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Le triomphe de la vérité

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Négociations gouvernement et centrales syndicales:  «Le gouvernement n’a pas compris ce qu’est le dialogue social….. », réagit Anselme Amoussou


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Anselme Amoussou, SG CSA-Bénin

Le secrétaire général de la CSA-Bénin Anselme Amoussou s’est prononcé sur la situation sociale des enseignants du Bénin, la rentrée scolaire 2022-2023 et le manque de dialogue social au Bénin. Invité de l’émission spéciale de la Radio Océan Fm  ce mercredi 31 août 2022, il a invité le gouvernement à tendre son oreille d’écoute aux recommandations des syndicalistes pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les enseignants.

Assise Agossa

Que dit-il des Aspirants au métier de l’enseignement : «Les Ame sont victimes de la mauvaise pratique du dialogue social du gouvernement», a déclaré Anselme Amoussou au micro de la radio Océan FM. Selon lui, depuis le mois d’avril ou le syndicat a tenu un tête à tête avec le président, aucun décret n’a été pris. «Les privés ont dit qu’ils sont prêts à payer le Smig, mais le gouvernement qui devrait prendre l’acte réglementaire refuse. Il suffisait pour lui de prendre le décret pour que cela devienne une obligation pour tous les employeurs», a affirmé le SG.  A le croire, lorsque l’État même donne de « mauvais exemple », les privés n’auront pas le choix que de résister. Le SG craint en revanche la promesse de l’État à  payer les douze mois de  salaire aux Ame. Il a révélé lors de l’entretien que les syndicats ont répondu tous favorables à la requête de chef de l’État qui demandait de se sacrifier pour permettre aux jeunes arrivants de bénéficier des douze mois de salaire. «Moi je demande une augmentation de salaire, eux ils réclament seulement leur salaire», se désole Anselme Amoussou du silence récurrent du gouvernement à rendre les douze mois de salaire aux Ame. Le SG/CSA s’insurge aussi du discours du gouvernement sur le contrat signé par les aspirants malgré les heures de travail hors normes. Selon lui, les 30 heures imposées et le non-paiement intégral des mois de salaire de ces vaillants instituteurs sortent de l’entendement même si cela découle d’un contrat.  «Il y a des aspirants qui font actuellement Zémidjan  , juste parce qu’ils ne sont pas payés pendant les vacances. Ce sont des pères de famille qui doivent s’occuper de leurs enfants et de leurs femmes», informe-t-il. Il a pour finir témoigné avec un ton serein que ce sont les aspirants qui rendent service aux établissements malgré leur situation.

Que dit-il de la rentrée prochaine : Le SG de la CSA-Bénin a également abordé pendant cette émission spéciale, les préparatifs de la rentrée académique 2022-2023. Selon lui,  les responsables au niveau de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur qui sont membres de la commission administrative paritaire vont rencontrer les autorités pour faire le point de la préparation de la rentrée. Il a toutefois notifié qu’il y a des actes qui faut poser pour préparer une rentrée. Il s’agit selon Anselme Amoussou de  «faire paraitre les listes de mutation pour que les enseignants sachent où ils doivent atterrir bien avant la rentrée, le payement des primes de rentrée, l’organisation de la journée de réflexion». Le leader syndical  a toutefois salué  le dynamisme des ministères en charge de l’éducation qui ont déjà sorti depuis quelques semaines la liste de mutation des enseignants. Il a également affirmé que les paiements sont toujours faits de façon fluide et qu’il n’y a pas d’inquiétude si les revendications sur l’augmentation des primes ne sont pas abordées. «On reçoit les paiements à temps. Et ce qui a changé chez le chef de l’État est que les primes sont payées directement sur les fiches de paie. Il n’y a plus ces files d’attente qu’on a connu au passé », une démarche du chef de l’État vivement saluée par Anselme Amoussou.  A le croire, cette disposition permet de réduire la mauvaise image de l’enseignant nécessiteux qui attend toute la nuit pour prendre une prime assez souvent dérisoire. Le SG de la CSA Anselme Amoussou a notifié au cours de l’entretien les actions qui compromettent une rentrée. «Ce qui compromet une rentrée, c’est le non-respect de l’engagement vis-à-vis des travailleurs », a-t-il laissé entendre en ajoutant que le moral actuel des enseignants est en berne. «Il faut que le gouvernement fasse attention et arrête de penser que nous n’avons rien dans la cervelle, que nous ne pouvons rien apporter et que nous sommes là pour détruire. Nous avons suffisamment prouvé qu’il y a un syndicalisme qui permet de trouver les meilleures solutions à la récurrence de nos cris», a affirmé Anselme Amoussou.  Le leader syndical de la CSA-Bénin a par ailleurs déclaré que les enseignants ont droit de faire la grève si le gouvernement ne lui prête pas attention. «J’ai le sentiment que le gouvernement n’a pas compris ce qu’est le dialogue social et le rôle que ça peut jouer dans la gouvernance d’un Etat» a déclaré Anselme Amoussou.

Que dit-il de la motion de grève : Le SG de la CSA Anselme Amoussou est revenu sur les propos du président Patrice Talon devant les entrepreneurs de la France quand il disait avec fierté que l’État béninois a pris ses responsabilités sur le droit de grève au Bénin. «Une grève peut être illégale au regard des textes et devenir légale parce que tous les travailleurs sont mobilisés et sont décidés », a-t-il précisé. A l’entendre, les textes ne peuvent pas empêcher une grève de devenir légale malgré son interdiction. Selon lui, une grève qui fonctionne et qui marche devient une grève légale. «Par exemple la grève de 1989-1990 n’était pas une grève autorisée et pourtant on a sanctionné aucun travailleur après cette grève. Au contraire elle a permis de dégager des gens qui nous empêchaient de jouir de nos libertés», a expliqué le leader de la CSA. Anselme Amoussou  dit ne pas être convaincu par l’argument du chef de l’État puisque selon lui, ce raisonnement prouve l’incapacité du gouvernement à trouver les vraies solutions aux problèmes qui se posent. «Lorsque vous décidez d’empêcher les gens de s’exprimer alors que vous savez qu’ils ont des problèmes, c’est que vous n’aviez pas trouvé la bonne solution », explique-t-il. Selon lui, la bonne solution est d’offrir l’occasion d’aller en grève et espérer un dialogue pour régler le problème.

Par ailleurs : Le secrétaire général de la CSA-Bénin a lors de cette émission spéciale de Océan Fm passé en revue les revendications des syndicats sur les actions du gouvernement à l’endroit des couches vulnérables en cette situation de crise. Il a aussi invité le gouvernement à revoir sa politique afin que les prix fixés sur les produits de première soient respectés par les populations.

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