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Le triomphe de la vérité

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Ouvrage intitulé « Le choix de l’Afrique »: Cathérine Coquery-Vidrovitch raconte l’importance de l’histoire africaine longtemps niée


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L’historienne Cathérine Coquery-Vidrovitch

En prélude au colloque en hommage à l’historien Ki-Zerbo, l’historienne française Cathérine Coquery-Vidrovitch a échangé avec les étudiants, enseignants et professeurs d’histoire du Bénin autour de son ouvrage intitulé « Le choix de l’Afrique ». La séance s’est tenue ce mardi 21 juin 2022 à l’Institut français à Cotonou.

Ce qui est important : « Découvrir et faire connaître l’importance de l’histoire africaine si longtemps niée ». C’est ce qui résume l’ambition de Cathérine Coquery-Vidrovitch. Son ouvrage intitulé « Le choix de l’Afrique » subdivisé en 3 chapitres, s’articule autour de son parcours intellectuel et personnel. Pionnière de l’histoire africaine, elle a marqué durablement l’histoire des sociétés africaines. Elle se bat contre le racisme sur toutes ces formes. En étudiant l’histoire africaine dont elle n’a pas été témoin, elle pense rétablir une méconnaissance perçue comme un signe d’infériorité envers le peuple africain. « On a l’impression que l’Afrique n’existe pas. Mon objectif, c’est d’étudier l’histoire de l’Afrique qu’on n’enseigne pas pratiquement en France », fait-elle remarquer. Dans ses mémoires, Catherine Coquery-Vidrovitch a connu de 4 à 5 ans, une enfance clandestine. Juive, cette clandestinité lui a forgé dans un caractère aventurier. C’est delà que la haine du racisme prend corps. Dans les années 1960, elle découvre l’Afrique. Ancienne étudiante du Centre d’étude africaine en France, elle a travaillé et collaboré avec de grands historiens africains qu’elle garde de meilleurs souvenirs. De là, la chercheuse a opté aller sur le terrain pour mieux s’imprégner des réalités. « Je voudrais avoir une grande ouverture sur d’autres sociétés. Je pense qu’il faut travailler l’histoire de l’Afrique », confie-t-elle.

Entre les lignes : Peu de chercheurs accordent une importance capitale à l’histoire de l’Afrique que Catherine Coquery-Vidrovitch. Elle incarne cette vision totalisante du continent, avec une volonté de diffusion du savoir auprès des étudiants, mais aussi du grand public. Son livre  ‘’Le choix de l’Afrique’’ présente une égo-histoire. Pionnière dans de nombreux domaines (histoire des femmes africaines, histoire de l’urbanisation africaine, histoire croisée de l’esclavage, histoire connectée), elle a contribué à former des étudiants en France et en Afrique. Son ambition est de parcourir le même itinéraire que celui de Savorgnan de Brazza, en partant du Gabon pour aboutir au Congo, en Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique) et au Tchad. En 1965, elle arrive pour la première fois en Afrique subsaharienne, au Gabon. Commence alors tout un pan de l’ouvrage centré sur la dénonciation du néocolonialisme du monde universitaire, de la coopération technique et des grandes entreprises. « L’Afrique a sa place dans la mondialisation. Elle a un rôle fondamental  au même titre que les autres continents. Il n’y a pas d’infériorité », insiste-t-elle. Elle déclare que les européens sont les derniers à découvrir l’Afrique. Ce qui l’a fait dire que l’Afrique n’a pas besoin d’être découverte, elle existe et les africains se connaissent. Les derniers chapitres portent sur ses activités de diffusion auprès du grand public (à l’instar de l’exposition au musée du Quai Branly « L’Afrique des routes ») ou sur son militantisme antiraciste. Cette large rétrospective documente une certaine époque de la recherche en France, le métier de chercheuse lorsqu’on a quatre enfants, la pratique du terrain et ses aléas. Reprenant le style oral de l’entretien, voire de la confidence, l’ouvrage est volontiers polémique. Il n’est pas exempt de quelques redites et scories éditoriales. Mais il offre surtout un beau plaidoyer en faveur de l’antiracisme, tout en retraçant une carrière d’exception, qui a laissé son empreinte par-delà les disciplines.

De l’autre côté : Nantie de toutes ces connaissances, elle interpelle les africains à une attention particulière sur leur héritage. « Si vous ne décryptez pas l’héritage, vous ne pouvez pas agir sur l’avenir », conclut-t-elle.

Alban Tchalla

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