arrivez pas à les convaincre, c’est que ça ne marche pas. Rappelez à chaque homme politique qui passe devant vous de ne pas être démocrate à moitié, d’être réellement démocrate, d’être complètement et définitivement démocrate. Si vous jouez et que vous gagnez, vous assumez. Je vais vous donner l’exemple de ce que nous jouons aux démocrates tropicaux. Et moi, c’est avec beaucoup de regret. À l’élection de Donald Trump, même le Président Hollande avait déjà envoyé un télégramme à madame Hilary Clinton. Moi, en allant dormir avec RFI, c’est elle qui sera élue. Je mets la radio à 6 heures, j’apprends que c’est Donald Trump. Je tombais des nues. Et il n’y a pas beaucoup d’observateurs qui n’étaient pas surpris et qui n’avaient pas compris que quelque chose s’est passé. Mais le camp Hilary, qui avait tout préparé pour aller fêter la victoire, était obligé de plier les bâches et de rentrer à la maison, bien qu’ils étaient convaincus que quelque chose s’était passé. Mais puisque nous sommes en démocratie et que la Cour suprême avait proclamé l’autre élu, vous rentrez à la maison. Vous allez travailler pour changer l’ordre des choses. Donc, en temps normal, et ça, je le souhaite que les journalistes, de toute façon, vous savez, on est tous embarqués. Si c’est bon, c’est bon pour nous tous.

Si c’est mauvais, on va tous subir, certains moins que d’autres. Que cela soit bien compris. Par conséquent, si un aventurier politique de la mouvance ou de l’opposition passe ici devant vous, rappelez-lui de ne pas être démocrate à moitié, d’être réellement démocrate, d’être complètement et définitivement démocrate. Si vous jouez et que vous perdez, vous assumez. Je vais vous donner un exemple de ce que nous jouons aux démocrates tropicaux. Et moi, c’est avec beaucoup de regret. À l’élection de Donald Trump, même le Président Hollande avait déjà envoyé un télégramme de félicitation à madame Hilary Clinton. Moi, en allant dormir avec RFI, je mets la radio à six heures et j’apprends que c’est Donald Trump et je tombais des nues. Et, il n’y a pas beaucoup d’observateurs qui n’étaient pas surpris et qui n’avaient pas compris que quelque chose s’est passé. Mais le camp Hilary qui s’était préparé pour aller fêter la victoire était obligé de plier les bâches et de rentrer à la maison, bien qu’ils étaient convaincus que quelque chose s’est passé. Quelque chose s’était passé, mais puisque nous sommes en démocratie et que la Cour Suprême avait proclamé l’autre élu, vous rentrez à la maison et vous allez travailler pour changer l’ordre des choses. En temps normal, et ça vous savez, on est tous embarqués. Si c’est bon, c’est bon pour nous tous. Si c’est mauvais, on va tous en souffrir, et certains moins que d’autres, que cela soit bien compris aussi. Par conséquent, si un aventurier politique de la mouvance ou de l’opposition passe ici, s’il est dans le bavardage, je vous invite à nous arrêter dans le bavardage. C’est-à-dire, dire à chacun qu’il est dans le bavardage. Je vous le dis parce que quand la Cour constitutionnelle a fini de proclamer les résultats et que vous vous dites non, qu’est-ce qu’on fait ? Puisqu’on a dit que les décisions de la Cour ne sont susceptibles d’aucun recours. Cela veut dire que c’est le dernier recours. Si nous voulons être en paix quand la Cour, et c’est pour ça que j’ai pris l’exemple de ce qui s’est passé aux États-Unis, quand la Cour a proclamé Donald Trump, bien que les gars avaient quand même quelques éléments probants indiquant qu’il y a eu de souci, mais puisque c’est la Cour qui proclame en dernier ressort, ils se sont pliés. Ils sont allés se battre et tout faire pour les dégager de là et ils y sont arrivés. Donc, si nous voulons être de vrais démocrates, de réels démocrates, nous devons savoir que dès que c’est proclamé, s’il y a un combat à mener, un peu comme vous venez de le dire, je peux aller me battre sur le terrain, je peux chercher à convaincre x ou y nombre de députés, si j’arrive à mobiliser, j’enclenche le processus. Si j’arrive à faire jouer en ma faveur, c’est tant mieux, comme ce qui s’est passé avec la révision de la constitution. Il ne faut pas penser que quand la constitution avait été rejetée, les hommes de la mouvance sont allés prendre du yaourt le soir-là ou du champagne, c’est avec beaucoup de chagrin. Mais vous assumez si vous voulez faire avancer le pays. Parce que si la Cour dit que c’est Gérard AGOGNON qui a gagné et que moi, je suis prêt à contester et à bouder, donc ça veut dire que le jour où la Cour va dire que c’est moi, Gérard aussi aurait raison de bouder et c’est un bordel.

Donc ce n’est pas le peuple qu’il faut convaincre, ce sont les députés ?

C’est les représentants du peuple. Ah oui, qui peut réguler le peuple qui est là maintenant ? Ce n’est pas le peuple. Les peuples ont déjà délégué au député leur autorité. Sauf s’ils travaillent à ce qu’il y ait un référendum, et là aussi, selon notre constitution, il faut toujours passer par les députés. Et ça, je sais qu’au niveau de mes amis les Démocrates, ils le savent. Et c’est pour ça que moi, je me libère quand je suis devant la presse. J’aime la presse, je suis un homme de la presse, mais j’aime la plume courageuse. J’aime la plume qui indique le chemin. J’aime le micro qui indique le chemin, j’aime le micro courageux de dire : « Ce que vous faites là, vous allez brûler le pays, parce que quand le pays va brûler, tout le monde est perdu ». Cela veut dire quoi ? Chacun sait qu’après la Cour il n’y a plus rien. Donc, s’il y a quelque chose à faire, ce n’est pas par les incantations. Il faut absolument prendre le chemin qu’il faut. Et ça, ça ne se demande pas seulement au micro. C’est-à-dire que je veux mobiliser des députés pour aller dans mon sens, ça ne se demande pas seulement au micro. Et je sais que ceux qui le disent le savent. Ça, c’est un. D’autres structures morales qui veulent prendre le chemin, devraient le faire sans micro. Parce qu’on n’en a déjà pas eu dans le pays. Des gens de vénérable mémoire et je profite pour très rapidement ouvrir la brèche. Ce qui me chagrine aussi, on ne sait pas rendre hommage aux gens. C’est des gens comme De Souza qui nous ont permis d’avoir une conférence nationale apaisée. C’est grâce à lui que peut-être que l’Evénement Précis est là aujourd’hui. Mais quel hommage on rend à De Souza aujourd’hui dans le pays ? Rien. En dehors de mettre son nom quelque part. Il faut qu’on sache rendre hommage aux gens pour dire ceci : Quand vous n’êtes pas d’accord, vous prenez le chemin qu’il faut pour vous plaindre. Mais quand vous avez fini de vous plaindre, de faire le recours, l’institution devant laquelle vous vous êtes plaint, tranche. Mais si vous vous refusez, cela veut dire que moi-même, je peux ne pas être d’accord avec vous. Donc du coup, on revient dans la même chose.

