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Le triomphe de la vérité

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Le Président du FONAC et ancien président de l’Anlc, Jean-Baptiste Elias, « Sous L’Arbre à Palabres » à L’Evénement Précis: « La lutte contre la corruption a reculé »


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Lean-Baptiste ELIAS

Très connu dans la dénonciation des gros scandales financiers au Bénin, le président du Front national de la lutte contre la corruption (FONAC) et ancien président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC), Jean-Baptiste Elias a saisi l’occasion de son entretien avec les journalistes de L’Evénement Précis pour revenir sur la lutte contre la corruption au Bénin. Selon lui, le Bénin ne dispose encore d’aucune structure officielle de lutte contre la corruption. « On a une cellule qui ne fait ni la prévention, ni la lutte contre la corruption. Elle ne fait que recevoir les dénonciations, or, la dénonciation, ne fait pas le travail ni de la prévention, ni de la sensibilisation », explique-t-il. La création de la Cellule d’analyse et de traitement des plaintes et dénonciations puis du Haut Commissariat à la prévention de la corruption, la lutte contre l’impunité sous le régime Talon, rien n’a échappé aux échanges du mercredi 23 mars 2022 dans la rubrique ‘’Sous L’Arbre à Palabres’’.

Et si on en parlait?

Le gouvernement a mis en place une Cellule d’analyses et de traitement des plaintes et dénonciations. Que pensez-vous de cette initiative ?
Je voudrais vous rappeler que le problème de la corruption a fait l’objet de préoccupation du monde entier. D’abord, les Chefs d’Etats de la CEDEAO ont pris ce sujet à bras le corps. Ils se sont réunis le 21 décembre 2001 à Dakar pour signer le protocole de la CEDEAO sur la lutte contre la corruption. Les Chefs d’Etats et de gouvernements de toute l’Afrique se sont réunis le 11 juillet 2003 à Maputo au Mozambique pour signer la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. Enfin, les Chefs d’Etats et de gouvernements du monde entier se sont réunis à MERIDA au Mexique en octobre 2003 pour signer la convention des Nations Unies contre la corruption. C’est dire que le problème de la corruption constitue une préoccupation majeure du monde entier. A la date du 23 mars 2022, 189 Etats sont parties à la convention des Nations Unies contre la corruption, sur les 193 pays membres des Nations Unies. Les 189 Etats ont pris à bras le corps le sujet. La convention des Nations Unies contre la corruption, tout comme les autres textes, à savoir la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, le protocole de la CEDEAO, ont demandé à ce que chaque Etat puisse prendre les dispositions pour la mise en place des structures devant permettre à ce que l’on puisse s’occuper de la prévention et de la répression de la corruption. Le Bénin, en prenant ces textes, a mis en place des structures de lutte contre la corruption. C’est ainsi que vous avez entendu parler de l’Observatoire de lutte contre la corruption en 2004 puis renouvelé en 2008, l’Autorité nationale de lutte contre la corruption en 2012 après le vote de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin et, le 23 avril 2020, l’Etat béninois a mis en place le Haut-commissariat à la prévention de la corruption. Mais, la même convention dispose expressément que chaque Etat peut créer des structures pour lutter efficacement contre la corruption. C’est ainsi que le 19 janvier 2022, il a été décidé de la mise en place de la cellule dont vous parlez. La mise en place de cette cellule est une bonne chose puisque la convention permet à chaque Etat de créer des structures. La seule chose que nous avons évoquée à l’époque quand le communiqué du conseil des ministres du 19 janvier 2022 a été rendu public, était le risque d’un conflit d’attributions entre cette cellule et le Haut-commissariat à la prévention de la corruption. Quand le décret 2022-40 du 19 janvier 2022 portant création à la Présidence de la République de la cellule de traitement des plaintes et dénonciation est sorti, les attributions ont été recadrées. Aujourd’hui, en prenant le Haut-commissariat à la prévention de la corruption créée par la loi 2020-09 du 23 avril 2020 et la cellule de traitement des plaintes créée par le décret 2022-040 du 19 janvier 2022, en principe, il ne doit plus y avoir de conflit d’attributions. Donc, c’est une bonne chose. Il est à souhaiter que cette structure puisse travailler pour le bonheur de la population de notre pays et surtout que les objectifs fixés pour cette institution soient atteints.

Voulez-vous dire que vos craintes se sont dissipées ?
Aujourd’hui, les craintes de conflit d’attributions n’existent plus. Le communiqué du conseil des ministres du 19 janvier avait donné des attributions qui s’apparentaient à celles de la loi 2020-09 du 23 avril 2020 portant création du Haut-commissariat. Il fallait donc attirer l’attention des autorités sur le fait qu’il faudrait éviter les conflits d’attributions entre les deux structures. Il est toutefois à regretter que les dénonciateurs n’ont plus la protection légale avec l’abrogation de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin.

Mais le Haut-commissariat n’est pas encore installé ?
Oui. Nous espérons qu’un jour le Chef de l’Etat et son gouvernement prendront la mesure de cette structure et vont l’installer. Je n’ai pas applaudi à l’annonce de la création du Haut-commissariat puisqu’en regardant la convention des Nations Unies contre la corruption, la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, le protocole de la CEDEAO et en voyant la responsabilité du Haut-commissaire, son encrage avec le Président de la République, sa nomination directe par le Président de la République, je ne peux pas applaudir pour la simple raison que son indépendance posera problème. Que vous le vouliez ou non, on regardera toujours derrière pour faire attention à celui qui a nommé. La convention des Nations Unies contre la corruption et surtout le protocole de Jakarta ont prévu que les structures de lutte contre la corruption doivent être totalement indépendantes. Rien ne me prouve que la corruption ne se retrouvera pas dans les sillages ou les couloirs de la Présidence de la République. De ce point de vue, je ne peux pas applaudir puisque le Haut-commissaire est nommé directement par le Président de la République. Il prête serment devant le Président de la République, il est obligé de faire ce qu’on lui dira de faire, le Haut-commissaire ne peut pas faire un appel à candidature pour le recrutement de ses collaborateurs. Il est bien inscrit que c’est le gouvernement qui nommera ceux avec qui il va travailler. Donc, son indépendance est limitée. Je vais souhaiter bonne chance au Haut-Commissaire qui sera nommé pour que son travail puisse être bénéfique pour le Bénin.

On a connu l’ANLC et aujourd’hui, la cellule. Est-ce à dire que les précédentes structures ont échoué ?
A priori, on ne peut pas répondre dans le vide puisque comme vous le savez, une structure mise en place qui a travaillé pendant longtemps, nécessite une évaluation. On n’a jamais évalué les activités menées par l’Observatoire de lutte contre la corruption, ni celles de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, encore moins celles de la Cellule de moralisation de la vie publique au Bénin. De ce point de vue, c’est difficile de dire que les autres structures ont échoué ou pas.

Pour vous qui avez été président de l’ANLC, pensez-vous avoir échoué ?
Non, pas du tout. Je peux vous remettre le rapport des trois années de mandat de président que j’ai eu à faire à la tête de l’ANLC. Il n’y a pas échec. La corruption est un phénomène qui existe depuis la nuit des temps. Quand vous prenez la Bible, la Tora, le coran, vous verrez qu’on a parlé de la corruption bien avant même l’avènement de toutes ces religions. Le FONAC a eu, à l’époque, à réunir tous les chefs religieux même des religions endogènes pour leur demander de regarder dans les préceptes de leur religion pour sortir les éléments nécessaires devant sensibiliser la population sur la lutte contre la corruption. Les vodunons, les chrétiens, les musulmans ont sorti de leurs textes les éléments pour parler de la corruption et dire ce qu’il faut faire pour la réduire sensiblement dans notre pays. C’est difficile pour quelqu’un de dire qu’il a vaincu la corruption en trois ans, en cinq ans ou en dix ans. Ce n’est pas vrai.

