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Le triomphe de la vérité

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Mesures prises en conseil des ministres contre la flambée des prix : Des commerçantes évoquent des risques d’endettement


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La mesure gouvernementale qui consiste à alléger les prix de certains produits de première nécessité est accueillie dans les espaces marchands comme une délivrance. Un ouf de soulagement pour les consommateurs et une grande crainte pour les commerçantes, sensées revoir les prix des produits à la baisse au détriment de ceux existants.

Il est 12h de ce jeudi 24 mars 2022. Assise devant sa boutique, maman Bella, commerçante au quartier Sèdégbé, arrondissement de Godomey, fait le point des produits achetés au marché Dantokpa. A l’en croire, rien n’a changé. Les prix des produits de première nécessité sont restés tels. « Rien n’a changé dans le marché. J’ai acheté plusieurs produits ce matin mais, les prix n’ont pas changé. Je prends l’exemple du sac de 50kg de farine de blé que j’ai acheté à 27.500FCFA au lieu de 23.000F comme l’a annoncé le gouvernement », fait-elle constater. D’un autre côté, c’est Fabienne, commerçante au marché Adjaha qui remarque également qu’aucune différence n’est faite sur le prix du bidon d’huile de 25L. « Nous l’avons toujours acheté à 28.000F ou 27.500F à Tokpa. Et c’est à ce même prix qu’il a été vendu aujourd’hui. Le prix n’a pas changé comme on nous l’a fait croire », fait-elle savoir. Le même constat est fait par Sylvia, une consommatrice, venue s’approvisionner dans le marché. « Nous avons applaudi dès l’annonce de la décision mais une fois ici pour les achats, c’est le contraire. Aucun produit n’a baissé de prix. Les mêmes prix sont maintenus », déplore dame Sylvia. Bien informée des mesures prises par le gouvernement, maman Bella salue la clairvoyance du Chef de l’Etat Patrice Talon qui a vu juste en subventionnant certains produits. Ceci, au regard de la cherté desdits produits qui bat son plein depuis quelques mois déjà. Mais, du côté des commerçants, « on ne pourra pas l’adopter aussi facilement ». « Nous avions déjà du stock et le produit avait été acheté à un prix très élevé. Si aujourd’hui le prix est revu à la baisse, comment allions-nous écouler l’existant ? Ce sera une perte pour nous », explique maman Bella. Une réalité à laquelle les commerçantes seront bientôt confrontées, même si ces dernières souhaitent que l’aide du gouvernement soit élargie aux autres produits. « L’aide du gouvernement ne concerne que le riz, l’huile et la farine de blé. Or, il y a le maïs, le gari et d’autres produits locaux qui sont aussi très consommés. On aurait aimé que la subvention couvre également ces produits là », souhaite Angèle, commerçante à Godomey. Si l’attente se fait déjà grande du côté des consommateurs, l’heure est au calcul pour les commerçantes et revendeuses, sensées se conformer aux nouvelles décisions,

Il faut rappeler que le gouvernement réuni en conseil des ministres le mercredi 22 mars 2022, a défini de nouvelles mesures qui visent à soulager les consommateurs face à la cherté des produits visés. Ainsi donc, sur une période de 3 mois, il est décidé entre autres, de la poursuite de l’application d’un taux forfaitaire libératoire de TVA sur le riz importé. Ainsi, le sacde 50 kg de riz ordinaire passe de 20.500 FCFA à 18.450 FCFA à Cotonou. L’exonération de la TVA sur les huiles végétales importées ou produites localement fait passer de 30.000 FCFA à 25.424 FCFA (soit 1.017 FCFA le litre au détail au lieu de 1.200 FCFA actuellement) pour l’huile de coton locale, 27.500 FCFA à 23.305 FCFA (soit 932 FCFA le litre au détail au lieu de 1.100 FCFA actuellement) pour l’huile de palme raffinée locale, 27.500 FCFA à 23.305 FCFA (soit 932 FCFA le litre au détail au lieu de 1.100 FCFA actuellement) pour l’huile de palme raffinée importée.

Ils ont dit

Evelyne Tossou, commerçante au marché de Ménontin : « Rien n’a changé… Le prix des produits a encore augmenté »

« Tout ce qu’ils ont dit dans le conseil des ministres n’a pas été appliqué. Moi je suis revendeuse et je suis allée aujourd’hui dans le marché de Dantokpa, c’est la même chose que j’ai constaté. Le prix des produits a encore augmenté. Le bidon d’huile qui était à 27 mille francs est venu aujourd’hui à 28 mille francs. Et ils ont raison, puisque moi-même qui suis ici, je ne peux pas acheter quelques chose cher et revendre moins cher. Je propose au gouvernement de déployer des unités dans les grands stocks de vente pour constater les faits. Rien n’a encore changé ».

Aguégué Mariette, commerçante au marché de Ménontin : « Nous devons être patients »

« C’est seulement hier que la décision a été prise. Attendons encore une semaine pour voir ce qu’ils feront. Je crois que nous devons être patients. La farine de blé par exemple est à 600 francs le kilo et même jusqu’à l’heure où je vous parle, ça n’a pas encore changé. Personne ne va accepter vendre moins cher ce qu’il a payé entre temps et qui est toujours dans son stock. Pour se rendre dans le marché, il faut prendre un taxi-moto à l’aller comme au retour, payer le taxi qui va amener la marchandise. Je crois que les produits vont baisser mais pas tout de suite. Ill faut que nos stocks s’épuisent d’abord ».

Denise, consommatrice : « Ce sera une perte pour les vendeuses »

« Je suis très contente que le gouvernement ait décidé de rabaisser un peu le prix des produits. Mais une simple décision n’est pas la solution puisque les vendeuses qui ont de grandes boutiques et qui l’ont rempli malgré la flambée, seront obligées de vider leur stock ou carrément s’endetter. C’est vraiment une perte pour elles. Il est quand-même mieux de sacrifier un nombre restreint de population pour satisfaire le plus grand  nombre. »

Rastel DAN

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