La question de la succession du Président Talon se pose. Au niveau de votre Parti, comment préparez-vous cette succession ?

Au niveau de l’UP-R, nous travaillons comme parti politique d’abord. Nous faisons ce que nous avons à faire pour mieux nous installer. Kérékou nous a enseigné que c’est le terrain qui commande. Donc nous travaillons à une meilleure installation de notre parti politique sur le terrain. Nous savons que nous aurons les élections générales en 2026 et donc forcément l’élection du prochain Président de la République. Le moment venu et en son temps, le Parti, à partir de ses instances, prendra la décision de qui doit porter notre étendard. Ce qui est sûr, c’est qu’on sera présent à ces élections.

Cela veut dire que l’UP-R aura son candidat qui viendra de son sein ?

L’UP-R aura le candidat qui portera notre vision.

Donc pas un candidat qui viendra forcément de votre sein ?

Ce qui compte pour l’UP-R, c’est d’avoir un candidat qui est complètement ancré dans ce que nous faisons. Un candidat qui est complètement ancré dans notre vision et, le moment venu, c’est l’UP-R qui va choisir celui-là. Et en le choisissant, nous le choisissons en âme et conscience et en fonction de la vision qui est la nôtre, en fonction de notre crédo. Qui ça va être ? Ce n’est pas le plus important. Le plus important, c’est que la personne soit celle qui porte notre vision, celle qui porte nos idéaux, celle qui est en mesure de faire traduire dans les faits ce que nous avons dans nos papiers.

Vous êtes Directeur Adjoint de cabinet du Président de l’Assemblée nationale sous la neuvième législature, dites-nous un peu les grandes avancées qu’il y a eu sous cette législature.

Je dois le dire, j’ai la chance de l’être depuis la huitième législature. Je veux profiter de votre micro pour remercier le Président Vlavonou pour la confiance faite à ma modeste personne de travailler à ses côtés. Je dois dire que c’est un homme formidable, beaucoup cultivé, un homme politique averti. Et quand un homme politique est cultivé et, mieux, doublé d’un grand sens de la moralité, ça fait une bonne cuisine administrative. Donc, que ce soit de la huitième législature à celle-ci dont il a la chance de bénéficier de la confiance de ses pairs pour diriger l’Assemblée nationale, ça se passe bien. Il a fait de l’administration parlementaire une meilleure gouvernance, l’administration parlementaire, il en a fait un crédo et nous y sommes. Il veille à ce que les choses se passent mieux à l’Assemblée nationale. Désormais, au niveau de l’Assemblée nationale, nous nous contrôlons nous-mêmes. On a une structure chargée de faire des contrôles internes, de faire les audits. Nous avons un certain nombre de dispositifs dans ce sens. Et deux, au niveau de la gouvernance même des députés, il est chargé de gouverner ce qui se passe au niveau de l’Assemblée nationale. Et quand on y arrive, on voit comment cela se passe. Que ça soit avec les députés de la mouvance présidentielle ou ceux de l’opposition, ça se passe très bien. Que ce soient les projets de loi ou des propositions de lois, ça fait le tour que ça doit faire, ça se passe bien. L’Assemblée nationale joue sa partition sur ce point-là qui concerne le vote des lois, c’est pareil aussi pour le contrôle de l’action gouvernementale. Là aussi, l’Assemblée joue son rôle. J’entends très souvent dire : « Non, à l’Assemblée nationale sous la neuvième législature, les gens votent les yeux fermés. » Ceux qui votent les yeux fermés, ce sont eux qui ont rejeté la proposition de loi sur la révision de la constitution qui est un des éléments emblématiques de ce que nous faisons au plan politique dans le pays. Ça a été rejeté par les députés de la mouvance et de l’opposition. C’est un champ démocratique. C’est-à-dire que si c’était seulement les députés de l’opposition qui avaient voté contre, cela va sans dire. On va dire : « Il y a eu même des députés de la mouvance et pourtant le ciel n’est pas tombé. » C’est dire que des efforts sont faits. Ce n’est pas seulement quand c’est fait comme on prend le sirop, et on est content, non. Mais c’est cela la règle du jeu, on la respecte. Donc ça prend le contrepied de ceux qui s’amusent à dire qu’on vote les yeux fermés. Deuxième chose, j’entends souvent les gens dire qu’on vote de façon nocturne. Quand on a eu des députés de l’opposition maintenant, il y a des fois qu’on va jusqu’à une heure ou deux heures la nuit ou même trois heures, et nous on s’amuse parfois à blaguer avec les députés de l’opposition pour dire : « Mais, avant, quand vous n’étiez pas ici, vous disiez qu’on vote de manière nocturne, mais les nuits là, maintenant, tu es là ? » Parce que parfois il y a des choses quand ça commence, il faut qu’on finisse selon un certain nombre de règlement. Et donc, quand il fait nuit, il vaut mieux continuer. Donc on dit qu’on prend des raccourcis et je voudrais en appeler à ce que ce soit des hommes de presse ou des citoyens lambda, chaque fois que l’homme politique veut prendre ces raccourcis-là, parce que si on ne sait pas nous arrêter sur des raccourcis avec le temps, nos enfants vont penser que ces raccourcis là, ce sont des normes. Et c’est ça qui explique fondamentalement que nous avons des problèmes avec un certain nombre de repères dans notre pays. Et c’est ça qui explique nos problèmes. Ça je le dis et je vais le dire n’importe où. Quand les gens disent, j’en ai entendu même d’une bouche noble : « Talon aime le pays, mais il n’aime pas les Béninois », c’est un contraste, une contradiction majeure. Moi, dans ma langue, on dit : « C’est quand l’arbre se porte bien que l’oiseau s’y porte mieux ». Si l’État est en déconfiture, allez en Haïti voir, les Béninois s’amusent. Il est arrivé même un moment ici, on n’en était pas loin. Si vous devez avoir autant de gyrophares dans le pays, même avec des hommes qui sont des structures privées. Des gyrophares, c’est-à-dire qu’il peut sortir avec une quinzaine de véhicules avec un certain nombre de gyrophares. Vous le savez, c’est vrai ou faux ? Lui, c’est qui ? Mais c’est vrai, si un homme est du privé, il peut sortir avec une quinzaine de véhicules avec sirènes et gyrophares, le tout peut arriver avec le temps. Vous voyez un État qui était parterre, qu’il faut restaurer. Dieu merci, je ne sais pas dans quelle source Talon a réussi à trouver des moyens pour y arriver.