Quelle comparaison peut-on faire de la lutte contre la corruption de Yayi et à Talon ?
Chaque personnalité choisit sa méthode de lutte pour atteindre les objectifs à savoir : réduire sensiblement la corruption. Certains ont choisi de mettre en place les textes conformément aux dispositions des accords, des protocoles et conventions que le Bénin a signés et ratifiés. Ainsi, l’Observatoire de lutte contre la corruption a été le fruit de la convention des Nations Unies contre la corruption, la convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et le protocole de la CEDEAO sur la lutte contre la corruption. Même chose pour l’Autorité nationale de lutte contre la corruption et le Haut-commissariat à la prévention de la corruption. Tous les régimes depuis 2000 ont respecté les textes signés par le Bénin. Maintenant, certains ont mis en place des structures à savoir : l’Observatoire de lutte contre la corruption et l’Autorité nationale de lutte contre la corruption. Le régime Talon a laissé, pour son premier mandat, courir l’ANLC jusqu’au 19 mars 2020 qui a cédé la place au Haut-commissariat créé le 23 avril 2020. De cette date à ce jour, le Haut-commissariat n’a pas encore été installé. Aujourd’hui, 23 mars 2022, si les Nations Unies demandent au Bénin, de lui montrer sa commission ou structure officielle de lutte contre la corruption, le Bénin ne pourra pas le faire. Parce que le Haut-commissariat créé n’est pas encore opérationnel. On a une cellule qui ne fait ni la prévention, ni la lutte contre la corruption. Elle ne fait que recevoir les dénonciations, or, la dénonciation, ne fait pas le travail ni de la prévention, ni de la sensibilisation. Souhaitons que la méthode utilisée par le Président Talon puisse donner de bons résultats. A l’évaluation, on verra si cette méthode est meilleure que celle que les autres ont utilisée. Tant qu’on n’aura pas fait la mise en œuvre et évalué, on ne pourra pas dire laquelle des méthodes est la meilleure.

Avez-vous l’impression que le régime actuel a mis fin à l’impunité ?
Non, pas du tout. Je voudrais prier tous les ‘’Klébés’’ du régime de faire attention et de ne plus dire que le régime actuel a mis fin à l’impunité. Ce n’est pas vrai. Si on a mis fin à l’impunité, on n’aurait plus connu de scandales. Je prends pour exemple le scandale ANaTT qui est actuellement devant les tribunaux. Si le régime actuel avait mis fin à l’impunité, sachant bien qu’il y a une structure de lutte contre la corruption, structure créée avant la mise en place de l’ANaTT, le rapport qui est fait sur eux n’est pas blanc comme neige. A partir de ce moment, il y a problème. Si je donne cet exemple, c’est que le FONAC a fait des investigations au niveau de l’ANATT. Et nous avons rencontré le directeur général de l’ANaTT qui est aujourd’hui gardé en prison à Missérété. On a fait une séance de travail avec eux pendant des heures. Des dossiers ont été traités où des agents de l’ANaTT ont empoché l’argent de l’immatriculation des véhicules à deux roues. Ça c’est connu. Les agents ont reconnu les faits. Ça fait des millions. On nous a dit que les agents indélicats ont remboursé. Même s’ils ont remboursé, la faute est commise. Donc, nous avons proposé un certain nombre de recommandations que les gens doivent mettre en œuvre. Malheureusement toutes ces recommandations n’ont pas été suivies quand le Bureau d’analyse et d’investigation est passé par là. Vous connaissez la suite. Quelqu’un qui vous dit aujourd’hui qu’avec l’arrivée du président Talon, on a mis fin à l’impunité, je dis modestement, ce n’est pas vrai. Parce que si nous disons que c’est vrai, on va endormir les responsables au haut niveau. Il faut continuer à travailler. Il faut continuer à sensibiliser. Il faut continuer à prendre des mesures de prévention et de répression pour qu’à défaut de cesser la corruption puisse diminuer sensiblement.

Vous avez estimé que si les institutions internationales demandaient au Bénin de présenter une commission, qu’on a zéro commission de lutte contre la corruption. On ne peut présenter parce que le Haut-commissariat à la prévention de la corruption n’est pas installé. Donc, on ne pourra pas le faire. Mais aujourd’hui, le régime actuel fait de la répression. On a beaucoup d’acteurs politiques qui sont jugés et jetés en prison. Est-ce qu’un jour on ne doit pas en arriver là que de passer tout le temps à sensibiliser ?
Très bien, vous voulez faire allusion à la CRIET. Est-ce que c’est de ça qu’il s’agit ? Oui, la CRIET et tout le reste. D’abord la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) n’est pas une invention du Bénin. La convention des Nations Unies contre la corruption a prévu que les Etats peuvent créer des structures spécialisées. La CRIET est donc une cour spécialisée. Ne dites plus une cour spéciale. Si on a le temps, je vous donnerai l’exemple de 40 pays qui l’ont fait avant le Bénin. Je vous donne tout simplement le cas de Madagascar. N’oubliez pas que j’ai été pendant plusieurs années président du conseil de l’Union Africaine pour la lutte contre la corruption. Les 54 Etats, je les ai maitrisés et je sais ce qui se passe dans ces 54 Etats en matière de corruption et de lutte contre la mauvaise gouvernance. J’ai été à Madagascar et j’ai vu. Ils ont créé leur cour avant nous et le même problème qui s’est posé à notre CRIET première formule s’était posé également. Ils ont corrigé comme le Bénin a aussi corrigé. Par ailleurs, savez-vous que la CRIET ne peut pas juger le Président de la République ? Aucun ministre n’est justiciable devant la CRIET. Les députés non plus. Faut-il faire comprendre à vos lecteurs que le fait d’avoir la CRIET suffit pour qu’on dise que la lutte contre la corruption a pris de l’essor ? Ce n’est pas vrai. Rien ne prouve aujourd’hui que la corruption ne se trouve pas dans les couloirs de la présidence de la République, dans les allées de tous les ministères, dans les environs des 83 députés. Et voilà que ni les députés ni les ministres et ni le Président de la République ne peuvent passer devant la CRIET pour être jugés. Et donc, la CRIET ne constitue pas l’étape qui permet de dire que la lutte contre la corruption a pris de l’essor. Deuxième élément important, nous disons que la CRIET est là pour juger rapidement les cas de corruption.

