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Rencontres pour des élections législatives 2023 apaisées : Quel sort pour les propositions politiques de Grand-Popo ?


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Houndété et Pascal Essou échange les civilités

Sur l’initiative du médiateur de la République Pascal Essou, Grand-Popo a vécu récemment le défilé de plusieurs acteurs politiques, opposants comme soutiens du pouvoir. Le devenir de leurs différentes propositions pour des législatives 2023 pacifiées est désormais la grande question.

Tour à tour, ils ont presque  tous fait le déplacement de Grand-Popo, il y a quelques jours. Les acteurs politiques béninois, toutes tendances confondues n’ont pas minimisé l’initiative du médiateur de la république, Pascal Essou qui les a entretenus à l’hôtel Bel Azur pour s’imprégner de leurs préoccupations diverses en vue de la tenue apaisée des législatives 2023.

Un souci commun : Opposants comme mouvanciers béninois semblent avoir visiblement  à cœur le bon déroulement de ce prochain scrutin, après les tristes périodes électorales vécues ces trois dernières années. Qu’il s’agisse des législatives 2019, des communales et municipales 2020 ou encore de la présidentielle 2021, le Bénin a connu des moments difficiles qu’ils semblent ne plus voir se répéter.

Le médiateur Pascal Essou et son équipe ont donc vu juste, à quelques 8 mois des prochaines législatives dans un contexte de climat socio-politique toujours tendu. Si les uns en appellent à la transparence réelle du scrutin en vue et surtout à la nécessité de le rendre inclusif, d’autres abordent des questions de fonds qui paraissent difficiles à résoudre pour le peu de temps qui reste.

Les 10% qui fâchent toujours :  Le Parti du renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji a évoqué à la rencontre de Grand-Popo les fameux 10% constituant le seuil des suffrages prévu dans le Code électoral en vigueur pour emporter un siège au parlement par toute liste en compétition. Cette disposition a sévèrement frappé le Prd qui, en dépit des voix considérables qu’il a enregistrées dans son giron électoral, Ouémé- Plateau, n’a pas pu disposer d’un seul député élu aux législatives 2019. Il revendique à présent que ces 10%, même s’ils doivent être maintenus en l’état ne s’appliquent qu’au cas où quatre listes sortent majoritaires des urnes. Il n’y a avait eu que deux majeurs en 2019, l’Union Progressive et le Bloc Républicain. Un projet de loi modificative du code peut régler l’affaire, mais pas au-delà de deux mois, puisque que des textes de la Cedeao exigent qu’aucune loi nouvelle ne soit prise six mois avant une élection si elle devrait être mise en application. Le temps joue ainsi déjà contre le vœu du Prd en ce moment puisqu’il va falloir que la législature présente y accède et fasse le travail au plus tôt. Les hautes considérations politiques ne manqueraient pas d’entrer en jeu dans un contexte où le terrain est déjà rudement envahi par les députés et partis candidats.

Le Br intraitable sur 3 points. Le Bloc Républicain, à son passage à Grand-Popo reste intransigeant. La porte-parole de la délégation du Faridath Naro Assouma, a évoqué trois points essentiels sur lesquels le Br invite les autorités en charge du processus électoral à tenir compte. Il s’agit du seuil de suffrages de 10% pour avoir un siège à l’Assemblée nationale, de la caution de candidature et des modalités de financement des partis politiques. «Tant que lesdites actions des uns et des autres ne remettent pas en cause la loi et les réformes qu’on se doit de respecter, le parti est dans cette dynamique pour favoriser des élections inclusives et apaisées. » a-t-elle souligné. Un autre membre de la délégation des républicains, Eugène Dossoumou laisse entendre à propos des financements publics des partis, que des concessions peuvent être faites pour apporter un appui substantiel à tous les partis légalement enregistrés dans la cagnotte réservée pour calmer les esprits. Une piste de solution qu’il trouve utile à l’apaisement tant souhaité à ces prochaines élections.

Ce qui importe pour l’Up :  «Tous les partis sont égaux devant la loi. Là où il y a des difficultés administratives, nous ferons l’effort. La violence ne fait pas partir du lexique démocratique. Quand on est démocrate, on ne fait pas de violence avant, pendant après l’élection. Ce qui fait que nous vivons malgré nos différences, c’est la loi, c’est la norme et le droit. Si les uns et les autres s’accordent pour respecter les lois de la République, on n’aura aucun problème. Nous ne trouvons pas grand problème actuellement sauf des questions peut-être administratives ». Au sortir de la rencontre avec l’Union progressiste, Abraham Zinzindohoué, vice-président du parti levait ainsi toute équivoque quant à l’éventualité d’une modification des lois électorales en vigueur. L’Up n’est pas dans ce schéma. Il appelle plutôt à la facilitation des contraintes administratives, liées sans doute à la constitution des dossiers des candidats probables à ces législatives 2023. « Tout ce que nous demandons, évitons la violence, elle n’amène nulle part » plaide Zinzindohoué.

La fermeté des opposants. Eviter la violence passe sans doute par  la non exclusion de certains fils du pays du processus électoral. Les opposants sont fermes sur la question et en ont fait leur point d’orgue dans leurs propositions à Grand-Popo. « Il faut libérer ceux qui sont en prison et favoriser le retour de ceux qui sont en exil. Il faut toiletter les textes et faciliter le dialogue des partis politiques avec le chef de l’Etat. Faire en sorte que les instances judiciaires jouent leurs rôles et rassurent les populations pour que nous puissions avancer dans le sens de la promotion de notre démocratie et des libertés…. » a martelé Eric Houndété, président du parti Les Démocrates à la suite de ses échanges avec le médiateur de la République. L’autre acteur de l’opposition, Expérience Tébé, président du Mouvement populaire pour la libération (Mpl) n’en exige pas mieux. Pour lui, au-delà du cadre juridique actuel qui régit l’organisation des élections, il faudra nécessairement trouver les moyens d’impliquer les partis politiques de l’opposition afin d’éviter « les suspicions ». Et de rappeler : « les stigmates de 2019, qui sont encore vivaces dans nos esprits, ne refassent jour ». La paix, pas un vain mot pour cet opposant qui insiste sur comment, elle peut être mise en œuvre : « Nous voulons qu’il y ait la paix dans le pays. C’est pour cela que nous conseillons à tous et surtout au chef de l’Etat d’écouter ces cris de cœurs des partis pour qu’on évite de tomber dans les travers de mai 2019.Faire une élection aujourd’hui avec les textes qui sont là et qui vont encore exclure des partis n’arrange en rien ni le gouvernement ni les partis ».

Le miracle est-il  possible ? Ils veulent tous que les législatives 2023 se déroulent dans la tranquillité et dans la transparence, mais en même temps, d’aucuns écarte possibilité de modification des textes en vigueur. La mission reste ainsi difficile pour le médiateur Pascal Essou, qui malheureusement n’a pas un bâton de baguette magique pour opérer autrement. Même au niveau des instances habilitées qui sans doute, pourraient lui prendre le relai pour une suite à donner aux rencontres de Grand-Popo pour pacifier les législatives 2023, il faut craindre déjà que le sort des propositions faites ne connaisse pas toutes, des lendemains meilleurs. Surtout les dispositions de certaines lois que des opposants continuent de qualifier de « crisogènes » à tout point de vue.

Christian Tchanou

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