  Vous avez récemment organisé une cérémonie d’hommage aux personnalités yoruba. Pourquoi une telle initiative ?   

Il faut savoir rendre ce qu’on a pris C’est ce que nous a enseigné le professeur Albert Tévoèdjrè, paix à son âme. C’est-à-dire qu’il faut savoir aussi rendre hommage. Il faut savoir dire Merci. Nous avons pris la décision de remercier ceux avant nous qui avaient travaillé, qui s’étaient battus pour la communauté, pour le pays, de jour et de nuit. Moi, j’avais publié une tribune en son temps pour dire qu’il faut savoir dire merci à ceux qui ont contribué à ci et ça. Et donc, c’est pour ça qu’à partir de critères précis, on a finalement identifié une vingtaine de personnalités que nous avons rétribuées avec un prix que nous avons appelé « Le prix des reconnaissances », afin que, tout en leur disant à eux merci, cela ait une vision pédagogique, à savoir inviter d’autres à ce que, quand vous avez un peu de moyens, ne fermez pas portes et fenêtres, donnez la possibilité à ceux qui n’ont rien à côté, soient en mesure de bénéficier du peu que Dieu a donné à d’autres. Parce qu’après, si vous arrivez à avoir 20 maisons, ça disparaît. Plus personne n’apprendra rien. Il reste ceux qui ont vécu et qui se sont mis à la disposition des autres. L’histoire ne retient pas les noms de ceux qui ont beaucoup amassé. L’Histoire retient les noms de ceux qui ont réussi à se battre pour les autres. Et donc, c’est dans ce souhait que, non seulement ce que nous avons fait le 31 août, c’est pour remercier ces illustres personnalités, c’est aussi une invitation à nous-mêmes d’être en mesure d’un peu de solidarité.

On va parler du dossier « Frère Hounvi » ou Steve Amoussou. Qu’en dites-vous ?

 Vous avez vu, vous avez dit Steve Amoussou ou Frère Hounvi. Vous avez déjà créé une sorte d’amalgame. Mais cela dit, c’est un sujet qui est pendant devant la justice. Je ne dirai pas grand-chose. Mais je peux dire avec force que la lutte politique, il faut la faire à visage découvert. Je ne sais pas si vous vous rappelez, moi j’ai été un opposant de premier plan contre le régime de Boni Yayi. C’était à visage découvert. C’est-à-dire que, je peux ne pas être d’accord avec vous. Vous qui êtes les gens du pays, si vous êtes le directeur de votre entreprise, le Dr Gérard Agognon de l’Evènement Précis ici, vous pouvez gérer à vos convenances, mais le jour où il devient président de la République, s’il fait mal, on peut s’en prendre à lui. Donc, c’est comme ça. C’est-à-dire que si vous êtes président de la République, vous avez un gouvernement, il peut y avoir d’autres qui ne seront pas d’accord avec vous. Comme le dit le président Robert Dossou, celui qui n’est pas d’accord avec ça, ne doit pas prendre des charges publiques. Mais celui qui veut aller contre moi, il faut que je sache qui c’est. Et c’est parce que moi-même, je peux savoir, qu’on sait que c’est moi, que je peux faire attention en prenant des dossiers. Si je sais que ce que j’ai pris a quelques limites, et qu’on peut savoir que ça porte mon nom, je peux faire attention. Mais si je suis cagoulé, je ne fais même plus attention à ce que j’ai eu. C’est ce que je peux dire pour le moment sur ce dossier. Parce que c’est pendant devant la justice, je ne veux pas aller plus loin. Mais je le dis et je le redis à chacun de nous, à nos frères et à nos jeunes frères, si vous voulez faire la lutte politique, il faut être honnête. La lutte politique doit être claire. Si je veux m’opposer à un régime, je le ferai à visage découvert parce qu’il s’agit de notre pays. Si tu diriges ton entreprise privée, je n’ai rien à dire, c’est pour toi. Mais si tu diriges une chose publique, si ce n’est pas bon, moi, je peux me plaindre. Si je ne suis pas d’accord avec celui qui est là, je le fais à visage découvert. C’est une question de conviction.

Badarou, que dites-vous à propos de la crise entre le Bénin et le Niger qui perdure, malgré les avancées notées pour sa résolution ?

    Je dois avouer que c’est un dossier qui me chagrine, moi, personnellement, sur plusieurs plans. C’est un dossier qui a révélé les limites de la CEDEAO. Le Bénin n’a jamais été un État voyou. La plupart des dirigeants que nous avons eus ont souvent réussi à mieux porter notre pays. Jamais on n’a été un État voyou. Donc, une décision a été prise à la CEDEAO. Nous, on a démarré son application ici, cela nous a créé des ennuis avec nos amis du Niger, qui estiment qu’au vu de nos relations, tout le monde peut mettre un pas à gauche. Voilà un peu le résultat. On a géré ça il y a quelques mois. Et puis, c’est devenu un problème direct entre nos deux pays. Et la CEDEAO ne pipe plus mot désormais. Ça a révélé un certain nombre de limites à ce niveau. Parce que quand la mort ne tue que le bienfaiteur, il va arriver un moment où le bienfaiteur devient un problème. Mais il faut être heureux de l’initiative de médiations entreprise par les deux anciens présidents béninois. Leur initiative, aujourd’hui, a porté quand même ses fruits. Et au résultat, on a vu qu’eux-mêmes sont allés là-bas, les deux anciens chefs de l’État. On a vu qu’à la suite, il y a une délégation du gouvernement du Niger qui est descendue aussi au Bénin et a rencontré nos autorités au haut sommet, dont le chef de l’Etat Patrice Talon. Ça s’est tellement bien passé que vous avez eu la suite. La suite, c’est que notre nouvel ambassadeur là-bas a présenté ses lettres de créances au niveau du gouvernement du Niger. Et la dernière nouvelle en date, c’est la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays en Chine. Et ça, c’est quelque chose de vrai. Il faut souhaiter qu’il y ait encore beaucoup plus. Vous avez aussi appris que le pétrole nigérien a commencé à circuler de nouveau à travers le Bénin. Il faut souhaiter maintenant que la frontière entre les deux pays du côté du Niger soit ouverte. Et je pense que, Inch’Allah, ça nous permettra d’y aller. Vous savez, toutes les fois où on peut se parler, on peut régler le problème. Quel problème le Bénin et le Niger ont et qu’ils ne pourront pas régler ? Il y a plein de Nigériens ici. Il y a plein de Béninois au Niger. Nous avons deux peuples qui sont ensemble, deux peuples qui travaillent. Dieu merci, cette crise a commencé à passer derrière nous.