Mais de par ses actions, la CRIET a semé une psychose dans la tête des Béninois.
Pas du tout. S’il y avait une psychose dans la tête des acteurs qui s’adonnent à la corruption, il n’y aurait pas le cas de l’ANaTT. Le directeur général et les agents de l’ANaTT ne vont pas commettre tout ce qui leur est reproché. Mieux, le dossier du régisseur des impôts Adohouannou, est là. Il y a beaucoup d’autres dossiers qui sortent aujourd’hui. On dit que la CRIET va juger les cas de terrorisme. Bien, depuis qu’on a mis la CRIET en place, regardez vous-même beaucoup de dossiers de trafic de drogue qui sortent. Depuis ma naissance jusqu’à ce jour, c’est la première fois que j’ai entendu qu’au Bénin, on a pu faire un trafic de drogue de plus de 2 tonnes à la fois. Je n’ai jamais entendu ça. Et pourtant la CRIET existait avant la découverte de ce trafic. Cette affaire de 2 tonnes montre que ça ne fait pas peur. Les gens allaient avec 10 kilo, 20 kilo, 100 kilo etc. Mais la CRIET est là en place. On sait très bien que si on te prend tu iras devant la CRIET et pourtant les gens ont osé mettre 2 tonnes et demi dans le circuit. Si ça faisait peur, on n’allait pas prendre ce risque-là. Les gens sont prudents aujourd’hui dans l’administration publique. Il y a les réformes sur la décentralisation qui sont en cours. Avec les secrétaires exécutifs, le maire n’est plus ordonnateur du budget. Prenons l’exemple des mairies. Ce sont des réformes qui seront mises en place. A ce jour, on n’a pas encore mis en place cette réforme-là. Essayons la réforme et nous saurons si ça a pu donner les résultats escomptés ou pas. Quand vous mettez en place une structure, vous la laissez fonctionner pendant un temps, vous l’évaluez et si l’évaluation ne donne pas les résultats escomptés, vous corrigez pour continuer. Donc, personne ne sait comment ça va se passer.

Certains soupçonnent que la mission de la CRIET consiste à régler des comptes politiques aux adversaires du pouvoir. Est-ce votre avis ?
Tant que je n’ai pas de preuve matérielle, j’ai du mal à me prononcer. J’entends les gens le dire. J’écoute ceux qui en parlent et disent que c’est ceci. Mais moi je n’ai pas les preuves. Et nous au FONAC, quand on n’a pas les preuves de quelque chose, il ne faut pas le dire. Si je n’ai pas les preuves c’est difficile de me prononcer. Ce que moi je vais dire c’est qu’il y a des juges, des magistrats de haut rang qui sont nommés à la CRIET. Je veux croire que ces juges ont une conscience. Je veux croire que ces juges bien formés s’adonnent à ce que dit la loi pour juger. Une fois que ces juges ont leur conscience, leur conviction et s’appuient sur la loi pour juger, ils vont se sentir à l’aise pour dire : « j’ai jugé en mon âme et conscience conformément à la loi. »

Le dernier classement de Transparency International met le Bénin à la 78ème place mondiale, une nette avancée par rapport aux classements précédents.
Il faut toujours faire des comparaisons scientifiques. Je vais vous donner le classement du Bénin sur les 10 dernières années. Je ne prends pas seulement les 5 ans ou 6 ans du président Talon pour que vous ayez une comparaison. En 2012, le Bénin a eu 36 points sur 100 et était classé 94ème sur 180 pays. En 2013, il est resté statique avec 36 points sur 100 et est resté 94ème sur 180. En 2014, il a eu 39 points donc 3 points gagnés sur 100 et classé 80ème sur 180. Vous avez vu 3 points gagnés et 14 places du point de vue classement. De la 94ème place, on est arrivé à 80ème place. En 2015, le Bénin a chuté, il a eu 37 points sur 100. Il a perdu 3 places au lieu de 80ème place, il est venu 83ème . En 2016, le Bénin a chuté encore (36 points sur 100) et est devenu 95ème. On a perdu 12 places. En 2017, il a eu 39 points. Donc, on a gagné 3 points encore et on a gagné 10 places. De la 95ème place, on est arrivé à la 85ème place. En 2018, 40 points. Donc, 1 point de plus sur 100. Et on est resté toujours 85ème . En 2019, le pays a 41 points sur 100 et progressé de 5 places. On est venu à la 80ème place. En 2020, il est resté statique avec 41 points et a perdu 3 places. 83ème place sur 180 et enfin en 2021, 42 points sur 100 et classé 78ème sur 180. Ça veut dire qu’entre 2020 et 2021, le Bénin a gagné 1 point. Je vais profiter pour vous dire ce que beaucoup de gens ne savent pas. Transparency International est de notoriété publique. Cette structure mondiale fait le classement qui est pris en compte par les partenaires techniques et financiers. Que vous le vouliez ou pas, c’est ça. 180 pays sont évalués, mais quand je parle souvent de ça, les gens ne comprennent pas et disent qu’il y a souvent quelque chose qui ne va pas. Je vais vous dire sur la base de quoi Transparency International évalue. Il y a six indicateurs sur la base desquels on attribue les notes à tous les 180 Etats. Le premier indicateur, c’est la représentation et la responsabilité. Le deuxième indicateur c’est la stabilité et l’absence de violence ou de terrorisme dans le pays. Le troisième indicateur, c’est l’efficacité du gouvernement. Le quatrième indicateur, c’est la qualité de la réglementation. Le cinquième indicateur, c’est l’état de droit. Le sixième et dernier indicateur, c’est le contrôle de la corruption. Donc pour évaluer les 180 pays dont le Bénin sur la perception de la corruption, voilà les 6 indicateurs que l’on prend en compte.

Aujourd’hui, est-ce que ce classement est conforme à la réalité?
Absolument, oui. Le premier indicateur (représentation et responsabilité), est la mesure dans laquelle les citoyens du pays peuvent participer aux choix du gouvernement. Niveau de liberté d’expression. Niveau de liberté d’association et niveau de liberté des médias. C’est cela qu’on apprécie pour donner les points. 2ème indicateur c’est la possibilité que le gouvernement soit déstabilisé ou non par des moyens anticonstitutionnels ou violents. Si on retrouve dans un pays qu’il y a des possibilités de déstabiliser le gouvernement par des moyens anticonstitutionnels violents, on note un point négatif pour ce pays. Troisième chose, l’efficacité du gouvernement. On regarde l’excellence des services publics et civiques, la qualité de la formulation et de la mise en œuvre des politiques, l’engagement du gouvernement en faveur des politiques déclarées. Quatrième chose, la qualité des réglementations: capacité du gouvernement à formuler et à mettre en œuvre des politiques judicieuses qui permettent et favorisent le développement du secteur privé. L’État de droit est la mesure dans laquelle les agents se fient aux règles de la société et s’y conforment notamment la qualité de l’exécution des contrats, les droits de propriété, la police, les tribunaux, ainsi que le risque de criminalité et de violence. Enfin, le sixième qui est le contrôle de la corruption est la mesure dans laquelle le pouvoir public est exercé à des fins privées ainsi que les captures de l’État par les élites et les intérêts privés. Exemple : on dit Etat de droit. Respect des juridictions.

Aujourd’hui, est-ce qu’il y a une loi de lutte contre la corruption au Bénin?
Il n’y en a plus malheureusement. Que personne ne me dise que les dispositions de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011, portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin sont contenues dans un autre texte ailleurs. Ce n’est pas vrai. C’est faux. J’ai des preuves de ce que je dis. Aujourd’hui nous sommes à reculons. Nous avons comparé ce qui est dit dans le code pénal avec ce que la loi 2011 prévoyait : c’est du recul total. Exemple, aujourd’hui, il n’y a plus rien du tout, concernant les conflits d’intérêt. Aujourd’hui, le délit de corruption, je dis bien, le délit de corruption qui dans la loi 2011 -20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption était prescrit à 20 ans et les 20 ans commencent le jour où on a constaté le délit. Aujourd’hui il est prescrit à 6 ans dans le code pénal. Autrement dit, en avril 2016, le président de la République Patrice Talon est arrivé au pouvoir, si dans son entourage, quelqu’un commet un délit de corruption le 30 avril 2016, et qu’on ne l’a pas pris au 30 avril 2022 prochain, c’est terminé. Si on découvre cela après, on ne peut même plus le poursuivre. C’est cela que vous appelez avancée ? Moi je l’appelle recul. On a fait une étude comparative de ce que dit la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 et ce qui se trouve aujourd’hui dans le code pénal, il y a recul.

