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Le triomphe de la vérité

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Edito : Les jeux sont faits


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Claudine Prudencio croyait qu’en entrant dans le BR, elle aurait montré suffisamment patte blanche pour que le projet ferroviaire Bénin-Niger soit concédé à son mari. Sitôt que le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané est allé signer à Niamey l’annulation pure et simple dudit projet, l’UDBN s’est retiré du BR, sous les prétextes les plus fallacieux. Difficile de ne pas faire le lien entre ceci et cela. Quand le « mariage » UP-PRD enfantera des bisbilles l’année prochaine, il faudra s’attendre aux mêmes retournements de situations. A savoir que le PRD, ayant obtenu ou non sa “remontada”, crachera sur le nouveau parti et (comme l’UDBN) retrouvera ses attributs.

Car, contrairement à ce qui s’est passé en 2018-2019, l’UP n’a pas eu à se dissoudre. Ses responsables ont analysé et conclu que la loi ne les y oblige pas, alors que nous avons là un nouveau parti en bonne et due forme. L’UPR est un nouveau parti avec un nouveau nom, un nouveau logo et une nouvelle direction et donc  de nouveaux statuts et règlement intérieur (on parle même d’un nouveau siège). La loi, il est vrai,  est restée muette sur la fusion (ou mariage) des partis. Elle a juste dit que les alliances de partis ne sont pas acceptées. Mais les acteurs politiques lui ont trouvé un contournement astucieux, en inventant des « mariages » de circonstance qui se brisent dès que les intérêts du moment ne sont plus concordants. De l’autre côté, ni l’UDBN, et encore moins le PRD, n’a prononcé sa dissolution effective. Appelons un chat un chat : jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle siffle la fin de cette scabreuse recréation, ce sont des alliances ou des coalitions de partis.

Ce que voyant, les partis d’opposition se sont mis à se coaliser. Ici, toutefois, le jeu est plus complexe. On a bien vu Irénée Agossa et son RLC, annoncer un projet de « mariage » avec la FCBE. Ce projet, malgré les vives altercations de 2021 pourrait les amener à une fusion portant le nom de FCBE et le cauris comme identité visuelle. Mais cela s’arrête là. Théophile Yarou et la Nouvelle Alliance, son parti ainsi que MLP de Expérience Tèbè restent esseulés au milieu de l’échiquier. L’un, Théophile Yarou, n’est en odeur de sainteté, que ce soit auprès de FCBE dont il a claqué la porte, ou des Démocrates dont il est resté un farouche dénonciateur. L’autre, Expérience Tèbè a toujours été soupçonné de pactiser avec le pouvoir. Le MLP n’a d’ailleurs vu le jour qu’en combattant Boni Yayi qui se trouve être président d’honneur de Les Démocrates. Par quelle alchimie viendraient-ils aujourd’hui à fumer le calumet de la paix pour aller aux élections ? Quant à Restaurer l’Espoir, la rhétorique absolutiste de son président ne lui permettra même pas d’aller aux élections. Auto-exclusion d’office !

On voit bien que pendant que la mouvance se consolide à grande vitesse, l’opposition en est à compter ses divisions. Ceci est d’autant plus vrai que Boni Yayi lui-même est dans une posture qui constitue un véritable boulet pour son parti. En tant que médiateur dans la crise guinéenne, il est normalement dispensé d’activités politiques intérieures. Sauf à vouloir saboter sa mission. Cette mission justement n’a pas pu exister sans l’accord du Chef de l’Etat Patrice Talon. Par conséquent, il ne faut pas s’attendre à ce que l’ancien président se lance dans la campagne. Si même par extraordinaire il s’y hasardait, qu’irait-il dire aux populations, quand on sait que depuis septembre 2021, il n’a plus jamais pipé mot contre le Chef de l’Etat ?

Que l’opposition ne se trompe pas. Elle ne peut pas grand-chose sans la capacité de mobilisation de Yayi. Mais voilà que  ce joker est emballé dans une mission communautaire qui le contraint à un devoir de réserve et l’éloigne des arènes pour longtemps encore ! Il faut même soupçonner le pouvoir Talon d’avoir appâté l’ancien président pour l’entrainer dans cette médiation qui lui cloue le bec au plan local. Et ce serait de bonne guerre. L’adversaire le plus redoutable du Chef de l’Etat est mis hors-jeu, sans même combattre. Du grand art !

Les législatives à venir font ainsi voir une opposition vaincue d’avance, devant une mouvance qui poursuit arrogamment sa conquête du terrain. Les jeux sont faits, avant même d’avoir commencé.

Par Olivier ALLOCHEME

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