     Vous avez suivi récemment le président Soglo, qui, à la suite d’une visite à la GDIZ, a fait une déclaration très agréable en direction de Patrice Talon. Votre appréciation ?

    Vous étiez surpris ? Moi non, je ne suis pas surpris. Vous savez, le Président Soglo, pour ceux qui ne le savent pas, est un grand monsieur. Le Président Soglo si vous vous en souvenez, à la conférence nationale, c’était une compétence rare que l’on cherchait. À l’époque, le taux d’investissement au Bénin était en dessous de zéro. Le taux de croissance était moyen. On avait près de dix mois d’arriérés de salaires. L’État était par terre. L’oiseau rare était trouvé et, en l’espace d’un an, le pays avait pris une nouvelle direction. Le peuple lui avait fait confiance. Il a géré le pouvoir pendant cinq ans. On s’est retrouvé en 1996 avec un taux d’investissement de 17%. Le taux de croissance s’est retrouvé à 16%. Les salaires des fonctionnaires étaient régulièrement payés et tous étaient au travail. Et à un moment, c’était un pays frais. Le Bénin avait repris ses investissements. Parce qu’en 1990, si le pays était une entreprise, c’est qu’on devait faire le dépôt de bilan. Donc, c’est un grand Monsieur. Deuxième chose, on ne peut pas être un énarque et être réfractaire au développement. Ce n’est pas possible. Parce qu’ils sont formés au niveau de l’État en France. Ils sont formés pour gérer l’État. Ils sont formés pour diriger le Pouvoir. Chaque fois qu’il y a un problème qui crée le sous-développement, ils doivent être mal à l’aise. Si vous n’avez pas été encore à Glo-Djigbé, je vous invite à y faire un tour. Il s’agit d’un vaste domaine de 1640 hectares. C’est beaucoup. Et c’est des entreprises qui fonctionnent à plein régime, qui font des transformations sur place. Et donc, bien que le président Soglo ait eu des positions contre Talon, ça va être difficile pour lui de voir un tel exploit et de ne pas le dire. C’est clair que c’est du développement. Parce qu’avant, c’était du vide là-bas. Et puis en l’espace de 2-3 ans, est-ce que vous voyez là où il y a déjà plus de 10 000 emplois ! Et Il est envisagé d’aller à 300 000 d’ici 2030.

    Je vous dis au passage que j’ai travaillé avec le Président Soglo pendant près de 6 ans à la mairie de Cotonou. Je le connais très bien. Très bien, j’ai peut-être tout dit. Et moi, j’aime les grands messieurs. Et c’en est un au Bénin. Un intellectuel est une référence. Pour un intellectuel, il faut y aspirer. Toutes les fois où tu vois, il faut dire au moins ce que tu as vu.

    Il faut souhaiter qu’il y ait beaucoup d’autres personnalités comme le président Soglo dans le pays, capables de faire des appréciations justes. Mais je peux vous assurer, ce n’est pas pour dire que c’est bon quand c’est mauvais. Non, ce n’est pas ce que je dis.

    Un mot pour conclure ?

     Je voudrais vous dire un sincère merci et vous féliciter pour ce que vous faites ici. Je voudrais vous prier, vous implorer même à la limite, au-delà de vous, l’ensemble de notre presse d’être aussi critique vis-à-vis des décideurs politiques. Je paraphrase ce que Soni Labou Tansy, un ancien poète congolais, qui disait : « quand vous parlez, il faut avoir pitié de celui qui vous écoute. » Et donc, comme vous êtes de la presse écrite, quand vous écrivez aussi, il faut avoir pitié de celui qui vous lit. Je sais que ce n’est pas facile de gérer une entreprise de presse aujourd’hui. Je voudrais bien féliciter mon frère le Dr Agognon pour son engagement et toute son équipe. Je sais que ce n’est pas facile. Je veux bien que cela soit bien compris. Je vous félicite beaucoup.