Mais il n’y a pas de loi contre la corruption en France par exemple ?
Non, vous faites erreur, outre les conventions, Protocoles et accords bilatéraux qui lient la France avec d’autres Etats, outre le code Pénal Français qui inflige la :
Sanction Pénale de la corruption passive et du trafic d’influence commis par des personnes exerçant une fonction publique (art 432-11).
Sanction pénale de la corruption active et du trafic d’influence commis par les particuliers (art 433- 1).
Sanction pénale de la corruption active et passive de fonctionnaires communautaire ou appartenant aux Etats membres de l’Union Européenne et d’agents publics étrangers (art 431-1 et suivants) la France s’est dotée de plusieurs loi de lutte contre la corruption notamment.
La loi 88 – 227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique.
La loi 90-55 du 15 janvier 1990 relative à la limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques.
La loi 91-3 du 3 juin 1991 relative à la soumission des procédures de passation de certains contrats à des obligations de publicité de mise en concurrence.
La loi 93-122 du 29 janvier 1993 relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques.
La loi SAPIN 2 du 09 décembre 2016 relative à la transparence, l’action contre la corruption et la modernisation de la vie économique.
Cette loi a créé l’Agence Française Anti-corruption.
Il y a certainement d’autres lois que je n’ai pas citées. C’est dire que contrairement à ce que vous avez dit, la France a bien des lois contre la corruption.

Est-ce qu’au Bénin on respecte les décisions de justice ?
Je vais vous apporter la preuve contraire. Sur les papiers en-tête utilisés dans les ministères, vous trouverez qu’on a mis les couleurs du drapeau du Bénin (vert-jaune-rouge) de travers. Comment ces couleurs sont-elles disposées? De façon verticale. Un citoyen a saisi la Cour constitutionnelle pour dire que cette façon de disposer ces couleurs n’est pas bonne. La Cour constitutionnelle par décision Dcc 17-057 du 9 mars 2017 a jugé contraire à la constitution cette façon de disposer les couleurs sur les papiers en-tête, sur les cartes de visite des ministres, sur les enseignes… A ce jour, on continue de faire la même disposition. Vous le savez non? Mieux, en quittant ici tout de suite, allez devant la Cour constitutionnelle elle-même qui a pris cette décision-là et regardez l’enseigne. Les couleurs sont disposées exactement comme sur les papiers en-tête, et autres. Et ça, c’est le drapeau du Mali. Quand c’est comme ça, n’attendez pas qu’on vous donne les points. Parce qu’il y a non-respect de décision de justice. Je ne vais pas loin pour parler de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples dont on connaît tous les sentences qui ont été prononcées et que le Bénin a refusé d’appliquer. État de droit et vous ne respectez pas les décisions de justice ? Maintenant, allez au tribunal de Cotonou. Vous trouverez qu’ils ont bien disposé comme il faut les couleurs sur l’enseigne du tribunal. C’est pour vous dire que d’autres ont bien disposé. Donc ce n’est pas une affaire de design. Voilà la situation. C’est sur les six indicateurs avec des sous indicateurs que je viens de vous citer qu’on donne des points. Et c’est le total de ces points qui donne ce que vous avez. C’est comme cela que le travail se fait par Transparency International.

Faudrait-il désespérer quand on suit comment se passe le contrôle de l’action du gouvernement par l’Assemblée nationale?
Je dis qu’il ne faut pas désespérer. D’abord, l’Assemblée nationale a pour rôle de voter les lois et de contrôler l’action du gouvernement. C’est le principe. Même avant et dans beaucoup de pays, le contrôle de l’action du gouvernement le plus souvent se solde par des recommandations. Lesquelles recommandations ne sont pas d’application obligatoire. Et donc, on a fait le contrôle de l’action du gouvernement. On a mis en place une commission d’enquête. On a mis en place un groupe parlementaire pour aller voir telle ou telle chose que le gouvernement a eu à faire. Nous concluons que le gouvernement a mal fait. Mais vous ne pouvez que faire des recommandations au gouvernement. Ces recommandations n’ont aucun caractère contraignant. Depuis le 1er août 1960 à ce jour, tous les gouvernements qui se sont succédés avec les parlements et autres avaient seulement des parlements multipartites pour faire les recommandations au gouvernement. Et la constitution et les autres textes disent que c’est des recommandations qui n’ont aucun pouvoir contraignant. C’est d’abord le principe. Dans le cadre précis où nous avons un parlement qui est totalement monopartite, puisque c’est un parti à deux têtes, vous comprenez que c’est encore plus simple. Effectivement on voit de moins en moins l’interpellation du gouvernement sur tel ou tel sujet de grandes préoccupations des populations. Peut-être que la méthode leur a permis de dire nous rencontrons périodiquement les dirigeants, nous discutons avec eux périodiquement, ils nous expliquent telle ou telle action périodiquement, donc ce n’est plus nécessaire de faire officiellement l’interpellation du gouvernement sur tel ou tel sujet. C’est possible. Si non, normalement, c’est ce qui devrait se faire. Ça ne se fait pas. Et quand bien même cela se faisait avant, c’est toujours soldé par des recommandations qui n’ont aucun pouvoir contraignant. Il y a lieu de voir dans quelle mesure on pourra réellement faire le contrôle de l’action du gouvernement avec des décisions contraignantes. Pour que quand on constate quelque chose qui aurait été mal conduit, au niveau du gouvernement, que le gouvernement accepte de corriger.

