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Le triomphe de la vérité

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 Romuald Wadagni invité de Rfi et Jeune Afrique sur la cherté de la vie et autres:  «Nous allons tenir le temps qu’il faut…»


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Le ministre Romuald Wadagni répond aux questions des journalistes

Le ministre d’Etat béninois chargé de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni est l’invité de l’émission Eco d’ici, Eco d’ailleurs de RFI et Jeune Afrique le samedi 11 juin 2022. Cet entretien a été réalisé dans le cadre de l’Africa CEO Forum à Abidjan.

Sur l’inflation : Plusieurs questions de l’actualité économique dont la cherté de la vie, la réforme du franc CFA), le financement des économies africaines, les relations avec le Nigéria, la résilience de l’économie après la covid-19. Sur la question de la hausse des prix, le ministre Romuald Wadagni a fait savoir qu’il a noté des phénomènes de spéculation sur certains produits. L’huile par exemple dont le prix a été régulé. Pour lui, la vraie menace, c’est que lors de la prochaine campagne, la production agricole ne sera pas au rendez-vous. Et cette pénurie ne sera pas due à la spéculation. « Elle sera bien réelle. Vous avez entendu le président Macky Sall alerter sur le risque de famine en Afrique. Si rien n’est fait pour que les pays africains disposent d’intrants, les prix des récoltes seront encore plus élevés » alerte-t-il

Ce qu’il faut faire : Selon ses explications, il y a quatre types de mesures à prendre pour  faire face à l’inflation. La première, c’est de renoncer aux prélèvements fiscaux et douaniers pour permettre que le prix soit accessible aux populations. « Si on laisse les mêmes niveaux de TVA et de droits de douane, les produits se retrouvent encore plus chers pour les populations. Donc, il faut un renoncement total ou partiel à ces prélèvements sur la plupart des produits de grande consommation, tout en veillant à ne pas pénaliser les industries locales », précise-t-il. Le ministre a ensuite évoqué les subventions directes. Il cite en exemple le gasoil. Le gouvernement béninois a subventionné, car l’ensemble des engins de chantier, des tracteurs, les usines, les transports en commun utilisent le gasoil. « Si nous n’agissions pas, les conséquences sur la productivité et la création de richesse seraient désastreuses. Nous mettons donc de l’argent sur la table pour ralentir l’effet de la hausse des prix », a-t-il indiqué. En ce qui concerne le troisième type de mesures, c’est de réglementer et surveiller les prix des produits fortement subventionnés. Et la quatrième mesure, c’est la mise en place de filets sociaux.«Nous allons tenir le temps qu’il faut…Il s’agit de la vie de nos populations » a toutefois rassuré Romuald Wadagni.

Pas de crainte de famine au Bénin : A la question de savoir si la crainte de famine évoquée par le président en exercice de l’UA, Macky Sall, en Russie est au Bénin, le ministre a  rassuré que ce n’est pas le cas au Bénin. « Même si une partie de la population subit l’augmentation des prix, la menace de famine vient essentiellement de l’absence d’intrants qui pourrait pénaliser la production agricole. Les vraies difficultés viendront l’année prochaine. Mais pour le Bénin, et c’est une situation unique, nous avons réussi en anticipant dès 2021, à nous assurer que nos paysans puissent bénéficier d’intrants pour la campagne 2022-2023 », a fait remarquer Romuald Wadagni. Et la raison fondamentale de cette anticipation, est l’incertitude liée au Covid. « L’idée était de dire : si le fret continue de monter, si les bateaux et les conteneurs ne circulent pas, il faut anticiper. Bien sûr, on ne savait pas, en décembre, quand nous faisions le budget, que la guerre surviendrait en février. Mais l’analyse macroéconomique, l’évolution des cours et les problèmes logistiques au niveau mondial, ont conduit le Bénin à anticiper. Quand vous me demandez si la famine est là, je peux répondre non » martèle-t-il.

La position du Bénin sur la guerre en Ukraine : Pour lui, la position du président Macky Sall est celle du président de l’Union africaine, qui tient compte du fait que tous les pays du continent n’ont pas la même sensibilité. Le Bénin, dit-il, a une position simple. « Nous condamnons la violence comme manière de résoudre les conflits. Nous l’avons exprimé devant les Nations unies. Quelles que soient les raisons qui peuvent mener à un conflit, nous pensons qu’il est toujours possible de s’assoir autour d’une table et de discuter. La guerre n’est pas une solution », souligne le ministre.

Sur la fermeture des frontières nigérianes : A ce niveau, l’enseignement selon le ministre est simple. « Il faut que nos deux pays travaillent plus ensemble. Sur les trente dernières années, les tensions ont été nombreuses. Les deux chefs d’État se sont vu, un groupe de travail a été mis en place et un certain nombre d’actions entreprises, au niveau diplomatique, douanier et purement économique », explique Romuald Wadagni.L’idée de la nouvelle dynamique de collaboration avec le Nigeria, c’est faire en sorte que le produit qui arrive au port de Cotonou pour le Nigeria puisse faire toutes les formalités sur place afin de fluidifier les relations commerciales. « Quand on parle de contrebande, on parle du riz qui traverse la frontière vers le Nigeria, mais 80% de l’essence vendue au Bénin vient illégalement du Nigeria. La réalité est que les deux pays ont conscience qu’il faut agir différemment » ajoute-t-il.

S’agissant de la monnaie Eco: Pour ce qui concernele passage du franc CFA à l’Eco, il a expliqué que l’horizon a changé compte tenu de l’instabilité. Il y a en fait deux réformes. La première au niveau de l’Uemoa concerne le franc CFA. Et une seconde, qui se fait dans le cadre de la Cedeao pour que les 15 États membres adoptent une monnaie commune.S’agissant du franc CFA, la réforme prévoyait la fermeture du compte d’opération auprès du Trésor français et le remplacement des représentants français dans les organes de gouvernance de la monnaie.

Alban Tchalla

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