    Carte d’Identité Moukaram Badarou

    Attaché aux valeurs

    Parler de Moukaram Badarou, c’est parler d’une vie de militantisme permanent. Déjà en 1987, alors qu’il était élève en classe de 1ère, il a été élu secrétaire à l’information de l’Association des élèves et étudiants au Congo (AEEBC), association que le jeune garçon intègre moins d’un an après son arrivée au Congo Brazzaville. Né en 1969, Moukaram Badarou fait ses études primaires et une partie du secondaire à Porto-Novo. Il débarque à Brazzaville sur l’instigation de ses parents qui voulaient lui assurer un meilleur destin. Mais le jeune se bat seul. 1991, Moukaram devient président de l’Association des Élèves et Étudiants Béninois au Zaïre (AEEBZ) et membre de la section PRD du Congo. Il est même le représentant du parti à la Commission électorale lors des élections présidentielles du Bénin au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo). De là date son appartenance au Parti de maitre Adrien Houngbédji.  Quand il rentre au pays en 1997 nanti d’une maîtrise en Science économique de l’Université Marien N’GOUABI de Brazzaville, il est déjà membre à part entière du parti. En 2005, il obtient un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) à l’Université d’Abomey-Calavi, Option Finances et Contrôle de Gestion. En 2017, il décroche un master en communication et relation internationale l’IUP. De la section PRD de son quartier Sadognon à Porto-Novo puis à Cotonou, il est  propulsé secrétaire à la communication de 2004 à 2006. Secrétaire général du parti dès 2006, il fait partie de la vague des jeunes qui bénéficient de la confiance du président Houngbédji. A la création de l’Union Fait la Nation, il est fait Directeur exécutif chargé de l’image et de la communication de ce regroupement d’opposition. Mais, un an plus tard, en juin 2011, patatra, il jette l’éponge. Moukaram Badarou quitte le navire PRD. Interrogé sur cet épisode obscur de son parcours, il affirme : « Un secrétaire général du parti ne peut pas être suppléant sur une liste électorale. Et pourtant, je l’ai été en 2007 et j’ai dit au président du parti que je ne partage pas cela. Mais quand il a récidivé, quatre ans plus tard, il faut que moi je sois un enfant bâtard pour l’accepter de nouveau. Mon père, de là où il pourrait se retrouver dans sa tombe, ne devrait pas être content de moi. Même dans une bande dessinée politique, vous ne lirez pas ça. » Dans la foulée de sa démission, il réactive le mouvement Conscience citoyenne créé en 2005 et le transforme en parti politique en mai 2013. Ce parti lutte pour l’enracinement des valeurs dans la vie politique béninoise. « Je suis resté un homme attaché à son pays et à des valeurs.  J’ai très mal aujourd’hui de ce que nous sommes devenus », dit-il pour regretter le règne de l’argent au sein de la société et de la politique en particulier.   En Août 2013, Moukaram Badarou est nommé  préfet de l’Ouémé-Plateau, poste qu’il occupe jusqu’au mois de mai 2013. Aujourd’hui membre de l’Union Progressiste le Renouveau et par ailleurs Directeur adjoint de  cabinet du Président de l’Assemblée Nationale, Louis Vlavonou, il entend poursuivre cette lutte pour les valeurs. Car, à l’entendre, un pays qui perd ses valeurs morales a presque tout perdu.

    Intimité

    Monogame pour toujours

    Bien qu‛étant issu d‛une famille polygame, Moukaram Badarou est resté monogame depuis toujours et compte le demeurer. Marié et père de quatre enfants, il a connu son épouse alors qu’il était encore étudiant. « Il n’y a rien en termes de promotion et d’argent qui fera qu’une autre aura plus de valeur que ma femme », dit-il. Pour compter parmi ses amis, il faudra être sincère et loyal comme lui. A table, l’homme adore le riz accompagné d‛une sauce simple au poisson. Sa boisson préférée reste l‛eau. Car, depuis qu‛il a effectué son pèlerinage en terre sainte, il ne touche plus du tout à l‛alcool.

    LA REDACTION

    Me Ahounou, avocat de Boko et Homéky: « Il y a un grand fossé entre les accusations et la réalité »

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    Le procureur spécial près la Criet, Mario Mètonou a ordonné un mandat de dépôt contre Olivier Boko et Oswald Homéky le mardi 1er octobre 2024 après leur audition liée à l’affaire de la tentative de coup d’État. Suite à cette décision, Me Ayodélé Ahounou l’un des avocats de défense a dénoncé l’absence de preuves tangibles. Car, pour lui, avant de décider de l’application d’un mandat de dépôt, il faut disposer de charges consistantes. « Ce n’est pas une question au fond. Les juges sont seulement appelés à se prononcer sur la question de la détention des personnes inculpées. Donc, le procureur a requis que Olivier Boko et Oswald Homéky soient poursuivis sous mandat », a-t-il dit. A cette étape de l’enquête, à l’en croire, il n’existe aucun élément matériel qui lie les faits qui ont été mis à la charge des personnes poursuivies tels que l’atteinte à la sûreté de l’État, le complot, le blanchiment d’argent et la corruption d’agent public et Oliviers Boko. « Il existe un grand fossé entre les accusations portées et la réalité des faits », a-t-il dénoncé.

    Nouvelle collaboratrice du Consul Régional du Bénin à Bordeaux: « Mon rôle va bien au-delà de la simple représentation », dixit Imelda BADA« Mon rôle va bien au-delà de la simple représentation », dixit Imelda BADA

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    L’Evénément Précis : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit à rejoindre le Consulat Régional du Bénin à Bordeaux ?

    Imelda BADA : Mon parcours s’est construit au fil des années autour de l’idée de révélation et de rayonnement, tant sur le plan personnel que collectif. Ayant grandi dans une famille profondément enracinée dans les valeurs, l’histoire et la culture béninoises, j’ai développé une passion pour l’engagement au service de la communauté et pour le développement de notre pays. Après avoir travaillé dans divers secteurs, j’ai rapidement compris que mon rôle serait celui de pont entre les initiatives locales et les ambitions nationales, avec la ferme volonté de contribuer à l’élan de transformation du Bénin. Ce rôle au Consulat m’offre l’opportunité idéale de mettre en pratique cet engagement en servant non seulement la diaspora béninoise, mais également en favorisant les échanges bilatéraux entre notre pays et la France en général et la région Nouvelle-Aquitaine en particulier.

    Comment vous sentez-vous dans votre nouveau rôle de collaboratrice du Consul Régional ?

    C’est un honneur et une responsabilité que j’accueille avec humilité et détermination. Chaque jour me rappelle l’importance de notre mission : porter haut les couleurs du Bénin, promouvoir ses atouts et ses talents, et surtout, renforcer les liens qui unissent notre diaspora à notre terre natale. Mon rôle va bien au-delà de la simple représentation ; il s’agit de devenir un acteur du changement, en soutenant les aspirations de notre communauté et en valorisant les réformes et les opportunités qui émergent dans notre pays. Je me sens à la fois investie d’une mission et profondément reconnaissante de pouvoir y contribuer.

    Quelles sont vos principales missions en tant que collaboratrice du Consul Régional du Bénin à Bordeaux ?

    Mon rôle s’articule autour de trois axes principaux : l’accompagnement de la diaspora, la promotion des opportunités économiques et culturelles du Bénin, et le renforcement des partenariats bilatéraux. Cela implique une écoute attentive des besoins de nos concitoyens ici en France, en les informant des réformes en cours, mais aussi en les accompagnant dans leurs démarches administratives. Je m’efforce également de promouvoir les richesses culturelles et les opportunités économiques de notre pays auprès des institutions et entreprises locales, dans le but d’attirer des investissements et des collaborations. Enfin, je travaille à créer des espaces d’échanges entre le Bénin et les régions qui dépendent de nous, car je crois fermement que c’est par ces synergies que nous pourrons impulser un véritable développement.

