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Diplomatie: Boni Yayi nommé médiateur de la CEDEAO pour la Guinée


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L’ancien président du Bénin, Boni Yayi

 L’ancien président Boni Yayi  est le nouveau médiateur de la CEDEAO pour la Guinée. Il  remplace le diplomate ghanéen Mohammed Ibn Chambas à cette fonction. Ainsi en ont décidé les chefs d’Etats et de gouvernement de la CEDEAO réunis lors de leur 61ème  sommet ce dimanche 03 juillet 2022 à Accra, dans la capitale ghanéenne. Les chefs d’Etat ont contesté la durée de la transition guinéenne de 36 mois, sans pour autant adopter de nouvelles sanctions et nomment l’ancien président béninois Yayi Boni comme nouveau médiateur. C’est un préalable indispensable pour de nombreux partis d’opposition afin de participer au dialogue voulu par le gouvernement. La Guinée avait mené cette semaine une intense campagne diplomatique pour apaiser les dirigeants ouest-africains et éviter de nouvelles sanctions, après avoir suscité l’ire de ses voisins en annonçant une durée de transition de 39 mois, depuis ramené à 36 mois. Les leaders ouest-africains ont rejeté cette proposition sans annoncer de nouvelles sanctions, a indiqué M. Brou.

Un nouveau président de la commission

Oumar Touré de nationalité gambienne a été nommé nouveau président de la commission de la CEDEAO. Les chefs d’Etat ont décidé de la levée immédiate des sanctions économiques et financières contre le Mali. Pour le Burkina Faso, une transition de 24 mois a été actée au lieu des 36 mois initialement annoncés.  Autre mesure forte, l’accord avec le Burkina Faso sur un calendrier de 24 mois avant le retour des civils au pouvoir à compter du 1er juillet 2022. « Le sommet a décidé de lever toutes les sanctions économiques et financières à partir de ce jour », mais maintient les sanctions individuelles et la suspension du Mali des organes de la CEDEAO jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel, a déclaré lors d’une conférence de presse Jean-Claude Kassi Brou, président sortant de la Commission de la Cédéao. Le Mali, pays enclavé au cœur  du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis 2012 et le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord. « Les chefs d’Etat ont précisé que conformément à la charte, les militaires de la junte ne peuvent pas être candidats à l’élection présidentielle », a ajouté un autre responsable de la Cédéao sous couvert de l’anonymat. L’adoption d’une nouvelle loi électorale ouvrant la voie à la candidature d’un militaire à l’élection présidentielle demeurait un possible point de blocage dans les négociations qui durent depuis des mois. Les signaux étaient plutôt positifs ces derniers jours avec l’adoption par le Mali d’un certain nombre de prérequis indispensables pour l’allègement des sanctions. Les autorités ont annoncé mercredi un calendrier électoral fixant la présidentielle à février 2024, le référendum constitutionnel à mars 2023, et les législatives entre octobre et novembre 2023.

Au  Burkina diminution de la durée de la transition

Il est venu compléter l’adoption le 17 juin d’une nouvelle loi électorale et la mise en place d’une commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution.

« Sur le Burkina Faso, nous avons demandé à la junte de revoir sa copie. Elle demandait 36 mois. Aujourd’hui tout le monde est d’accord que c’est 24 mois de transition à compter du 1er  juillet 2022 », a également assuré à l’AFP un participant au sommet. Lors de sa visite samedi à Ouagadougou, le médiateur de la Cédéao, l’ex-président nigérien Mahamadou Issoufou, a donc convaincu la junte au pouvoir depuis fin janvier de baisser la durée de la transition de 36 à 29 mois.

Dans ce pays sahélien aussi frappé par les attaques jihadistes, M. Issoufou avait salué « l’ouverture au dialogue » des militaires et dit avoir « échangé sur le chronogramme de la transition» présenté mercredi aux leaders politiques. Les autorités burkinabè prévoyaient jusqu’alors les dates du 24 décembre 2024 pour un référendum constitutionnel et du 25 février 2025 pour la tenue d’élections législatives et présidentielle. Le nouveau calendrier n’a pas encore été annoncé. Vendredi, les partis de l’ex-majorité du président Roch Marc Christian Kaboré renversé avaient dénoncé l’agenda présenté par la junte comme une « manœuvre solitaire qui contraste avec les impératifs d’une transition inclusive et réussie ».

L’Afrique de l’Ouest a vu se succéder les coups de force des colonels et lieutenants-colonels en moins de deux ans: ceux de 2020 et 2021 à Bamako, putsch le 5 septembre 2021 à Conakry, putsch le 24 janvier 2022 à Ouagadougou. Dimanche, les dirigeants ouest-africains ont choisi comme nouveau président en exercice de la Cédéao Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée-Bissau et lui aussi victime d’une tentative de Coup d’Etat en février.

Depuis 2020, la Cédéao, alarmée du risque de contagion dans une région vulnérable, multiplie les sommets, les médiations et les pressions pour accélérer le retour des civils à la direction de ces pays.

Olivier Allocheme

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