Pensez-vous vraiment que sous Talon l’argent sale ne circule plus, comme il le dit lui-même ?
Qu’appelez-vous «l’argent sale»? L’argent volé, détourné?…Si c’est cela que vous appelez argent sale, il est à souhaiter que les gens ne volent plus l’argent. C’est cela non? Est-ce que c’est vrai que les gens ne volent plus l’argent de l’État ? C’est difficile de le dire. Je n’ai pas les preuves matérielles de ça. Le FONAC non plus n’a pas les preuves matérielles de ça. Seulement voilà, nous constatons un certain nombre de choses qui se font, hélas, et qui font des doutes dans l’esprit de chacun de nous. Exemple concret: la convention des Nations Unies contre la corruption à son article 10, dispose que le gouvernement de chaque État doit mettre la transparence dans ce qu’il fait. Le Bénin a pris une loi en 2015 portant transparence. Pour voir clair dans la situation, les organisations de la société civile ont écrit au ministre des Finances pour dire : « donnez-nous les informations concernant le leasing. » Vous connaissez le problème du leasing non? C’est quoi le leasing? Le leasing, c’est le fait pour le gouvernement béninois de ne plus acheter de voiture, mais de faire un contrat avec les concessionnaires de véhicules pour qu’ils mettent à la disposition de l’État (des véhicules loués en quelque sorte), moyennant un coût journalier de tel montant par véhicule. On a écrit au gouvernement pour dire de nous donner les contrats qu’ils ont signés avec Bénin Contrôl pour s’occuper des problèmes de douanes à l’aéroport, au port et au niveau des frontières. On a écrit pour demander au ministre du cadre de vie de nous donner les informations sur les contrats qu’ils ont signés avec les groupes qui font l’asphaltage. On a écrit au ministre des infrastructures et des transports pour demander les contenus du contrat signé avec les Belges pour venir gérer le port autonome de Cotonou. Tout cela s’est fait en 2018. La convention dont je viens de vous parler et surtout la loi du Bénin de 2015 dispose expressément que l’État doit donner l’information demandée dans les 5 jours qui suivent. Si dans les 5 jours, l’agent ou le cadre qui est censé donner l’information ne dispose pas de temps nécessaire pour le faire, il a encore 3 jours francs pour donner satisfaction à la demande qui est faite. Au total, en 8 jours francs, on doit donner l’information qui est demandée. Ces demandes ont eu lieu en 2018. A ce jour 2022, on n’a eu aucune réponse pour tout cela. La loi prévoit qu’en cas de non réponse aux demandes, il faut s’adresser à la HAAC. La requête a été faite au niveau de la HAAC toujours en 2018. A ce jour, il n’y a pas de réponse. Ça veut tout dire. Vous laissez libre cours à la spéculation et aux rumeurs. Les rumeurs disent que l’asphaltage c’est ceci…leasing c’est cela. Ces rumeurs disent que le problème de Bénin Contrôl c’est cela. Il en est de même pour la venue des Belges pour gérer le Port. Qu’est-ce qu’il faut prendre pour vérité maintenant ? C’est cela la situation.

Vous voulez dire qu’il y a une sorte d’opacité ?
C’est très clair. Il n’y a pas un autre mot pour le dire. Je peux vous apporter les preuves de ce que je viens de vous dire.

C’est à dire que Talon gère dans l’opacité ? C’est ce que vous voulez dire?
Je veux dire tout simplement que les demandes qui ont été faites n’ont pas eu satisfaction. Et nous attendons jusque-là.

Vous avez relancé ?
.Je vous ai dit que la loi a dit 5 jours. 5 jours après, si vous ne le faites pas vous avez encore 3 autres jours. Cela vous fait 8 jours. Et la loi dit de s’adresser à la HAAC s’il n’y a toujours pas satisfaction. On s’est adressé à la HAAC. J’ai tout avec moi.

Vous avez une réponse sur les salaires des ministres ?
Voilà encore un autre problème. Nous avons aujourd’hui un décret qui fixe le traitement des Directeurs de cabinet, Directeurs adjoints de cabinet, Secrétaires généraux des Ministères, Secrétaires généraux adjoints des Ministères. Nous avons un décret qui fixe le traitement des Préfets, des Chargés de mission des préfets, des Secrétaires Généraux des Préfectures. Nous n’avons pas à ce jour un texte qui dit « voici ce que gagne un ministre ». Nous n’avons pas non plus un texte qui dit ce que gagne un président d’institution constitutionnelle. Nous n’avons pas un texte qui nous dit ce que gagne le président de la république. C’est discrétionnaire et là également les rumeurs vont bon train. Les spéculations, le ministre est à ceci, le ministre est à cela, le président de la république gagne ceci, le président de telle institution gagne cela. Et donc, quand les textes disent pour la bonne gouvernance qu’il faut la transparence et que nous n’avons pas la transparence dans les éléments que je viens de vous dire tout à l’heure, qui ne peuvent pas être des éléments cachés, ce ne sont pas des éléments de secret défense pour qu’on puisse dire que c’est des problèmes qui concernent la défense nationale. Ce n’est pas une affaire de défense, ce n’est pas une affaire de police pour qu’on dise que si on le laisse sur la place publique, les ennemis vont venir nous envahir, ce n’est pas ça. Le commun des mortels doit le savoir et dans les cours de gouvernance que nous donnons, c’est bien expliqué pourquoi le citoyen a droit à ça puisque quelque part c’est notre argent, notre impôt à nous tous que nous avons confié à quelqu’un pour le gérer en notre nom et là également je parle de l’évaluation. Il doit nous donner l’information. C’est pourquoi c’est obligatoire qu’on donne l’information aux citoyens. Je veux savoir ceci, je dois le savoir parce que j’apporte ma modeste part dans la caisse commune, la marmite commune que je vous remets pour gérer. Donc je dois demander l’information.

Est-ce que les présidents de chambre de la Cour des comptes récemment nommés sont crédibles ?
Je rappelle au passage que la mise en place de la Cour des comptes fait partie des directives de l’UEMOA. L’UEMOA a donné des directives à tous les huit Etats membres pour créer la Cour des comptes. Jusqu’ à une époque récente, six des huit Etats ont créé la Cour des comptes sauf deux. Les deux étaient le Bénin et le Mali. Maintenant le Bénin a mis en place sa Cour des comptes, il reste le Mali qui ne l’a pas encore fait. Revenons au Bénin, la Cour des comptes est créée, la présidente de la Cour des comptes est nommée. On vient de nommer les présidents de trois chambres. Là également il y a eu beaucoup de polémiques sur la toile. «Eh ils sont ci, ils sont ça». C’est difficile de le dire. Ce qui est certain, c’est que nous au FONAC, nous avons, regardé ce que prévoient les textes. Premièrement, les textes prévoient que la nomination en conseil des ministres pour ces présidents de chambre puisse se faire sur proposition du président de la Cour des comptes. En regardant le profil apparent de ces présidents de chambre, certains ont commencé par dire : ils sont ci, ils sont ça, etc. Nous au FONAC, nous souhaitons bonne chance et bon travail à ces présidents de chambre. Vous savez, nous ne sommes pas en mesure d’apporter des preuves de la non qualification de qui que ce soit. Je vous donne un exemple. On connaît leur formation de base sur la base de laquelle, ils sont dans l’administration. Nous ne connaissons pas les formations complémentaires qu’ils ont eu à faire. Il y en a parmi eux qui ont dû faire des formations pointues pour mériter le poste qu’on leur a donné. Mais comme ils étaient classés dans telle catégorie avant, on ignore qu’ils ont reçu une formation complémentaire qui puisse leur permettre de faire ce travail – là. Nous FONAC, nous avions eu déjà à faire cette expérience Et je prends mon cas. Malheureusement, beaucoup d’entre vous jusqu’à présent et pendant longtemps beaucoup d’autres journalistes disent que Jean Baptiste Elias n’est qu’un simple infirmier. Je suis infirmier, je le revendique et je suis fier d’être infirmier, l’infirmier n’est d’ailleurs pas simple. Pour ma petite histoire, un ministre de la République ici, qui devrait apprécier le choix d’un consultant pour s’occuper des problèmes de développement et de lutte contre la corruption fait par les partenaires techniques et financiers. Parmi les nombreux candidats, ils ont sélectionné celui qui vous parle, Elias Jean-Baptiste. Ils ont préparé tout le dossier et ils ont envoyé au ministre pour approbation. Ce n’est pas sous ce régime. Le ministre a vu le nom et il dit « NON ! On veut un spécialiste de développement, économiste et vous prenez un simple infirmier ? Ce n’est pas vrai je ne vais pas signer ce papier. Il dit non. Elias Jean-Baptiste est un infirmier et on est resté ensemble dans le quartier, il est un infirmier ». Les partenaires sont venus au FONAC et ils ont dit : « Monsieur nous ne savons pas ce que vous avez avec le ministre mais il a refusé. » Le FONAC a écrit au ministre pour dire que les partenaires techniques et financiers ont rejeté la candidature de ELIAS Jean-Baptiste au poste parce que vous auriez dit qu’il n’est pas qualifié pour le faire. « Nous demandons à vous rencontrer. » Le ministre a accordé l’audience et nous sommes allés le voir avec tous les originaux des diplômes. Quand il a tout vu, il a présenté les excuses aux membres du FONAC et à Monsieur Jean Baptiste Elias. Donc, je reviens à vous. Il se pourrait que ceux-là que tout le monde vilipende aujourd’hui et crie qu’ils ne sont pas qualifiés, il se pourrait qu’ils aient d’autres qualifications que nous ne connaissons pas. Nous au FONAC et moi personnellement Jean Baptiste ELIAS, je ne peux que leur souhaiter bonne chance.