    Quels sont les défis majeurs auxquels vous vous attendez ? 

    Le défi principal réside dans la gestion de cette dualité entre la proximité avec la diaspora et la représentation des grandes ambitions nationales. Il s’agit de rester connecté aux réalités locales tout en incarnant les objectifs plus larges de développement du Bénin. Un autre défi est de créer un pont solide entre le Bénin et la France, afin que les échanges économiques, culturels et diplomatiques s’intensifient. Il y a aussi un enjeu de sensibilisation : faire comprendre aux Béninois de la diaspora qu’ils ont un rôle crucial à jouer dans la transformation de notre pays, et les inciter à s’engager activement dans ce processus.

    Quelle est votre vision pour la communauté béninoise de Bordeaux ?

    Je vois la communauté béninoise de Bordeaux comme un acteur clé du développement de notre pays. Mon ambition est qu’elle ne se limite pas à être une simple diaspora en « exil », mais qu’elle devienne un partenaire actif du renouveau béninois. Cela passe par une meilleure intégration en France tout en restant connectée au Bénin. Je souhaite que chaque membre de notre communauté se sente valorisé dans son rôle d’ambassadeur de notre culture et de nos valeurs. Ensemble, nous devons porter haut l’image d’un Bénin dynamique, ouvert et en pleine transformation.

    Comment envisagez-vous de renforcer les liens entre le Consulat et la diaspora béninoise en France ?

    Il est essentiel de créer des espaces d’échanges où la diaspora peut s’exprimer et être entendue. À travers des événements, des forums et des plateformes en ligne, je compte renforcer le dialogue et l’engagement. Il est aussi primordial que le Consulat soit perçu comme une institution accessible et proactive, prête à accompagner chacun dans ses projets et ses aspirations. Enfin, je crois beaucoup en l’idée de « révélation » : la diaspora doit pouvoir voir le Bénin sous un nouveau jour, comme un pays en mouvement, plein d’opportunités, et où leur contribution peut véritablement faire la différence.

    En quoi consiste la diplomatie de proximité, que vous semblez promouvoir ?

    La diplomatie de proximité consiste à être à l’écoute, à établir une relation de confiance avec la communauté et à répondre à leurs préoccupations de manière concrète et rapide. Cela signifie aussi être proactif dans l’identification des besoins et des attentes de la diaspora, tout en leur offrant des solutions pratiques. Cette approche va au-delà des procédures administratives classiques : il s’agit de construire une véritable relation entre le Consulat et chaque Béninois vivant en France, dans une logique de partenariat pour le développement.

    Quels sont les projets actuels ou futurs que vous souhaiteriez voir mis en place au Consulat pour la communauté ?

    Je souhaite mettre en place un réseau de mentorat entre les jeunes de la diaspora et des entrepreneurs béninois installés en France et au Bénin. Cela permettrait d’encourager l’émergence de nouveaux talents et de favoriser des synergies économiques. De plus, je prévois des événements culturels pour que la richesse de notre patrimoine soit mieux connue ici à Bordeaux. Enfin, il me semble indispensable d’organiser des forums d’investissement, où la diaspora pourra découvrir les opportunités offertes par les réformes en cours au Bénin.

    Vous avez une passion pour la culture béninoise, comment cela se reflète-t-il dans votre travail ?

    La culture est pour moi une force vive, une énergie créatrice capable de transformer des sociétés. C’est pourquoi je m’efforce de la mettre au centre de mes actions au Consulat. Que ce soit à travers l’organisation d’événements, de rencontres ou de discussions, je m’assure que la culture béninoise, dans toute sa diversité, soit non seulement représentée, mais surtout valorisée. Je crois fermement que la culture peut être un vecteur puissant de développement économique et social, et je compte m’appuyer sur cette conviction dans mon travail.

    Quels types d’événements culturels prévoyez-vous d’organiser ou de promouvoir via le Consulat ?

    Je prévois des festivals culturels mettant en avant des artistes béninois de la diaspora et du Bénin, ainsi que des journées dédiées à la gastronomie, à l’artisanat et à l’histoire du Bénin. L’idée est d’offrir à la communauté de Bordeaux et à la région Nouvelle-Aquitaine des moments de découverte et de partage, tout en renforçant les liens entre notre pays et cette région. Je souhaite également organiser des conférences sur des thématiques tels que l’art contemporain béninois, ou encore le rôle de la culture dans le développement durable.

    La promotion du Bénin comme destination touristique semble être une priorité pour vous. Quels sont les axes que vous comptez explorer pour cela ?

    Le Bénin possède un patrimoine naturel et culturel exceptionnel, qui peut attirer des touristes du monde entier. Nous allons travailler à promouvoir des destinations tels que la Route des Esclaves à Ouidah, les Palais d’Abomey, ou encore les villages lacustres de Ganvié. L’objectif est de montrer un Bénin authentique, mais également moderne, en mettant en avant des initiatives de tourisme durable. Nous souhaitons également promouvoir des circuits qui permettent aux visiteurs de découvrir les différentes facettes du Bénin, de sa riche histoire à ses réformes contemporaines.

    Pensez-vous que les événements comme les VodunDays à Ouidah peuvent avoir un impact sur la perception du Bénin à l’international ?

    Absolument. Des événements tels que les VodunDays permettent de montrer au monde une dimension souvent méconnue du Bénin : sa richesse spirituelle et son histoire profondément ancrée dans le culte Vodun. Ces événements ne sont pas seulement une célébration du passé, mais ils sont aussi un vecteur de rapprochement entre notre patrimoine immatériel et le monde moderne. En attirant des chercheurs, des artistes et des touristes, ces initiatives contribuent à façonner une image unique et captivante du Bénin sur la scène internationale.

    Quelles sont les attentes spécifiques des ressortissants béninois vis-à-vis du Consulat, et comment comptez-vous y répondre ?

    Les ressortissants béninois nourrissent des attentes claires et précises vis-à-vis du Consulat. Ils aspirent à un accompagnement qui soit à la fois pratique et efficace, une véritable bouée de sauvetage dans leur vie quotidienne à l’étranger. Mon objectif est de créer un espace d’échanges constructifs, en les informant non seulement des avancées et réformes au Bénin, mais aussi en les intégrant dans cette dynamique de transformation. En facilitant l’accès à des informations fiables et actualisées, je souhaite renforcer leur lien avec leur pays d’origine et faire en sorte qu’ils se sentent non seulement comme des expatriés, mais aussi comme des acteurs du développement du Bénin, peu importe où ils se trouvent.

