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Période électorale
Passé l’euphorie des fêtes de fin d’année et des vœux de nouvel an, 2025 marquera tout particulièrement le Bénin sur le double plan politique et démocratique. Signe du temps. Les premières élections générales tant attendues de 2026 en disent tout.
Dernière année avant les premières élections générales tant attendues. Dernière année qui clôt presque le deuxième mandat de l’actuel chef de l’Etat. Dernière année au cours de laquelle, les prétendants à la succession du président Patrice Talon vont enfin s’afficher à visage découvert. Dernière année où s’achèveront toutes les tractations politiques nécessaires de part et d’autre en prélude à la rude bataille électorale de 2026. Dernière année de tous les calculs politiques, de tous les rebondissements, de toutes les surprises et de tous les imprévus. Dernière année de la dernière décision dans un camp comme dans un autre…2025 est là.
L’actualité brûlante liée à la suspension d’un gros calibre au sein du parti Le Bloc République suivi de son limogeage du gouvernement, 24 h après, est le signe presque parfait qui laisse dévoiler l’ambiance politique croustillante que réserve 2025 aux Béninois. Le ministre, du moins l’ex-ministre Séidou Adambi, puisque c’est de lui qu’il s’agit pouvait-il imaginer un tel sort, il y a une semaine, où il se préparait avec les siens à passer un réveillon en joie pour rendre grâce à Dieu, comme tout être sur cette terre, comptant, en plein souffle les dernières heures d’une année finissante ? Si comme le dit l’adage, personne ne peut prévenir l’avenir, Séidou Adambi, ne s’attendait certainement pas à une telle situation si proche et si surprenante. Le BR, comme le chef de l’Etat ont leur raison, que la grande masse des béninois ignorent. Il lui est reproché d’avoir entrepris avec sa base, des actions en sourdine, laissant émousser l’éventualité de sa probable candidature aux présidentielles 2026. Ceci, contre les principes qui régissent la réforme du système partisan, donnant l’entière prérogative aux partis politiques de désigner un candidat potentiel suivant un mécanisme retenu à l’interne. Les responsables du BR comme le Chef de l’Etat Patrice Talon restent visiblement intraitables sur la question. Les cas de l’ex-ministres Homeky, soutenant publiquement la candidature de Olivier Boko ou encore de l’ex conseiller de Talon, Johannes Dagnon, dont la candidature se préparerait à l’abri des regards indiscrets, ont été traités par le Chef de l’Etat avec la même vigueur. Tous ont été mis de côté.
Du reste, si certains faits politiques majeurs survenus en 2024, dont l’incarcération de Olivier Boko, homme d’affaires et ami proche du Chef de l’Etat et l’ex-ministre Homeky, accusés dans une affaire de tentative de coup d’Etat, annonçaient déjà des moments politiques palpitants avant 2026, le dossier Adambi qui éclate à l’orée de 2025 conforte davantage la thèse d’une année politique bouleversante. La question qui se pose depuis 72 h est de savoir la nouvelle posture qu’adoptera cet acteur politique qu’on dit très influent dans la 8ème circonscription électorale ? Restera-t-il fidèle au Chef de l’Etat en dépit de tout ou changera-t-il de bord ? Certains craignent déjà qu’il cherche à récupérer son siège parlementaire, en dégageant son suppléant qui l’occupe actuellement, Charles Toko, les dispositions en vigueur lui étant favorables à cet effet. D’autres prédisent plutôt son départ définitif de la scène politique. Dans l’un cas comme dans l’autre, Adambi est un dossier politique non négligeable qui ne finira pas e livrer des rebondissements de sitôt.
2025 est également l’année de grands procès politiques, comme celui de Olivier Boko et Homeky dans l’affaire de coup d’Etat, fixé pour ce mois de janvier. Pour avoir cohabité de si près avec le président Patrice Talon pendant près de 8 ans au sommet de l’Etat, le sort que réserve la justice à Olivier Boko dans cette affaire ne manquera pas d’avoir des répercussions dans le monde politique. D’aucuns se disent, dans tous les cas, perplexes sur les lendemains de ce procès quant aux conduites attendues de la part des nombreux soutiens et hommes de mains de Boko, tapis dans le rang des députés, comme ailleurs dans l’appareil d’Etat. Ceux-ci, pour le moment, jouent à la discrétion et à la plus grande imprudence face à ce dossier.
L’autre question majeure qui reste en l’état en 2025 est la controverse qui ne finit pas toujours autour du code électoral. Les opposants et plusieurs acteurs de la société civile continuent de réclamer la relecture des dispositions modifiée dont la fameuse question de 20% de suffrages désormais exigée à toute liste électorale pour lever un siège dans une circonscription électorale. De leur côté, les partis de la mouvance et le gouvernement demeurent persuadés qu’il n’y a aucun problème et que la compétition est ouverte pour tout le monde. La probabilité d’une relecture du code électoral se révélant faible à cette date, tout semble encore possible, si éventuellement, les uns et les autres accordent leur violon, tenant compte du délai prescrit par la CEDEAO dans le cas d’une modification d’une loi électorale qui est de 6 mois avant toute nouvelle élection.
Au finish, quantité de situations et de questions non résolues ont fait débarquer le Bénin dans l’année 2025, une année préélectorale intense qui pourrait susciter des remus ménages et de grands remous au plan politique.