Parmi les professeurs nommés, il y en a un qui a été condamné pour faux et usage de faux par le CAMES
Mais condamné par le CAMES, l’intéressé est resté toujours en poste depuis. La preuve, l’intéressé dont vous parlez est à la Cour suprême. Bien qu’elle soit condamnée par le CAMES pour plagiat on ne l’a pas renvoyée de la fonction publique béninoise. Ça n’a pas joué sur sa carrière, elle est toujours restée enseignante à l’université d’Abomey-Calavi et elle est conseiller à la cour suprême jusqu’à sa nomination. Donc, cette condamnation académique n’a peut-être pas d’incidence sur le plan administratif. Je dis bien peut être. C’est possible que ça soit comme ça. Donc, de ce point de vue, quand vous dites ça, il y a un préfet qui a été condamné par les juridictions béninoises et pourtant on a rappelé au Président Talon que celui-là est condamné voici les preuves. Ça n’a pas fait reculer le président Talon pour le nommer préfet à l’époque, jusqu’à ce qu’il commette une autre faute pour qu’on puisse encore le mettre de côté. Alors pour nous, nous allons souhaiter bonne chance à ces présidents-là, qu’ils travaillent pour le bien de la nation et que nous ayons les résultats que nous souhaitons pour qu’à défaut de cesser la corruption puisse régresser sensiblement.

Comment entrevoyez-vous la lutte contre la corruption au Bénin ?
Nous devons être patients et ambitieux. Nous devons espérer que les choses se passent bien. Je rappelle au passage que la lutte contre la corruption est un investissement. Ceux qui demandent que la corruption à défaut de cesser puisse diminuer sensiblement, ceux-là aident le gouvernement à renflouer les caisses de l’Etat et une fois que les caisses de l’Etat sont renflouées le gouvernement peut se saisir de cet argent pour faire des programmes de développement pour le bien-être de la Nation. Aujourd’hui il y a beaucoup de cas de chômage. S’il y avait assez d’argent on créerait des structures, on créerait des facilités qui puissent permettre que l’emploi soit au rendez-vous pour les jeunes. Aujourd’hui nous avons des jeunes qui ont appris un métier, qui ont le diplôme, qui ont la formation mais qui continuent d’être sous la responsabilité de leurs parents. Il a une copine qui est enceinte, l’enfant arrive sous la responsabilité de papa, la femme et l’intéressé sont tous sous la coupe de papa. De jour en jour, ce jeune qui a appris un métier, qui a son diplôme qui sait faire quelque chose, il est frustré. Et nous disons au FONAC : frustration plus frustration égale détonation. Ça va détonner ! La situation des jeunes sans emploi est une bombe à retardement. Il faut que chaque gouvernement puisse prendre la mesure de cette situation et qu’on corrige très rapidement. Il est à souhaiter que la lutte contre la corruption puisse continuer de bien se faire et que la corruption, à défaut de cesser, puisse diminuer sensiblement.

Quels sont les dossiers sur lesquels vous travaillez actuellement?
Les dossiers sur lesquels nous travaillons actuellement pour la lutte contre la corruption, nous avons des dossiers au niveau du port, nous avons des dossiers au niveau de l’enseignement supérieur, nous avons des dossiers au niveau de la mairie de Cotonou. Nous avons 87 dossiers aujourd’hui qui sont en instance. Vous n’entendez pas parce que nous faisons toujours ce que nous faisons avant. Quand les dossiers arrivent, on les instruit, on va rencontrer les responsables, les ministres et autres pour dire voici la situation. Pour nous, c’est celui qui ne fait rien dans la vie qui ne peut jamais se tromper. Tant que vous faites quelque chose, vous pouvez vous tromper de bonne foi. Nous on veut mesurer la bonne foi du fait que vous vous êtes trompés. On vous dit il y a ci, il y a ça. Vous acceptez de corriger et on continue. Ce n’est que 2 ou 3% de ceux qui refusent de corriger que vous entendez à la télévision. Il y a des dossiers que nous classons après règlement. 87% des dossiers sont classés après règlement. Si je ne vous disais pas dans cette salle ce matin que nous avons eu affaire avec l’ANaTT, vous n’auriez jamais su cela. Puisqu’au moment où nous avons fait le travail, nous avons demandé au directeur général et à ses collaborateurs de corriger. Ils nous ont promis et les gens ont remboursé. Et on leur a dit de prendre les dispositions pour que ça ne se répète plus. Ils étaient en train de prendre les dispositions quand le Bureau d’analyse et d’investigation les a surpris.

Que devient le FONAC à l’ère des nombreuses réformes ?
D’abord c’est une erreur de croire que je ne suis que seul à être vu au FONAC. Je vous ai amené le journal officiel qui a enregistré le FONAC. Je vous ai dit que tout ce que je dirai ici, je vous en amènerai la preuve. Dans le journal officiel qui a enregistré la création du FONAC, il est mis président du FONAC, Sossougloh Maximilien Grégoire. Ce n’est pas Elias Jean-Baptiste. La plupart d’entre vous ignorent ça. Tout le monde croit que c’est Elias Jean-Baptiste le Président. Je n’étais pas Président du FONAC de 1998 jusqu’en 2013. Je peux vous laisser le journal. Elias Jean-Baptiste est devenu Président du FONAC à l’Assemblée générale de 2016. Et pour le deuxième mandat qui est en cours maintenant, j’ai été élu le 22 février 2020. Donc je suis en train de faire deux (2) ans. Et qu’est-ce qui fait que tout le monde croit que je suis le Président du FONAC depuis longtemps ? Tout simplement parce que j’étais le premier vice-président et porte-parole du FONAC. C‘est ce qui s’est passé. Et chaque fois qu’on sollicite le FONAC on dit porte-parole. Il faut y aller. Je n’étais pas le Président. Donc voilà les preuves. Le 22 février 2020, j’ai été réélu pour faire mon deuxième mandat en tant que président du FONAC. Donc tout le temps avant, ce n’était pas moi. Maintenant, indépendamment de ça, ce que vous ne savez pas aussi, c’est que les autres membres du FONAC vont également sur les antennes.