    Quels sont les principaux services que le Consulat offre actuellement aux Béninois résidant dans le sud-ouest de la France ?

    Actuellement, le Consulat offre un éventail de services consulaires traditionnels qui couvrent les besoins essentiels des Béninois résidant dans le sud-ouest de la France, telles que les démarches administratives et l’assistance en matière de documentation. Cependant, mon ambition va au-delà de ces services de base. Je suis déterminée à mettre en place des outils qui permettront à nos ressortissants de se connecter avec les opportunités économiques et culturelles émergentes au Bénin. En organisant des ateliers, des séminaires et des échanges d’expertise, nous créerons un environnement où la diaspora pourra non seulement s’informer, mais aussi s’impliquer activement dans le développement du Bénin.

    Comment le consulat s’engage-t-il à soutenir les étudiants béninois en France ?

    L’engagement du Consulat envers les étudiants béninois en France est un pilier fondamental de notre mission. Nous nous consacrons à les informer sur les programmes de retour et d’investissement au Bénin, afin que leur expérience académique ici se transforme en une véritable force de développement pour notre pays. En collaborant avec les institutions éducatives et en établissant des partenariats avec des entreprises, nous aspirons à créer des passerelles pour un retour réussi et enrichissant. C’est en valorisant leur savoir-faire acquis à l’étranger que nous construirons ensemble un avenir meilleur pour le Bénin.

    Le Consulat joue un rôle clé dans la facilitation des affaires. Comment comptez-vous améliorer l’accompagnement des entrepreneurs béninois à Bordeaux et en France ?

    Notre rôle dans la facilitation des affaires est essentiel, et nous nous engageons à le renforcer. Nous allons développer des collaborations stratégiques avec les chambres de commerce locales pour créer des synergies entre les entrepreneurs béninois et français. En organisant des événements dédiés à l’investissement, nous souhaitons encourager les partenariats entre entreprises, facilitant ainsi l’échange d’idées et de ressources. En offrant un soutien actif et en créant des espaces de dialogue, nous transformerons le Consulat en un véritable hub d’opportunités pour les entrepreneurs béninois.

    Vous travaillez également sur des projets de mobilisation d’investissements vers le Bénin. Quelles sont vos priorités dans ce domaine ?

    Dans le cadre de la mobilisation d’investissements vers le Bénin, ma priorité absolue est de mettre en avant les secteurs stratégiques qui ont le potentiel de transformer notre économie. L’agriculture, les énergies renouvelables et les infrastructures sont au cœur de cette démarche. En promouvant ces domaines, nous pourrons attirer des investisseurs qui partagent notre vision d’un Bénin moderne et dynamique. Mon approche consiste à créer des présentations convaincantes, à participer à des forums économiques et à établir des relations solides avec des acteurs clés afin de catalyser des investissements durables.

    Quels sont les secteurs économiques au Bénin que vous aimeriez particulièrement promouvoir auprès des investisseurs ?

    Je suis particulièrement enthousiaste à l’idée de promouvoir des secteurs qui, à mon avis, représentent non seulement l’avenir du Bénin, mais qui sont aussi en pleine expansion à l’échelle mondiale. Le tourisme, avec son riche patrimoine culturel, l’agroalimentaire, en raison de notre terre fertile, et les nouvelles technologies, qui offrent un espace d’innovation infinie, sont les domaines sur lesquels je souhaite mettre l’accent. En mettant en avant ces secteurs, nous pouvons non seulement attirer des investissements, mais également créer des emplois et améliorer la qualité de vie des Béninois.

    Pensez-vous que les Zones Économiques Spéciales (ZES) au Bénin, comme Glo-Djigbé, peuvent attirer les investisseurs français et européens ?

    Je suis convaincue que les Zones Économiques Spéciales (ZES) tel que Glo-Djigbé représentent une opportunité unique pour attirer les investisseurs français et européens. Ces zones offrent des incitations fiscales attractives et une logistique moderne qui facilitent l’entrée des entreprises internationales. En les présentant comme des plateformes clés pour l’investissement, nous pouvons susciter l’intérêt des investisseurs qui cherchent à s’étendre sur de nouveaux marchés. Mon rôle est d’informer, de convaincre et de faciliter les rencontres entre les investisseurs et ces zones, pour en faire des pôles d’innovation et de prospérité.

    Quelle est votre stratégie pour encourager les entreprises françaises à s’intéresser davantage au Bénin ?

    Pour encourager les entreprises françaises à s’intéresser davantage au Bénin, je prévois d’organiser des séminaires axés sur les opportunités économiques et les réformes facilitant l’investissement. Une communication proactive est essentielle pour séduire ces partenaires. En développant des cas d’études concrets, des témoignages d’entrepreneurs ayant réussi au Bénin et en présentant les avantages tangibles d’un partenariat avec notre pays, nous pourrons faire émerger un véritable intérêt pour le marché béninois. La mise en réseau sera cruciale, et je m’engage à être l’interface entre nos entrepreneurs et leurs homologues français.

    Comment gérez-vous la double identité, étant à la fois une ambassadrice de la culture béninoise en France et une représentante du Consulat ?

    La double identité que je porte est à la fois un privilège et une responsabilité. Elle me permet d’avoir une compréhension unique des réalités et des attentes des deux côtés. En tant qu’ambassadrice de la culture béninoise, je m’efforce de mettre en avant notre riche patrimoine tout en servant de représentante du Consulat, ce qui me donne l’occasion de promouvoir une image positive et ambitieuse de notre pays. Cela m’inspire à établir des ponts entre nos traditions et les nouvelles réalités du monde, et à encourager une dynamique d’échanges culturels qui renforcent notre unité.

    Quelles sont les valeurs ou principes qui guident votre engagement pour la communauté béninoise à Bordeaux ?

    Mon engagement pour la communauté béninoise à Bordeaux repose sur des valeurs fondamentales tels que le patriotisme, la transparence et l’engagement. Chaque action que nous menons doit être orientée vers le développement et le rayonnement du Bénin. J’encourage une culture de la transparence dans nos interactions, car je crois fermement que la confiance est la clé de toute relation durable. En incarnant ces valeurs, je souhaite inspirer notre communauté à se mobiliser pour bâtir un avenir meilleur, ensemble.

