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Le triomphe de la vérité

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Récit: Jérôme Bibilary raconte sa découverte du stade Vélodrome de Marseille


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Stade Vélodrome de Marseille

 Le vingt août deux mille vingt-deux, pendant mon dernier séjour en France, la providence m’a permis d’assister à un match de football et de découvrir par la même occasion le mythique stade Vélodrome de Marseille.

    De la vingtaine de stades où il m’a été donné de faire des reportages, des pelouses d’Afrique au gazon d’Europe, jamais je n’ai ressenti tant de joie à la fois. Il y avait en effet trois événements et chacun d’eux, plus qu’un spectacle était une joie. Un premier spectacle devant et autour du stade, véritable apéritif des yeux, vous invitait irrésistiblement à découvrir un deuxième spectacle aussi envoûtant que surprenant : l’intérieur du stade. Et le troisième diriez-vous ? Un tout-en-un, véritable chef-d’œuvre, l’Orange Vélodrome lui-même était toute une attraction. Ces tribunes aux toitures de vagues faisaient de l’ensemble de sa toiture une figure géométrique que les plus grands mathématiciens ne sauraient nommer. On avait qu’à s’y asseoir pour avoir l’impression d’être à bord d’un vaisseau spatial, le sentiment d’être témoin d’une réalité futuriste. Et pourtant j’en ai vu des stades; du stade Geoffroy Guichard de Saint-Etienne au Parc des princes de Paris en passant par le stade Marcel Picot de Nancy et le stade National du Caire en Égypte ou encore le stade d’Alger; rien à voir avec le cratère de l’Orange Vélodrome. Il faut absolument, si l’on sait admirer la beauté, au moins une fois sa vie, aller voir de ses yeux, ce stade auprès duquel seul, peut-être, le Parc des princes en terme de beauté soutiendrait la comparaison. Chaque tribune était spéciale, les gradins s’animaient comme si c’était le seul moyen qu’ils avaient pour vivre ; jamais dans une enceinte, je n’ai vu un tel carnaval. Je me revois encore au milieu de cette foule de passionnés, hurlant,chantant d’une seule voix au rythme des actions menées de part et d’autre, sifflant par endroit et applaudissant, toujours ensemble, comme s’ils souffraient tous d’une même folie. C’était plus qu’un orchestre, une émouvante symphonie, un opéra d’exaltations qui aurait fait pâlir Mozart même d’envie.

    Le match lui-même était le spectacle au milieu des spectacles. Malgré la nette animation des locaux, en dépit des fulgurances de quelques individualités, aucun but ne sera marqué la première mi-temps. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. La défense des canaris nantais a beaucoup souffert et résisté aux incursions adverses, mais l’absence notable d’un organisateur, d’un maître à jouer a privé la partie de quelques étincelles. Vu la justesse de la défense, pour une équipe qui va jouer la ligue des champions, quelques ajustements restent à faire. Il n’y a pas vraiment de quoi s’inquiéter, car nous n’étions qu’à la troisième journée du championnat et Dimitri Payet fera son entrée en seconde mi-temps.

    Avec la rentrée de Payet, la balle qui, depuis la reprise, rôdait autour des buts nantais finit enfin au fond des filets. La domination marseillaise s’observait nettement. Tout à coup, contre toute attente, l’égalisation nantaise allait survenir après l’obtention d’un penalty logiquement accordé aux canaris qui n’eurent pas le temps de s’en réjouir. En effet, deux minutes après l’égalisation, les marseillais reprirent l’avantage et le conservèrent jusqu’à la fin de la partie. Ce fut certes une belle victoire mais dans le rang des marseillais, ce n’était pas un match abouti.

    Dans un rang plus grand encore, dans le cœur des supporters comme dans le mien, l’on se souviendra encore de l’ambiance de l’Orange Vélodrome qui restera, on l’espère, aussi grandiose, aussi vivante.

    Vous comprendrez, si vous l’aviez vu, que toutes mes attentions aillent à ce stade hors pair plutôt qu’au match qu’il abritait.

                        Jérôme BIBILARY

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