C’est qui les autres membres ?
Très bien. Il y a Madame DARBOUX Pierrette qui est Première Vice-Présidente. Il y a Monsieur HONVOU Toussaint qui est le Deuxième Vice-Président, il y a Monsieur Adam SEIBOU qui est le Troisième Vice-Président. Il y a Monsieur HOUNDODE Aristide, qui est le Secrétaire Général. Il y a la Trésorière Générale, Madame Régina GANSE ; poste de Trésorière Générale Adjointe, Madame Odette ATEYIHO ; poste de Conseiller Juridique, Monsieur Désiré NOUATCHI. Voilà donc, c’est de ça qu’il s’agit.

Laurent Mètongnon était membre de l’Observatoire de lutte contre la corruption. Mais vous n’avez rien fait pour dénoncer son cas?
On ne dénonce pas pour dénoncer.
Donc vous êtes convaincu de ce qu’on lui reproche?
Non, ce n’est pas ça. On ne dénonce pas pour dénoncer. Quand la chose s’est passée, celui qui vous parle est allé jusque-là où il était gardé pour l’écouter. Quand la chose s’est passée, celui qui vous parle s’est rapproché d’un certain nombre de personnalités pour demander quelles sont les preuves que vous avez pour condamner Laurent Mètongnon ? J’ai eu des réponses. N’oubliez pas que même si je ne suis pas convaincu des réponses qui me sont données, hélas la loi dit « l’intime conviction du juge peut permettre de condamner ou non un prévenu. » Nous sommes des légalistes, le jugement est donné. Ni la modeste personne de celui qui vous parle encore moins le FONAC, aucun de nous n’a le droit de dire autre chose une fois que le jugement est fait. La convention des Nations-Unies contre la corruption, tout comme les lois de la République interdisent à tout citoyen d’aller à l’encontre des décisions de justice. Même si je pense autre chose, je n’ai pas le droit de dire autre chose que ce que la justice a dit.
Vous avez dit tout à l’heure que personne ne connaît le traitement salarial du Président de la République, est ce que selon vous cela semble être un signe de bonne gouvernance *?
Malheureusement non. Vous allez sur le net aujourd’hui, vous tapez le salaire du Président de la République française, vous aurez ça. Vous allez sur Google et vous demandez le salaire du Président des Etats-Unis, vous l’aurez ainsi de suite. Sauf erreur de ma part.

Est-ce que le FONAC a mis en place des dispositifs pour que le public ait une idée de ce salaire ?
Nous-mêmes nous ne connaissons pas. Si nous ne connaissons pas, comment voulez-vous qu’on le fasse connaître aux autres ? C’est ce que je vous ai dit, nous ne le connaissons pas. Voilà le problème.

Oui, mais Président, par le passé on vous savait beaucoup offensif dans les dénonciations. Mais depuis bientôt cinq ans on ne vous sent plus.
Ah, c’est grave ce que vous dites cher collègue. C’est très grave. Etes-vous au courant des dénonciations que j’ai eu à faire sur le concours organisé à la Caisse nationale de sécurité sociale ? Bien sûr, il y a trois ans. Alors, donc ne me dites pas depuis cinq ans. Je vous prends au mot. Ce n’est pas fini. Etes-vous au courant des dénonciations que j’ai eu à faire au niveau du ministère du cadre de vie pour la surfacturation des motos ? Oui vous êtes au courant non Etes-vous au courant du dossier sur l’acquisition des ambulances, il y a deux ans et bien d’autres dossiers hélas ? Et vous dites que je ne dénonce pas.

Donc depuis deux ans il n’y a plus de dossier ?
Je répète, s’il y en a que nous avons, que l’investigation est faite et que nous avons rencontré entre autres les fautifs qui sont de bonne foi et qui corrigent, on ne met pas ça sur la place publique. C’est quand les gens résistent pour dire « ah non je suis ceci, je suis cela… » qu’on met sur la place publique. Prenez l’exemple qu’on a eu à faire avec le ministre des Mines, de l’énergie et de l’hydraulique de 2014 à l’époque sur la SONEB. Il y a d’abord eu PPEA1, un milliard 400 millions. Quand la SONEB a fait le travail avec ce qui est mauvais là, le FONAC a fait les investigations, pour dire « c’est mauvais. » Le DG a continué, on a dit « ah, il ne faut pas continuer hein ». On a écrit au Président du conseil d’administration de la SONEB pour dire « il se passe telle chose à tel niveau. » Nous avons fait les investigations pour lui dire : « Demandez à votre DG d’arrêter. » Il n’a rien fait. Ils ont continué. On a écrit maintenant au ministre de l’époque pour dire « Attention, voilà la situation, on a dit au DG de ne pas continuer, on a dit au Président du Conseil d’administration, ils ont continué. Si vous, vous ne faites rien pour les arrêter, dans une semaine on va rendre compte. » La semaine est passée, la deuxième semaine est passée, on a fait la sortie et vous connaissez la suite. Il y a eu un tollé. Le même soir quand on a fait la sortie là, le ministre m’appelle. « Monsieur Elias ! ». Je dis oui. « Mais vous m’avez écrit pour dire que si je ne fais rien vous allez rendre compte, mais le Chef de l’Etat ne m’a pas encore appelé. Je n’ai même pas encore eu à répondre au Président de la République et vous avez fait la sortie. » « Ah, monsieur le ministre nous là notre compte rendu c’est au peuple. Ce n’est pas le Président de la République. Le compte rendu que je vous ai dit qu’on va faire là c’est ça qu’on vient de faire. » Vous savez où se trouve le DG aujourd’hui ? Il est à la prison de Missérété, condamné pour dix ans dans une autre affaire de mauvaise gouvernance. Le Président du Conseil d’administration, m’a vu et a vu les membres du FONAC et dit : « Monsieur ELIAS, quand vous parliez de ça à l’époque, si on vous avait écouté, il ne serait peut-être pas en prison aujourd’hui. C’est trop tard. » Nous avons sorti un dossier sur Libercom. C’est sous le Président Talon. Et vous dites que je n’ai pas dénoncé depuis cinq ans. Aujourd’hui, je vous ai dit que nous sommes au niveau du ministère de l’enseignement supérieur. Nous avons encore des dossiers de faux diplômes aujourd’hui. Un autre dossier que nous avons fait il y a quelques semaines seulement. Je ne vous dirai pas le nom parce que c’est diplomatique. Un Chef de mission diplomatique qui devait être accrédité au Bénin, il est venu avec un faux diplôme de baccalauréat, avec un faux diplôme de licence en droit. Le FONAC a été au courant, le FONAC a fait les investigations et a découvert le pot-au-rose. J’ai écrit au ministre des affaires étrangères pour dire « ce diplomate, qui est arrivé pour représenter son pays chez nous, voici les preuves qu’il a un faux BAC, voici les preuves qu’il a une fausse licence. » On l’a rapatrié chez lui. On n’a pas besoin d’aller dire ça sur la place publique. Parce qu’il ne faut pas créer des situations de conflit diplomatique, ce n’est pas bon. On n’a pas besoin d’aller le publier sur tous les toits.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Je voudrais d’abord remercier le Directeur général pour avoir gardé la maison depuis ce temps jusque-là. Et aussi l’équipe. Je voudrais encourager tous ceux qui ont participé à cette séance d’aujourd’hui d’avoir espoir et de se dire que le Bénin est pour nous tous. Quand nous avons constaté quelque chose qui ne marche pas, ayons la patience et le courage de le dire dans les formes qu’il faut, sans offusquer ni injurier personne. J’apporte ma contribution ne veut pas dire que je dis oui à tout. Il faut avoir le courage de dire c’est bon quand c’est bon. Merci à vous.