    Comment le Consulat et vous-même travaillez  pour renforcer la coopération entre le Bénin et la région Nouvelle-Aquitaine ?

    Nous travaillons à établir des partenariats solides avec les institutions locales pour créer des passerelles économiques et culturelles entre le Bénin et la région Nouvelle-Aquitaine. En développant des projets communs, des échanges culturels et des initiatives d’investissement, nous voulons favoriser un dialogue constructif qui profite aux deux parties. Mon approche consiste à mobiliser les ressources locales et à engager la diaspora dans ces démarches, afin d’attirer des investissements et de renforcer les liens bilatéraux.

    En tant que femme dans un rôle de leadership, quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes femmes béninoises ?

    À toutes les jeunes femmes béninoises, je souhaite transmettre un message d’inspiration et de détermination. Le développement du Bénin passe également par votre engagement et votre implication dans tous les secteurs. Vous êtes des actrices incontournables de notre avenir, et il est temps de prendre votre place dans la société. N’hésitez pas à poursuivre vos ambitions, à briser les barrières et à embrasser les opportunités qui se présentent à vous. En investissant en vous-mêmes et en soutenant les autres, vous contribuerez à écrire l’histoire de notre pays.

    Quels conseils donneriez-vous à un jeune béninois ou une jeune béninoise qui aspire à travailler dans les relations internationales ?

    Je leur dirais que la diplomatie est bien plus qu’un métier : c’est une passion pour son pays et un engagement envers son peuple. Pour réussir, il est essentiel de se former et de rester connecté aux réalités de notre pays. Comprendre les enjeux locaux et internationaux est fondamental. Je les encourage également à s’impliquer dans des projets communautaires, car chaque expérience compte et forge le caractère. Si vous nourrissez un véritable désir de contribuer au développement du Bénin, cet engagement sera votre plus grande force.

    Comment gérez-vous l’équilibre entre votre vie personnelle, en tant que mère et femme, et votre engagement professionnel intense ?

    Gérer l’équilibre entre mes responsabilités professionnelles et ma vie personnelle est un défi quotidien, mais c’est une quête essentielle pour mon épanouissement. Je considère que l’organisation est le fondement d’un équilibre sain. Cela implique de mettre en place des priorités claires et d’établir une communication ouverte avec ma famille. J’ai la chance de pouvoir compter sur un entourage compréhensif et sur une équipe professionnelle engagée, ce qui me permet de concilier mes missions au service de notre communauté et mes responsabilités de mère. Chaque moment passé en famille devient ainsi un précieux répit, me rechargeant pour affronter les défis qui se présentent. J’aspire à être un modèle pour mes enfants, leur montrant que la détermination et l’amour du travail bien fait peuvent coexister harmonieusement avec la vie familiale.

    Le rôle du Consulat évolue avec le temps. Comment voyez-vous l’avenir du Consulat Régional du Bénin à Bordeaux dans les années à venir ?

    L’avenir du Consulat Régional du Bénin à Bordeaux me semble prometteur et porteur d’innovations. Je l’imagine comme une institution encore plus proche des citoyens, qui saura s’adapter aux évolutions technologiques tout en restant accessible à tous. Avec la digitalisation, nous avons l’opportunité de transformer notre manière d’interagir avec la diaspora, en offrant des services en ligne et en facilitant les démarches administratives. Ce consulat sera un catalyseur de lien, mobilisant notre diaspora autour de projets concrets et engageants qui répondent à leurs aspirations. En faisant écho à l’élan de transformation que connaît notre pays, nous souhaitons instaurer un espace où chaque Béninois à Bordeaux se sentira écouté, valorisé et impliqué dans les initiatives qui façonnent l’avenir du Bénin.

    Quels partenariats internationaux ou locaux souhaitez-vous développer à travers votre mission ?

    Dans le cadre de ma mission, je vise à renforcer des partenariats tant au niveau local qu’international. Collaborer avec les chambres de commerce, par exemple, est essentiel pour promouvoir les échanges économiques et commerciaux. En parallèle, je souhaite établir des synergies avec les institutions académiques et culturelles, favorisant ainsi des programmes d’échanges qui mettront en lumière le savoir-faire béninois. Ces alliances sont cruciales pour développer un Bénin moderne, connecté et en phase avec les réalités contemporaines. Ensemble, nous pouvons tisser un réseau dynamique qui non seulement stimulera l’économie, mais également enrichira notre identité culturelle.

    Qu’est-ce qui vous inspire le plus dans votre travail au service de la diaspora béninoise ?

    Ce qui me motive profondément dans mon travail, c’est de voir la diaspora béninoise jouer un rôle catalyseur dans le développement de notre pays. Leur engagement et leur passion sont une source d’inspiration inestimable. En observant leurs efforts pour créer des ponts entre la France et le Bénin, je suis convaincue que chaque action, aussi petite soit-elle, contribue à l’édification d’un Bénin prospère. C’est un privilège de servir cette communauté vibrante, et je m’efforce de nourrir cette dynamique en facilitant les initiatives qui répondent à leurs attentes et aspirations. L’avenir du Bénin dépend également de leur engagement à l’étranger, et je suis honorée de faire partie de ce parcours.

    Pour conclure, quel message aimeriez-vous transmettre à la diaspora béninoise à Bordeaux et en France ?

    À l’ensemble de la diaspora béninoise, je souhaite transmettre un message d’espoir et de solidarité. Notre rôle en tant que Diaspora est crucial dans le développement de notre Nation. Chacun de nous, par notre engagement, nos actions et notre détermination, participe à la construction d’un Bénin meilleur. Je vous encourage à rester connectés avec votre pays d’origine tout en continuant à bâtir des ponts avec votre pays d’accueil. Ensemble, nous pouvons réaliser de grandes choses.

    Je tiens également à exprimer ma profonde gratitude au Chef de l’État, le Président Patrice TALON, pour sa vision audacieuse pour notre pays, à Mme l’Ambassadrice du Bénin en France, Corine BRUNET, pour son dévouement indéfectible, et à Monsieur le Consul Régional du Bénin à Bordeaux, Pierre-Michel DELGAY, pour sa confiance et son leadership éclairé. Ensemble, continuons à faire briller le Bénin au-delà de nos frontières.