Carte d’identité: Un infirmier fier ! Un Docteur qui se cache

Jean-Baptiste Elias est un infirmier diplômé d’Etat. C’est sa première profession et c’est avec une fierté qu’il revendique cette identité. Mais avec toute la dimension qu’a pris l’homme, beaucoup de béninois qui le connaissaient infirmier diplômé d’Etat s’interrogent sur cette ascension fulgurante et cette facilité à s’inscrire sur le registre du droit et de son lexique, de l’économie et de son lexique du jour au lendemain. C’est l’autre face de la vie de l’homme qu’il ne se vante pas de divulguer.
En effet, né à Ouidah le 29 août 1947, d’André ELIAS et d’Elisabeth ELIAS née DAGNON qui sont tous les deux décédés, Jean-Baptiste est d’une famille de six enfants, trois filles et trois garçons. Mais lui-même n’a eu que des filles, quatre. L’absence de bague de mariage à ses doigts ne doit point étonner les curieux sur sa vie conjugale car il en est allergique. « Si vous avez quelque chose qui compromet votre santé, la première des choses, c’est de vous en débarrasser », précise-t-il.
Le petit Jean-Baptiste a fait :
L’école primaire à l’école privée catholique de Ouidah en 1953.
L’école secondaire au collège Léon-Bourgine à Porto Novo et au cours secondaire des Cheminots à Cotonou 1961 – 1967.
L’école professionnelle à l’Institut National Médico-Social à Cotonou 1967 – 1969.
L’école de spécialité, école d’application JAMOT au Burkina-Faso 1971.
L’école Supérieure à l’Université Nationale du Bénin à Abomey-Calavi 1974 – 1978.
L’école post universitaire au Centre d’Etudes et de Recherches en Développement International de l’Université de Clermont Ferrand II en France 1981 – 1985.

  • Il est titulaire des diplômes suivants :
    ● CEPE, BEPC DIPLOME D’ETAT D’INFIRMIER DIPLOME DE SANTE PUBLIQUE, MAITRISE ES SCIENCES JURIDIQUES OPTION DROIT DES AFFAIRES ET CARRIERE JUDICIAIRE, DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES EN DEVELOPPEMENT (DEA) DOCTORAT DE 3EME CYCLE EN ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT.
    ● Il a fait des stages de perfectionnement dans plusieurs domaines dont la médecine du travail.
  • Il a occupé les postes suivants :
    Agent de Santé à la circonscription médicale de COTONOU.
    Agent de Santé à la circonscription médicale de DJOUGOU.
    Chef de Service Administratif à la Direction Générale de la Santé Publique à Cotonou.
    Directeur Administratif et Financier à la Direction Générale des Affaires Sociales à Cotonou.
    Chef de Service de l’Inspection Médicale du Travail et de la main d’œuvre à Cotonou.
    Chef de Service de la Réglementation et du Contrôle Technique des Formations Sanitaires à Cotonou.
    Chef de Service des soins de santé primaires à Cotonou.
    Directeur du Programme d’Assistance à la communication et à l’information sur la protection de l’environnement (PACIPE) (Union européenne)
    En 1998, il est élu 1er Vice-Président et porte-parole du FONAC. Il ne sera élu Président du FONAC qu’en 2016. Il est à son deuxième mandat de Président du FONAC qui prendra fin en 2025.
    En 1999, il est élu membre du conseil économique et social pour 5 ans.
    En 2004, il est réélu au Conseil Economique et Social et a occupé au sein de l’organe Exécutif du CES, le poste de Deuxième Secrétaire.
    En 2004, il est élu membre et Président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption du Bénin.
    En 2008, il est réélu Président de l’Observation de Lutte contre la Corruption du Bénin.
    En 2010, il est élu pour 4 ans. Président du Réseau des Institutions Nationales de Lutte contre la Corruption de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Lagos (Nigéria).
    En 2011, il est élu Président de l’Association des Autorités Anti-corruption d’Afrique (AAACA) à BUJUMBURA (BURUNDI).
    En 2013, il est élu Président du Conseil de l’Union Africaine sur la lutte contre la corruption pour 2 ans à ARUSHA (TANZANIE).
    En 2015, il a été élu à nouveau au Conseil de l’Union Africaine sur la lutte contre la corruption pour 2 ans à ADDIS-ABEBA (ETHIOPIE).
    De 2004 à 2019, il a participé à toutes les conférences des Etats Parties à la convention des Nations Unies contre la corruption.
    De 2004 à 2019, il a pris part à toutes les conférences et aux travaux sur la Prévention de la Corruption et sur le recouvrement des avoirs de l’organisation des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime à Vienne (Autriche).
    De 2013 à 2017, il a pris part à toutes les Conférences de Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’Union Africaine.
    Il a reçu le Diplôme d’honneur et d’excellence dans la catégorie « MEILLEURE INITIATIVE ET COURAGE DANS L’ACTION PUBLIQUE » EN 2004.
    Il a été décoré COMMANDEUR DE L’ORDRE NATIONAL DU BENIN EN 2009.
    Il a reçu le certificat de Remerciement de l’Instance Nationale de Lutte contre la corruption de la TUNISIE en 2019.

Intimité

……..

Les parents de Jean-Baptiste sont catholiques. Ils ont mis leur fils dans cette religion, il n’en sera pas pratiquant. Comme il ne sera d’ailleurs pratiquant de rien. « Je respecte toutes les religions mais je ne pratique rien » avoue-t-il.
Il croit en l’amitié mais face à tout ce qu’il observe autour de lui, il estime qu’il faut parler de l’amitié avec circonspection. Il préfère d’ailleurs être ami à tout le monde mais rester prudent car dit-il « Celui qui vous dit qu’il est un ami à vous, peut vous créer des torts volontairement ou involontairement ».
Il a un respect particulier pour l’Homme pourvu que celui-ci exerce un travail. En retour il souhaite ardemment que l’autre le respecte.
Jean-Baptiste évite beaucoup de manger dans les restaurants et de se distraire dans des discothèques. La sécurité personnelle en est la raison fondamentale. Mais si un jour, il doit être votre invité, évitez lui la viande rouge et de l’alcool. Il n’est pourtant pas végétarien puisqu’il est consommateur de la viande blanche,
Savez-vous que Jean-Baptiste était un grand footballeur ? Non! Et pourtant c’était un vrai gardien de but. Mais maintenant, il ne le pratique plus. Il poursuit cette passion devant les écrans de télévision. Mais sa grande distraction devant la télé ce n’est pas le football mais les débats. Lui-même d’ailleurs étant un des plus célèbres acteurs télévisés des débats contradictoires. D’un autre côte, il est un acteur de théâtre. Il est même un des membres fondateurs des Muses du Bénin.
Il y a quand même une qualité qu’il apprécie bien chez lui-même. « Ce que j’apprécie chez moi, c’est que je suis un bon travailleur, infatigable, prêt, dévoué à tout, à tout moment. Moi, je n’ai pas de repos. Je travaille samedi, je travaille dimanche. Et j’ai du mal à suivre ceux qui s’adonnent à la paresse ». Sur le plan politique ne cherchez pas outre mesure à lui coller une étiquette : « Je ne suis d’aucun parti politique et je ne le serai pas parce que ce que je fais aujourd’hui là, je suis à l’aise, je lève la tête ».

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